Du communiqué de presse du candidat Abdoulaye Bathily qui nous est parvenu lundi, nous avons retenu ces passages : « Le directoire de campagne s’étonne des résultats électoraux attribués au candidat Abdoulaye Wade à la suite du dépouillement de certains bureaux de vote et ce, à un double niveau
Ces résultats ne reflètent pas l’état d’esprit de la population qui dans la réalité a exprimé un rejet massif du régime de Abdoulaye Wade avec tout ce qu’il représente comme contre-valeurs » a-t-on pu lire dans ce communiqué. Pendant une bonne dizaine de minutes, ce communiqué digne d’un mauvais perdant nous a fait tordre rire comme s’il avait été rédigé par un passager qui venait de tomber d’une… charrette. Comme disent les Ouoloffs, « waxu kou danou ci sarrette ». Puis, tout bien réfléchi, on se dit qu’effectivement, le candidat Bathily a de quoi s’étonner puisque ces premiers résultats dépassent de très loin toutes les prévisions électorales des journalistes et des politologues. Ce que le Pr. Abdoulaye Bathily et nos observateurs ne pouvaient pas prévoir, c’est que les départements de Dakar regroupant les grandes banlieues voteraient massivement en faveur du candidat de la « Coalition Sopi 2007 », le président sortant, Me Abdoulaye Wade.
Or, le rapport démographique est tel que celui qui s’impose à Pikine, Guédiawaye et Rufisque où vivent près de trois millions de personnes gagne la région de Dakar. Et qui gagne Dakar, l’emporte dans le Sénégal tout entier puisque les autres régions sont démographiquement presque désertes, sauf Kaolack et Thiès. Or, rien que dans le département de Guédiawaye, qui est l’un des plus importants bassins électoraux du Sénégal, le candidat Abdoulaye Wade a écrasé l’opposition. Tenez ! Sur les 144.498 inscrits et 131917 suffrages valablement exprimés, le candidat de la Coalition Sopi 2007 obtient 80.488 voix contre 23.478 pour Idrissa Seck. Ousmane Tanor Dieng se contente de la troisième place avec 15. 224 suffrages.
En tout cas, comme en 2000, Me Wade a régné en maître sur les banlieues. Le bureau de vote n° 5 de Pikine Ouest est la parfaite démonstration de cette domination outrageante : Sur les 807 inscrits, 570 votants, le vieux lion du « Sopi » a dévoré les quatorze jeunes loups avec un score de 303 voix. Même ses posters faisant le décor des lampadaires ont pu ramasser des voix, histoire de ne rien laisser à ses poursuivants. « Regarde cette belle photo de Me Wade sur le poteau électrique, tu as vu son « kala » et son bonnet qui symbolisent le troisième age… Rien que pour ça, j’ai voté pour lui ! » a déclaré El H. Ndiaye, âgé de 72 ans à la sortie d’un bureau de vote situé à l’Ecole des Martyrs de Thiaroye-gare. « Pa bi mo ko yor !!! Gorgui rek jusqu’à la mort… » ont scandé une dizaine de jeunes rencontrés devant le centre de vote de l’Ecole Pikine 27 de Thiaroye-Niatty-Mbars. Dans ce quartier extrêmement miséreux, la majorité des populations ont d’ailleurs quitté leurs habitations à cause de inondations. Et les gens n’étaient revenus sur les lieux, dimanche, que pour glisser leur bulletin dans l’urne. « Comme nous nous sommes inscrits dans ce centre bien avant les inondations, nous étions obligés de revenir voter pour Abdoulaye Wade » ont-ils confié avant la proclamation des résultats provisoires. C’est en pataugeant dans les eaux verdâtres que les populations de Dieddah-Thiaroye Kao et Niétty-Mbar sont allées aux urnes pour réélire le président sortant, Me Abdoulaye Wade. Outre les inondations, la plupart de ces quartiers à forte concentration démographique ne disposent pas d’électricité. Du moins pas d’éclairage public. Dès la tombée de la nuit, des bandes d’agresseurs sèment la terreur dans les ruelles sombres et sablonneuses de ces vastes bidonvilles. « Qu’importe ! Nous avons choisi Wade et nous voterons Wade » nous lance sur un air de défi Samba Dione, élève en terminale au lycée Limamou Laye de Guédiawaye en compagne de ses deux sœurs. Et comme Samba a déclaré avoir voté Wade, ses sœurs aussi vont voter Wade.
