"Arrêté et amené vers une destination inconnue": un scénario qui commence à se multiplier

Le Capitaine Sidi Ould Deïch était attendu à sa descente d'avion. Des hommes armés l'ont prié de les suivre. Personne ne sait où. Bientôt vingt quatre heures qu'il a été arrêté, ses proches ne savent où est-il détenu. Il n'est pas le seul à avoir été arrêté et amené vers une destination inconnue. Le 23 octobre dernier, Monsieur Mohamed Sid'ahmed LEBCHIR, commerçant à SEBKHA, reçut la visite d'un groupe de militaires en civil au milieu de la nuit. Sans ménagement ni égards pour son épouse et ses enfants en bas âges, le citoyen LEBCHIR fut embarqué "vers une destination inconnue". C'est ce qu'on répondit à son épouse, éplorée et désespérée quand elle se présenta au commissariat de Sebkha. On lui précisa qu'il était entre les mains des militaires ce qui visiblement était synonyme à dire "laissez tomber ma petite dame, vous ne saurez jamais où il est ni même si il est toujours".

Il y a certainement meilleure manière de fêter le 60 ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Mais, venant d'une Junte qui s'est emparée par la force d'un pouvoir que des citoyens avaient confié librement à un Président qu'ils avaient élu à cet effet, le procédé n'est guère étonnant.

Isselmou Ould Abdel Kader, un Premier Ministre, quelques Ministres, plusieurs opposants politiques, un rédacteur en chef d'un journal, un Capitaine de l'Armée, des citoyens opposants aux Coup d'Etat, la prison est l'Administration la plus active et la plus efficace sous le régime des Généraux.


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