S’obstiner à banaliser un dossier aussi odieux, c’est cautionner l’abominable et cracher sur la mémoire des victimes de l’opprobre et de la bêtise d’un système impitoyable à l’égard de ses citoyens.
Rester indifférent à cette page sombre de l’histoire de ce pays où les violations des droits de l’homme ont atteint les limites de l’intolérable durant les années de braise, c’est aligner la Mauritanie sur le peloton des pays où les atrocités restent impunies.
C’est fermer les juridictions nationales et contraindre les ayant droits à faire recours aux tribunaux internationaux comme c’est le cas pour le Rwanda. Le droit est imprescriptible à l’égard d’actes flagrants commis par des dirigeants politiques ou face à des criminels bénéficiant d’une immunité dans leur pays.
Les tribunaux belges disposent de la liste de tous ces hommes qui ont participé aux massacres de milliers de négro mauritaniens pour des raisons injustifiables. Le seul argument demeure le délit de faciès.
En 1986, l’écrivain mauritanien Tène Youssouf Guèye, l’ex-ministre Djigo Tafsirou, le lieutenant Bâ Abdoul Ghoudouss et l’adjudant Bâ Alassane disparaissent dans les geôles de Oualata pour cause de mauvaises conditions de détention et de travaux forcés.
En 1987, 3 officiers de l’armée mauritanienne furent passés par les armes à la suite d’un putsch déjoué avant son exécution par un groupe de militaires noirs.
En 1991, des centaines de militaires noirs, essentiellement de l’ethnie peulh, ont été massacrés et enterrés dans des fausses communes. La chasse aux sorcières se poursuivit dans les localités du sud où les habitants de la vallée continuaient de subir les exactions des brigades de la mort.
Tous ces crimes commis par des éléments d’une armée républicaine contre ses concitoyens sous le silence coupable d’un système redoutable méritent d’être revisités et des solutions trouvées pour enfin tourner définitivement cette page de sang et de larmes qui affecta profondément l’unité nationale.
Il n’y aura point d’Etat de droit tant que les criminels n’auront pas été démasqués et mis devant leurs actes. Il n’y aura pas de réconciliation nationale tant que des citoyens continuent d’être exclus, méprisés et réduits à la portion incongrue dans la gestion des affaires nationales. Il n’y a pas de sujet plus grave, plus urgent qui mérite d’être discuté de manière franche et dépassionnée que la question du passif humanitaire sans laquelle le problème de la cohabitation reste et restera insoluble.
Le général estime qu’il est «blanc comme neige » dans ce dossier. Mais il sait qu’au sein de l’armée et des hautes institutions nationales, il y a des mains tâchées de sang qui, tôt ou tard, seront rattrapés par l’histoire.
Plus que jamais, le devoir de mémoire, de vérité et de justice s’imposent pour régler les passifs en particulier le passif humanitaire. Comme les martyrs de Tourine, les négros-mauritaniens ont droit d’être considérés comme des victimes sacrifiées sur l’autel de la bêtise humaine.
CTD
source : Le Rénovateur Quotidien
Rester indifférent à cette page sombre de l’histoire de ce pays où les violations des droits de l’homme ont atteint les limites de l’intolérable durant les années de braise, c’est aligner la Mauritanie sur le peloton des pays où les atrocités restent impunies.
C’est fermer les juridictions nationales et contraindre les ayant droits à faire recours aux tribunaux internationaux comme c’est le cas pour le Rwanda. Le droit est imprescriptible à l’égard d’actes flagrants commis par des dirigeants politiques ou face à des criminels bénéficiant d’une immunité dans leur pays.
Les tribunaux belges disposent de la liste de tous ces hommes qui ont participé aux massacres de milliers de négro mauritaniens pour des raisons injustifiables. Le seul argument demeure le délit de faciès.
En 1986, l’écrivain mauritanien Tène Youssouf Guèye, l’ex-ministre Djigo Tafsirou, le lieutenant Bâ Abdoul Ghoudouss et l’adjudant Bâ Alassane disparaissent dans les geôles de Oualata pour cause de mauvaises conditions de détention et de travaux forcés.
En 1987, 3 officiers de l’armée mauritanienne furent passés par les armes à la suite d’un putsch déjoué avant son exécution par un groupe de militaires noirs.
En 1991, des centaines de militaires noirs, essentiellement de l’ethnie peulh, ont été massacrés et enterrés dans des fausses communes. La chasse aux sorcières se poursuivit dans les localités du sud où les habitants de la vallée continuaient de subir les exactions des brigades de la mort.
Tous ces crimes commis par des éléments d’une armée républicaine contre ses concitoyens sous le silence coupable d’un système redoutable méritent d’être revisités et des solutions trouvées pour enfin tourner définitivement cette page de sang et de larmes qui affecta profondément l’unité nationale.
Il n’y aura point d’Etat de droit tant que les criminels n’auront pas été démasqués et mis devant leurs actes. Il n’y aura pas de réconciliation nationale tant que des citoyens continuent d’être exclus, méprisés et réduits à la portion incongrue dans la gestion des affaires nationales. Il n’y a pas de sujet plus grave, plus urgent qui mérite d’être discuté de manière franche et dépassionnée que la question du passif humanitaire sans laquelle le problème de la cohabitation reste et restera insoluble.
Le général estime qu’il est «blanc comme neige » dans ce dossier. Mais il sait qu’au sein de l’armée et des hautes institutions nationales, il y a des mains tâchées de sang qui, tôt ou tard, seront rattrapés par l’histoire.
Plus que jamais, le devoir de mémoire, de vérité et de justice s’imposent pour régler les passifs en particulier le passif humanitaire. Comme les martyrs de Tourine, les négros-mauritaniens ont droit d’être considérés comme des victimes sacrifiées sur l’autel de la bêtise humaine.
CTD
source : Le Rénovateur Quotidien
Lt Tambadou Abdoulaye fusillé par le colonel ould Maguett inspecteur général des forces armées et membre du HCE,bras droit du Général putschiste Aziz ...photo et commentaire ,AVOMM