Notre pays vit des heures sombres. Pendant deux semaines, la menace du manque de carburant (gasoil, essence, diésel…) a plané sur sa distribution, faisant souffler un vent de panique. Des files d’automobiles, à Dakar, ont envahi des stations service.
L’électricité a connu des ruptures dans son approvisionnement par la Senelec. Les services marchent au ralenti, d’autres sont à l’arrêt. Les ménages connaissent des problèmes de conservation de leurs denrées périssables, les élèves et étudiants ont du mal à étudier.
Malgré tout, le gouvernement reste figé dans son attitude de duplicité faite de dénégation et d’affirmation. Une posture de fuite en avant dictée par un souci politicien et électoraliste : ne pas perdre la face et donner l’impression d’être maître de la situation. On ne compte plus les contradictions et paradoxes dans le discours des autorités ministérielles et présidentielles de ce pays.
Mais pourquoi la Senelec ne fournit plus le courant ?
Dans son communiqué d’excuses aux clients publié à travers les organes de presse, la Senelec évoque deux raisons qui sont à l’origine de ces coupures intempestives :
1- l’arrêt accidentel, depuis le 26 décembre 05 d’une centrale électrique privée de 50 mégawatt (MW) de puissance ;
2- l’arrêt des livraisons de diesel oil par les pétroliers qui a entraîné l’arrêt d’unités de production dans les centrales de 74 MW de puissance: turbine à gasoil de Bel Air (30MW), Centrale Aggreko (40MW), Centrale Diesel de Bel Air (04 MW).
Tout cela occasionnant, selon le communiqué, une puissance à l’arrêt de 124 MW, portant le déficit de la production à 80 MW. Voilà en gros les raisons évoquées qui seraient à l’origine de La situation vécue par les populations, avec les coupures de courant.
Mais à y regarder de près, on se rend compte que la raison essentielle réside dans l’arrêt de la fourniture par les pétroliers des produits nécessaires au fonctionnement des turbines. Ce qui le prouve, c’est que ce facteur correspond aux 74 MW du total déficit de la production (80 MW) ; l’arrêt de la centrale privée (GTI) n’étant que de 6 MW sur le déficit total.
Cela signifie clairement que n’eût été l’arrêt de la fourniture par la Sar des produits nécessaires, la Senelec ne connaîtrait pas un tel déficit entraînant des délestages aussi intempestifs et prolongés.
Une telle situation de dépendance de la Senelec vis-à-vis de la Sar est à la fois dangereuse et inadmissible pour un secteur aussi vital, aussi stratégique pour l’économie d’un pays, pour la sécurité, la santé et la vie de ses populations.
Or toute la question est là, la Sar elle-même n’obéit à aucune autre logique que celle de faire le maximum de profits, quoi qu’il puisse en coûter à l’économie du Sénégal, à la sécurité et à la santé de ses populations.
Cette situation met la Sar dans une posture telle qu’elle prend en otage tout un pays. C’est scandaleux et révoltant !
La SAR arrête l’approvisionnement de la SENELEC en produits pétroliers ;
La SAR arrête l’approvisionnement des ICS en produits pétroliers
La SENELEC coupe le courant aux ICS, aux Mairies, aux communautés rurales qui ne paient pas, mais aussi aux populations qui paient.
Voilà le spectacle affligeant qu’offre le pays sous le règne des multinationales.
La situation de pillage du Sénégal par la SAR
Spécialisée dans l’importation, le traitement et la commercialisation des produits pétroliers, la Sar est classée au premier rang des sociétés nationales, avec 260 à 274 Milliards de chiffre d’affaire, employant 260 permanents.
Mais paradoxalement, la Sar n’est nationale que de nom, le capital est à majorité (91,4 %) détenu par des multinationales étrangères : Total (54,6 %), Shell (25 %), Mobil (11,8 %). Le reste, 8,6 % à l’Etat représenté par Pétrosen.
A partir de cette réalité qui dure depuis 1963, la Sar tient le produit stratégique de l’énergie entre ses mains et tient le Sénégal à la gorge. Les multinationales qui la composent pillent systématique les sénégalais et anéantissent leurs efforts économiques, tout en rapatriant l’essentiel des bénéfices tirés de cette exploitation.
