Le chef d’Etat sénégalais a annoncé ce lundi 3 juillet qu’il ne briguera pas un troisième mandat, après des mois de tensions avec l’opposition autour d’une éventuelle candidature.
Fin de suspense au Sénégal : Macky Sall renonce à se présenter à l’élection présidentielle de 2024 et à briguer un troisième mandat controversé à la tête du pays. Le chef de l’Etat en a fait l’annonce lors d’un discours ce lundi 3 juillet au soir, en direct sur la télévision publique RTS. «Ma décision, longuement et murement réfléchie, est de ne pas être candidat. Et cela, même si la Constitution m’en donne le droit», a-t-il déclaré.
Alors que son principal opposant, Ousmane Sonko, avait appelé à manifester quoi qu’il arrive dans les rues du pays, cette décision pourrait apaiser la situation, alors que le climat était extrêmement tendu ses dernières semaines.
Depuis des mois, le chef de l’Etat entretenait le flou sur sa candidature, laissant les Sénégalais spéculer dans l’attente de la parole présidentielle. Flou d’autant plus paradoxal qu’il avait été élu, en 2012, après avoir dirigé un mouvement contre la candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012.
A cette occasion, il avait maintes fois répété qu’il ne ferait pas plus de deux mandats. Macky Sall a fait réviser la Constitution en 2016, avant d’être réélu en 2019. Elle stipule que «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Ses opposants estimaient donc qu’il est sur le point de finir ses deux mandats légaux. Mais ses soutiens, qui n’ont cessé de le présenter comme leur candidat en 2024, arguaient que la révision a remis les compteurs à zéro. Selon eux, le débat sur le plan juridique était tranché en sa faveur. C’était sans compter sur les considérations politiques.
Car le climat était explosif au Sénégal ces dernières semaines. Le 1er juin, l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Sa condamnation l’a rendu en l’état actuel inéligible. Elle a engendré dans la foulée les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty International et une trentaine selon l’opposition. L’opposant, qui jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir réfute. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, «séquestré» selon lui, depuis le 28 mai.
Et cela pourrait bien maintenir le pays dans un entre-deux complexe. D’autant que dans une vidéo publiée dimanche soir sur les réseaux sociaux, l’opposant a appelé les Sénégalais à manifester «massivement» les prochains jours, quelle que soit l’annonce du président. «Nous devons sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront s’affronter pour la prochaine élection présidentielle.» Selon Ousmane Sonko, le choix du président de ne pas se présenter vise également à mieux l’éliminer. Il a prévenu qu’en cas d’arrestation et s’il n’est pas libéré dans les deux heures, «j’appelle tout le peuple sénégalais à se lever comme un seul homme et à sortir massivement et cette fois-ci à en finir avec ce régime criminel». «Si on doit mener un combat, il faut qu’il soit définitif. J’en appelle à un sursaut national. Les jours et les semaines à venir seront cruciaux difficiles.»
Source : LIBERATION et AFP
Fin de suspense au Sénégal : Macky Sall renonce à se présenter à l’élection présidentielle de 2024 et à briguer un troisième mandat controversé à la tête du pays. Le chef de l’Etat en a fait l’annonce lors d’un discours ce lundi 3 juillet au soir, en direct sur la télévision publique RTS. «Ma décision, longuement et murement réfléchie, est de ne pas être candidat. Et cela, même si la Constitution m’en donne le droit», a-t-il déclaré.
Alors que son principal opposant, Ousmane Sonko, avait appelé à manifester quoi qu’il arrive dans les rues du pays, cette décision pourrait apaiser la situation, alors que le climat était extrêmement tendu ses dernières semaines.
Depuis des mois, le chef de l’Etat entretenait le flou sur sa candidature, laissant les Sénégalais spéculer dans l’attente de la parole présidentielle. Flou d’autant plus paradoxal qu’il avait été élu, en 2012, après avoir dirigé un mouvement contre la candidature pour un troisième mandat de son prédécesseur, Abdoulaye Wade, au pouvoir de 2000 à 2012.
A cette occasion, il avait maintes fois répété qu’il ne ferait pas plus de deux mandats. Macky Sall a fait réviser la Constitution en 2016, avant d’être réélu en 2019. Elle stipule que «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Ses opposants estimaient donc qu’il est sur le point de finir ses deux mandats légaux. Mais ses soutiens, qui n’ont cessé de le présenter comme leur candidat en 2024, arguaient que la révision a remis les compteurs à zéro. Selon eux, le débat sur le plan juridique était tranché en sa faveur. C’était sans compter sur les considérations politiques.
Car le climat était explosif au Sénégal ces dernières semaines. Le 1er juin, l’opposant Ousmane Sonko a été condamné à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Sa condamnation l’a rendu en l’état actuel inéligible. Elle a engendré dans la foulée les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty International et une trentaine selon l’opposition. L’opposant, qui jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir réfute. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, «séquestré» selon lui, depuis le 28 mai.
Et cela pourrait bien maintenir le pays dans un entre-deux complexe. D’autant que dans une vidéo publiée dimanche soir sur les réseaux sociaux, l’opposant a appelé les Sénégalais à manifester «massivement» les prochains jours, quelle que soit l’annonce du président. «Nous devons sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront s’affronter pour la prochaine élection présidentielle.» Selon Ousmane Sonko, le choix du président de ne pas se présenter vise également à mieux l’éliminer. Il a prévenu qu’en cas d’arrestation et s’il n’est pas libéré dans les deux heures, «j’appelle tout le peuple sénégalais à se lever comme un seul homme et à sortir massivement et cette fois-ci à en finir avec ce régime criminel». «Si on doit mener un combat, il faut qu’il soit définitif. J’en appelle à un sursaut national. Les jours et les semaines à venir seront cruciaux difficiles.»
Source : LIBERATION et AFP