Kane Saïdou, ancien président des FLAM, et premier responsable de l´Organisation Conscience et Résistance, fait partie des Mauritaniens exilés, qui ont décidé de rentrer au pays pour participer au processus de transition. Nous l´avons rencontré.
L´AUTHENTIQUE : Vous attendiez-vous à la scission des FLAM,telle celle des semaines précédentes sanctionnée par la naissance des Flams/Rénovation ?
KANE SAÏDOU : Je suis très mal placé pour parler des Flam que j´ai quittées depuis six ans. Je ne suis cependant pas totalement étonné de ce qui s´y passe actuellement.Six ans plus tard,je vois les Flam/Rénovation reposer les mêmes problèmes. J´en avais exposé les motifs dans ma lettre de démission du 25 décembre 2000. Les Flam/Rénovation sont mieux placées pour savoir pourquoi elles sont restées aussi longtemps, pourquoi elles ont attendu maintenant pour partir rompant ainsi avec la ligne que les autres préférent garder.
L´AUTHENTIQUE : c´est dire que les Flams/Rénovation et Kane Seydou ont quitté l´orgaisation pour les mêmes causes?
KANE SAÏDOU : Pour les mêmes causes? C´est trop dire. Je me pose même la question de savoir si la situation nouvelle créée depuis 03 août 2005 n´est pas pour quelque chose dans la décision des Flam/Rénovation. En ce qui me concerne, mes raisons sont moins liées à une conjoncture qu´à des problémes de fond.
L´AUTHENTIQUE : pensez-vous que votre présence ici influera sur le cours de l´histoire ?
KANE SAÏDOU : je n´ai pas cette prétention. Je me considére en citoyen comme tous les autres,interpellé par la nouvelle donne politique et dont l´action doit s´inscrire dans la réalisation d´une transition réussie et apaisée. Aujourd´hui, en participant aux journées de concertation, en allant défendre mon pays contre le FMI au forum altermondialiste, en intervenant pour dire à l´Union européenne qu´elle ne doit pas empêcher la Mauritanie de jouir de conditions pour réussir la transition alors que les Européens ont fermé les yeux sur toute la gabegie de l´ancien régime pendant 21 ans. J´ai prouvé mon engagement à soutenir les objectifs de la transition.
L´AUTHENTIQUE : On croirait faire face à un avocat des thèses de la nouvelle équipe au pouvoir !
KANE SAÏDOU : C´est trop dire....Toutefois, n´oubliez pas que nous avons essayé de faire partir Ould Taya sans y parvenir. L´honnêteté est de remercier ceux qui ont réussi un tel challenge. Je ne soutiens pas de régime, mais des objectifs. Comprenez que j´ai des principes qui ont gouverné ma vie pendant 36 ans d´engagement politique, culturel et sur le terrain des droits de l´homme. J´ai une vision pour la Mauritanie. Les objectifs que je vois , si milimalistes qu´ils soient, sont recevables. Je les accepte comme tels. Je les épaule et j´encourage le conseil militaire et le gouvernement à aller de l´avant. Je tiens à préciser qu´il faut impérativement se pencher que le passif humanitaire, la question des déportés, le probléme lié à l´esclavage dont la solution ou les prémices de solution, ne doit pas être différée.
L´AUTHENTIQUE : êtes-vous satisfait de ce qui a déjà été réalisé par les nouvelles autorités ?
KANE SAÏDOU : il faut reconnaitre que des pas importants ont été franchis : la CENI a été mise en place; le fichier électoral ouvert; les partis politiques invités à s´entendre sur un programme minimal....Compte tenu des pesanteurs et de l´héritage laissés par l´ancien régime, les défis restent nombreux. J´ai présenté des propositions au Conseil militaire, pour lui dire qu´il faudra régler le passif humanitaire, ramener les déportés, régler les problèmes de l´esclavage , réhabiliter le citoyen, revoir le mode d´administration et de gestion des biens publics. J´ai dit qu´on ne peut passer sous silence les problémes graves hérités du régime de Ould Taya. Si on les laisse tels qu´ils étaient , mieux valait ne pas renverser le régime de Maouiya .
