Le 16 aout 2016, j’ai été victime d’une agression humiliante et sauvage par des éléments de la gendarmerie. Pendant que les gendarmes me maltraitaient, je n’ai pas répliqué et je ne me suis pas défendu, pour éviter d’être accusé injustement plus tard « d’outrage à l’autorité publique », car il est monnaie courante pour nos hommes en tenues d’utiliser ces arguties simplistes pour charger des paisibles citoyens et innocents et les enfermer arbitrairement par la suite.
Avec le soutien du FONADH, j’ai porté plainte le 17 aout 2016 au Tribunal Régional de Nouakchott Nord sous le numéro 839. Le procureur ayant pris acte nous a renvoyés à la gendarmerie de Toujinine pour une enquête. Là j’ai été interrogé pendant une demi-heure et l’on m’a demandé de fournir un témoin.
Dans le bus qui me ramenait de Boghé pendant mon agression, un jeune avait osé demander la cause de mon humiliation, et très vite les gendarmes l’ont fait descendre du bus pour le menacer en lui disant de se taire. Ce jeune est un conseiller municipal à la commune de Boghé, et il a pris le courage de témoigner à la gendarmerie de Toujinine. Depuis le dépôt de la plainte, il n’y a aucun avancement perceptible, mes demandes de renseignements ne donnent pas de suite et les agents ont même parfois élevé la voix contre moi me criant dessus. Je n’ai pas retiré ma plainte et je poursuivrais la procédure en dépit des lenteurs systémiques ou volontairement induites pour me décourager. Cette démarche est pour moi un moyen de mettre la justice mauritanienne devant ses responsabilités.
La Mauritanie a ratifié des conventions internationales contre la torture et même mis en place un mécanisme national de prévention de la torture, mais malgré cela la Mauritanie n’est plus un pays où peuvent vivre les défenseurs des droits humains qui se font torturer et sont victimes de menaces quotidiennes.
C’est un moyen par le pouvoir de les museler et intimider afin qu’ils renoncent à leur combat contre les violations des droits humains. La justice mauritanienne prouve au monde de jour en jour son manque d’indépendance car les dernières condamnations des militants anti-esclavagistes à des peines allant de 3 à 15 ans est une preuve irréfutable que nous vivons dans un pays où le régime policier veut maintenir le peuple dans la terreur.
La liberté d’expression agonise dans ce pays où les médias sont contrôlés par le pouvoir exécutif et rares sont les journalistes qui osent approcher les victimes par peur d’être licenciés, à l’exemple de ma dernière intervention sur antenne datant de plus d’une année où j’ai été interrompu en direct et l’animateur de l’émission a été chassé de la chaîne télévisée.
Ainsi je demande aux organisations nationales et internationales soucieuses du respect des droits de prendre conscience de la situation en Mauritanie qui va de mal en pis et ainsi prévenir un désastre car si la jeunesse et les victimes n’ont plus de possibilité de s’exprimer pacifiquement et dans les marges de la loi le pire est à craindre.
Comme disait un éminent politologue « la radicalisation peut survenir du fait que le régime politique ne répond pas aux besoins de la société ».
Yero Abdoullaye Sow
Source: Yero Abdoullaye Sow
Avec le soutien du FONADH, j’ai porté plainte le 17 aout 2016 au Tribunal Régional de Nouakchott Nord sous le numéro 839. Le procureur ayant pris acte nous a renvoyés à la gendarmerie de Toujinine pour une enquête. Là j’ai été interrogé pendant une demi-heure et l’on m’a demandé de fournir un témoin.
Dans le bus qui me ramenait de Boghé pendant mon agression, un jeune avait osé demander la cause de mon humiliation, et très vite les gendarmes l’ont fait descendre du bus pour le menacer en lui disant de se taire. Ce jeune est un conseiller municipal à la commune de Boghé, et il a pris le courage de témoigner à la gendarmerie de Toujinine. Depuis le dépôt de la plainte, il n’y a aucun avancement perceptible, mes demandes de renseignements ne donnent pas de suite et les agents ont même parfois élevé la voix contre moi me criant dessus. Je n’ai pas retiré ma plainte et je poursuivrais la procédure en dépit des lenteurs systémiques ou volontairement induites pour me décourager. Cette démarche est pour moi un moyen de mettre la justice mauritanienne devant ses responsabilités.
La Mauritanie a ratifié des conventions internationales contre la torture et même mis en place un mécanisme national de prévention de la torture, mais malgré cela la Mauritanie n’est plus un pays où peuvent vivre les défenseurs des droits humains qui se font torturer et sont victimes de menaces quotidiennes.
C’est un moyen par le pouvoir de les museler et intimider afin qu’ils renoncent à leur combat contre les violations des droits humains. La justice mauritanienne prouve au monde de jour en jour son manque d’indépendance car les dernières condamnations des militants anti-esclavagistes à des peines allant de 3 à 15 ans est une preuve irréfutable que nous vivons dans un pays où le régime policier veut maintenir le peuple dans la terreur.
La liberté d’expression agonise dans ce pays où les médias sont contrôlés par le pouvoir exécutif et rares sont les journalistes qui osent approcher les victimes par peur d’être licenciés, à l’exemple de ma dernière intervention sur antenne datant de plus d’une année où j’ai été interrompu en direct et l’animateur de l’émission a été chassé de la chaîne télévisée.
Ainsi je demande aux organisations nationales et internationales soucieuses du respect des droits de prendre conscience de la situation en Mauritanie qui va de mal en pis et ainsi prévenir un désastre car si la jeunesse et les victimes n’ont plus de possibilité de s’exprimer pacifiquement et dans les marges de la loi le pire est à craindre.
Comme disait un éminent politologue « la radicalisation peut survenir du fait que le régime politique ne répond pas aux besoins de la société ».
Yero Abdoullaye Sow
Source: Yero Abdoullaye Sow