Depuis maintenant deux mois, depuis que les militaires ont décidé de déposer le Président de la République, la Mauritanie est sans gouvernement. Depuis le coup d’Etat militaire, à la vacance de gouvernement s’est ajoutée une vacance de présidence. A ces deux vacances est venu s’ajouter le spectre de la division interne et de l’isolement international.
Les grands contributeurs au développement en Mauritanie ont décidé de fermer les robinets : les accords de pêche avec l’Union Européenne, les programmes soutenus par la Banque Mondiale, la coopération bilatérale avec nombre de pays dont la France et les USA, l’aide chinoise et notamment les projets d’infrastructures structurantes telles l’extension du Port de Nouakchott, la construction d’une ligne ferroviaire, la coopération avec les pays du golf dont dépend le projet d’Aftout Essahli, tous ces chantiers sont maintenant menacés sinon largement compromis.
Nous sommes au début de la crise et le couvert végétal que les dernières pluies ont tendu sur la plupart du terroir national distrait encore les Mauritaniens des sombres perspectives qui les attendent. Personne ne souhaite la mise de la Mauritanie sous embargo diplomatico-économique. Ce sont les populations les plus déshéritées qui en souffriraient les premières et sûrement pas les plus hauts gradés de l’Armée. Mais il est clairement établi que la pratique des coups d’Etat n’est plus acceptable ni acceptée comme mode de dévolution de pouvoir. Il faut maintenant penser à sortir de cette crise. Le pays ne pourrait la supporter plus longtemps.
Aucune sortie de crise ne pourrait être envisagée en dehors du cadre constitutionnel que les Mauritaniens, aidés par leurs partenaires au développement, avaient librement et largement établi, c'est-à-dire la Constitution.
Une solution en quatre points pourrait être envisagée :
1- Rétablissement de l’Institution présidentielle avec, à sa tête, le Président élu par les Mauritaniens ;
2- Le Président dissout le Parlement et convoque le corps électoral pour de nouvelles élections législatives et sénatoriales ;
3- Dans le cas de la non obtention d’une majorité lui permettant de gouverner, le Président démissionne et des élections présidentielles anticipées sont organisées ;
4- A l’issue de toutes ces consultations, le gouvernement organise un large débat sur le rôle de l’Institution Militaire au sein de notre République.
Les militaires qui ont opéré le Coup d’Etat et renversé les institutions de la République feignent d’ignorer ou de minimiser les risques qu’encourt le Pays. Ils laissent la situation pourrir à l’intérieur et poussent les positions à se radicaliser. Ils accréditent l’idée que la Mauritanie pourraient vivre en autarcie et qu’elle n’a besoin de personne pour se développer. Les populations de Mauritanie ne le leur pardonneront pas.
Mohamed BABA
source:Mohamed Baba
Les grands contributeurs au développement en Mauritanie ont décidé de fermer les robinets : les accords de pêche avec l’Union Européenne, les programmes soutenus par la Banque Mondiale, la coopération bilatérale avec nombre de pays dont la France et les USA, l’aide chinoise et notamment les projets d’infrastructures structurantes telles l’extension du Port de Nouakchott, la construction d’une ligne ferroviaire, la coopération avec les pays du golf dont dépend le projet d’Aftout Essahli, tous ces chantiers sont maintenant menacés sinon largement compromis.
Nous sommes au début de la crise et le couvert végétal que les dernières pluies ont tendu sur la plupart du terroir national distrait encore les Mauritaniens des sombres perspectives qui les attendent. Personne ne souhaite la mise de la Mauritanie sous embargo diplomatico-économique. Ce sont les populations les plus déshéritées qui en souffriraient les premières et sûrement pas les plus hauts gradés de l’Armée. Mais il est clairement établi que la pratique des coups d’Etat n’est plus acceptable ni acceptée comme mode de dévolution de pouvoir. Il faut maintenant penser à sortir de cette crise. Le pays ne pourrait la supporter plus longtemps.
Aucune sortie de crise ne pourrait être envisagée en dehors du cadre constitutionnel que les Mauritaniens, aidés par leurs partenaires au développement, avaient librement et largement établi, c'est-à-dire la Constitution.
Une solution en quatre points pourrait être envisagée :
1- Rétablissement de l’Institution présidentielle avec, à sa tête, le Président élu par les Mauritaniens ;
2- Le Président dissout le Parlement et convoque le corps électoral pour de nouvelles élections législatives et sénatoriales ;
3- Dans le cas de la non obtention d’une majorité lui permettant de gouverner, le Président démissionne et des élections présidentielles anticipées sont organisées ;
4- A l’issue de toutes ces consultations, le gouvernement organise un large débat sur le rôle de l’Institution Militaire au sein de notre République.
Les militaires qui ont opéré le Coup d’Etat et renversé les institutions de la République feignent d’ignorer ou de minimiser les risques qu’encourt le Pays. Ils laissent la situation pourrir à l’intérieur et poussent les positions à se radicaliser. Ils accréditent l’idée que la Mauritanie pourraient vivre en autarcie et qu’elle n’a besoin de personne pour se développer. Les populations de Mauritanie ne le leur pardonneront pas.
Mohamed BABA
source:Mohamed Baba