Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz veut se faire élire président dans quelques mois. Si le développement de la situation du pays le lui permet, bien sûr. Pour y arriver, ses services de campagne lui ont suggéré de se construire une image d’homme propre, qui lutte contre la mauvaise gestion, traque les fonctionnaires et hommes politiques indélicats et restitue leurs biens spoliés aux populations sans défense.
Mais pour y arriver aussi il a besoin, comme le voleur de bétail qui cherche à se faire passer pour le berger consciencieux doit effacer les traces de son forfait, de faire oublier à jamais certains dossiers très compromettants pour son image d’homme fort du pays depuis quelques années. Alors, Ould Abdel Aziz travaille, depuis le coup d’état du 6 août 2008 et même avant, à effacer de notre mémoire des faits très graves, auxquels il ne peut aucunement être étranger, en raison de sa mainmise depuis le 8 juin 2003 sur l’appareil sécuritaire du pays. Des faits dont la relation avec ses coups d’Etat est tellement évidente, qu’il est impossible de ne pas lier leur occultation actuelle à sa campagne future – en cours !
Des faits sur lesquels on se pose beaucoup de questions, auxquelles le général doit forcément répondre un jour.
La déstabilisation sécuritaire de Maaouya O. Taya
A partir de 2003, le Président Ould Taya qui, depuis la tentative de coup d’Etat sanglante du 8 juin commençait à afficher des velléités d’assainir son système et de nettoyer son entourage (discours de Kifa), s’était vu subitement détourné de cet objectif par un recrudescence de la confrontation entre le pouvoir et les islamistes politiques, laquelle a culminé, comme par hasard, par l’attaque terroriste de Lemghaity, un certain 4 juin 2005. 15 soldats mauritaniens massacrés dans des conditions qui n’ont jamais pu être élucidées à ce jour ! Détail important : les assaillants comptaient parmi eux des mauritaniens aux relations confuses avec les services secrets de notre pays eux-mêmes. Autre détail : trois de ces mauritaniens sont liés à un certain Khadim Ould Semane, un proche du Général Aziz. Ce Khadim aurait participé, lui-même, à l’opération.
La suite on la connaît : affolé, Ould Taya renforce sa répression contre les groupes islamistes que ses services avaient déjà rendus coupables, à ses yeux, de connivence avec Salah Ould Hanenna, l’auteur du coup du 8 juin et qu’ils accusent maintenant d’avoir quelque chose à voir avec le massacre de Lemghaity. Il cherche à venger ses hommes, en déployant les troupes dans le grand désert, faisant le vide à Nouakchott et dans les garnisons qui jouaient le contrepoids du Basep du futur Général Aziz. Ce dernier le déposera le 03 août 2005, alors que le Président se préparait dit aujourd’hui plus d’une version des faits, à l’envoyer combattre les assaillants( ?) de Lemghaity et programmait même le limogeage de son cousin et bienfaiteur le colonel Ely O. Med Vall, Directeur général de la sûreté nationale et artisan intellectuel de tout le travail de conditionnement de Maaouya. Aujourd’hui, Ould Abdel Aziz lui-même dit souvent à ses interlocuteurs qu’il avait fait le coup d’Etat en 2005 parce Maaouya voulait envoyer les troupes se battre sans moyens contre un ennemi invisible.
Questions :
Qu’est devenue l’affaire de Lemghaity ?
Où sont les conclusions de l’enquête ?
Qui sont les vrais coupables et pourquoi ils n’ont pas été jugés ?
Pourquoi l’un d’entre eux, Ould Semane ; a-t-il réussi à s’évader juste après le coup d’Etat et n’a été rattrapé que deux ans plus tard après avoir commis un autre massacre ?
Aucune réponse à ce jour. Le dossier a été enterré. Il sera déterré pendant la campagne qui vient. Avec des révélations spectaculaires.
La déstabilisation sécuritaire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi
Curieusement, l’affaire de Lemghaity fut couverte d’un voile opaque pendant toute la transition et on n’entendit même pas parler d’elle. Il est vrai aussi que les attaques terroristes qu’on craignaient nombreuses et déstabilisatrices pour le pays ont miraculeusement cessé. Pendant toute la transition. Le sujet ne fut que très peu évoqué pendant la campagne électorale.
