PARIS (AP) -- Les présidentiables français font étape à Dakar. Prenant de court sa possible rivale pour 2007, Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi qu'il se rendra samedi au Sénégal pour y parapher un accord sur l'immigration et rencontrer le président Abdoulaye Wade, deux jours avant le déplacement prévu de longue date de Ségolène Royal.
"Je me rends à Dakar à l'invitation du président Wade", a annoncé le ministre de l'Intérieur sur TV5-Monde. Attendu en milieu d'après-midi à Dakar, il doit se recueillir sur la tombe de Léopold Sedar Senghor, puis rencontrer son homologue Ousmane N'Gom, avant de signer "le premier accord sur une politique d'immigration concertée" entre les deux pays. Il dînera avec M. Wade et regagnera Paris dimanche matin.
Tout un symbole. En mai dernier, le président sénégalais avait sévèrement critiqué la loi Sarkozy II sur l'immigration, débattue alors au Parlement et dont Mme Royal entend bien se démarquer. Cette loi a créé une carte de séjour "compétences et talents" pour attirer des migrants hautement qualifiés en France. "Je ne forme pas des hommes pour qu'ils viennent développer la France", avait tonné Abdoulaye Wade. "Ce n'est pas honnête de vouloir nous prendre nos meilleurs fils".
L'annonce surprise de ce déplacement intervient alors que Ségolène Royal est attendue lundi soir à Dakar, où elle est née le 22 septembre 1953 (elle a fêté ses 53 ans ce vendredi). Même lieu, même programme: lors de cette visite de deux jours sur le codéveloppement, la favorite des sondages à gauche doit aussi déposer une gerbe sur la tombe de l'ancien membre de l'Académie française et déjeuner avec Abdoulaye Wade. Un déplacement annoncé depuis le 23 août dernier.
Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on se défend d'avoir voulu prendre Mme Royal de vitesse. "Ca n'a absolument rien à voir", assure-t-on, en précisant que M. Sarkozy était "de longue date" en négociation avec les autorités sénégalaises, qui l'attendaient pour leur part en octobre. "La politique migratoire de la France ne se fait pas par rapport à l'agenda de Mme Royal", précisait-on de même source.
Sceptique, le porte-parole de la probable candidate aux primaires du PS, Gilles Savary, a dénoncé une réaction "infantile". Il "a dû monter à la hâte une mise en scène qui lui permet de couper l'herbe sous le pied de Ségolène Royal", a-t-il ironisé, raillant "le tempérament impulsif, compulsif même, de Nicolas Sarkozy" et "une espèce de panique". "Il le fait avec les avions de la République".
"Ca me paraît très curieux de transposer les primaires françaises sur le terrain étranger", s'est inquiété Gilles Savary. De plus, "c'est une diversion grotesque" pour "lui permettre d'échapper à la pression de ses préfets" après la polémique des derniers jours, a-t-il pesté.
Selon Nicolas Sarkozy, qui s'était rendu au Mali et au Bénin au mois de mai, l'accord sur l'immmigration qui doit être signé samedi à Dakar comportera notamment "un accord de réadmission" pour permettre à la France ou au Sénégal d'expulser tout ressortissant de l'autre pays "qui n'aura pas de papiers ou qui se sera mal comporté".
De plus, "nous faciliterons l'obtention de visas pour nos amis sénégalais qui travaillent en France" et "pour les étudiants sénégalais", a-t-il détaillé, et "nos amis sénégalais vont nous aider à lutter contre l'immigration clandestine et les filières criminelles". "C'est un accord gagnant-gagnant!", s'est-il félicité.
nouvelobs.com
"Je me rends à Dakar à l'invitation du président Wade", a annoncé le ministre de l'Intérieur sur TV5-Monde. Attendu en milieu d'après-midi à Dakar, il doit se recueillir sur la tombe de Léopold Sedar Senghor, puis rencontrer son homologue Ousmane N'Gom, avant de signer "le premier accord sur une politique d'immigration concertée" entre les deux pays. Il dînera avec M. Wade et regagnera Paris dimanche matin.
Tout un symbole. En mai dernier, le président sénégalais avait sévèrement critiqué la loi Sarkozy II sur l'immigration, débattue alors au Parlement et dont Mme Royal entend bien se démarquer. Cette loi a créé une carte de séjour "compétences et talents" pour attirer des migrants hautement qualifiés en France. "Je ne forme pas des hommes pour qu'ils viennent développer la France", avait tonné Abdoulaye Wade. "Ce n'est pas honnête de vouloir nous prendre nos meilleurs fils".
L'annonce surprise de ce déplacement intervient alors que Ségolène Royal est attendue lundi soir à Dakar, où elle est née le 22 septembre 1953 (elle a fêté ses 53 ans ce vendredi). Même lieu, même programme: lors de cette visite de deux jours sur le codéveloppement, la favorite des sondages à gauche doit aussi déposer une gerbe sur la tombe de l'ancien membre de l'Académie française et déjeuner avec Abdoulaye Wade. Un déplacement annoncé depuis le 23 août dernier.
Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on se défend d'avoir voulu prendre Mme Royal de vitesse. "Ca n'a absolument rien à voir", assure-t-on, en précisant que M. Sarkozy était "de longue date" en négociation avec les autorités sénégalaises, qui l'attendaient pour leur part en octobre. "La politique migratoire de la France ne se fait pas par rapport à l'agenda de Mme Royal", précisait-on de même source.
Sceptique, le porte-parole de la probable candidate aux primaires du PS, Gilles Savary, a dénoncé une réaction "infantile". Il "a dû monter à la hâte une mise en scène qui lui permet de couper l'herbe sous le pied de Ségolène Royal", a-t-il ironisé, raillant "le tempérament impulsif, compulsif même, de Nicolas Sarkozy" et "une espèce de panique". "Il le fait avec les avions de la République".
"Ca me paraît très curieux de transposer les primaires françaises sur le terrain étranger", s'est inquiété Gilles Savary. De plus, "c'est une diversion grotesque" pour "lui permettre d'échapper à la pression de ses préfets" après la polémique des derniers jours, a-t-il pesté.
Selon Nicolas Sarkozy, qui s'était rendu au Mali et au Bénin au mois de mai, l'accord sur l'immmigration qui doit être signé samedi à Dakar comportera notamment "un accord de réadmission" pour permettre à la France ou au Sénégal d'expulser tout ressortissant de l'autre pays "qui n'aura pas de papiers ou qui se sera mal comporté".
De plus, "nous faciliterons l'obtention de visas pour nos amis sénégalais qui travaillent en France" et "pour les étudiants sénégalais", a-t-il détaillé, et "nos amis sénégalais vont nous aider à lutter contre l'immigration clandestine et les filières criminelles". "C'est un accord gagnant-gagnant!", s'est-il félicité.
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