Mais la Sar ne s’arrête pas là. Dans les accords qui la lient à l’Etat du Sénégal, il est prévu qu’en cas de pertes survenues dans ses opérations commerciales d’importation et de raffinage des produits pétroliers et d’importation du gaz butane, l’Etat du Sénégal paie ces pertes-là.
C’est ainsi que sur les 36 Milliards que la Sar réclame à l’Etat et qui est, selon elle, à l’origine de ces arrêts d’importation et de fourniture d’hydrocarbures, les 17 milliards représentent des soi-disant pertes commerciales (04 Milliards pour l’activité d’importation et de commercialisation du gaz butane et 13 milliards pour les activités d’importation et de distribution des autres produits pétroliers). Les 19 milliards restant concernent la subvention liée au gaz butane.
Ainsi, non seulement les multinationales engrangent des profits énormes sur ce commerce des produits pétroliers, mais elles ne courent aucun risque, car toutes leurs pertes sont supportées par l’Etat.
Voilà comment ceux qui nous gouvernent, de L.S.SENGHOR à A.WADE, en passant par A.DIOUF ont offert aux sociétés étrangères des contrats léonins pour procéder à une exploitation épouvantable des ressources nationales.
Ce sont donc ces régimes et les hommes qui les dirigent qui donnent à ces multinationales les moyens de cette exploitation, mais aussi les armes leur permettant d’exercer sur l’Etat des pressions et un chantage ignoble pour rentrer dans leurs fonds, justifiés ou pas.
C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans les rapports entre la Sar et l’Etat du Sénégal, au point de compromettre l’économie du pays, la sécurité et la santé des populations.
C’est dire qu’une telle société ne doit pas être entre les mains de privés, à fortiori entre les mains d’étrangers totalement indifférents au sort des populations. Une telle société s’occupant des produits aussi stratégiques que le pétrole et le gaz doit être propriété publique, patrimoine national, domaine de souveraineté nationale.
Et à chaque fois les gouvernants s’agenouillent devant ces multinationales et paient rubis sur ongle, malgré leurs protestations verbeuses. Ainsi la Sar vient de récolter 19 milliards, en attendant de se faire payer le reste.
C’est la même pression, le même chantage scandaleux qu’exercent les institutions internationales, FMI et Banque Mondiale dans tous les domaines sur les gouvernants.
Il en est ainsi des menaces de la BM contre l’Etat quant à la loi sur la taxe spécifique sur les huiles raffinées importées. Une taxe faite pour protéger la Sonacos.
Il en est de même lorsque la Senelec a réussi à se doter d’une nouvelle centrale, par ses propres moyens, la BM a menacé d’arrêter ses programmes dans le pays, si l’Etat n’accédait pas à sa demande de faire gérer la nouvelle centrale par un organisme étranger. Ce que l’Etat malgré ses renâclements a largement accepté.
C’est dire que le Sénégal est sous la férule des multinationales et des institutions internationales qui procèdent à un pillage organisé, systématique, dans tous les domaines pouvant générer du profit. C’est de cette logique que procède la politique de privatisation de nos sociétés les plus rentables : Sonatel, Sncs, Sonacos, Sde, Sodéfitex, etc.
Et nos gouvernants acceptent et courbent l’échine, s’ils ne se font pas simplement les chantres de ces politiques néolibérales qui appauvrissent les masses populaires quand elles ne les tuent pas. En échange de leur docilité, ceux qui nous gouvernent ont la possibilité de recevoir des miettes, de piller les sociétés et caisses de l’Etat, de transférer l’argent à l’extérieur dans les banques des multinationales qui se chargent de les protéger à leur tour. C’EST LE CONTRAT TACITE ENTRE LES PILLEURS ETRANGERS ET LES PILLEURS NATIONAUX. C’est comme cela que fonctionne la politique de domination impérialiste.
Le Rta-S lance un appel vibrant à tous les patriotes, à tous les démocrates pour qu’ils relaient la campagne de sensibilisation et d’information pour faire connaître la vérité aux masses populaires, pour l’organisation, la mobilisation et la lutte contre ces politiques désastreuses porteuses de tous les dangers. Les pénuries vont se répéter et vont provoquer la multiplication des délestages, la fermeture de sociétés, le licenciement des travailleurs, la hausse du coût de la vie, tant que le Sénégal reste l’otage des multinationale et des institutions internationales. Plus que jamais, nous devons lier la campagne contre le train de vie de l’Etat à la campagne contre le pillage de notre pays.
