Que restera-t-il véritablement de l’opposition mauritanienne après la crise politique de ces derniers jours. Une crise qui n’a pas seulement frappé le sommet de l’Etat, mais aussi les formations politiques et avec elles l’opposition dite radicale et même modérée. Les événements ont aujourd’hui profondément affecté la cohésion de la classe politique nationale.
Du côté de l’ex Coalition des Forces du Changement Démocratique (Cfcd sans App), tout a volé en éclats. Le Rfd qui n’a plus comme "allié" politique que l’Ajd/Mr a coupé les ponts avec ses ex-soutiens dont l’Ufp, Hatem, Tawassoul…La rupture définitive a été provoquée par l’entrée de l’Ufp et de Tawassoul dans le 2ème Gouvernement avant d’être poussés à la porte de sortie lors de la formation du 3ème gouvernement.
Durant tout le temps que dura l’attente de la nomination de l’équipe ministérielle et la confusion qui régnait au sommet, le chef de file de l’opposition démocratique multipliait les déclarations allant même jusqu’à qualifier le pouvoir d’incompétent.
Le leader du Rfd se préparait, semble-t-il, à "rebeloter" une fois que la fronde parlementaire aura considérablement éclaboussé le pouvoir de Sidioca. Ould Daddah était disposé à donner un coup de main pour précipiter le départ du Président de la République.
A mesure que la crise s’aggravait, l’opposition se rétrécissait comme une peau de chagrin. Sa voix était à peine audible au milieu du bal mené par les pans de la majorité. L’App, désormais bien disciplinée au sein de la majorité, a tourné le dos à tout ce qui dérange son allié du moment.
Messaoud Ould Boulkheir, du haut de son perchoir, observe avec calme les gesticulations de ses amis d’hier avec qui il faisait front uni contre Taya. Après tant de remous, de divorce et de compromission que reste-t-il de l’opposition ou de ce qui peut en tenir lieu ?
L’Ufp et Tawassoul doivent se remettre à l’ouvrage pour retrouver leur place, car, faut-il le souligner, la courte idylle avec Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a quelque peu fait baisser leur côte de popularité auprès d’une certaine opinion.
Leur départ forcé, imposé par les députés frondeurs, n’a fait que conforter les thèses selon lesquelles "l’Ufp et Tawassoul sont allés vite en besogne dans une aventure qui n’était pas la leur".
Cet éclatement de l’opposition arrange bien la majorité, qui n’entend laisser à ses adversaires d’autrefois aucune chance de diriger le pays. A moins d’un nouveau concours de circonstances !
Cheikh Tidjani Dia
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Source: le rénovateur
(M) avomm