Mais le 24 décembre 2007 et alors que le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi se préparait à se lancer à l’assaut des financements de son programme, du retour des réfugiés et de la création d’un parti politique pour soutenir son action, 4 touristes français sont sauvagement mitraillés aux environs d’Aleg par un groupe terroriste. Tout, comme par hasard, était fait pour « souiller » l’image du Président Abdallahi : Le lieu (sa ville natale), la date (24 décembre) à la veille des fêtes chrétiennes et à quelques jours du démarrage du Paris-Dakar. Même les auteurs, qui quitteront tranquillement le territoire et séjourneront plusieurs jours dans un pays voisin au vu et au su de tous les services de renseignements, participent de cet objectif de lynchage politique : deux d’entre eux ont été relaxés par les tribunaux quelques semaines après l’accession du Président Sidi au pouvoir( sur ses ordres murmureront certaines voix autorisées dans l’oreille de la presse et de certaines chancelleries de la place ) et ils comptent parmi eux un parent à lui (Maarouf Ould Haiba) renchérissent d’autres voix.
Deux jours plus tard, et alors que le sang des français d’Aleg n’avait pas encore séché, une attaque d’une garnison mauritanienne à lieu le 26 décembre à Ghallawiya au Nord du pays. Trois soldats mauritaniens tués. Les doigts sont pointés vers les mêmes islamistes, alors que la zone, tout comme Lemghaity d’ailleurs, est une zone de trafics de toute sorte : drogue, cigarettes, armes..., un territoire de la mafia, quoi ! Mais ce sont les islamistes d’Al Qaida qui porteront le chapeau, jusqu’à ce jour.
Une campagne médiatique systématique sera menée, à cette occasion, sur des sujets parallèles et ayant tous pour finalité de faire passer le Président Sidi pour un islamiste : La construction de la mosquée à la Présidence, la reconnaissance du parti Tawassoul, le retour au week-end islamique...
Depuis, les coups de boutoir « islamistes » vont pleuvoir sur le régime du Président Sidi : la recherche des assaillants d’Aleg dure, gardant le sujet pendant plusieurs jours à la une de l’actualité, lorsqu’ils seront arrêtés, l’un d’entre eux (Sidi Ould Sidina)s’évadera avec la complicité prouvée d’agents des forces de l’ordre, il participera à une fusillade contre l’ambassade d’Israël quelques jours plus tard, avant de semer avec ses camarades, la panique à Nouakchott pendant plusieurs jours ; durant lesquels on aura droit à tout : bavures mortelles de la police, morts et blessés parmi les forces de l’ordre et même fusillade à proximité d’un cortège officiel (celui de la Première Dame et de son invitée la Première Dame du Qatar) !
Lorsqu’ils seront arrêtés plus tard, les membres de la fameuse cellule islamiste s’avèreront les mêmes que ceux de Lemghaity, d’Aleg et – peut-être – de Ghallawiya. Leur chef : Khadim Ould Semane ! Mon Dieu, que de coïncidences !
Depuis le coup d’Etat, on n’entend plus parler de cette cellule islamiste très dangereuse. Ah ! Si ! Son Chef, Khadim Ould Semane – encore lui – publiera, quelques jours après le coup d’Etat de son cousin de Général, et à partir de sa cellule de haute sécurité (autre coïncidence) un communiqué dans lequel il appelle au djihad contre Ould Abdel Aziz qu’il traite de tous les noms d’oiseaux. Il s’agissait à l’évidence d’une tentative de la junte de se faire accepter comme les « adversaires d’al qaida » qui ont déposé un régime qui lui est allié (le président Sidi n’est-il pas présenté par eux comme un islamiste ?). Curieusement la publication de ce communiqué a été précédée (nouvelle coïncidence) par un autre attribué à la Al Qaida du Maghreb islamique et suivi d’un transfert des détenus islamistes de leur prison de haute sécurité à l’Etat-major vers la prison civile. Ce transfert a eu lieu, comme par hasard également, quelques jours seulement avant une autre attaque (« sentie » avec forces craintes d’attentat à la voiture piégée et alertes des forces de l’ordre à Nouakchott). Ce sera le carnage de Tourine, le 14 septembre 2008. 12 morts atrocement décapités et leurs cadavres piégés. Les putschistes appellent le monde occidental à l’aide. Le terrorisme international menace leur régime. Les américains et (et les autres pays occidentaux sans doute) ne s’y trompent. Ils gardent les informations précieuses qu’ils ont sur l’affaire pour eux. Cela peut servir un jour !