La banlieue a voté affectivement Wade. Le temps d’un scrutin, les banlieusards ont oublié le chômage, la pauvreté, les inondations, l’insécurité, la cherté de la vie, les délestages, les maladies hivernales et les difficultés du transport pour aller porter leurs espoirs sur le président Wade. Et ils l’ont littéralement plébiscité. Par exemple, au bureau de vote n ° 3 qui comptait 605 inscrits dont 507 votants effectifs, Wade a obtenu 360 voix. Mieux, il a confirmé cette avance dans tous les bureaux de vote des écoles Massar Diagne de Thiaroye-gare, Pikine 3, Wakhinane 2, Golf Sud, Arafat, Thiaroye S/mer 1, Diamaguène, Diack-Sao- Sicap Mbao, Cem Thiaroye que nous avions visités. Dans tous ces bureaux, les urnes étaient trop petites pour contenir les nombreux bulletins bleus du candidat Me Abdoulaye Wade. Le même raz-de-marée a été constaté dans les autres localités de la banlieue. Même à Yeumbeul dont les habitants mettent des fois plus de quatre heures d’horloge pour accéder au centre de Dakar du fait des embouteillages et des saucissonnages du trajet, à cause également du mauvais état de la seule route qui la dessert qu’est Tally-Diallo, les populations ont inondé les urnes de bulletins bleus. Au moment de notre passage à l’école de Yeumbeul, un groupe de jeunes « sopistes », las d’avoir attendu pendant des heures dans la queue, voulait passer par les fenêtres d’un bureau de vote afin de donner leur bulletin à Wade. « Regarde ta montre, il sera bientôt 18h ! Et nous voulons voter Wade avant la clôture du scrutin. La queue n’avance pas ! Comment peut-on faire voter plus de 35.000 inscrits dans cette petite école ? Qu’on appelle les policiers en renfort ou pas, on s’en fiche ! Si la queue n’avance pas, on va passer par les fenêtres pour voter… » ont déclaré à l’unanimité ces jeunes se disant libéraux déterminés à accomplir leur devoir de citoyen. Même son de cloche électoral à l’école Unité 14 des Parcelles Assainies de Keur Massar où les populations misérables vivant sur la décharge publique Mbeubeuss, au milieu des ordures, donc, ont voté Wade. A preuve, dans les bureaux de vote visités, Me Wade a raflé la mise électorale, suivi dans le désordre ou l’ordre selon les bureaux de Tanor et de Idy.
En quittant l’école de l’Unité 14 de Keur Massar, nous avons transporté à bord de notre véhicule de reportage une vieille maman et sa fille qui se tapaient trois kilomètres de piste pour rejoindre la route goudronnée devant mener au lieu de vote. Après les avoir prises en stop, nous avons engagé une discussion avec la vieille maman à la fois analphabète et non cultivée. Cuisinée sur le choix de son candidat, la maman a subitement lâché « Khanaa Gorgui ! » Pourquoi Gorgui ? « J’ai voté Gorgui pour sauvegarder des liens de bon voisinage avec notre délégué de quartier. Lequel nous a conseillé de voter Gorgui… » a soutenu la maman domiciliée au quartier Mbeubeuss où elle a les pieds dans les poubelles. Au centre de vote de l’école Unité 11 de Keur Massar, les jeunes, les plus jeunes et les vieillards se sont fortement mobilisés pour aller aux urnes. À la sortie du centre de vote, la plupart des électeurs nous ont confié avoir voté pour Wade. Sur les raisons qui justifient leur choix, les uns expliquent que Wade doit bénéficier d’un autre mandat pour terminer ses grands travaux ; les autres avancent des raisons d’amour et d’affection. À l’issue du dépouillement, les chiffres n’ont pas menti. Sur place, Mme Fatou Sow, responsable politique de la section Pds de Keur Massar nous a confirmé que dans tous les centres et bureaux de vote, c’est Me Wade a réalisé le plus grand score. « Même dans le chômage, même vivant dans les poubelles de Mbeubeuss, jeunes et vieux ont voté Wade à Keur Massar… » s’est glorifiée Mme Sow qui a beaucoup investi sur fonds propres pour mener une campagne de proximité au profit du candidat Wade. Une chose est sûre : la réalité est là, palpable, même si elle est triste pour l’adversaire et pour tout élément doué de raison : Les populations de la banlieue, malgré les inondations, le transport, la pauvreté, l’insécurité, le chômage, les ordures etc… ont renouvelé leur confiance à Me Abdoulaye Wade. Effectivement, Abdoulaye Bathily a eu « raison » de s’étonner… Le Sénégal est un pays décidément bizarre !
