Il a précisé que l'organisation panafricaine avait décidé de créer une "commission de juristes africains" pour "trouver une juridiction africaine pour le juger". Cette commission sera chargée "d'étudier l'ensemble du problème et de proposer une solution", qui sera soumise au prochain sommet de l'UA dans six mois.
Le président sénégalais a encore précisé à la presse qu'il faut que "l'Afrique le juge, nous ne voulons pas consacrer le principe de l'impunité".
Le dossier Habré était enlisé depuis que la justice du Sénégal, où il s'est réfugié après avoir été chassé du pouvoir en 1990, avait refusé de le juger en 2001 après l'ouverture d'une information judiciaire pour crimes contre l'humanité.
Il a été relancé en septembre par la Belgique qui a lancé un mandat d'arrêt international à son encontre, sur la base d'une plainte déposée en 2000 par trois Belges d'origine tchadienne.
La justice belge avait déclaré souhaiter le juger pour les atrocités commises lorsqu'il était au pouvoir, de 1982 à 1990, dont des "arrestations collectives et arbitraires, des meurtres en masse et des actes systématiques de torture contre certaines victimes du pays".
Mais la justice sénégalaise s'est déclarée incompétente le 25 novembre pour statuer sur la demande belge. Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait donc saisi l'UA.
Une coalition d'ONG chapeautées par Human Rights Watch (HRW) a milité depuis des mois en faveur de l'extradition, y compris en marge du sommet de Khartoum.
"Qu'on nous dise quel pays africain est prêt à juger Hissène Habré? Aucun n'a accepté pour l'instant," a réagi le président de l'Association des victimes de crimes et répressions politiques au Tchad (AVCRT), Ismaël Hachim Abdallah.
"Les tribunaux africains ne fonctionnent pas, par manque de moyens et de volonté politique", a-t-il insisté, appelant une nouvelle fois à l'extradition d'Hissène Habré en Belgique.
"Si cette commission peut proposer une solution africaine réaliste et soutenable pour qu'il soit jugé en Afrique, nous ne pouvons être que favorables", a estimé pour sa part Reed Brody, en charge de ce dossier à HRW.
"Ce qu'on cherche c'est la justice, si elle peut encore être rendue en Afrique alors qu'elle ne l'a pas été en quinze ans, tant mieux", a-t-il ajouté, tout en déplorant que l'UA ait exclu l'option de l'extradition.
Selon lui, le fait que le dossier ait été confié à des juristes a au moins le mérite de relancer le débat légal et s'il "ne conduit pas rapidement au jugement d'Hissène Habré, nous réitérerons notre demande que Habré soit extradé vers la Belgique".
Mais pour l'avocat sénégalais d'Hissène Habré, Me El-Hadji Diouf, également présent à Khartoum pour plaider la cause de son client, "l'affaire est close, classée sans suite".
"La commission mise en place va forcément se heurter à l'impossibilité de le juger ou de l'extrader. Les juristes qui seront désignés vont se rendre compte que la procédure est épuisée", a-t-il estimé, assurant qu'en se déclarant incompétente la justice sénégalaise avait simplement mis un point final à ce dossier.
AFP
Le président sénégalais a encore précisé à la presse qu'il faut que "l'Afrique le juge, nous ne voulons pas consacrer le principe de l'impunité".
Le dossier Habré était enlisé depuis que la justice du Sénégal, où il s'est réfugié après avoir été chassé du pouvoir en 1990, avait refusé de le juger en 2001 après l'ouverture d'une information judiciaire pour crimes contre l'humanité.
Il a été relancé en septembre par la Belgique qui a lancé un mandat d'arrêt international à son encontre, sur la base d'une plainte déposée en 2000 par trois Belges d'origine tchadienne.
La justice belge avait déclaré souhaiter le juger pour les atrocités commises lorsqu'il était au pouvoir, de 1982 à 1990, dont des "arrestations collectives et arbitraires, des meurtres en masse et des actes systématiques de torture contre certaines victimes du pays".
Mais la justice sénégalaise s'est déclarée incompétente le 25 novembre pour statuer sur la demande belge. Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait donc saisi l'UA.
Une coalition d'ONG chapeautées par Human Rights Watch (HRW) a milité depuis des mois en faveur de l'extradition, y compris en marge du sommet de Khartoum.
"Qu'on nous dise quel pays africain est prêt à juger Hissène Habré? Aucun n'a accepté pour l'instant," a réagi le président de l'Association des victimes de crimes et répressions politiques au Tchad (AVCRT), Ismaël Hachim Abdallah.
"Les tribunaux africains ne fonctionnent pas, par manque de moyens et de volonté politique", a-t-il insisté, appelant une nouvelle fois à l'extradition d'Hissène Habré en Belgique.
"Si cette commission peut proposer une solution africaine réaliste et soutenable pour qu'il soit jugé en Afrique, nous ne pouvons être que favorables", a estimé pour sa part Reed Brody, en charge de ce dossier à HRW.
"Ce qu'on cherche c'est la justice, si elle peut encore être rendue en Afrique alors qu'elle ne l'a pas été en quinze ans, tant mieux", a-t-il ajouté, tout en déplorant que l'UA ait exclu l'option de l'extradition.
Selon lui, le fait que le dossier ait été confié à des juristes a au moins le mérite de relancer le débat légal et s'il "ne conduit pas rapidement au jugement d'Hissène Habré, nous réitérerons notre demande que Habré soit extradé vers la Belgique".
Mais pour l'avocat sénégalais d'Hissène Habré, Me El-Hadji Diouf, également présent à Khartoum pour plaider la cause de son client, "l'affaire est close, classée sans suite".
"La commission mise en place va forcément se heurter à l'impossibilité de le juger ou de l'extrader. Les juristes qui seront désignés vont se rendre compte que la procédure est épuisée", a-t-il estimé, assurant qu'en se déclarant incompétente la justice sénégalaise avait simplement mis un point final à ce dossier.
AFP