L´AUTHENTIQUE : La non résolution de ces problémes, ne consacre-t-elle pas, ou n´augure-t-elle-pas de l´échec de la transition ?
KANE SAÏDOU : je ne veux pas faire d´anticipations. Il m´a été dit que le souci majeur du CMJD est de régler l´ensemble des problémes de la Mauritanie. Il resterait seulement que des possibilités pratiques soient trouvées. Je crois cependant que la volonté politique existe, la maniére de conduire la transition reste cependant difficile.
Il est de mon devoir de reconnaitre que des choses ont été réalisées, mais qu´il faut aller plus loin, parcequ´il y a des insuffisances.
On ne doit pas être anarchiste ou rester figé. Le devoir nous impose d´être modéré. Un rapport de forces se crée dans toute l´étape de l´histoire. Si on ne devance pas les forces contraires, elles vous emportent. Si je vois que les droits nationaux et individuels de chaque citoyen ne sont pas respectés, si je constate que l´Etat de droit n´est pas assuré, que l´accés aux ressources revient à une certaine élite et qu´une partie des citoyens est laissée pour comptes, le soutien que je suis venu apporter aux objectifs d´une transition sera reconsidéré.
L´AUTHENIQUE : vous semblez soutenir le CMJD, sans trop de conviction !
KANE SAÏDOU : encore une fois,je soutiens des objectifs. Mon soutien n´est pas inconditionnel. Ne me faites pas dire le contraire! Je crois fermement à la transition. Mais, c´est faire de la démagogie que de croire qu´on est un pays comme les autres. La Mauritanie est un pays particulier. Il y a eu d´abord une mal existence, une existence contestée, une coexistence contestable, une gestion de l´Etat et de la société condamnables, donc, il est évident qu´il faut l´effort de tout le monde . C´est cet effort et ce soutien que j´ai décidé d´offrir en revenant chez moi sans autre calcul que je fasse mon devoir de citoyen.
L´AUTHENTIQUE : qu´entendez-vous par existence contestable ?
KANE SAÏDOU : quand les ressources de l´Etat ne sont pas accessibles à l´ensemble des citoyens, quand on impose une langue, une culture, à des cultures différentes tout aussi mauritaniennes que cette langue imposée....Je trouve totalement contestable le fait qu´il n y ait pas de garantie constitutionnelle de la diversité linguistique, culturelle et ethnique mauritanienne et qu´il n y ait pas de volonté de promouvoir l´ensemble de ces cultures , de ces langues et patrimoines, de les protéger et de les promouvoir comme moyens de développement humain. Comme partout ailleurs ailleurs, la Mauritanie ne pourra exister que par la connaissance et la promotion des droits fondamentaux et nationaux de toutes ses composantes. Quand on croit plus à la richesse matérielle qu´à la richesse culturelle, on tue un peuple. La Mauritanie ne se fera qu´avec toutes les composantes de son peuple !
L´AUTHENTIQUE : ne sont-ce pas les extrémistes tels les Flam qui sont à l´origine de la fracture sociale ?
KANE SAÏDOU : Les FLAM ont été peut-être une réaction qu´on peut qualifier de maladroite et exagérée. La réaction a été à la hauteur du drame (qu´on fait semblant de ne pas voir), que les Mauritaniens noirs vivent dans leur pays depuis l´indépendance. Les faits sont là têtus. L´Etat pousse à l´extrémisme des revendications en s´obstinant à faire la sourde oreille.
C´est l´Etat qui est á l´origine de cette fracture , pour avoir été incapable d´être un arbitre entre les composantes du peuple mauritanien, et de jouer correctement son rôle intégrateur.Celui du pére de famille qui protége et donne les mêmes drouts à tous ses enfants, sans exclusive.Il en est l´unique responsable, il ne faut pas chercher entre midi et quatorze heures.
L´AUTHENTIQUE : quelles appréciations faites-vous du rôle joué par les partis politiques depuis la derniére révolution de Palais ?
