C’est ce qu’on appelle : être sur la voie de la perdition ou pour reprendre l’expression - plus édulcorée - de l’actuel occupant de la Maison blanche, Barak Obama, «être du mauvais côté de l’Histoire ». Arrivé au pouvoir par effraction - un coup d’Etat qu’il a, pour une fois, perpétré pour son propre compte, fatigué qu’il était de toujours jouer les seconds rôles, autrement dit, de faire le sale boulot pour les autres - et après avoir pris goût au pouvoir, le président mauritanien semble à présent souffrir de son addiction. Les articles 26 et 28 de la Constitution mauritanienne, fixent le mandat présidentiel à "cinq ans", "rééligible une seule fois". Il n’empêche, l’ancien putschiste parvenu au pouvoir en 2008 et qui s’est vite revêtu de la fausse camisole de démocrate, en se faisant élire en 2009, puis en 2014, serait vraisemblablement gagné par la tentation de violer son serment fait à Allah et au peuple mauritanien. Il n’envisagerait pas de faire ses cartons à date échue parce qu’il… aurait des chantiers à terminer. En tout cas, on voit mal comment le ministre mauritanien des Finances et celui de la Justice, qui ont défendu tour à tour l’idée d’un mandat supplémentaire pour le chef de l’Etat, sauraient parler en leur nom propre, d’un sujet aussi délicat. Ces déclarations ont certainement été faites avec l’aval du président, ou mieux, ce dernier pourrait très probablement être à la manœuvre. Du reste, la sortie du porte-parole du gouvernement, qui confirme à demi-mots, les propos de ces deux ministres, en déclarant qu'un troisième mandat pour le président Ould Abdel Aziz était une demande de "la majorité ou de tout le peuple mauritanien", en dit long sur le marché de dupes en préparation dans les officines du Palais de Nouakchott. Une chose est certaine : même s’il se garde jusque-là, de tomber le masque - et on voit d’ailleurs mal comment il le ferait, les mauvaises intentions exécrant généralement le bruit - Abdel Aziz s’emploie à réunir toutes les conditions de sa pérennisation au pouvoir et malheureusement aussi, celles du chaos pour son pays. Avis de tempête de sable sur la Mauritanie !
Quel dommage que tous ces assoiffés de pouvoir qui s’incrustent dans de nombreux palais d’Afrique, n’arrivent jamais à s’élever au-dessus de leur ego et à passer la main ! Quel dommage qu’ils ne soient jamais en mesure de tirer leçon de l’Histoire, de se dicter une sage conduite à la lumière de ce qui se passe ailleurs. Pour eux, « cela n’arrive qu’aux autres ! » Et seuls eux, ne se trompent pas. Que c’est bien navrant ! Car, c’est ainsi qu’ils se laissent toujours surprendre par la tragédie. Si seulement, ils devaient être les seuls à en payer le prix ! Car, hélas, le peuple est généralement, à son corps défendant, pris dans le tourbillon de leur folie. En dépit de tous les risques que présente leur logique suicidaire, c’est le peuple qui se retrouve, in fine, embarqué dans la même galère ! Et cela, malgré lui. Quelle irresponsabilité ! Quelle inconscience de la part des satrapes! Aujourd’hui, le syndrome de la satrapie est bien facile à déceler. Il se détecte dès qu’on voit … venir le président. Ou plutôt dès qu’on le voit emprunter les voies de la déraison aux fins de s’ouvrir le boulevard d’ « un troisième et pourquoi pas un quatrième mandat ».
Ould Abdel Aziz doit se ressaisir !
Si c’est bien là aussi le rêve du président Ould Abdel Aziz, l’on pourrait alors se demander ce qui le différencie finalement de Mohamed Ould Taya qui avait été chassé du pouvoir, puni par là où il avait trop péché : son goût immodéré du pouvoir. Si tout cela n’est que bluff de courtisans, Ould Abdel Aziz devrait se faire le devoir de sonner la fin de la récréation. Mais que nenni ! Car, il est fort probable que de tels propos procèdent d’une stratégie bien préparée, visant à sonder le terrain. Un exercice dont sont coutumiers les courtisans et autres gardiens des temples, ravis à l’idée de savoir que leurs avantages et autres privilèges seront préservés tant que le chef restera en poste. Que ce dernier « coure droit dans le mur ! », ils n’en ont rien à cirer, l’essentiel étant que demain, le sort de ce dernier ne soit pas lié au leur, si jamais le temps venait à se gâter. Cela dit, à une époque où le monde s’est réduit en un « gros village planétaire » du fait des technologies de l’information et de la communication qui permettent à chacun de voir ce qui se passe chez l’autre, en un temps record, à un moment où les tentations de s’éterniser au pouvoir ont montré tous leurs méfaits, force est de regretter que Ould Abdel Aziz et Cie s’activent à faire entrer les démons du 3e mandat dans la maison Mauritanie ! Ould Abdel Aziz doit se ressaisir !