Quant à nous, mauritaniens, nous ne saurons rien, ni des assaillants, ni des conditions dans lesquelles nos soldats ont été tués, ni même de la réalité des faits. L’enquête qu’on nous a promise n’a jamais abouti. Un site de la place, al Akhbar, publiera quelques semaines plus tard des révélations qui soulèvent plus d’une interrogation, attribuées à un cadre de la SNIM qui a le premier secouru les rescapés. On parlera d’ordre de mouvement et de contre-ordres, d’insuffisances d’équipements et d’autres (espérons-le) extravagances. Mais pourquoi l’unité du Capitaine Abidine a-t-elle été décimée ? Et par qui ?Et qui doit en payer le prix ? Silence. Comme pour Lemghaity. Comme pour Ghallawiya...
Questions :
Ould Abdel Aziz qui a tout le dossier de la sécurité et de l’armée en main, en tout cas depuis le coup d’Etat du 03 août 2005, peut-il demander notre suffrage sans élucider toutes ces affaires qui, toutes, ont servi, comme par hasard, son ascension au pouvoir ?
Peut-il se présenter aux élections sans nous dire qui a tué nos soldats à Lemghaity ? Gallawiya ? Tourine ?
Pourquoi et comment les touristes français ont été tués à Aleg et non à Boutilimit, Ajouer ou même Chegar ?
Pourquoi Ould Semane a bravé notre police pendant deux ans, se permettant même le luxe de se marier en grandes pompes à Nouadhibou ?
Pourquoi Ould Sidina a-t-il filé entre les doigts de notre police, en plein jour ?
Pourquoi le dossier de la drogue a été enterré depuis le 06 août 2008 ? Pourquoi le Général ouvreur de dossier de mauvaise gouvernance n’ouvre-t-il pas ce dossier dans lequel on accuse notre pays d’être devenu un narco-état ? Est-il vrai que s’il l’ouvre, plus d’un scandale éclatera qui mènera à l’un de ses proches, à des services étatiques qui lui sont affidés ou même à sa propre personne ?!
Comment expliquer qu’à l’élucidation d’affaires autour desquelles on peut facilement rassembler les mauritaniens et mobiliser leur veine patriotique, il préfère la question controversée de la « lutte contre la gabegie », terrain glissant pour lui et pour tous ceux qui l’entourent ?
Une seule réponse : La lutte contre la gabegie est une diversion, un cinéma pour détourner l’attention des gens. Classique ! Et les dossiers de la sécurité et de la drogue dormiront tant que le Général sera au pouvoir ? Espérons que non ! Et ce sera non !
Adama Sow dit Yaya
Mais pour y arriver aussi il a besoin, comme le voleur de bétail qui cherche à se faire passer pour le berger consciencieux doit effacer les traces de son forfait, de faire oublier à jamais certains dossiers très compromettants pour son image d’homme fort du pays depuis quelques années. Alors, Ould Abdel Aziz travaille, depuis le coup d’état du 6 août 2008 et même avant, à effacer de notre mémoire des faits très graves, auxquels il ne peut aucunement être étranger, en raison de sa mainmise depuis le 8 juin 2003 sur l’appareil sécuritaire du pays. Des faits dont la relation avec ses coups d’Etat est tellement évidente, qu’il est impossible de ne pas lier leur occultation actuelle à sa campagne future – en cours !
Des faits sur lesquels on se pose beaucoup de questions, auxquelles le général doit forcément répondre un jour.
La déstabilisation sécuritaire de Maaouya O. Taya
A partir de 2003, le Président Ould Taya qui, depuis la tentative de coup d’Etat sanglante du 8 juin commençait à afficher des velléités d’assainir son système et de nettoyer son entourage (discours de Kifa), s’était vu subitement détourné de cet objectif par un recrudescence de la confrontation entre le pouvoir et les islamistes politiques, laquelle a culminé, comme par hasard, par l’attaque terroriste de Lemghaity, un certain 4 juin 2005. 15 soldats mauritaniens massacrés dans des conditions qui n’ont jamais pu être élucidées à ce jour ! Détail important : les assaillants comptaient parmi eux des mauritaniens aux relations confuses avec les services secrets de notre pays eux-mêmes. Autre détail : trois de ces mauritaniens sont liés à un certain Khadim Ould Semane, un proche du Général Aziz. Ce Khadim aurait participé, lui-même, à l’opération.
