M’Bareck Ould Mahmoud, 33 ans et sa cousine Salekha Mint Ahmed Ould Abeyd, 26 ans sont actuellement à Tidjikja dans le cadre d’une affaire d’esclavage les mettant aux prises avec leurs anciens maîtres, la famille Ehel Ould Saka dont une partie réside au Tagant et l’autre en Adrar.
A en croire les témoignages, tout a commencé lorsque M’Bareck Ould Mahmoud et Salekha Mint Ahmed Ould Abeyd ont été cédés à Ely Cheikh Ould Moma. Le premier aurait été vendu par sa maîtresse, Bowba Mint Ely Ould Saka et la seconde aurait été donnée en contrepartie d’un gris-gris que le marabout devait remettre au couple Hamady Ould Ely Saka qui ne parvenait pas à avoir d’enfants.
M’Bareck Ould Mahmoud restera avec son nouveau maître pendant trois ans avant de le quitter. "Lorsque je me suis rendu compte que je vivais dans une pure forme d’exploitation, j’ai décidé de m’en aller pour chercher à vivre ailleurs fonder un foyer, avoir des enfants et vivre de la sueur de mon front," dira-t-il. C’est ce qu’il fera sans tarder en habitant dans l’un des quartiers d’Atar où il vivait avec son épouse des fruits de son travail. Mais il ne put, dit-il, résister à la tentation de faire bénéficier les siens de sa liberté.
Aidé par la gendarmerie d’Atar il parviendra à libérer sa maman Mahmouda, ses frères, Abdel Barka et Meymoun, ses sœurs Oumoul Barka et Khairy, la fille de sa sœur Oumoul Barka qui avait à peine 1 an et Hamada, le fils de sa tante décédée en esclave depuis quelques années, sans que son fils ne soit mis au courant.
M’Bareck Ould Mahmoud raconte que sa mère, ses frères et sœurs ont toujours vécu dans les pires conditions avec tous les sévices imaginables. Leur quotidien se résumait au gardiennage des troupeaux, au puisage continuelle de l’eau pour les animaux et pour les besoins de leurs maîtres ainsi qu’aux autres travaux de construction, d’arrosage, de coupe et de transport de bois. D’ailleurs, souligne t-il, il a fallu que les militants de droits de l’Homme d’Atar récupèrent les esclaves dès leur libération pour leur redonner un brin de dignité en les débarrassant de leurs loques en tressant les femmes qui avaient les cheveux hirsutes et totalement défaits, mais aussi, en lavant des saletés qui se sont longtemps accumulés sur leur corps.
M’Bareck Ould Mahmoud indiquera cependant que Ely Cheikh Ould Moma n’a jamais opposé de résistance à leur libération. Au contraire, devait-il préciser, " lorsque nous avons décidé de nous en aller, la famille Ehel Ely Ould Saka est venue le voir à maintes reprises pour qu’il nous maintienne, mais il n’a jamais montré un grand intérêt à leurs propos. "
Salekha Mint Ahmed Labeid, cousine de M’Bareck Ould Mahmoud est moins chanceuse "J’étais l’esclave de la famille Ehel Ely Ould Saka, précisément de Hamady Ould Ely Saka de la tribu de Ould Gheylane de la fraction Nagmoucha. Ce dernier m’a cédé au marabout en contrepartie d’un gris-gris qui devait le guérir de sa stérilité. Le marabout à son tour, m’a donné en cadeau à sa fille, Lemina Mint Cheikh qui me battait beaucoup. Lorsque j’étais petite. Je supportais sans rechigner mais devenue grande, je ne pouvais plus supporter ces coups qui continuaient toujours à pleuvoir.
Un jour, j’ai décidé de quitter la famille de mes maîtres pour aller habiter avec ma tante. Si Lemina n’est pas venue me chercher par la force c’est qu’elle redoutait que les pouvoirs publics soient au courant des pratiques esclavagistes auxquelles elle me soumettait. Si je suis venue à Tidjikja c’est parce que je suis sur les traces de mes parents qui continuent encore à vivre les affres de l’esclavage au sein de l’autre partie de la grande famille des Ehel Ely Cheikh Ould Saka qui vit au Tagant, précisément à Nouar à 100 km de Rachid " déclare Selekha Mint Ahmed Labeid sur un ton émouvant.
Les parents de Selekha Mint Ahmed Labeid dont elle fut séparée pendant qu’elle n’avait même pas deux ans sont : sa mère Oumoul Khair, sa tante Oumoul Barka, sa sœur Sghair et les quatre enfants de Oumoul Barka : Tseylim, Vatma, Sid’Ahmed, Boylil et Bilkheir.
Saleka est actuellement à Tidjikja où elle a pu rencontrer les autorités administratives et judiciaires. Il faut, affirme-t-elle, infliger un jugement dûment intenté et qui doit normalement se terminer par la condamnation de Hamady Ould Ely Saka, Bowba Mint Ely Saka et Lebib Ould Ely Saka pour pratiques esclavagistes, travail non rétribué, travail des enfants, tous les crimes et délits qui rentrent dans la description exhaustive de la loi sur la traite des personnes, ratifiée par la Mauritanie dans la convention de l’ONUCDF et transformée en loi nationale par le législateur mauritanien.
Soulignons que la gendarmerie de Tidjikja doit dans les heures qui suivent, se rendre à Nouar pour acheminer la famille Ehel Ely Ould Saka à Tidjikja dans le but d’instruire l’affaire au niveau du tribunal régional. Selekha Mint Ahmed Labeid et M’Bareck Ould Mahmoud envisagent de se battre farouchement pour la libération de leurs parents.
