Après l’annonce de la date de démarrage des états généraux de la démocratie fixée au 27 décembre 2008 par le Premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, le RFD et l’AJD/MR s’activent en vue de statuer sur l’invitation qui leur a été lancée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d’Etat de participer aux Etats généraux de la démocratie.
Il faut dire que la participation du parti de Ahmed Ould Daddah à ces journées de concertation, n’était qu’un secret de polichinelle. Réuni vendredi 19 décembre 2008 à partir de 9 h du matin au siège du parti, le Comité Permanent du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) a débattu de la question toute la journée avant de suspendre ses travaux à 18 heures de l’après-midi parce que le président du parti devait s’envoler dans la soirée même pour Dakar où il doit participer au congrès de la LDM/PT, sur invitation de son président Abdoulaye Bathily.
Ainsi, la réunion du Comité Permanent est prévue pour reprendre ses travaux dimanche 21 décembre date du retour du leader du parti à Nouakchott en vue de tirer les conclusions du débat.
Mais le suspens est déjà levé sur ce que seront ces conclusions car tous les membres de ce comité qui ont eu à intervenir ont tous plaidé, semble t-il, en faveur de la participation à ces états généraux de la démocratie.
Quant à l’AJD/MR de Ibrahima Moctar Sarr, la formation politique en bute à des dissensions internes attend de tenir son Conseil National convoqué pour le 25 décembre pour statuer sur sa participation ou non à ces états généraux de la démocratie.
Signalons déjà le PMUC (Hatem) dirigé par Saleh Ould Hanena avait pris l’option d’intégrer le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, s’excluant ainsi de facto du cadre de l’alliance de l’opposition statutaire. Pour le Mouvement de la Démocratie Directe dirigé par Amar Ould Raabeh, très peu d’informations filtrent sur ses intentions. Cependant, de source proche du parti, on indique que la formation politique répondra présent aux concertations sur les états généraux de la démocratie.
En décidant de participer aux états généraux de la démocratie initiés par le HCE, le parti de Ould Daddah court tout de même le risque de se faire noyer par les nombreux partisans de la junte militaire organisés dans toutes les régions du pays pour répondre au doigt et à l’œil à leurs désirs. Déjà l’opinion a eu un avant-goût amer de ce qui se trame.
Un homme avertit en vaut deux.
Il ne fait plus de doute que le locataire du palais présidentiel et son équipe ne cachent pas leur volonté de vouloir modifier la constitution en vue de réduire les pouvoirs du président de la République. N’a-t-il pas dit à Kiffa le 4 décembre dernier que le seul moyen de dépasser l’impasse actuelle c’est de revoir la constitution ? A cette affirmation, on ne peut que s’interroger sur les intentions réelles du HCE. La solution serait-elle de modifier l’article 40 de la Constitution du 20 juillet 1991 qui, en cas de vacance ou d'empêchement au sommet de l’exécutif déclaré définitif par le Conseil Constitutionnel, confie l'intérim du Président de la République pour l'expédition des affaires courantes au Président du sénat ?
Précision importante : la vacance ou l’empêchement dont parle la constitution n’est certainement pas celle consécutive à un coup d’Etat. Par conséquent, de ce point de vue, sera-t-il demandé au Conseil Constitutionnel de déclarer définitif l’empêchement ou la vacance du pouvoir après le coup d’Etat du 06 août 2008 ? Sur cette question importante, ni le RFD, ni ses alliés encore moins les partis politiques soutenant le HCE (PRDR, UDP, HATEM) principalement n’ont pas donné leur point de vue pour éclairer l’opinion et ainsi enrichir un débat contradictoire.
On sait également que la majorité parlementaire lui est «indéfectiblement et inconditionnellement liée» puisqu’elle n’a pas fait mystère de sa position qui consiste à s’en tenir à la légalité qui permet à un militaire de démissionner de l’armée pour postuler au suffrage des citoyens. Comment compte agir le RFD, pour défendre son exigence sacrée de voir déclarer inéligible tout militaire en exercice à la date du 06 août 2008?
De plus, le scénario de retour à la légalité constitutionnelle dont il est de plus en pus question semble s’articuler ainsi : organisation des états généraux de la démocratie le 27 décembre 2008, renouvellement du bureau du sénat, probable remplacement de son actuel président, Ba M’barré par un sénateur plus proche du « mouvement de rectification », mise en place d’un gouvernement d’union nationale, application de l’article 40 de la constitution et organisation d’une élection présidentielle dans un délai de trois mois. Entre temps, le général Ould Abdel Aziz aura démissionné de l’armée pour se présenter candidat à cette élection. Qui seront ses principaux adversaires?
La question reste posée en l’absence d’éléments clairs, mais d’aucuns avancent que le leader du RFD pourrait bien se mouiller la chemise dans une élection présidentielle aux dés déjà pipés. Il suffit pour s’en convaincre, d’observer l’activisme des fonctionnaires de l’Etat mouillés jusqu’à l’os dans des initiatives de soutiens et autres en faveur du HCE pour comprendre que les conclusions auxquelles vont déboucher les états généraux de la démocratie, ne seront pas faites pour conduire à des élections libres et transparentes. A moins que derrière toute cette comédie, se joue d’autres cartes que tout un chacun ignore.