KANE SAÏDOU : les partis politiques sont sortis affaiblis de l´ère de l´ancien régime.Ils jouent leur rôle en participant au jeu politique actuel. Ils cherchent encore leurs repéres dans la mesure où l´espace de liberté était clos et totalement verouillé.Pour le moment , ils n´arrivent pas prendre le taureau par les cornes. Ce sont les partis qui doivent porter l´attention du CMJD sur les questions d´importance.Ils doivent insister pour que les problèmes tels ceux du passif humanitaire, des déportés, de l´esclavage, du gaspillage des ressources, de la corruption, entre autres...
L´AUTHENTIQUE : qui représentez-vous pour bénéficier des égards des partis politiques ?
KANE SAÏDOU : je suis ici en tant que citoyen mauritanien. J´ai une mouvance qui est très souple, et qui véhicule ds idées politiques, qui a un discours de contribution pour pouvoir amener les forces à pouvoir à réfléchir sur des programmes démocratiques. Ce n´est pas un courant en dehors des partis qui cherche ses propres repéres, c´est un courant qui essaie d´influencer le processus décisionnel pour arriver à consolider les acquis,à dénoncer les manquements et à oeuvrer pour une meilleure ère. Je fais partie d´un groupe d´opinions qui travaille pour un bon ménagement politique. chacun des partis a eu à un moment donné,à collaborer avec moi à l´étranger en tant que personne reconnue comme ayant contribué à la démocratie, avec certaines idées. Je suis président de Conscience et Résistance, comme j´ai été président et coordinateur de l´Alliance patriotique.
L´AUTHENTIQUE :... deux organisations qui ont participé au sommet de Dakar , qui finalement n´aura pas servi à grand´chose !
KANE SAÏDOU : la déclaration de Dakar visait à aider les nouvelles autorités. Nous leur avons lancé un clin d´oeil en leur disant : voici un programme qui permettra, comme contribution, pour aller de l´avant, à ce qui se fait à l´intérieur. Ce qui est intéressant dans cette déclaration, c´est le produit. Si la déclaration n´est pas prise en compte, ce n´est pas un bréviaire. De toutes façons, ce qui est important, c´est la recherche fondamentale d´un mieux être en Mauritanie. Le sommet de Dakar a au moins permis de regrouper des mauritaniens autour d´une table. Il y avait des organisations politiques, armées, sociales... qui ont toutes attesté de leur volonté de voir la Mauritanie entrer de plein pied dans une nouvelle ère de paix.
L´AUTHENTIQUE : comment un démocrate, peut-il présider aux destinées de mouvements qui prônent la lutte armée,tels les Flams et l´Alliance patriotique ?
KANE SAÏDOU : La question n´est pas là, je ne soutiens pas de lutte armée. Il y a une différence de niveau et de nature entre l´Alliance patriotique, les Cavaliers du changement et les FLAM. Autant dans l´action des FLAM, une orientation sectaire,anti-maure selon la vision de certaines personnes, alors qu´on accepterait plus facilement l´action des Cavaliers du changement, comme dirigée contre un régime dictatorial et raciste qui ne donne aucune possibilité d´alternance que par la violence. En aucun moment, je n´ai personnellement soutenu une action armée. D´ailleurs, j´ai combattu cette option dans les FLAM,lorsque j´y militais. Cette option , comme le concept de diabolisation des Beydanes m´ont éloigné des Flam.
L´AUTHENTIQUE : quelles appréciations faites-vous du traitement des dossiers des droits de l´homme en Mauritanie ?
KANE SAÏDOU : Il faut absolument que le CMJD se penche sur le problème des déportés, violations des massacres, dépossessions fonciéres, celui du droit au développement social, économique et politique. Il y a énormément de chantiers qui doivent être ouverts : le probléme des déportés, des femmes, des Haratines. La question servile est là criante et constitue l´un des grands problèmes de la Mauritanie. Il y a un lourd héritage. Que faire maintenant ? Nous avons fait des propositions susceptibles d´aider à trouver des solutions.