Dakar, le 22 Mars 2006
Le Secrétariat Politique
L’électricité a connu des ruptures dans son approvisionnement par la Senelec. Les services marchent au ralenti, d’autres sont à l’arrêt. Les ménages connaissent des problèmes de conservation de leurs denrées périssables, les élèves et étudiants ont du mal à étudier.
Malgré tout, le gouvernement reste figé dans son attitude de duplicité faite de dénégation et d’affirmation. Une posture de fuite en avant dictée par un souci politicien et électoraliste : ne pas perdre la face et donner l’impression d’être maître de la situation. On ne compte plus les contradictions et paradoxes dans le discours des autorités ministérielles et présidentielles de ce pays.
Mais pourquoi la Senelec ne fournit plus le courant ?
Dans son communiqué d’excuses aux clients publié à travers les organes de presse, la Senelec évoque deux raisons qui sont à l’origine de ces coupures intempestives :
1- l’arrêt accidentel, depuis le 26 décembre 05 d’une centrale électrique privée de 50 mégawatt (MW) de puissance ;
2- l’arrêt des livraisons de diesel oil par les pétroliers qui a entraîné l’arrêt d’unités de production dans les centrales de 74 MW de puissance: turbine à gasoil de Bel Air (30MW), Centrale Aggreko (40MW), Centrale Diesel de Bel Air (04 MW).
Tout cela occasionnant, selon le communiqué, une puissance à l’arrêt de 124 MW, portant le déficit de la production à 80 MW. Voilà en gros les raisons évoquées qui seraient à l’origine de La situation vécue par les populations, avec les coupures de courant.
Mais à y regarder de près, on se rend compte que la raison essentielle réside dans l’arrêt de la fourniture par les pétroliers des produits nécessaires au fonctionnement des turbines. Ce qui le prouve, c’est que ce facteur correspond aux 74 MW du total déficit de la production (80 MW) ; l’arrêt de la centrale privée (GTI) n’étant que de 6 MW sur le déficit total.
Cela signifie clairement que n’eût été l’arrêt de la fourniture par la Sar des produits nécessaires, la Senelec ne connaîtrait pas un tel déficit entraînant des délestages aussi intempestifs et prolongés.
Une telle situation de dépendance de la Senelec vis-à-vis de la Sar est à la fois dangereuse et inadmissible pour un secteur aussi vital, aussi stratégique pour l’économie d’un pays, pour la sécurité, la santé et la vie de ses populations.
Or toute la question est là, la Sar elle-même n’obéit à aucune autre logique que celle de faire le maximum de profits, quoi qu’il puisse en coûter à l’économie du Sénégal, à la sécurité et à la santé de ses populations.
Cette situation met la Sar dans une posture telle qu’elle prend en otage tout un pays. C’est scandaleux et révoltant !
La SAR arrête l’approvisionnement de la SENELEC en produits pétroliers ;
La SAR arrête l’approvisionnement des ICS en produits pétroliers
La SENELEC coupe le courant aux ICS, aux Mairies, aux communautés rurales qui ne paient pas, mais aussi aux populations qui paient.
Voilà le spectacle affligeant qu’offre le pays sous le règne des multinationales.
La situation de pillage du Sénégal par la SAR
Spécialisée dans l’importation, le traitement et la commercialisation des produits pétroliers, la Sar est classée au premier rang des sociétés nationales, avec 260 à 274 Milliards de chiffre d’affaire, employant 260 permanents.
Mais paradoxalement, la Sar n’est nationale que de nom, le capital est à majorité (91,4 %) détenu par des multinationales étrangères : Total (54,6 %), Shell (25 %), Mobil (11,8 %). Le reste, 8,6 % à l’Etat représenté par Pétrosen.
A partir de cette réalité qui dure depuis 1963, la Sar tient le produit stratégique de l’énergie entre ses mains et tient le Sénégal à la gorge. Les multinationales qui la composent pillent systématique les sénégalais et anéantissent leurs efforts économiques, tout en rapatriant l’essentiel des bénéfices tirés de cette exploitation.
Mais la Sar ne s’arrête pas là. Dans les accords qui la lient à l’Etat du Sénégal, il est prévu qu’en cas de pertes survenues dans ses opérations commerciales d’importation et de raffinage des produits pétroliers et d’importation du gaz butane, l’Etat du Sénégal paie ces pertes-là.
