Un infirmier montre les installations du Royal Free Hospital, à Londres, en vue du test d'une patiente qui présente les symptomes du virus Ebola.
Face à l’épidémie d’Ebola qui continue de se propager à un rythme fulgurant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété vendredi que les États doivent se mobiliser et « coordonner une réponse internationale » pour vaincre ce virus qui représente une « urgence de santé publique de portée mondiale ». Au terme d’une réunion de deux jours, le comité d’urgence de l’OMS a été « unanime pour considérer que les conditions d’une urgence de santé publique de portée mondiale sont réunies ».
C’est la troisième fois que l’OMS instaure un tel dispositif d’urgence. Elle l’avait fait en 2009 pour l’épidémie de grippe aviaire en Asie et en mai dernier face aux nouveaux développements de la poliomyélite au Proche-Orient. « Il s’agit de l’épidémie la plus importante, la plus complexe et la plus sévère depuis la découverte de cette fièvre hémorragique il y a 40ans », a rappelé la docteure Margaret Chan, directrice générale de l’organisation. Le dernier bilan fait état de près de 1000 morts sur plus de 1700 cas présumés.
Précautions aux aéroports
Pour l’instant, le comité d’urgence de l’OMS n’a pas voulu imposer de restrictions sur les voyages internationaux ou sur le commerceinternational, soucieux de ne pas aggraver la situation économique des quatre pays concernés avec l’épidémie — Guinée, Liberia, Sierra Leone, Nigeria. L’organisation a toutefois demandé des mesures de contrôle à leurs points de sortie et des précautions particulières aux compagnies aériennes continuant à les desservir. Le comité demande que tous les voyageurs quittant les pays affectés fassent l’objet d’un examen dans les aéroports, les ports et aux principaux postes-frontières, avec un questionnaire et une prise de température, les cas suspects devant être stoppés. Étant donné que le virus peut prendre jusqu’à 21 jours avant que quelques signes d’infection apparaissent, une quarantaine de 31 ours doit être imposée pour tous les cas d’infection potentiels, a précisé le docteur Keiji Fukuda, adjoint de la directrice générale responsable du dossier de l’épidémie. Ce dernier a ajouté que ceux qui ont été en contact avec des malades, à l’exception du personnel médical équipé de vêtements protecteurs, ne doivent pas être autorisés à voyager.
Pour le directeur des opérations de Médecins sans frontière, Bart Janssens, dont les équipes sont les plus nombreuses sur le terrain, la décision de l’OMS est positive mais « les déclarations ne sauveront pas des vies ». Il demande « une action immédiate sur le terrain » avec un large déploiement de moyens par les pays qui en sont dotés, ajoutant : « des vies sont perdues parce que la réponse est trop lente ». L’OMS, qui a déployé plus de 500 spécialistes de la santé dans les régions affectées selon le New York Times, constate que les équipes locales n’ont pas les ressources ni l’expertise nécessaire pour gérer l’épidémie.
Cas suspect au Canada
Un individu de retour duNigeria et présentant des symptômes de fièvre Ebola a été placé vendredi soir à l’isolement dans un hôpital de Brampton, en banlieue de Toronto. Il s’agit du premier cas d’infection suspectée au pays. Un médecin de l’hôpital a indiqué que cette personne avait des symptômes fiévreux identiques à ceux observés en Afrique de l’Ouest, où le virus sévit depuis le mois de mars. La décision de placer ce patient à l’isolement a été prise en raison de son récent voyage au Nigeria, un pays où neuf cas de fièvre hémorragique Ebola ont été confirmés vendredi. Selon le centre de santé publique de la région de Peel, l’hôpital William Osler de Brampton a mis en place des mesures de contrôle strictes en plus de la mise en quarantaine du patient. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés, ont rappelé les autorités. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.
L’Afrique s’active
Pendant ce temps, au Nigeria, le président Goodluck Jonathan a décrété vendredi soir l’état d’urgence sanitaire, approuvant un plan d’intervention spéciale et le déblocage de près de 2 milliards de nairas, soit l’équivalent de 12 millions de dollars. Une deuxième personne est morte du virus, après avoir elle-même prodigué des soins au premier malade ayant succombé à la maladie dans le pays, qui est le plus peuplé du continent. Washington a annoncé en soirée que davantage de personnel et de matériel seront envoyés dans la capitale, Lagos.
Le Liberia et la Sierra Leone, déjà en état d’urgence, ont placé en quarantaine trois villes de la zone contaminée, fermé certaines routes et des lieux de loisirs, dans des efforts désespérés pour enrayer l’épidémie. Au risque de provoquer des pénuries : les responsables des provinces du nord du Liberia, coupées du reste du pays par des barrages militaires, font état d’un envol des prix des denrées alimentaires. Durant sa conférence de presse, l’OMS a appelé « la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire » aux pays touchés. Au Liberia, le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a décidé de suspendre le chantier d’agrandissement d’un site minier, par crainte d’Ebola.
En Côte d’Ivoire, pays voisin du Liberia et de la Guinée, où l’épidémie a fait des centaines de morts, les autorités ont décrété vendredi un niveau d’alerte « très élevé » face au virus, avec la mise en place de comités de surveillance communautaire.
