La chaîne de télévision française, France 24, dans son édition d'aujourd'hui décrit la "libération" du Président de la République comme étant une vraie opération "d'enlèvement".
Le timing (tard dans la nuit), les moyens ( des véhicules militaires lourdement armés) et le ton (menaçant) des acteurs de cette opération nocturne permettent de le penser. Comment annoncer à quelqu'un qu'il était "libre" et le contraindre, par la force des armes, à vous suivre? C'est encore l'une de ces retraductions dont l'improvisation du Général limogé a le secret.
La journaliste de France 24 (pour regarder le reportage, cliquez ici)
http://www.france24.com/fr/20081221-mauritanie-politique-liberation-president-putsch-remise-liberte-nouakchott
ne s'y est pas trompée: "cette libération intervient opportunément à la veille de la tenue du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine". Et dire que le Général limogé clame, à longueur de médiocres discours, que "l'Etranger" n'influe en rien sur sa politique! Mais ce fut sans compter avec le caractère du Président de la République. Lire le portrait publié par l'AFP. AFP - Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, 71 ans, libéré dimanche quatre mois après le coup d'Etat qui l'a renversé, se défend d'être l'homme faible que dépeignent ses détracteurs et s'est révélé, en détention, tenace et combatif pour faire échouer le putsch.
L'élection de ce civil à la présidence, en mars 2007, avait suscité l'espoir, après 30 ans de régimes militaires (1978-2007).
Il devenait le premier président démocratiquement élu du pays, avec 52,85% des voix, au terme d'un processus de restitution du pouvoir aux civils. Mais, sa candidature avait alors reçu le soutien des militaires les plus influents de la transition.
Dès les débuts de sa présidence, alors qu'il s'entoure de technocrates, ses adversaires le critiquent pour sa faiblesse supposée, tandis que ses sympathisants louent son tempérament modéré et son souci du consensus.
"Sidi" est alors présenté comme un homme discret, ayant longtemps vécu au Koweït et au Niger, loin de cette Mauritanie où il est né en 1937 à Aleg (centre-sud) et des complexités de sa scène politique.
Ses quelques expériences gouvernementales lui ont déjà fait connaître la détention. Ministre de l'Economie du premier président Moktar Ould Daddah, renversé en 1978, il est alors jeté en prison pour plusieurs mois.
Après le coup d'Etat du président Maaouiya Ould Taya (1984), il détient de 1986 à 1987 le portefeuille de l'Hydraulique et de l'Energie puis celui des Pêches. Après avoir été placé en résidence surveillée pendant un mois, à la suite d'une tentative du régime de l'impliquer dans un scandale politico-financier, il s'expatrie de nouveau.
Ce n'est qu'en 2003 qu'il rentre en Mauritanie pour jouir de sa retraite de fonctionnaire et, en 2005, opère son retour en politique à la faveur de la chute du régime d'Ould Taya. Il a alors le soutien des généraux Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, à qui il confie, une fois président, sa propre sécurité et celle du pays. Ce sont ces officiers qui l'ont renversé, le matin du 6 août, après qu'il les eut démis de leurs fonctions.
Dans le camp même de ses partisans, certains ont depuis déploré, entre eux, que le président a été trop visiblement sous influence de sa femme et de sa parentèle proche ou qu'il a agi maladroitement en se coupant de sa majorité parlementaire.
Mais, en détention, Sidi s'est révélé combatif pour défendre sa politique, à laquelle on n'a "pas donné le temps" d'aboutir.
"Je voudrais apporter un démenti catégorique à tous ceux qui n'ont cessé de dire depuis mon élection que je ne faisais qu'exécuter les ordres des militaires", écrit-il dans un document publié la semaine dernière par l'hebdomadaire indépendant Le Calame.
Selon lui, les généraux n'étaient pas intervenus "dans le champ politique" avant leurs "manoeuvres" du printemps-été 2008 pour le pousser à la démission.
Il relève qu'on a cherché à donner de lui "l'image d'un antidémocrate", "pilleur des deniers publics", "faible", qui "encourage le terrorisme"...
Il rétorque qu'il a élargi "le champ des libertés", géré les finances publiques "dans une grande transparence" ou que la lutte contre le terrorisme était confiée, sous son régime, "aux deux généraux" qui contestent aujourd'hui son bilan en la matière.
La junte et les parlementaires (majoritaires) qui la soutiennent excluent son retour au pouvoir, "même pour une minute". Lui promet de lutter jusqu'à "la mise en échec du putsch", en tant qu'unique "président légitime de la Mauritanie".