La suite on la connaît : affolé, Ould Taya renforce sa répression contre les groupes islamistes que ses services avaient déjà rendus coupables, à ses yeux, de connivence avec Salah Ould Hanenna, l’auteur du coup du 8 juin et qu’ils accusent maintenant d’avoir quelque chose à voir avec le massacre de Lemghaity. Il cherche à venger ses hommes, en déployant les troupes dans le grand désert, faisant le vide à Nouakchott et dans les garnisons qui jouaient le contrepoids du Basep du futur Général Aziz. Ce dernier le déposera le 03 août 2005, alors que le Président se préparait dit aujourd’hui plus d’une version des faits, à l’envoyer combattre les assaillants( ?) de Lemghaity et programmait même le limogeage de son cousin et bienfaiteur le colonel Ely O. Med Vall, Directeur général de la sûreté nationale et artisan intellectuel de tout le travail de conditionnement de Maaouya. Aujourd’hui, Ould Abdel Aziz lui-même dit souvent à ses interlocuteurs qu’il avait fait le coup d’Etat en 2005 parce Maaouya voulait envoyer les troupes se battre sans moyens contre un ennemi invisible.
Questions :
Qu’est devenue l’affaire de Lemghaity ?
Où sont les conclusions de l’enquête ?
Qui sont les vrais coupables et pourquoi ils n’ont pas été jugés ?
Pourquoi l’un d’entre eux, Ould Semane ; a-t-il réussi à s’évader juste après le coup d’Etat et n’a été rattrapé que deux ans plus tard après avoir commis un autre massacre ?
Aucune réponse à ce jour. Le dossier a été enterré. Il sera déterré pendant la campagne qui vient. Avec des révélations spectaculaires.
La déstabilisation sécuritaire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi
Curieusement, l’affaire de Lemghaity fut couverte d’un voile opaque pendant toute la transition et on n’entendit même pas parler d’elle. Il est vrai aussi que les attaques terroristes qu’on craignaient nombreuses et déstabilisatrices pour le pays ont miraculeusement cessé. Pendant toute la transition. Le sujet ne fut que très peu évoqué pendant la campagne électorale.
Mais le 24 décembre 2007 et alors que le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi se préparait à se lancer à l’assaut des financements de son programme, du retour des réfugiés et de la création d’un parti politique pour soutenir son action, 4 touristes français sont sauvagement mitraillés aux environs d’Aleg par un groupe terroriste. Tout, comme par hasard, était fait pour « souiller » l’image du Président Abdallahi : Le lieu (sa ville natale), la date (24 décembre) à la veille des fêtes chrétiennes et à quelques jours du démarrage du Paris-Dakar. Même les auteurs, qui quitteront tranquillement le territoire et séjourneront plusieurs jours dans un pays voisin au vu et au su de tous les services de renseignements, participent de cet objectif de lynchage politique : deux d’entre eux ont été relaxés par les tribunaux quelques semaines après l’accession du Président Sidi au pouvoir( sur ses ordres murmureront certaines voix autorisées dans l’oreille de la presse et de certaines chancelleries de la place ) et ils comptent parmi eux un parent à lui (Maarouf Ould Haiba) renchérissent d’autres voix.
Deux jours plus tard, et alors que le sang des français d’Aleg n’avait pas encore séché, une attaque d’une garnison mauritanienne à lieu le 26 décembre à Ghallawiya au Nord du pays. Trois soldats mauritaniens tués. Les doigts sont pointés vers les mêmes islamistes, alors que la zone, tout comme Lemghaity d’ailleurs, est une zone de trafics de toute sorte : drogue, cigarettes, armes..., un territoire de la mafia, quoi ! Mais ce sont les islamistes d’Al Qaida qui porteront le chapeau, jusqu’à ce jour.
Une campagne médiatique systématique sera menée, à cette occasion, sur des sujets parallèles et ayant tous pour finalité de faire passer le Président Sidi pour un islamiste : La construction de la mosquée à la Présidence, la reconnaissance du parti Tawassoul, le retour au week-end islamique...
Depuis, les coups de boutoir « islamistes » vont pleuvoir sur le régime du Président Sidi : la recherche des assaillants d’Aleg dure, gardant le sujet pendant plusieurs jours à la une de l’actualité, lorsqu’ils seront arrêtés, l’un d’entre eux (Sidi Ould Sidina)s’évadera avec la complicité prouvée d’agents des forces de l’ordre, il participera à une fusillade contre l’ambassade d’Israël quelques jours plus tard, avant de semer avec ses camarades, la panique à Nouakchott pendant plusieurs jours ; durant lesquels on aura droit à tout : bavures mortelles de la police, morts et blessés parmi les forces de l’ordre et même fusillade à proximité d’un cortège officiel (celui de la Première Dame et de son invitée la Première Dame du Qatar) !
