Au royaume de Mauretania, Matallah arrive au monde esclave comme sa famille, depuis toujours au service des maîtres à qui ils ont été offerts. La rencontre d’un mystérieux personnage dans le désert va lui donner le courage de se révolter. Réussira-t-il à faire affranchir les siens et vivre enfin libre ?
… C’est en ce jour d’octobre, où la pluie s’abattit sans relâche, qu’un garçon vit le jour près du cours d’eau de Karakour. Une semaine après sa naissance on l’appela Matallah.
Au village, on évoquait la tornade qui l’avait accompagné et, plusieurs jours durant, M’barka lui prodigua les soins les plus tendres, le massant avec des onguents.
Avec empressement, les femmes qui étaient là rasèrent le crâne du petit afin de récupérer une touffe de ses minces cheveux et le marabout, alors invité pour la circonstance, s’en servit pour confectionner une amulette….
Quelques mois passèrent, un matin, l'Edebaye entendit un son lointain se rapprocher peu à peu.
Elle arriva, effrayante et sûre d'elle, accompagnée d'un maître chamelier. Oumoulimnine venait s'installer dans une case mise à sa disposition. Elle cheminait le plus souvent à dos de chameau, préservait son teint des ardeurs du soleil grâce à une toile tendue sur les arceaux du ktaïr. Acariâtre jusqu'à la racine des cheveux, elle passait son temps à dresser la tête et à vociférer. Nonchalante, elle éprouvait des difficultés à se mouvoir en raison de sa
corpulence. N'avait-elle pas subi le gavage dans sa jeunesse qui la prédestinait à de nombreux prétendants. Ses pas s'enfonçaient un peu plus à chaque saison. On la surnomma Oumou. Les quelques esclaves rassemblés là pour la circonstance esquissèrent un sourire malicieux sans se douter qu'elle avait tout remarqué.
Gare alors aux ongles acérés comme des lames !...
Matallah ne put s'empêcher de penser avec effroi au Ghoul, qui, dit-on, résidait au fond du puits et se nourrissait de chair fraîche et de jeunes filles bien grasses. Le Ghoul était craint de tous et surtout des plus jeunes. -Vous étiez trop maigres, le Ghoul vous a épargnés ! dit-il, esquissant un sourire. La magie avait opéré de nouveau et Matallah se sentit prêt pour sa mission. Nous ne serons pas trop de trois mes amis pour réfléchir au moyen de nous sortir de cette affreuse destinée !
...Curieusement, l'espérance de se tirer de cette condition d'esclave désarmait quelque peu Matallah. Seront-ils, lui et les siens, capables de mettre à profit cette liberté jusqu'alors inconnue ? Il ne parvint plus à dissimuler son impatience et écarquilla les yeux, l'enchantement fut rompu. Sa conscience lui commandait d'agir sans plus tarder. Les ténèbres laissèrent place à une lumière différente, semblable à celle qu'il avait vue le jour de l'apparition de la tête...
Assis près de H'bib, Matallah se lança dans un plaidoyer qui dura des heures. Il expliqua au fils de l'Emir les conditions dans lesquelles étaient asservis ses sujets et comment sévissaient les maîtres auxquels ils appartenaient, les spoliations qu'ils subissaient, les terres que les maîtres leur confisquaient puis conservaient pour eux. Il expliqua aussi combien d'esclaves avaient été chassés du royaume pour vivre exilés, déportés dans les pays voisins, au-delà du fleuve, sans aucun espoir de revenir un jour. Il décrivit aussi la sauvagerie des geôliers qui torturaient parfois ces pauvres hommes dans les cachots des prisons de l'émirat.
BON DE COMMANDE
A retourner à L'Harmattan, 5- 7 rue de l'École-Polytechnique,
75005 Paris.
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«Matallah esclave de Karakour» au prix de 9 € + 4 € pour le premier
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de votre carte sur la bande réservée à la signature)
9 euros
52 pages
ISBN : 2-296-01178-0
Commandez en ligne sur http://www.editions-harmattan.fr ou chez votre libraire.
… C’est en ce jour d’octobre, où la pluie s’abattit sans relâche, qu’un garçon vit le jour près du cours d’eau de Karakour. Une semaine après sa naissance on l’appela Matallah.
Au village, on évoquait la tornade qui l’avait accompagné et, plusieurs jours durant, M’barka lui prodigua les soins les plus tendres, le massant avec des onguents.
Avec empressement, les femmes qui étaient là rasèrent le crâne du petit afin de récupérer une touffe de ses minces cheveux et le marabout, alors invité pour la circonstance, s’en servit pour confectionner une amulette….
Quelques mois passèrent, un matin, l'Edebaye entendit un son lointain se rapprocher peu à peu.
Elle arriva, effrayante et sûre d'elle, accompagnée d'un maître chamelier. Oumoulimnine venait s'installer dans une case mise à sa disposition. Elle cheminait le plus souvent à dos de chameau, préservait son teint des ardeurs du soleil grâce à une toile tendue sur les arceaux du ktaïr. Acariâtre jusqu'à la racine des cheveux, elle passait son temps à dresser la tête et à vociférer. Nonchalante, elle éprouvait des difficultés à se mouvoir en raison de sa
corpulence. N'avait-elle pas subi le gavage dans sa jeunesse qui la prédestinait à de nombreux prétendants. Ses pas s'enfonçaient un peu plus à chaque saison. On la surnomma Oumou. Les quelques esclaves rassemblés là pour la circonstance esquissèrent un sourire malicieux sans se douter qu'elle avait tout remarqué.
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Matallah ne put s'empêcher de penser avec effroi au Ghoul, qui, dit-on, résidait au fond du puits et se nourrissait de chair fraîche et de jeunes filles bien grasses. Le Ghoul était craint de tous et surtout des plus jeunes. -Vous étiez trop maigres, le Ghoul vous a épargnés ! dit-il, esquissant un sourire. La magie avait opéré de nouveau et Matallah se sentit prêt pour sa mission. Nous ne serons pas trop de trois mes amis pour réfléchir au moyen de nous sortir de cette affreuse destinée !
...Curieusement, l'espérance de se tirer de cette condition d'esclave désarmait quelque peu Matallah. Seront-ils, lui et les siens, capables de mettre à profit cette liberté jusqu'alors inconnue ? Il ne parvint plus à dissimuler son impatience et écarquilla les yeux, l'enchantement fut rompu. Sa conscience lui commandait d'agir sans plus tarder. Les ténèbres laissèrent place à une lumière différente, semblable à celle qu'il avait vue le jour de l'apparition de la tête...
Assis près de H'bib, Matallah se lança dans un plaidoyer qui dura des heures. Il expliqua au fils de l'Emir les conditions dans lesquelles étaient asservis ses sujets et comment sévissaient les maîtres auxquels ils appartenaient, les spoliations qu'ils subissaient, les terres que les maîtres leur confisquaient puis conservaient pour eux. Il expliqua aussi combien d'esclaves avaient été chassés du royaume pour vivre exilés, déportés dans les pays voisins, au-delà du fleuve, sans aucun espoir de revenir un jour. Il décrivit aussi la sauvagerie des geôliers qui torturaient parfois ces pauvres hommes dans les cachots des prisons de l'émirat.
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