Auteur: Pape NDIAYE
SOURCE : LE TEMOIN
Ces résultats ne reflètent pas l’état d’esprit de la population qui dans la réalité a exprimé un rejet massif du régime de Abdoulaye Wade avec tout ce qu’il représente comme contre-valeurs » a-t-on pu lire dans ce communiqué. Pendant une bonne dizaine de minutes, ce communiqué digne d’un mauvais perdant nous a fait tordre rire comme s’il avait été rédigé par un passager qui venait de tomber d’une… charrette. Comme disent les Ouoloffs, « waxu kou danou ci sarrette ». Puis, tout bien réfléchi, on se dit qu’effectivement, le candidat Bathily a de quoi s’étonner puisque ces premiers résultats dépassent de très loin toutes les prévisions électorales des journalistes et des politologues. Ce que le Pr. Abdoulaye Bathily et nos observateurs ne pouvaient pas prévoir, c’est que les départements de Dakar regroupant les grandes banlieues voteraient massivement en faveur du candidat de la « Coalition Sopi 2007 », le président sortant, Me Abdoulaye Wade.
Or, le rapport démographique est tel que celui qui s’impose à Pikine, Guédiawaye et Rufisque où vivent près de trois millions de personnes gagne la région de Dakar. Et qui gagne Dakar, l’emporte dans le Sénégal tout entier puisque les autres régions sont démographiquement presque désertes, sauf Kaolack et Thiès. Or, rien que dans le département de Guédiawaye, qui est l’un des plus importants bassins électoraux du Sénégal, le candidat Abdoulaye Wade a écrasé l’opposition. Tenez ! Sur les 144.498 inscrits et 131917 suffrages valablement exprimés, le candidat de la Coalition Sopi 2007 obtient 80.488 voix contre 23.478 pour Idrissa Seck. Ousmane Tanor Dieng se contente de la troisième place avec 15. 224 suffrages.
En tout cas, comme en 2000, Me Wade a régné en maître sur les banlieues. Le bureau de vote n° 5 de Pikine Ouest est la parfaite démonstration de cette domination outrageante : Sur les 807 inscrits, 570 votants, le vieux lion du « Sopi » a dévoré les quatorze jeunes loups avec un score de 303 voix. Même ses posters faisant le décor des lampadaires ont pu ramasser des voix, histoire de ne rien laisser à ses poursuivants. « Regarde cette belle photo de Me Wade sur le poteau électrique, tu as vu son « kala » et son bonnet qui symbolisent le troisième age… Rien que pour ça, j’ai voté pour lui ! » a déclaré El H. Ndiaye, âgé de 72 ans à la sortie d’un bureau de vote situé à l’Ecole des Martyrs de Thiaroye-gare. « Pa bi mo ko yor !!! Gorgui rek jusqu’à la mort… » ont scandé une dizaine de jeunes rencontrés devant le centre de vote de l’Ecole Pikine 27 de Thiaroye-Niatty-Mbars. Dans ce quartier extrêmement miséreux, la majorité des populations ont d’ailleurs quitté leurs habitations à cause de inondations. Et les gens n’étaient revenus sur les lieux, dimanche, que pour glisser leur bulletin dans l’urne. « Comme nous nous sommes inscrits dans ce centre bien avant les inondations, nous étions obligés de revenir voter pour Abdoulaye Wade » ont-ils confié avant la proclamation des résultats provisoires. C’est en pataugeant dans les eaux verdâtres que les populations de Dieddah-Thiaroye Kao et Niétty-Mbar sont allées aux urnes pour réélire le président sortant, Me Abdoulaye Wade. Outre les inondations, la plupart de ces quartiers à forte concentration démographique ne disposent pas d’électricité. Du moins pas d’éclairage public. Dès la tombée de la nuit, des bandes d’agresseurs sèment la terreur dans les ruelles sombres et sablonneuses de ces vastes bidonvilles. « Qu’importe ! Nous avons choisi Wade et nous voterons Wade » nous lance sur un air de défi Samba Dione, élève en terminale au lycée Limamou Laye de Guédiawaye en compagne de ses deux sœurs. Et comme Samba a déclaré avoir voté Wade, ses sœurs aussi vont voter Wade.