Lorsqu’ils seront arrêtés plus tard, les membres de la fameuse cellule islamiste s’avèreront les mêmes que ceux de Lemghaity, d’Aleg et – peut-être – de Ghallawiya. Leur chef : Khadim Ould Semane ! Mon Dieu, que de coïncidences !
Depuis le coup d’Etat, on n’entend plus parler de cette cellule islamiste très dangereuse. Ah ! Si ! Son Chef, Khadim Ould Semane – encore lui – publiera, quelques jours après le coup d’Etat de son cousin de Général, et à partir de sa cellule de haute sécurité (autre coïncidence) un communiqué dans lequel il appelle au djihad contre Ould Abdel Aziz qu’il traite de tous les noms d’oiseaux. Il s’agissait à l’évidence d’une tentative de la junte de se faire accepter comme les « adversaires d’al qaida » qui ont déposé un régime qui lui est allié (le président Sidi n’est-il pas présenté par eux comme un islamiste ?). Curieusement la publication de ce communiqué a été précédée (nouvelle coïncidence) par un autre attribué à la Al Qaida du Maghreb islamique et suivi d’un transfert des détenus islamistes de leur prison de haute sécurité à l’Etat-major vers la prison civile. Ce transfert a eu lieu, comme par hasard également, quelques jours seulement avant une autre attaque (« sentie » avec forces craintes d’attentat à la voiture piégée et alertes des forces de l’ordre à Nouakchott). Ce sera le carnage de Tourine, le 14 septembre 2008. 12 morts atrocement décapités et leurs cadavres piégés. Les putschistes appellent le monde occidental à l’aide. Le terrorisme international menace leur régime. Les américains et (et les autres pays occidentaux sans doute) ne s’y trompent. Ils gardent les informations précieuses qu’ils ont sur l’affaire pour eux. Cela peut servir un jour !
Quant à nous, mauritaniens, nous ne saurons rien, ni des assaillants, ni des conditions dans lesquelles nos soldats ont été tués, ni même de la réalité des faits. L’enquête qu’on nous a promise n’a jamais abouti. Un site de la place, al Akhbar, publiera quelques semaines plus tard des révélations qui soulèvent plus d’une interrogation, attribuées à un cadre de la SNIM qui a le premier secouru les rescapés. On parlera d’ordre de mouvement et de contre-ordres, d’insuffisances d’équipements et d’autres (espérons-le) extravagances. Mais pourquoi l’unité du Capitaine Abidine a-t-elle été décimée ? Et par qui ?Et qui doit en payer le prix ? Silence. Comme pour Lemghaity. Comme pour Ghallawiya...
Questions :
Ould Abdel Aziz qui a tout le dossier de la sécurité et de l’armée en main, en tout cas depuis le coup d’Etat du 03 août 2005, peut-il demander notre suffrage sans élucider toutes ces affaires qui, toutes, ont servi, comme par hasard, son ascension au pouvoir ?
Peut-il se présenter aux élections sans nous dire qui a tué nos soldats à Lemghaity ? Gallawiya ? Tourine ?
Pourquoi et comment les touristes français ont été tués à Aleg et non à Boutilimit, Ajouer ou même Chegar ?
Pourquoi Ould Semane a bravé notre police pendant deux ans, se permettant même le luxe de se marier en grandes pompes à Nouadhibou ?
Pourquoi Ould Sidina a-t-il filé entre les doigts de notre police, en plein jour ?
Pourquoi le dossier de la drogue a été enterré depuis le 06 août 2008 ? Pourquoi le Général ouvreur de dossier de mauvaise gouvernance n’ouvre-t-il pas ce dossier dans lequel on accuse notre pays d’être devenu un narco-état ? Est-il vrai que s’il l’ouvre, plus d’un scandale éclatera qui mènera à l’un de ses proches, à des services étatiques qui lui sont affidés ou même à sa propre personne ?!
Comment expliquer qu’à l’élucidation d’affaires autour desquelles on peut facilement rassembler les mauritaniens et mobiliser leur veine patriotique, il préfère la question controversée de la « lutte contre la gabegie », terrain glissant pour lui et pour tous ceux qui l’entourent ?
Une seule réponse : La lutte contre la gabegie est une diversion, un cinéma pour détourner l’attention des gens. Classique ! Et les dossiers de la sécurité et de la drogue dormiront tant que le Général sera au pouvoir ? Espérons que non ! Et ce sera non !
Adama Sow dit Yaya