Propos recueillis par Oumar El Moctar
L´AUTHENTIQUE : Vous attendiez-vous à la scission des FLAM,telle celle des semaines précédentes sanctionnée par la naissance des Flams/Rénovation ?
KANE SAÏDOU : Je suis très mal placé pour parler des Flam que j´ai quittées depuis six ans. Je ne suis cependant pas totalement étonné de ce qui s´y passe actuellement.Six ans plus tard,je vois les Flam/Rénovation reposer les mêmes problèmes. J´en avais exposé les motifs dans ma lettre de démission du 25 décembre 2000. Les Flam/Rénovation sont mieux placées pour savoir pourquoi elles sont restées aussi longtemps, pourquoi elles ont attendu maintenant pour partir rompant ainsi avec la ligne que les autres préférent garder.
L´AUTHENTIQUE : c´est dire que les Flams/Rénovation et Kane Seydou ont quitté l´orgaisation pour les mêmes causes?
KANE SAÏDOU : Pour les mêmes causes? C´est trop dire. Je me pose même la question de savoir si la situation nouvelle créée depuis 03 août 2005 n´est pas pour quelque chose dans la décision des Flam/Rénovation. En ce qui me concerne, mes raisons sont moins liées à une conjoncture qu´à des problémes de fond.
L´AUTHENTIQUE : pensez-vous que votre présence ici influera sur le cours de l´histoire ?
KANE SAÏDOU : je n´ai pas cette prétention. Je me considére en citoyen comme tous les autres,interpellé par la nouvelle donne politique et dont l´action doit s´inscrire dans la réalisation d´une transition réussie et apaisée. Aujourd´hui, en participant aux journées de concertation, en allant défendre mon pays contre le FMI au forum altermondialiste, en intervenant pour dire à l´Union européenne qu´elle ne doit pas empêcher la Mauritanie de jouir de conditions pour réussir la transition alors que les Européens ont fermé les yeux sur toute la gabegie de l´ancien régime pendant 21 ans. J´ai prouvé mon engagement à soutenir les objectifs de la transition.
L´AUTHENTIQUE : On croirait faire face à un avocat des thèses de la nouvelle équipe au pouvoir !
KANE SAÏDOU : C´est trop dire....Toutefois, n´oubliez pas que nous avons essayé de faire partir Ould Taya sans y parvenir. L´honnêteté est de remercier ceux qui ont réussi un tel challenge. Je ne soutiens pas de régime, mais des objectifs. Comprenez que j´ai des principes qui ont gouverné ma vie pendant 36 ans d´engagement politique, culturel et sur le terrain des droits de l´homme. J´ai une vision pour la Mauritanie. Les objectifs que je vois , si milimalistes qu´ils soient, sont recevables. Je les accepte comme tels. Je les épaule et j´encourage le conseil militaire et le gouvernement à aller de l´avant. Je tiens à préciser qu´il faut impérativement se pencher que le passif humanitaire, la question des déportés, le probléme lié à l´esclavage dont la solution ou les prémices de solution, ne doit pas être différée.
L´AUTHENTIQUE : êtes-vous satisfait de ce qui a déjà été réalisé par les nouvelles autorités ?
KANE SAÏDOU : il faut reconnaitre que des pas importants ont été franchis : la CENI a été mise en place; le fichier électoral ouvert; les partis politiques invités à s´entendre sur un programme minimal....Compte tenu des pesanteurs et de l´héritage laissés par l´ancien régime, les défis restent nombreux. J´ai présenté des propositions au Conseil militaire, pour lui dire qu´il faudra régler le passif humanitaire, ramener les déportés, régler les problèmes de l´esclavage , réhabiliter le citoyen, revoir le mode d´administration et de gestion des biens publics. J´ai dit qu´on ne peut passer sous silence les problémes graves hérités du régime de Ould Taya. Si on les laisse tels qu´ils étaient , mieux valait ne pas renverser le régime de Maouiya .