Aux États-Unis, les autorités ont porté leur alerte sanitaire au niveau maximum. Jeudi, l’agence américaine des médicaments a partiellement levé des restrictions sur un traitement expérimental de la société canadienne Tekmira. « Cette décision permet d’utiliser potentiellement TKM-Ebola chez des personnes infectées », estime la firme.
Source: le devoir
C’est la troisième fois que l’OMS instaure un tel dispositif d’urgence. Elle l’avait fait en 2009 pour l’épidémie de grippe aviaire en Asie et en mai dernier face aux nouveaux développements de la poliomyélite au Proche-Orient. « Il s’agit de l’épidémie la plus importante, la plus complexe et la plus sévère depuis la découverte de cette fièvre hémorragique il y a 40ans », a rappelé la docteure Margaret Chan, directrice générale de l’organisation. Le dernier bilan fait état de près de 1000 morts sur plus de 1700 cas présumés.
Précautions aux aéroports
Pour l’instant, le comité d’urgence de l’OMS n’a pas voulu imposer de restrictions sur les voyages internationaux ou sur le commerceinternational, soucieux de ne pas aggraver la situation économique des quatre pays concernés avec l’épidémie — Guinée, Liberia, Sierra Leone, Nigeria. L’organisation a toutefois demandé des mesures de contrôle à leurs points de sortie et des précautions particulières aux compagnies aériennes continuant à les desservir. Le comité demande que tous les voyageurs quittant les pays affectés fassent l’objet d’un examen dans les aéroports, les ports et aux principaux postes-frontières, avec un questionnaire et une prise de température, les cas suspects devant être stoppés. Étant donné que le virus peut prendre jusqu’à 21 jours avant que quelques signes d’infection apparaissent, une quarantaine de 31 ours doit être imposée pour tous les cas d’infection potentiels, a précisé le docteur Keiji Fukuda, adjoint de la directrice générale responsable du dossier de l’épidémie. Ce dernier a ajouté que ceux qui ont été en contact avec des malades, à l’exception du personnel médical équipé de vêtements protecteurs, ne doivent pas être autorisés à voyager.
Pour le directeur des opérations de Médecins sans frontière, Bart Janssens, dont les équipes sont les plus nombreuses sur le terrain, la décision de l’OMS est positive mais « les déclarations ne sauveront pas des vies ». Il demande « une action immédiate sur le terrain » avec un large déploiement de moyens par les pays qui en sont dotés, ajoutant : « des vies sont perdues parce que la réponse est trop lente ». L’OMS, qui a déployé plus de 500 spécialistes de la santé dans les régions affectées selon le New York Times, constate que les équipes locales n’ont pas les ressources ni l’expertise nécessaire pour gérer l’épidémie.
Cas suspect au Canada
Un individu de retour duNigeria et présentant des symptômes de fièvre Ebola a été placé vendredi soir à l’isolement dans un hôpital de Brampton, en banlieue de Toronto. Il s’agit du premier cas d’infection suspectée au pays. Un médecin de l’hôpital a indiqué que cette personne avait des symptômes fiévreux identiques à ceux observés en Afrique de l’Ouest, où le virus sévit depuis le mois de mars. La décision de placer ce patient à l’isolement a été prise en raison de son récent voyage au Nigeria, un pays où neuf cas de fièvre hémorragique Ebola ont été confirmés vendredi. Selon le centre de santé publique de la région de Peel, l’hôpital William Osler de Brampton a mis en place des mesures de contrôle strictes en plus de la mise en quarantaine du patient. Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés, ont rappelé les autorités. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.
L’Afrique s’active
Pendant ce temps, au Nigeria, le président Goodluck Jonathan a décrété vendredi soir l’état d’urgence sanitaire, approuvant un plan d’intervention spéciale et le déblocage de près de 2 milliards de nairas, soit l’équivalent de 12 millions de dollars. Une deuxième personne est morte du virus, après avoir elle-même prodigué des soins au premier malade ayant succombé à la maladie dans le pays, qui est le plus peuplé du continent. Washington a annoncé en soirée que davantage de personnel et de matériel seront envoyés dans la capitale, Lagos.
Le Liberia et la Sierra Leone, déjà en état d’urgence, ont placé en quarantaine trois villes de la zone contaminée, fermé certaines routes et des lieux de loisirs, dans des efforts désespérés pour enrayer l’épidémie. Au risque de provoquer des pénuries : les responsables des provinces du nord du Liberia, coupées du reste du pays par des barrages militaires, font état d’un envol des prix des denrées alimentaires. Durant sa conférence de presse, l’OMS a appelé « la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire » aux pays touchés. Au Liberia, le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a décidé de suspendre le chantier d’agrandissement d’un site minier, par crainte d’Ebola.
En Côte d’Ivoire, pays voisin du Liberia et de la Guinée, où l’épidémie a fait des centaines de morts, les autorités ont décrété vendredi un niveau d’alerte « très élevé » face au virus, avec la mise en place de comités de surveillance communautaire.
Aux États-Unis, les autorités ont porté leur alerte sanitaire au niveau maximum. Jeudi, l’agence américaine des médicaments a partiellement levé des restrictions sur un traitement expérimental de la société canadienne Tekmira. « Cette décision permet d’utiliser potentiellement TKM-Ebola chez des personnes infectées », estime la firme.
Source: le devoir