Moussa Diop
source : Le Quotidien de Nouakchott
Il faut dire que la participation du parti de Ahmed Ould Daddah à ces journées de concertation, n’était qu’un secret de polichinelle. Réuni vendredi 19 décembre 2008 à partir de 9 h du matin au siège du parti, le Comité Permanent du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) a débattu de la question toute la journée avant de suspendre ses travaux à 18 heures de l’après-midi parce que le président du parti devait s’envoler dans la soirée même pour Dakar où il doit participer au congrès de la LDM/PT, sur invitation de son président Abdoulaye Bathily.
Ainsi, la réunion du Comité Permanent est prévue pour reprendre ses travaux dimanche 21 décembre date du retour du leader du parti à Nouakchott en vue de tirer les conclusions du débat.
Mais le suspens est déjà levé sur ce que seront ces conclusions car tous les membres de ce comité qui ont eu à intervenir ont tous plaidé, semble t-il, en faveur de la participation à ces états généraux de la démocratie.
Quant à l’AJD/MR de Ibrahima Moctar Sarr, la formation politique en bute à des dissensions internes attend de tenir son Conseil National convoqué pour le 25 décembre pour statuer sur sa participation ou non à ces états généraux de la démocratie.
Signalons déjà le PMUC (Hatem) dirigé par Saleh Ould Hanena avait pris l’option d’intégrer le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, s’excluant ainsi de facto du cadre de l’alliance de l’opposition statutaire. Pour le Mouvement de la Démocratie Directe dirigé par Amar Ould Raabeh, très peu d’informations filtrent sur ses intentions. Cependant, de source proche du parti, on indique que la formation politique répondra présent aux concertations sur les états généraux de la démocratie.
En décidant de participer aux états généraux de la démocratie initiés par le HCE, le parti de Ould Daddah court tout de même le risque de se faire noyer par les nombreux partisans de la junte militaire organisés dans toutes les régions du pays pour répondre au doigt et à l’œil à leurs désirs. Déjà l’opinion a eu un avant-goût amer de ce qui se trame.
Un homme avertit en vaut deux.
Il ne fait plus de doute que le locataire du palais présidentiel et son équipe ne cachent pas leur volonté de vouloir modifier la constitution en vue de réduire les pouvoirs du président de la République. N’a-t-il pas dit à Kiffa le 4 décembre dernier que le seul moyen de dépasser l’impasse actuelle c’est de revoir la constitution ? A cette affirmation, on ne peut que s’interroger sur les intentions réelles du HCE. La solution serait-elle de modifier l’article 40 de la Constitution du 20 juillet 1991 qui, en cas de vacance ou d'empêchement au sommet de l’exécutif déclaré définitif par le Conseil Constitutionnel, confie l'intérim du Président de la République pour l'expédition des affaires courantes au Président du sénat ?
Précision importante : la vacance ou l’empêchement dont parle la constitution n’est certainement pas celle consécutive à un coup d’Etat. Par conséquent, de ce point de vue, sera-t-il demandé au Conseil Constitutionnel de déclarer définitif l’empêchement ou la vacance du pouvoir après le coup d’Etat du 06 août 2008 ? Sur cette question importante, ni le RFD, ni ses alliés encore moins les partis politiques soutenant le HCE (PRDR, UDP, HATEM) principalement n’ont pas donné leur point de vue pour éclairer l’opinion et ainsi enrichir un débat contradictoire.
On sait également que la majorité parlementaire lui est «indéfectiblement et inconditionnellement liée» puisqu’elle n’a pas fait mystère de sa position qui consiste à s’en tenir à la légalité qui permet à un militaire de démissionner de l’armée pour postuler au suffrage des citoyens. Comment compte agir le RFD, pour défendre son exigence sacrée de voir déclarer inéligible tout militaire en exercice à la date du 06 août 2008?
De plus, le scénario de retour à la légalité constitutionnelle dont il est de plus en pus question semble s’articuler ainsi : organisation des états généraux de la démocratie le 27 décembre 2008, renouvellement du bureau du sénat, probable remplacement de son actuel président, Ba M’barré par un sénateur plus proche du « mouvement de rectification », mise en place d’un gouvernement d’union nationale, application de l’article 40 de la constitution et organisation d’une élection présidentielle dans un délai de trois mois. Entre temps, le général Ould Abdel Aziz aura démissionné de l’armée pour se présenter candidat à cette élection. Qui seront ses principaux adversaires?
La question reste posée en l’absence d’éléments clairs, mais d’aucuns avancent que le leader du RFD pourrait bien se mouiller la chemise dans une élection présidentielle aux dés déjà pipés. Il suffit pour s’en convaincre, d’observer l’activisme des fonctionnaires de l’Etat mouillés jusqu’à l’os dans des initiatives de soutiens et autres en faveur du HCE pour comprendre que les conclusions auxquelles vont déboucher les états généraux de la démocratie, ne seront pas faites pour conduire à des élections libres et transparentes. A moins que derrière toute cette comédie, se joue d’autres cartes que tout un chacun ignore.
Moussa Diop
source : Le Quotidien de Nouakchott