Une caricature avait comparé ironiquement la vitesse avec laquelle les salaires et les prix courent à un lièvre frais qui court et un chasseur famélique et essoufflé qui tente de le rattraper. Le décalage prix/ salaires ne cesse d’augmenter au détriment toujours du panier de la ménagère.
Le début de cette semaine a connu une nouvelle flambée des prix des denrées de première nécessité. Cela concerne le riz, le lait, l’huile, les pâtes alimentaires et le sucre. Des augmentations dont les taux sont très importants et qui interviennent après les garanties avancées par le Président dans le programme d’urgence portant baisse ou suppression des taxes douanières de certains de ces produits et la stabilisation d’autres. Les augmentations sont de 25% rien que pour le riz et près de 30% pour l’huile végétale en bidon. Le sac de riz se vend maintenant à 10.400 UM au lieu de 8.400 la semaine dernière. À en croire les commerçants, cette nouvelle flambée n’est pas fortuite et elle résulte de la spéculation sur les marchés internationaux sur les denrées de base, du fait de la sur-demande et de la rareté même. Côté officiel, on explique toujours cela aussi par l’augmentation du prix du pétrole et les autres paramètres qui rentrent en jeu comme ceux avancés par les commerçants. Les prix énergétiques et le problème des biocarburants sont en effet devenus des leitmotiv par lesquels on justifie tout et sur lesquels on accroche tout. Le fait que cette nouvelle flambée coïncide avec le changement de gouvernement, certains y ont vu un mauvais cadeau au nouveau gouvernement qui vient à peine de prendre service. Un gouvernement qui, en plus des problèmes de vie très pressants, devra s’atteler aux autres vraies questions de développement, et qui aurait voulu se passer de ces nouvelles difficultés.
Du côté des consommateurs, les problèmes de la cherté de la vie sont toujours diversement vécus, mais la très grande majorité des gens souffre et ne peut plus en supporter d’avantage. La famille mauritanienne qui n’est pas très rationnelle du fait de l’environnement social, n’a d’autres solutions que de s’adapter à une conjoncture déjà intenable, ou de continuer à s’endetter déraisonnablement. L’économique et le social sont intimement liés, car si le pouvoir d’achat des ménages s’écroule, ce sera au tour de l’épicier du coin de s’écrouler. Et si le boutiquier s’écroule, c’est tout le circuit de distribution qui en pâtira. Et si le circuit de distribution est gravement affecté, ce sera le tour des grands commerçants de mettre la clé sous le paillasson. Dans de telles conditions, l’approvisionnement du pays ne pourra plus être assuré de manière pérenne.
Le Président et le nouveau gouvernement qui font du problème de vie l’une de leurs priorités, devront pour leur crédibilité prendre des mesures immédiates pour juguler la crise aiguë du pouvoir d’achat et de la démonétisation qui sont aggravées par le chômage et le désœuvrement qui frappent la jeunesse.
Réguler les prix
La situation devient de plus en plus intenable pour les populations, qui ne savent plus à quel sain se vouer. S’il est incontestable que la flambée des prix est en partie tributaire d’une situation internationale des plus difficiles, il est tout aussi irréfutable que la spéculation des hommes d’affaires et la situation de monopole expliquent, de leur côté, la précarité du marché des denrées alimentaires. Selon les observateurs, les commerçants voudraient profiter le maximum possible de la situation présente avant que n’entre en vigueur, de manière effective, les mesures consistant à maintenir les prix à un certain niveau. Avant l’entrée en vigueur des prix du PSI, il faudra s’attendre à une montée spectaculaire des prix sur le marché national. Le grand paradoxe, c’est que des fois ces mêmes prix sont plus élevés au niveau de la capitale, que dans certaines contrées, souvent enclavées, du pays. Or ces contrées sont ravitaillées à partir de la capitale. Le laisser aller, qui caractérise les prix, où chaque commerçant détermine, suivant ses intérêts et sottes d’humeur, les prix qu’il veut, explique dans une large mesure ce paradoxe des prix.
Aussi, le prix du lait « Rose » se vend-il depuis 24 heures à 200 UM dans le quartier chic de Tevragh-Zeïna et à 250 UM dans celui, pauvre, de Dar-Naïm.