C’est ainsi que sur les 36 Milliards que la Sar réclame à l’Etat et qui est, selon elle, à l’origine de ces arrêts d’importation et de fourniture d’hydrocarbures, les 17 milliards représentent des soi-disant pertes commerciales (04 Milliards pour l’activité d’importation et de commercialisation du gaz butane et 13 milliards pour les activités d’importation et de distribution des autres produits pétroliers). Les 19 milliards restant concernent la subvention liée au gaz butane.
Ainsi, non seulement les multinationales engrangent des profits énormes sur ce commerce des produits pétroliers, mais elles ne courent aucun risque, car toutes leurs pertes sont supportées par l’Etat.
Voilà comment ceux qui nous gouvernent, de L.S.SENGHOR à A.WADE, en passant par A.DIOUF ont offert aux sociétés étrangères des contrats léonins pour procéder à une exploitation épouvantable des ressources nationales.
Ce sont donc ces régimes et les hommes qui les dirigent qui donnent à ces multinationales les moyens de cette exploitation, mais aussi les armes leur permettant d’exercer sur l’Etat des pressions et un chantage ignoble pour rentrer dans leurs fonds, justifiés ou pas.
C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui dans les rapports entre la Sar et l’Etat du Sénégal, au point de compromettre l’économie du pays, la sécurité et la santé des populations.
C’est dire qu’une telle société ne doit pas être entre les mains de privés, à fortiori entre les mains d’étrangers totalement indifférents au sort des populations. Une telle société s’occupant des produits aussi stratégiques que le pétrole et le gaz doit être propriété publique, patrimoine national, domaine de souveraineté nationale.
Et à chaque fois les gouvernants s’agenouillent devant ces multinationales et paient rubis sur ongle, malgré leurs protestations verbeuses. Ainsi la Sar vient de récolter 19 milliards, en attendant de se faire payer le reste.
C’est la même pression, le même chantage scandaleux qu’exercent les institutions internationales, FMI et Banque Mondiale dans tous les domaines sur les gouvernants.
Il en est ainsi des menaces de la BM contre l’Etat quant à la loi sur la taxe spécifique sur les huiles raffinées importées. Une taxe faite pour protéger la Sonacos.
Il en est de même lorsque la Senelec a réussi à se doter d’une nouvelle centrale, par ses propres moyens, la BM a menacé d’arrêter ses programmes dans le pays, si l’Etat n’accédait pas à sa demande de faire gérer la nouvelle centrale par un organisme étranger. Ce que l’Etat malgré ses renâclements a largement accepté.
C’est dire que le Sénégal est sous la férule des multinationales et des institutions internationales qui procèdent à un pillage organisé, systématique, dans tous les domaines pouvant générer du profit. C’est de cette logique que procède la politique de privatisation de nos sociétés les plus rentables : Sonatel, Sncs, Sonacos, Sde, Sodéfitex, etc.
Et nos gouvernants acceptent et courbent l’échine, s’ils ne se font pas simplement les chantres de ces politiques néolibérales qui appauvrissent les masses populaires quand elles ne les tuent pas. En échange de leur docilité, ceux qui nous gouvernent ont la possibilité de recevoir des miettes, de piller les sociétés et caisses de l’Etat, de transférer l’argent à l’extérieur dans les banques des multinationales qui se chargent de les protéger à leur tour. C’EST LE CONTRAT TACITE ENTRE LES PILLEURS ETRANGERS ET LES PILLEURS NATIONAUX. C’est comme cela que fonctionne la politique de domination impérialiste.
Le Rta-S lance un appel vibrant à tous les patriotes, à tous les démocrates pour qu’ils relaient la campagne de sensibilisation et d’information pour faire connaître la vérité aux masses populaires, pour l’organisation, la mobilisation et la lutte contre ces politiques désastreuses porteuses de tous les dangers. Les pénuries vont se répéter et vont provoquer la multiplication des délestages, la fermeture de sociétés, le licenciement des travailleurs, la hausse du coût de la vie, tant que le Sénégal reste l’otage des multinationale et des institutions internationales. Plus que jamais, nous devons lier la campagne contre le train de vie de l’Etat à la campagne contre le pillage de notre pays.
Dakar, le 22 Mars 2006
Le Secrétariat Politique