L’Afrique de l’Ouest globalement sur la bonne voie de la démocratie, n’a pas besoin de voir son élan davantage freiner par l’entrée en scène d’un autre Toto de la démocratie. Ould Aziz n’a pas intérêt à s’illustrer de triste manière. Autrement, on sera fondé à croire qu’il a déjà oublié d’où il vient. Et qu’enivré de pouvoir, il a plongé ses godasses dans le plat d’un passé riche en enseignements pour la Mauritanie en matière de gouvernance politique et pour lequel il devrait plutôt avoir bien des égards. En tout état de cause, il devrait se garder d’insulter l’intelligence du peuple mauritanien et de décevoir Ely Ould Mohamed Vall qui aura cédé le pouvoir de bon gré et avec élégance, pour ouvrir grandement les voies de la démocratie pour son pays. En somme, Ould Aziz devrait s’interdire de sortir de la noble voie qu’aura tracée son cousin Vall. Mais sans doute Ould Aziz est-il animé d’un sentiment de puissance absolue. Car, comme dirait l’autre, « si le margouillat veut se coudre un pantalon, c’est qu’il sait où il mettra sa queue ». En Mauritanie comme ailleurs où règne la dictature, les satrapes se dotent généralement de gardes prétoriennes à leur solde, des monstres fabriqués de toutes pièces, façonnés de leurs mains et qu’ils n’ont de cesse de choyer, dans l’espoir de bénéficier en retour d’une loyauté à toute épreuve. Ould Abdel Aziz sait aussi pouvoir jouer sur un autre tableau : se présenter en garant de la sécurité des Mauritaniens dans un contexte de menace terroriste mondiale. L’un dans l’autre, le dirigeant mauritanien se sent pousser des ailes. Cela dit, au rythme où s’annoncent les intentions de candidatures à un troisième mandat par bien des tenants des pouvoirs africains, c’est le vieux débat sur la place du pouvoir kaki dans la République, qu’il faudra remettre sur la table. Congo Brazza, RDC, Rwanda, Tchad, etc. Le malheur de tous ces pays est celui de voir trôner à leur tête, des décennies durant, d’anciens soldats ayant troqué le treillis contre le costume-cravate mais qui, dans l’âme, ont un très mauvais rapport avec la démocratie et ont décidément du mal à raisonner autrement qu’en militaires. Tout semble, avant tout, pour eux, une question de rapport de force. Convaincus de leur toute-puissance, ils en usent et en abusent, jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour renversés par plus forts qu’eux. A moins qu’entre-temps, le peuple décide de prendre ses responsabilités. On peut déjà se féliciter qu’au sein même du parti au pouvoir, des voix s’élèvent pour condamner les ambitions pouvoiristes du maître de Nouakchott. En attendant peut-être que le peuple mauritanien se mêle de la partie.
Par Cheick Beldh’or SIGUE
Source: LE PAYS
Quel dommage que tous ces assoiffés de pouvoir qui s’incrustent dans de nombreux palais d’Afrique, n’arrivent jamais à s’élever au-dessus de leur ego et à passer la main ! Quel dommage qu’ils ne soient jamais en mesure de tirer leçon de l’Histoire, de se dicter une sage conduite à la lumière de ce qui se passe ailleurs. Pour eux, « cela n’arrive qu’aux autres ! » Et seuls eux, ne se trompent pas. Que c’est bien navrant ! Car, c’est ainsi qu’ils se laissent toujours surprendre par la tragédie. Si seulement, ils devaient être les seuls à en payer le prix ! Car, hélas, le peuple est généralement, à son corps défendant, pris dans le tourbillon de leur folie. En dépit de tous les risques que présente leur logique suicidaire, c’est le peuple qui se retrouve, in fine, embarqué dans la même galère ! Et cela, malgré lui. Quelle irresponsabilité ! Quelle inconscience de la part des satrapes! Aujourd’hui, le syndrome de la satrapie est bien facile à déceler. Il se détecte dès qu’on voit … venir le président. Ou plutôt dès qu’on le voit emprunter les voies de la déraison aux fins de s’ouvrir le boulevard d’ « un troisième et pourquoi pas un quatrième mandat ».
