Quelques heures après le coup d’Etat, perpétré en République islamique de la Mauritanie, de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), par la voix du coordonnateur de son observatoire régional à Matam, Mouhamadou Gaye, a dénoncé cet acte qui ne va pas dans le sens de la protection de la démocratie.
Cette nouvelle donne vient en tout cas plomber le processus de retour au bercail des réfugiés mauritaniens, récemment initié par le président déchu. Cette option, souligne-t-on, était partagée par bon nombre de citoyens, avec ces vagues de réfugiés enregistrés sur le chemin de retour grâce à l’appui du Haut commissariat pour les réfugiés, dont une des équipes basée à Matam mène depuis plus de trois mois une politique allant dans ce sens. Les camarades d’Alioune Tine n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin dans leur politique de lutte pour le respect des Droits de l’homme, car dans les prochains jours, ils comptent organiser une grande rencontre à Matam pour sensibiliser davantage l’opinion sur les dangers que peut engendrer un coup d’Etat.
Du côté des réfugiés, c’est déjà la désolation. ‘Nous ne savons plus ce que va devenir notre sort dans la mesure où l’ancien régime avait entamé le processus de notre rapatriement. Nous osons espérer que l’actuel régime militaire ne va pas tout abandonner’, espère cette dame qui parle sous le couvert de l’anonymat.
En outre, le putsch d’hier, intervenu en Mauritanie, n’a pas été sans conséquences au niveau de la région de Matam, car même si la frontière n’a pas été fermée, la traversée entre la commune de Matam et la commune d’arrondissement de Tiffondé Civé a connu des perturbations ce mercredi. Toute personne voulant se rendre d’une rive à l’autre devait absolument présenter sa pièce d’identité nationale, ainsi qu’en témoigne Daouda Guèye, rencontré au niveau de la frontière. Commissaire de la police centrale de Matam, Bécaye Cheikh Diarra a effectué une visite avec ses éléments au niveau de la frontière à Matam ‘pour constater de plus près la circulation au niveau du fleuve’. A Kaédi, ville frontalière entre le Sénégal et la Mauritanie, les populations ont continué de vaquer à leurs occupations comme si c’était un jour ordinaire.
Amadou Issa KANE
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Source: walfad
(M)