Biladi : Aujourd’hui vous êtes résolus à participer à la joute électorale du 6 juin, à laquelle Ould Abdel Aziz est candidat. Comment êtes-vous arrivé à reconsidérer votre revendication concernant l’inéligibilité des militaires sous les drapeaux avant le 6 août?
Ibrahim Moctar Sarr (I.M.S) : La question de l’inéligibilité des militaires a été introduite par le R FD dans le cadre de la plateforme des partis l’opposition démocratique (Hatem, AJD/MR, MDD, RFD).
Une plateforme en trente cinq points avec trois points de rupture. L’inéligibilité des militaires n’était pas un point de rupture pour l’AJD/MR. Nous y avions souscrit par solidarité avec les autres partis. Comme vous le savez nous avons dénoncé cette plateforme qui ne nous engage plus dès lors.
Biladi : À travers un article célèbre intitulé «La transition en dérive ! se ressaisir», publié lors de la transition démocratique 2005/2007, vous demandiez à ce qu’on résolve une bonne fois pour toute la question militaire, en clair qu’on écarte l’institution militaire de la scène politique à fin qu’on puisse instaurer une véritable démocratie. A l’époque vous vous étiez peu enthousiaste de participer à la présidentielle. Aujourd’hui vous participez à un scrutin présidentiel de gaieté de cœur, est-ce à dire que la question militaire est réglée ?
I.M.S : Vous n’y êtes pas. Dans l’article que vous citez et que je vous conseille de relire, j’insistais surtout sur le règlement du passif humanitaire. Je demandais aux militaires de le régler avant d’organiser les élections ou au moins d’en poser les jalons. Parce qu’eux seuls étaient capables de le faire. Je suggérais également dans le même document qu’un mécanisme puisse être trouvé pour désintéresser les militaires du pouvoir. Je disais également à la fin de l’article que malgré les imperfections constatées j’allais m’engager dans les consultations électorales pour faire élire celui qui pourrait résister à la pression des militaires. Je pensais à l’époque au président Haidalla.
Biladi : En prenant part à une présidentielle boycottée par la majorité des partis politiques du pays, n’avez-vous pas l’impression de compromettre l’installation d’une véritable démocratie dans le pays ?
I.M.S : La démocratie pour la démocratie n’est pas le vrai problème de la Mauritanie. Le vrai problème c’est son unité nationale malmenée, c’est la persistance de l’esclavage, des inégalités et des discriminations de toutes sortes. Tant que nous n’arriverons pas à la notion d’un homme, une voix -c’est qui est impossible dans la situation actuelle du pays compte tenu de tout ce qui précède- la démocratie ne sera qu’un leurre destiné à endormir la majorité de la population au profit d’une oligarchie des prédateurs aujourd’hui dominés par une classe ethno-raciale. Ce que je privilégie donc c’est l’unité nationale et la justice sociale dans le cadre d’un dialogue qui réconcilie toutes nos composantes nationales.
Pour ce faire l’AJD/MR entend œuvrer pour occuper l’espace politique lui permettant ainsi de faire passer son message de réconciliation nationale. Je regrette cependant que des partenaires importants soient absents de cette compétition. Je pense notamment au président Ahmed Ould Daddah, pour qui j’ai un grand respect et à l’endroit duquel je ne pourrais jamais tenir des propos déplacés, à plus forte raison dire des méchancetés, contrairement à une certaine presse malveillante.
Cette même presse qui vient d’écrire que j’aurais acquis une maison pour trente-trois (33) millions, etc, etc. Je ne sais pas ce que cette presse va encore raconter mais elle ne sait pas avec qui elle a à faire. Je suis incorruptible, et personne ne peut - par l’argent ou tout par tout autre moyen- m’emmener à agir contrairement à mes convictions politiques ou morales comme c’est le cas actuellement. Je suis sorti de la célèbre université du mouroir de Oualata et j’en vu d’autres.
Biladi : Selon vous qui sont derrière ces rumeurs qui soutiennent que vous avez acquis une maison à trente-trois (33) millions, et quelles sont les raisons qui les ont poussés à les faire circuler?
I.M.S : Je pense que ce sont ceux qui sont contre la participation aux élections. Notre décision les gène, mais c’est notre décision. Nous l’avons prise en toute liberté et en toute indépendance comme en 2005 nous rejetions la transition des militaires et lorsque j’avais démissionner de mon parti pour ne pas cautionner cette transition que nous avions appeler à boycotter la constitution révisée du CMJD et nous avions refusé de soutenir le candidat des militaires contrairement à toute attente. A l’époque ces décisions n’avaient pas soulevé aucun courroux.
Biladi : Vous vous dites confiants en ce qui concerne votre victoire à la présidentielle du 6 juin, si la transparence était garantie. Les conditions d’un scrutin totalement garanties sont-elles réunies aujourd’hui ?
I.M.S : Je n’ai jamais dit que la transparence totale serait au rendez-vous au scrutin du 6 juin. J’ai dit que le général m’a donné des assurances mais pas des garanties, mais pour l’AJD/MR la participation aux élections est une décision qui obéit aux motifs cités plus haut. Nous aurions souhaité que toute la classe politique trouve un consensus pour des élections apaisées, cependant notre volonté de remporter ces élections est totale.
