« Ce qui est tristement mémorable n’est pas aisément mémorable. »
Le collectif des veuves et le comité de solidarité avec les victimes des violations des droits de l’homme en Mauritanie a commémoré, ce 28 novembre au siège du Fonadh, dans la sobriété et le recueillement, la mort des 28 sous officiers et soldats HalPulaar exécutés le 28 novembre 1990 en guise de «commémoration macabre de la fête nationale». Il s’agissait de se souvenir de cette année comme d’une page sombre de l’histoire récente de notre pays.
C’est aussi l’occasion pour des mères, des épouses, sœurs et proches qui s’épuisent, sans baisser la tête, d’interpeller l’ensemble de la communauté nationale afin qu’une commission d’enquête indépendante soit chargée de faire la lumière sur les exactions commises. Leurs maîtres mots restent «vérité et Justice». Seize ans après les faits, les autorités opposent toujours une fin de non recevoir au règlement de ce dossier tout comme celui relatif au retour organisé des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali.
La séance fut ouverte par Sarr Mamadou, président du FONADH. Après avoir rappelé quelques faits, Sarr dira que si «les autorités fêtent l’indépendance avec joie, les familles des victimes pleurent leurs morts». Il s’érige contre la «culture du silence et le déni de justice». Quant à Maïmouna Alpha Sy, secrétaire général du collectif, elle a appelé à plus d’efforts et d’engagement.
Le premier Secrétaire de l’AJD, Amadou Cheikhou Cissé, qui faisait partie du contingent des 18 civils arrêtés, a fait un témoignage déchirant des moments durs qu’ils ont enduré, eux et les militaires dans les bagnes de l’État major de la gendarmerie et de Jreïda. Cissé lancera un appel fervent à la constitution d’une commission indépendante pour faire toute la lumière sur les années sombres, le jugement et la réparation des ayants droits.
Les autres intervenants notamment Me Fatimata M’Baye, présidente de l’AMDH, Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves et Mme Sy Lala Aiché ont souligné que «la traduction en justice des présumés coupables et la réparation des ayants droits ne seraient nullement une manière d’aiguiser un esprit de revanche ou de réveiller les vieux démons. Mais de situer les responsabilités et un dépassement de cette expérience sombre, en vue de la réhabilitation des victimes et pour un triomphe de la justice dans le sillage de l’édification d’un État de droit».
Dans une déclaration intitulée « 16 ans, déjà », le et le Comité qui entendent poursuivre inlassablement leur juste combat, renouvellent leur appel pour que toutes les personnes éprises de paix et de justice se joignent au combat afin que «triomphe la justice sur l’oppression, la tolérance sur l’impunité». Après la récitation d’une Fatiha à la mémoire des disparus, la cérémonie prit fin par une exposition des photos des morts dans les geôles de Ould Taya.
La mémoire mauritanienne restera hantée par ce calvaire tant qu’aucune solution adéquate n’est envisagée.
THIAM MAMADOU
mthiammr@yahoo.fr
+2226305579
Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.org
Note: Info source : Le Calame (Mauritanie) via cridem.org
Le collectif des veuves et le comité de solidarité avec les victimes des violations des droits de l’homme en Mauritanie a commémoré, ce 28 novembre au siège du Fonadh, dans la sobriété et le recueillement, la mort des 28 sous officiers et soldats HalPulaar exécutés le 28 novembre 1990 en guise de «commémoration macabre de la fête nationale». Il s’agissait de se souvenir de cette année comme d’une page sombre de l’histoire récente de notre pays.
C’est aussi l’occasion pour des mères, des épouses, sœurs et proches qui s’épuisent, sans baisser la tête, d’interpeller l’ensemble de la communauté nationale afin qu’une commission d’enquête indépendante soit chargée de faire la lumière sur les exactions commises. Leurs maîtres mots restent «vérité et Justice». Seize ans après les faits, les autorités opposent toujours une fin de non recevoir au règlement de ce dossier tout comme celui relatif au retour organisé des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali.
La séance fut ouverte par Sarr Mamadou, président du FONADH. Après avoir rappelé quelques faits, Sarr dira que si «les autorités fêtent l’indépendance avec joie, les familles des victimes pleurent leurs morts». Il s’érige contre la «culture du silence et le déni de justice». Quant à Maïmouna Alpha Sy, secrétaire général du collectif, elle a appelé à plus d’efforts et d’engagement.
Le premier Secrétaire de l’AJD, Amadou Cheikhou Cissé, qui faisait partie du contingent des 18 civils arrêtés, a fait un témoignage déchirant des moments durs qu’ils ont enduré, eux et les militaires dans les bagnes de l’État major de la gendarmerie et de Jreïda. Cissé lancera un appel fervent à la constitution d’une commission indépendante pour faire toute la lumière sur les années sombres, le jugement et la réparation des ayants droits.
Les autres intervenants notamment Me Fatimata M’Baye, présidente de l’AMDH, Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves et Mme Sy Lala Aiché ont souligné que «la traduction en justice des présumés coupables et la réparation des ayants droits ne seraient nullement une manière d’aiguiser un esprit de revanche ou de réveiller les vieux démons. Mais de situer les responsabilités et un dépassement de cette expérience sombre, en vue de la réhabilitation des victimes et pour un triomphe de la justice dans le sillage de l’édification d’un État de droit».
Dans une déclaration intitulée « 16 ans, déjà », le et le Comité qui entendent poursuivre inlassablement leur juste combat, renouvellent leur appel pour que toutes les personnes éprises de paix et de justice se joignent au combat afin que «triomphe la justice sur l’oppression, la tolérance sur l’impunité». Après la récitation d’une Fatiha à la mémoire des disparus, la cérémonie prit fin par une exposition des photos des morts dans les geôles de Ould Taya.
La mémoire mauritanienne restera hantée par ce calvaire tant qu’aucune solution adéquate n’est envisagée.
THIAM MAMADOU
mthiammr@yahoo.fr
+2226305579
Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence à www.cridem.org
Note: Info source : Le Calame (Mauritanie) via cridem.org