L’histoire a ses drôles de tournures de mettre les personnes en face de leurs œuvres. Du miroir de leur passé. En 1998, les partisans de Wade manifestaient à Paris contre le régime de Diouf, aujourd’hui son opposition s’apprête à lui porter le même coup à Paris. Entre temps, ces anciens compagnons se retrouvent en face de lui, mais restent fidèles à leur ligne de conduite.
Octobre 1998. Les compagnons d’Abdou Diouf à l’époque se souviennent d’une manifestation qui avait fait «très mal». «Très, très mal», se rappelle Abdourahim Agne, à l’époque président du groupe parlementaire socialiste. En effet, il maintient toujours que «l’on n’a pas besoin d’aller sur la Seine pour étaler nos problèmes internes». En tout cas, Cheikh Tidiane Dièye, ancien conseiller en communication du Président Diouf se souvient d’instants «pénibles» où un sentiment confus gagne l’individu face à la surprise et l’incompréhension. Du dépit, il en avait aussi, se remémore M. Dièye. Même du côté des organisateurs de la contestation, on reconnaît la dureté du coup porté au régime à l’époque.
Cette démarche de l’opposition avait-elle sonné le glas du régime de Diouf ? Les évènements qui ont précédé semblent l’attester, avec l’alternance qui survint le 19 mars 2000.
Aujourd’hui, l’histoire se répète. Abdoulaye Wade devenu Président doit affronter la contestation, à Paris, comme lui-même l’avait cautionné contre Abdou Diouf. Ses titres de docteur Honoris causa seront remis en cause et son prix Houphouët-Boigny pour la paix, chahuté dans la capitale française. Mais, le hic, c’est que ses compagnons à l’époque se retrouvent en face de lui. Et le Parti socialiste, qu’il combattait, sera en pole position dans la contestation pour porter le même coup à l’ancien compagnon et adversaire. Dans ce jeu où l’arroseur se retrouve à la place de l’arrosé, Ousmane Tanor Dieng, dans son nouveau costume d’opposant, estime qu’«Abdoulaye Wade est rattrapé par son passé» et qu’«il ne doit pas s’en plaindre». C’est que l’argument du Premier secrétaire est que, en démocratie, «il faut accepter qu’on vous joue les mêmes coups que vous avez déjà joués à d’autres».
Pour Sémou Pathé Guèye du Pit, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils rouspètent par cette manière, mais il le faut pour faire entendre raison à Me Wade. Son avis est qu’on «choisit les armes qu’imposent la nature et le comportement de l’adversaire». Surtout que, poursuit-il, Me Wade ne se gène pas à poser les problèmes du pays à l’étranger.
De toutes les façons, M. Guèye croit que les raisons d’alors qui les avaient poussés à manifester à l’étranger sont restées valables sous l’alternance. En fait, sous le même registre, Cheikh Tidiane Dièye, ex-conseiller en communication de Diouf, analysant ce retournement de situation, pense que le régime de Me Wade n’a pas eu l’intelligence de tirer les conclusions de leur démarche. En effet, argumente-t-il, «l’opposition ne manifesterait pas à Paris, si le régime n’avait pas verrouillé les libertés». Comme pour conforter Sémou Pathé qui croit que «le patriotisme n’est pas une affaire de circonstance ou de personne».
Octobre 1998. Les compagnons d’Abdou Diouf à l’époque se souviennent d’une manifestation qui avait fait «très mal». «Très, très mal», se rappelle Abdourahim Agne, à l’époque président du groupe parlementaire socialiste. En effet, il maintient toujours que «l’on n’a pas besoin d’aller sur la Seine pour étaler nos problèmes internes». En tout cas, Cheikh Tidiane Dièye, ancien conseiller en communication du Président Diouf se souvient d’instants «pénibles» où un sentiment confus gagne l’individu face à la surprise et l’incompréhension. Du dépit, il en avait aussi, se remémore M. Dièye. Même du côté des organisateurs de la contestation, on reconnaît la dureté du coup porté au régime à l’époque.
Cette démarche de l’opposition avait-elle sonné le glas du régime de Diouf ? Les évènements qui ont précédé semblent l’attester, avec l’alternance qui survint le 19 mars 2000.
Aujourd’hui, l’histoire se répète. Abdoulaye Wade devenu Président doit affronter la contestation, à Paris, comme lui-même l’avait cautionné contre Abdou Diouf. Ses titres de docteur Honoris causa seront remis en cause et son prix Houphouët-Boigny pour la paix, chahuté dans la capitale française. Mais, le hic, c’est que ses compagnons à l’époque se retrouvent en face de lui. Et le Parti socialiste, qu’il combattait, sera en pole position dans la contestation pour porter le même coup à l’ancien compagnon et adversaire. Dans ce jeu où l’arroseur se retrouve à la place de l’arrosé, Ousmane Tanor Dieng, dans son nouveau costume d’opposant, estime qu’«Abdoulaye Wade est rattrapé par son passé» et qu’«il ne doit pas s’en plaindre». C’est que l’argument du Premier secrétaire est que, en démocratie, «il faut accepter qu’on vous joue les mêmes coups que vous avez déjà joués à d’autres».
Pour Sémou Pathé Guèye du Pit, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils rouspètent par cette manière, mais il le faut pour faire entendre raison à Me Wade. Son avis est qu’on «choisit les armes qu’imposent la nature et le comportement de l’adversaire». Surtout que, poursuit-il, Me Wade ne se gène pas à poser les problèmes du pays à l’étranger.
De toutes les façons, M. Guèye croit que les raisons d’alors qui les avaient poussés à manifester à l’étranger sont restées valables sous l’alternance. En fait, sous le même registre, Cheikh Tidiane Dièye, ex-conseiller en communication de Diouf, analysant ce retournement de situation, pense que le régime de Me Wade n’a pas eu l’intelligence de tirer les conclusions de leur démarche. En effet, argumente-t-il, «l’opposition ne manifesterait pas à Paris, si le régime n’avait pas verrouillé les libertés». Comme pour conforter Sémou Pathé qui croit que «le patriotisme n’est pas une affaire de circonstance ou de personne».