C’est dire que toute tentative de venir en aide aux consommateurs, doit nécessairement passer par une régulation des prix d’abord.
__________
Source: biladi
(M)
Le début de cette semaine a connu une nouvelle flambée des prix des denrées de première nécessité. Cela concerne le riz, le lait, l’huile, les pâtes alimentaires et le sucre. Des augmentations dont les taux sont très importants et qui interviennent après les garanties avancées par le Président dans le programme d’urgence portant baisse ou suppression des taxes douanières de certains de ces produits et la stabilisation d’autres. Les augmentations sont de 25% rien que pour le riz et près de 30% pour l’huile végétale en bidon. Le sac de riz se vend maintenant à 10.400 UM au lieu de 8.400 la semaine dernière. À en croire les commerçants, cette nouvelle flambée n’est pas fortuite et elle résulte de la spéculation sur les marchés internationaux sur les denrées de base, du fait de la sur-demande et de la rareté même. Côté officiel, on explique toujours cela aussi par l’augmentation du prix du pétrole et les autres paramètres qui rentrent en jeu comme ceux avancés par les commerçants. Les prix énergétiques et le problème des biocarburants sont en effet devenus des leitmotiv par lesquels on justifie tout et sur lesquels on accroche tout. Le fait que cette nouvelle flambée coïncide avec le changement de gouvernement, certains y ont vu un mauvais cadeau au nouveau gouvernement qui vient à peine de prendre service. Un gouvernement qui, en plus des problèmes de vie très pressants, devra s’atteler aux autres vraies questions de développement, et qui aurait voulu se passer de ces nouvelles difficultés.
Du côté des consommateurs, les problèmes de la cherté de la vie sont toujours diversement vécus, mais la très grande majorité des gens souffre et ne peut plus en supporter d’avantage. La famille mauritanienne qui n’est pas très rationnelle du fait de l’environnement social, n’a d’autres solutions que de s’adapter à une conjoncture déjà intenable, ou de continuer à s’endetter déraisonnablement. L’économique et le social sont intimement liés, car si le pouvoir d’achat des ménages s’écroule, ce sera au tour de l’épicier du coin de s’écrouler. Et si le boutiquier s’écroule, c’est tout le circuit de distribution qui en pâtira. Et si le circuit de distribution est gravement affecté, ce sera le tour des grands commerçants de mettre la clé sous le paillasson. Dans de telles conditions, l’approvisionnement du pays ne pourra plus être assuré de manière pérenne.
Le Président et le nouveau gouvernement qui font du problème de vie l’une de leurs priorités, devront pour leur crédibilité prendre des mesures immédiates pour juguler la crise aiguë du pouvoir d’achat et de la démonétisation qui sont aggravées par le chômage et le désœuvrement qui frappent la jeunesse.
Réguler les prix
La situation devient de plus en plus intenable pour les populations, qui ne savent plus à quel sain se vouer. S’il est incontestable que la flambée des prix est en partie tributaire d’une situation internationale des plus difficiles, il est tout aussi irréfutable que la spéculation des hommes d’affaires et la situation de monopole expliquent, de leur côté, la précarité du marché des denrées alimentaires. Selon les observateurs, les commerçants voudraient profiter le maximum possible de la situation présente avant que n’entre en vigueur, de manière effective, les mesures consistant à maintenir les prix à un certain niveau. Avant l’entrée en vigueur des prix du PSI, il faudra s’attendre à une montée spectaculaire des prix sur le marché national. Le grand paradoxe, c’est que des fois ces mêmes prix sont plus élevés au niveau de la capitale, que dans certaines contrées, souvent enclavées, du pays. Or ces contrées sont ravitaillées à partir de la capitale. Le laisser aller, qui caractérise les prix, où chaque commerçant détermine, suivant ses intérêts et sottes d’humeur, les prix qu’il veut, explique dans une large mesure ce paradoxe des prix.
Aussi, le prix du lait « Rose » se vend-il depuis 24 heures à 200 UM dans le quartier chic de Tevragh-Zeïna et à 250 UM dans celui, pauvre, de Dar-Naïm.
C’est dire que toute tentative de venir en aide aux consommateurs, doit nécessairement passer par une régulation des prix d’abord.
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Source: biladi
(M)