Ould Abdel Aziz doit se ressaisir !
Si c’est bien là aussi le rêve du président Ould Abdel Aziz, l’on pourrait alors se demander ce qui le différencie finalement de Mohamed Ould Taya qui avait été chassé du pouvoir, puni par là où il avait trop péché : son goût immodéré du pouvoir. Si tout cela n’est que bluff de courtisans, Ould Abdel Aziz devrait se faire le devoir de sonner la fin de la récréation. Mais que nenni ! Car, il est fort probable que de tels propos procèdent d’une stratégie bien préparée, visant à sonder le terrain. Un exercice dont sont coutumiers les courtisans et autres gardiens des temples, ravis à l’idée de savoir que leurs avantages et autres privilèges seront préservés tant que le chef restera en poste. Que ce dernier « coure droit dans le mur ! », ils n’en ont rien à cirer, l’essentiel étant que demain, le sort de ce dernier ne soit pas lié au leur, si jamais le temps venait à se gâter. Cela dit, à une époque où le monde s’est réduit en un « gros village planétaire » du fait des technologies de l’information et de la communication qui permettent à chacun de voir ce qui se passe chez l’autre, en un temps record, à un moment où les tentations de s’éterniser au pouvoir ont montré tous leurs méfaits, force est de regretter que Ould Abdel Aziz et Cie s’activent à faire entrer les démons du 3e mandat dans la maison Mauritanie ! Ould Abdel Aziz doit se ressaisir !
L’Afrique de l’Ouest globalement sur la bonne voie de la démocratie, n’a pas besoin de voir son élan davantage freiner par l’entrée en scène d’un autre Toto de la démocratie. Ould Aziz n’a pas intérêt à s’illustrer de triste manière. Autrement, on sera fondé à croire qu’il a déjà oublié d’où il vient. Et qu’enivré de pouvoir, il a plongé ses godasses dans le plat d’un passé riche en enseignements pour la Mauritanie en matière de gouvernance politique et pour lequel il devrait plutôt avoir bien des égards. En tout état de cause, il devrait se garder d’insulter l’intelligence du peuple mauritanien et de décevoir Ely Ould Mohamed Vall qui aura cédé le pouvoir de bon gré et avec élégance, pour ouvrir grandement les voies de la démocratie pour son pays. En somme, Ould Aziz devrait s’interdire de sortir de la noble voie qu’aura tracée son cousin Vall. Mais sans doute Ould Aziz est-il animé d’un sentiment de puissance absolue. Car, comme dirait l’autre, « si le margouillat veut se coudre un pantalon, c’est qu’il sait où il mettra sa queue ». En Mauritanie comme ailleurs où règne la dictature, les satrapes se dotent généralement de gardes prétoriennes à leur solde, des monstres fabriqués de toutes pièces, façonnés de leurs mains et qu’ils n’ont de cesse de choyer, dans l’espoir de bénéficier en retour d’une loyauté à toute épreuve. Ould Abdel Aziz sait aussi pouvoir jouer sur un autre tableau : se présenter en garant de la sécurité des Mauritaniens dans un contexte de menace terroriste mondiale. L’un dans l’autre, le dirigeant mauritanien se sent pousser des ailes. Cela dit, au rythme où s’annoncent les intentions de candidatures à un troisième mandat par bien des tenants des pouvoirs africains, c’est le vieux débat sur la place du pouvoir kaki dans la République, qu’il faudra remettre sur la table. Congo Brazza, RDC, Rwanda, Tchad, etc. Le malheur de tous ces pays est celui de voir trôner à leur tête, des décennies durant, d’anciens soldats ayant troqué le treillis contre le costume-cravate mais qui, dans l’âme, ont un très mauvais rapport avec la démocratie et ont décidément du mal à raisonner autrement qu’en militaires. Tout semble, avant tout, pour eux, une question de rapport de force. Convaincus de leur toute-puissance, ils en usent et en abusent, jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour renversés par plus forts qu’eux. A moins qu’entre-temps, le peuple décide de prendre ses responsabilités. On peut déjà se féliciter qu’au sein même du parti au pouvoir, des voix s’élèvent pour condamner les ambitions pouvoiristes du maître de Nouakchott. En attendant peut-être que le peuple mauritanien se mêle de la partie.
Par Cheick Beldh’or SIGUE
Source: LE PAYS