Propos recueillis par Samba Camara
source : Biladi
Ibrahim Moctar Sarr (I.M.S) : La question de l’inéligibilité des militaires a été introduite par le R FD dans le cadre de la plateforme des partis l’opposition démocratique (Hatem, AJD/MR, MDD, RFD).
Une plateforme en trente cinq points avec trois points de rupture. L’inéligibilité des militaires n’était pas un point de rupture pour l’AJD/MR. Nous y avions souscrit par solidarité avec les autres partis. Comme vous le savez nous avons dénoncé cette plateforme qui ne nous engage plus dès lors.
Biladi : À travers un article célèbre intitulé «La transition en dérive ! se ressaisir», publié lors de la transition démocratique 2005/2007, vous demandiez à ce qu’on résolve une bonne fois pour toute la question militaire, en clair qu’on écarte l’institution militaire de la scène politique à fin qu’on puisse instaurer une véritable démocratie. A l’époque vous vous étiez peu enthousiaste de participer à la présidentielle. Aujourd’hui vous participez à un scrutin présidentiel de gaieté de cœur, est-ce à dire que la question militaire est réglée ?
I.M.S : Vous n’y êtes pas. Dans l’article que vous citez et que je vous conseille de relire, j’insistais surtout sur le règlement du passif humanitaire. Je demandais aux militaires de le régler avant d’organiser les élections ou au moins d’en poser les jalons. Parce qu’eux seuls étaient capables de le faire. Je suggérais également dans le même document qu’un mécanisme puisse être trouvé pour désintéresser les militaires du pouvoir. Je disais également à la fin de l’article que malgré les imperfections constatées j’allais m’engager dans les consultations électorales pour faire élire celui qui pourrait résister à la pression des militaires. Je pensais à l’époque au président Haidalla.
Biladi : En prenant part à une présidentielle boycottée par la majorité des partis politiques du pays, n’avez-vous pas l’impression de compromettre l’installation d’une véritable démocratie dans le pays ?
I.M.S : La démocratie pour la démocratie n’est pas le vrai problème de la Mauritanie. Le vrai problème c’est son unité nationale malmenée, c’est la persistance de l’esclavage, des inégalités et des discriminations de toutes sortes. Tant que nous n’arriverons pas à la notion d’un homme, une voix -c’est qui est impossible dans la situation actuelle du pays compte tenu de tout ce qui précède- la démocratie ne sera qu’un leurre destiné à endormir la majorité de la population au profit d’une oligarchie des prédateurs aujourd’hui dominés par une classe ethno-raciale. Ce que je privilégie donc c’est l’unité nationale et la justice sociale dans le cadre d’un dialogue qui réconcilie toutes nos composantes nationales.
Pour ce faire l’AJD/MR entend œuvrer pour occuper l’espace politique lui permettant ainsi de faire passer son message de réconciliation nationale. Je regrette cependant que des partenaires importants soient absents de cette compétition. Je pense notamment au président Ahmed Ould Daddah, pour qui j’ai un grand respect et à l’endroit duquel je ne pourrais jamais tenir des propos déplacés, à plus forte raison dire des méchancetés, contrairement à une certaine presse malveillante.
Cette même presse qui vient d’écrire que j’aurais acquis une maison pour trente-trois (33) millions, etc, etc. Je ne sais pas ce que cette presse va encore raconter mais elle ne sait pas avec qui elle a à faire. Je suis incorruptible, et personne ne peut - par l’argent ou tout par tout autre moyen- m’emmener à agir contrairement à mes convictions politiques ou morales comme c’est le cas actuellement. Je suis sorti de la célèbre université du mouroir de Oualata et j’en vu d’autres.
Biladi : Selon vous qui sont derrière ces rumeurs qui soutiennent que vous avez acquis une maison à trente-trois (33) millions, et quelles sont les raisons qui les ont poussés à les faire circuler?
I.M.S : Je pense que ce sont ceux qui sont contre la participation aux élections. Notre décision les gène, mais c’est notre décision. Nous l’avons prise en toute liberté et en toute indépendance comme en 2005 nous rejetions la transition des militaires et lorsque j’avais démissionner de mon parti pour ne pas cautionner cette transition que nous avions appeler à boycotter la constitution révisée du CMJD et nous avions refusé de soutenir le candidat des militaires contrairement à toute attente. A l’époque ces décisions n’avaient pas soulevé aucun courroux.
Biladi : Vous vous dites confiants en ce qui concerne votre victoire à la présidentielle du 6 juin, si la transparence était garantie. Les conditions d’un scrutin totalement garanties sont-elles réunies aujourd’hui ?
I.M.S : Je n’ai jamais dit que la transparence totale serait au rendez-vous au scrutin du 6 juin. J’ai dit que le général m’a donné des assurances mais pas des garanties, mais pour l’AJD/MR la participation aux élections est une décision qui obéit aux motifs cités plus haut. Nous aurions souhaité que toute la classe politique trouve un consensus pour des élections apaisées, cependant notre volonté de remporter ces élections est totale.
Propos recueillis par Samba Camara
source : Biladi