ForMauritania
Le timing (tard dans la nuit), les moyens ( des véhicules militaires lourdement armés) et le ton (menaçant) des acteurs de cette opération nocturne permettent de le penser. Comment annoncer à quelqu'un qu'il était "libre" et le contraindre, par la force des armes, à vous suivre? C'est encore l'une de ces retraductions dont l'improvisation du Général limogé a le secret.
La journaliste de France 24 (pour regarder le reportage, cliquez ici)
http://www.france24.com/fr/20081221-mauritanie-politique-liberation-president-putsch-remise-liberte-nouakchott
ne s'y est pas trompée: "cette libération intervient opportunément à la veille de la tenue du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine". Et dire que le Général limogé clame, à longueur de médiocres discours, que "l'Etranger" n'influe en rien sur sa politique! Mais ce fut sans compter avec le caractère du Président de la République. Lire le portrait publié par l'AFP. AFP - Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, 71 ans, libéré dimanche quatre mois après le coup d'Etat qui l'a renversé, se défend d'être l'homme faible que dépeignent ses détracteurs et s'est révélé, en détention, tenace et combatif pour faire échouer le putsch.
L'élection de ce civil à la présidence, en mars 2007, avait suscité l'espoir, après 30 ans de régimes militaires (1978-2007).
Il devenait le premier président démocratiquement élu du pays, avec 52,85% des voix, au terme d'un processus de restitution du pouvoir aux civils. Mais, sa candidature avait alors reçu le soutien des militaires les plus influents de la transition.
Dès les débuts de sa présidence, alors qu'il s'entoure de technocrates, ses adversaires le critiquent pour sa faiblesse supposée, tandis que ses sympathisants louent son tempérament modéré et son souci du consensus.
"Sidi" est alors présenté comme un homme discret, ayant longtemps vécu au Koweït et au Niger, loin de cette Mauritanie où il est né en 1937 à Aleg (centre-sud) et des complexités de sa scène politique.
Ses quelques expériences gouvernementales lui ont déjà fait connaître la détention. Ministre de l'Economie du premier président Moktar Ould Daddah, renversé en 1978, il est alors jeté en prison pour plusieurs mois.
Après le coup d'Etat du président Maaouiya Ould Taya (1984), il détient de 1986 à 1987 le portefeuille de l'Hydraulique et de l'Energie puis celui des Pêches. Après avoir été placé en résidence surveillée pendant un mois, à la suite d'une tentative du régime de l'impliquer dans un scandale politico-financier, il s'expatrie de nouveau.
Ce n'est qu'en 2003 qu'il rentre en Mauritanie pour jouir de sa retraite de fonctionnaire et, en 2005, opère son retour en politique à la faveur de la chute du régime d'Ould Taya. Il a alors le soutien des généraux Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, à qui il confie, une fois président, sa propre sécurité et celle du pays. Ce sont ces officiers qui l'ont renversé, le matin du 6 août, après qu'il les eut démis de leurs fonctions.
Dans le camp même de ses partisans, certains ont depuis déploré, entre eux, que le président a été trop visiblement sous influence de sa femme et de sa parentèle proche ou qu'il a agi maladroitement en se coupant de sa majorité parlementaire.
Mais, en détention, Sidi s'est révélé combatif pour défendre sa politique, à laquelle on n'a "pas donné le temps" d'aboutir.
"Je voudrais apporter un démenti catégorique à tous ceux qui n'ont cessé de dire depuis mon élection que je ne faisais qu'exécuter les ordres des militaires", écrit-il dans un document publié la semaine dernière par l'hebdomadaire indépendant Le Calame.
Selon lui, les généraux n'étaient pas intervenus "dans le champ politique" avant leurs "manoeuvres" du printemps-été 2008 pour le pousser à la démission.
Il relève qu'on a cherché à donner de lui "l'image d'un antidémocrate", "pilleur des deniers publics", "faible", qui "encourage le terrorisme"...
Il rétorque qu'il a élargi "le champ des libertés", géré les finances publiques "dans une grande transparence" ou que la lutte contre le terrorisme était confiée, sous son régime, "aux deux généraux" qui contestent aujourd'hui son bilan en la matière.
La junte et les parlementaires (majoritaires) qui la soutiennent excluent son retour au pouvoir, "même pour une minute". Lui promet de lutter jusqu'à "la mise en échec du putsch", en tant qu'unique "président légitime de la Mauritanie".
ForMauritania