L´AUTHENTIQUE : La non résolution de ces problémes, ne consacre-t-elle pas, ou n´augure-t-elle-pas de l´échec de la transition ?
KANE SAÏDOU : je ne veux pas faire d´anticipations. Il m´a été dit que le souci majeur du CMJD est de régler l´ensemble des problémes de la Mauritanie. Il resterait seulement que des possibilités pratiques soient trouvées. Je crois cependant que la volonté politique existe, la maniére de conduire la transition reste cependant difficile.
Il est de mon devoir de reconnaitre que des choses ont été réalisées, mais qu´il faut aller plus loin, parcequ´il y a des insuffisances.
On ne doit pas être anarchiste ou rester figé. Le devoir nous impose d´être modéré. Un rapport de forces se crée dans toute l´étape de l´histoire. Si on ne devance pas les forces contraires, elles vous emportent. Si je vois que les droits nationaux et individuels de chaque citoyen ne sont pas respectés, si je constate que l´Etat de droit n´est pas assuré, que l´accés aux ressources revient à une certaine élite et qu´une partie des citoyens est laissée pour comptes, le soutien que je suis venu apporter aux objectifs d´une transition sera reconsidéré.
L´AUTHENIQUE : vous semblez soutenir le CMJD, sans trop de conviction !
KANE SAÏDOU : encore une fois,je soutiens des objectifs. Mon soutien n´est pas inconditionnel. Ne me faites pas dire le contraire! Je crois fermement à la transition. Mais, c´est faire de la démagogie que de croire qu´on est un pays comme les autres. La Mauritanie est un pays particulier. Il y a eu d´abord une mal existence, une existence contestée, une coexistence contestable, une gestion de l´Etat et de la société condamnables, donc, il est évident qu´il faut l´effort de tout le monde . C´est cet effort et ce soutien que j´ai décidé d´offrir en revenant chez moi sans autre calcul que je fasse mon devoir de citoyen.
L´AUTHENTIQUE : qu´entendez-vous par existence contestable ?
KANE SAÏDOU : quand les ressources de l´Etat ne sont pas accessibles à l´ensemble des citoyens, quand on impose une langue, une culture, à des cultures différentes tout aussi mauritaniennes que cette langue imposée....Je trouve totalement contestable le fait qu´il n y ait pas de garantie constitutionnelle de la diversité linguistique, culturelle et ethnique mauritanienne et qu´il n y ait pas de volonté de promouvoir l´ensemble de ces cultures , de ces langues et patrimoines, de les protéger et de les promouvoir comme moyens de développement humain. Comme partout ailleurs ailleurs, la Mauritanie ne pourra exister que par la connaissance et la promotion des droits fondamentaux et nationaux de toutes ses composantes. Quand on croit plus à la richesse matérielle qu´à la richesse culturelle, on tue un peuple. La Mauritanie ne se fera qu´avec toutes les composantes de son peuple !
L´AUTHENTIQUE : ne sont-ce pas les extrémistes tels les Flam qui sont à l´origine de la fracture sociale ?
KANE SAÏDOU : Les FLAM ont été peut-être une réaction qu´on peut qualifier de maladroite et exagérée. La réaction a été à la hauteur du drame (qu´on fait semblant de ne pas voir), que les Mauritaniens noirs vivent dans leur pays depuis l´indépendance. Les faits sont là têtus. L´Etat pousse à l´extrémisme des revendications en s´obstinant à faire la sourde oreille.
C´est l´Etat qui est á l´origine de cette fracture , pour avoir été incapable d´être un arbitre entre les composantes du peuple mauritanien, et de jouer correctement son rôle intégrateur.Celui du pére de famille qui protége et donne les mêmes drouts à tous ses enfants, sans exclusive.Il en est l´unique responsable, il ne faut pas chercher entre midi et quatorze heures.
L´AUTHENTIQUE : quelles appréciations faites-vous du rôle joué par les partis politiques depuis la derniére révolution de Palais ?