La banlieue a voté affectivement Wade. Le temps d’un scrutin, les banlieusards ont oublié le chômage, la pauvreté, les inondations, l’insécurité, la cherté de la vie, les délestages, les maladies hivernales et les difficultés du transport pour aller porter leurs espoirs sur le président Wade. Et ils l’ont littéralement plébiscité. Par exemple, au bureau de vote n ° 3 qui comptait 605 inscrits dont 507 votants effectifs, Wade a obtenu 360 voix. Mieux, il a confirmé cette avance dans tous les bureaux de vote des écoles Massar Diagne de Thiaroye-gare, Pikine 3, Wakhinane 2, Golf Sud, Arafat, Thiaroye S/mer 1, Diamaguène, Diack-Sao- Sicap Mbao, Cem Thiaroye que nous avions visités. Dans tous ces bureaux, les urnes étaient trop petites pour contenir les nombreux bulletins bleus du candidat Me Abdoulaye Wade. Le même raz-de-marée a été constaté dans les autres localités de la banlieue. Même à Yeumbeul dont les habitants mettent des fois plus de quatre heures d’horloge pour accéder au centre de Dakar du fait des embouteillages et des saucissonnages du trajet, à cause également du mauvais état de la seule route qui la dessert qu’est Tally-Diallo, les populations ont inondé les urnes de bulletins bleus. Au moment de notre passage à l’école de Yeumbeul, un groupe de jeunes « sopistes », las d’avoir attendu pendant des heures dans la queue, voulait passer par les fenêtres d’un bureau de vote afin de donner leur bulletin à Wade. « Regarde ta montre, il sera bientôt 18h ! Et nous voulons voter Wade avant la clôture du scrutin. La queue n’avance pas ! Comment peut-on faire voter plus de 35.000 inscrits dans cette petite école ? Qu’on appelle les policiers en renfort ou pas, on s’en fiche ! Si la queue n’avance pas, on va passer par les fenêtres pour voter… » ont déclaré à l’unanimité ces jeunes se disant libéraux déterminés à accomplir leur devoir de citoyen. Même son de cloche électoral à l’école Unité 14 des Parcelles Assainies de Keur Massar où les populations misérables vivant sur la décharge publique Mbeubeuss, au milieu des ordures, donc, ont voté Wade. A preuve, dans les bureaux de vote visités, Me Wade a raflé la mise électorale, suivi dans le désordre ou l’ordre selon les bureaux de Tanor et de Idy.
En quittant l’école de l’Unité 14 de Keur Massar, nous avons transporté à bord de notre véhicule de reportage une vieille maman et sa fille qui se tapaient trois kilomètres de piste pour rejoindre la route goudronnée devant mener au lieu de vote. Après les avoir prises en stop, nous avons engagé une discussion avec la vieille maman à la fois analphabète et non cultivée. Cuisinée sur le choix de son candidat, la maman a subitement lâché « Khanaa Gorgui ! » Pourquoi Gorgui ? « J’ai voté Gorgui pour sauvegarder des liens de bon voisinage avec notre délégué de quartier. Lequel nous a conseillé de voter Gorgui… » a soutenu la maman domiciliée au quartier Mbeubeuss où elle a les pieds dans les poubelles. Au centre de vote de l’école Unité 11 de Keur Massar, les jeunes, les plus jeunes et les vieillards se sont fortement mobilisés pour aller aux urnes. À la sortie du centre de vote, la plupart des électeurs nous ont confié avoir voté pour Wade. Sur les raisons qui justifient leur choix, les uns expliquent que Wade doit bénéficier d’un autre mandat pour terminer ses grands travaux ; les autres avancent des raisons d’amour et d’affection. À l’issue du dépouillement, les chiffres n’ont pas menti. Sur place, Mme Fatou Sow, responsable politique de la section Pds de Keur Massar nous a confirmé que dans tous les centres et bureaux de vote, c’est Me Wade a réalisé le plus grand score. « Même dans le chômage, même vivant dans les poubelles de Mbeubeuss, jeunes et vieux ont voté Wade à Keur Massar… » s’est glorifiée Mme Sow qui a beaucoup investi sur fonds propres pour mener une campagne de proximité au profit du candidat Wade. Une chose est sûre : la réalité est là, palpable, même si elle est triste pour l’adversaire et pour tout élément doué de raison : Les populations de la banlieue, malgré les inondations, le transport, la pauvreté, l’insécurité, le chômage, les ordures etc… ont renouvelé leur confiance à Me Abdoulaye Wade. Effectivement, Abdoulaye Bathily a eu « raison » de s’étonner… Le Sénégal est un pays décidément bizarre !
Auteur: Pape NDIAYE
SOURCE : LE TEMOIN