Khalil Sow
Khalil1965@yahoo.fr
A en croire les témoignages, tout a commencé lorsque M’Bareck Ould Mahmoud et Salekha Mint Ahmed Ould Abeyd ont été cédés à Ely Cheikh Ould Moma. Le premier aurait été vendu par sa maîtresse, Bowba Mint Ely Ould Saka et la seconde aurait été donnée en contrepartie d’un gris-gris que le marabout devait remettre au couple Hamady Ould Ely Saka qui ne parvenait pas à avoir d’enfants.
M’Bareck Ould Mahmoud restera avec son nouveau maître pendant trois ans avant de le quitter. "Lorsque je me suis rendu compte que je vivais dans une pure forme d’exploitation, j’ai décidé de m’en aller pour chercher à vivre ailleurs fonder un foyer, avoir des enfants et vivre de la sueur de mon front," dira-t-il. C’est ce qu’il fera sans tarder en habitant dans l’un des quartiers d’Atar où il vivait avec son épouse des fruits de son travail. Mais il ne put, dit-il, résister à la tentation de faire bénéficier les siens de sa liberté.
Aidé par la gendarmerie d’Atar il parviendra à libérer sa maman Mahmouda, ses frères, Abdel Barka et Meymoun, ses sœurs Oumoul Barka et Khairy, la fille de sa sœur Oumoul Barka qui avait à peine 1 an et Hamada, le fils de sa tante décédée en esclave depuis quelques années, sans que son fils ne soit mis au courant.
M’Bareck Ould Mahmoud raconte que sa mère, ses frères et sœurs ont toujours vécu dans les pires conditions avec tous les sévices imaginables. Leur quotidien se résumait au gardiennage des troupeaux, au puisage continuelle de l’eau pour les animaux et pour les besoins de leurs maîtres ainsi qu’aux autres travaux de construction, d’arrosage, de coupe et de transport de bois. D’ailleurs, souligne t-il, il a fallu que les militants de droits de l’Homme d’Atar récupèrent les esclaves dès leur libération pour leur redonner un brin de dignité en les débarrassant de leurs loques en tressant les femmes qui avaient les cheveux hirsutes et totalement défaits, mais aussi, en lavant des saletés qui se sont longtemps accumulés sur leur corps.
M’Bareck Ould Mahmoud indiquera cependant que Ely Cheikh Ould Moma n’a jamais opposé de résistance à leur libération. Au contraire, devait-il préciser, " lorsque nous avons décidé de nous en aller, la famille Ehel Ely Ould Saka est venue le voir à maintes reprises pour qu’il nous maintienne, mais il n’a jamais montré un grand intérêt à leurs propos. "
Salekha Mint Ahmed Labeid, cousine de M’Bareck Ould Mahmoud est moins chanceuse "J’étais l’esclave de la famille Ehel Ely Ould Saka, précisément de Hamady Ould Ely Saka de la tribu de Ould Gheylane de la fraction Nagmoucha. Ce dernier m’a cédé au marabout en contrepartie d’un gris-gris qui devait le guérir de sa stérilité. Le marabout à son tour, m’a donné en cadeau à sa fille, Lemina Mint Cheikh qui me battait beaucoup. Lorsque j’étais petite. Je supportais sans rechigner mais devenue grande, je ne pouvais plus supporter ces coups qui continuaient toujours à pleuvoir.
Un jour, j’ai décidé de quitter la famille de mes maîtres pour aller habiter avec ma tante. Si Lemina n’est pas venue me chercher par la force c’est qu’elle redoutait que les pouvoirs publics soient au courant des pratiques esclavagistes auxquelles elle me soumettait. Si je suis venue à Tidjikja c’est parce que je suis sur les traces de mes parents qui continuent encore à vivre les affres de l’esclavage au sein de l’autre partie de la grande famille des Ehel Ely Cheikh Ould Saka qui vit au Tagant, précisément à Nouar à 100 km de Rachid " déclare Selekha Mint Ahmed Labeid sur un ton émouvant.
Les parents de Selekha Mint Ahmed Labeid dont elle fut séparée pendant qu’elle n’avait même pas deux ans sont : sa mère Oumoul Khair, sa tante Oumoul Barka, sa sœur Sghair et les quatre enfants de Oumoul Barka : Tseylim, Vatma, Sid’Ahmed, Boylil et Bilkheir.
Saleka est actuellement à Tidjikja où elle a pu rencontrer les autorités administratives et judiciaires. Il faut, affirme-t-elle, infliger un jugement dûment intenté et qui doit normalement se terminer par la condamnation de Hamady Ould Ely Saka, Bowba Mint Ely Saka et Lebib Ould Ely Saka pour pratiques esclavagistes, travail non rétribué, travail des enfants, tous les crimes et délits qui rentrent dans la description exhaustive de la loi sur la traite des personnes, ratifiée par la Mauritanie dans la convention de l’ONUCDF et transformée en loi nationale par le législateur mauritanien.
Soulignons que la gendarmerie de Tidjikja doit dans les heures qui suivent, se rendre à Nouar pour acheminer la famille Ehel Ely Ould Saka à Tidjikja dans le but d’instruire l’affaire au niveau du tribunal régional. Selekha Mint Ahmed Labeid et M’Bareck Ould Mahmoud envisagent de se battre farouchement pour la libération de leurs parents.
Khalil Sow
Khalil1965@yahoo.fr