KANE SAÏDOU : les partis politiques sont sortis affaiblis de l´ère de l´ancien régime.Ils jouent leur rôle en participant au jeu politique actuel. Ils cherchent encore leurs repéres dans la mesure où l´espace de liberté était clos et totalement verouillé.Pour le moment , ils n´arrivent pas prendre le taureau par les cornes. Ce sont les partis qui doivent porter l´attention du CMJD sur les questions d´importance.Ils doivent insister pour que les problèmes tels ceux du passif humanitaire, des déportés, de l´esclavage, du gaspillage des ressources, de la corruption, entre autres...
L´AUTHENTIQUE : qui représentez-vous pour bénéficier des égards des partis politiques ?
KANE SAÏDOU : je suis ici en tant que citoyen mauritanien. J´ai une mouvance qui est très souple, et qui véhicule ds idées politiques, qui a un discours de contribution pour pouvoir amener les forces à pouvoir à réfléchir sur des programmes démocratiques. Ce n´est pas un courant en dehors des partis qui cherche ses propres repéres, c´est un courant qui essaie d´influencer le processus décisionnel pour arriver à consolider les acquis,à dénoncer les manquements et à oeuvrer pour une meilleure ère. Je fais partie d´un groupe d´opinions qui travaille pour un bon ménagement politique. chacun des partis a eu à un moment donné,à collaborer avec moi à l´étranger en tant que personne reconnue comme ayant contribué à la démocratie, avec certaines idées. Je suis président de Conscience et Résistance, comme j´ai été président et coordinateur de l´Alliance patriotique.
L´AUTHENTIQUE :... deux organisations qui ont participé au sommet de Dakar , qui finalement n´aura pas servi à grand´chose !
KANE SAÏDOU : la déclaration de Dakar visait à aider les nouvelles autorités. Nous leur avons lancé un clin d´oeil en leur disant : voici un programme qui permettra, comme contribution, pour aller de l´avant, à ce qui se fait à l´intérieur. Ce qui est intéressant dans cette déclaration, c´est le produit. Si la déclaration n´est pas prise en compte, ce n´est pas un bréviaire. De toutes façons, ce qui est important, c´est la recherche fondamentale d´un mieux être en Mauritanie. Le sommet de Dakar a au moins permis de regrouper des mauritaniens autour d´une table. Il y avait des organisations politiques, armées, sociales... qui ont toutes attesté de leur volonté de voir la Mauritanie entrer de plein pied dans une nouvelle ère de paix.
L´AUTHENTIQUE : comment un démocrate, peut-il présider aux destinées de mouvements qui prônent la lutte armée,tels les Flams et l´Alliance patriotique ?
KANE SAÏDOU : La question n´est pas là, je ne soutiens pas de lutte armée. Il y a une différence de niveau et de nature entre l´Alliance patriotique, les Cavaliers du changement et les FLAM. Autant dans l´action des FLAM, une orientation sectaire,anti-maure selon la vision de certaines personnes, alors qu´on accepterait plus facilement l´action des Cavaliers du changement, comme dirigée contre un régime dictatorial et raciste qui ne donne aucune possibilité d´alternance que par la violence. En aucun moment, je n´ai personnellement soutenu une action armée. D´ailleurs, j´ai combattu cette option dans les FLAM,lorsque j´y militais. Cette option , comme le concept de diabolisation des Beydanes m´ont éloigné des Flam.
L´AUTHENTIQUE : quelles appréciations faites-vous du traitement des dossiers des droits de l´homme en Mauritanie ?
KANE SAÏDOU : Il faut absolument que le CMJD se penche sur le problème des déportés, violations des massacres, dépossessions fonciéres, celui du droit au développement social, économique et politique. Il y a énormément de chantiers qui doivent être ouverts : le probléme des déportés, des femmes, des Haratines. La question servile est là criante et constitue l´un des grands problèmes de la Mauritanie. Il y a un lourd héritage. Que faire maintenant ? Nous avons fait des propositions susceptibles d´aider à trouver des solutions.
Propos recueillis par Oumar El Moctar