Tag Na We, le chef d’Etat major général des forces armées de la Guinée-Bissau s’en prend à nouveau, selon des sources concordantes, à Salif Sadio. « L’Etat-major » d’Atika, la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) est sous des bombes nourries depuis le mardi 15 mars dernier. En fait, depuis la semaine dernière, les positions de Salif Sadio étaient « sondées » par des tirs sporadiques venus des adversaires recrutés aussi bien au sein du Mfdc que du côté des forces de sécurité Bissau guinéennes. La tension a monté d’un cran depuis la nuit d’avant-hier.
La violence a repris ses droits dans la région méridionale du Sénégal en proie en une sécession armée depuis 1982. Depuis Bourafaye dans la périphérie de Ziguinchor, on attendait hier, mercredi 16 mars les échos des bombes et des tirs à l’arme lourde et légère, témoignent plusieurs observateurs joints au téléphone depuis Dakar.
Si cette fois-ci, les forces de sécurité sénégalaises, semblent compter les coups, n’étant jusque-là, impliquées, une partie des combattants du Mfdc, notamment les éléments de Magne Dièmé, le patron du camp de Mahmouda et même de Diakaye dans le Bignona depuis qu’il y a chassé Kamougué Diatta, son ancien commandant en chef et de Cesar Badiate, le chef de Cassalole au Sud soutenus par les hommes du général Tag Na Wé, chef d’état-major général des forces armées Bissau guinéennes qui se sont violemment attaqués à l’Etat major d’Atika. Ce camp indépendantiste est dirigé par le chef Salif Sadio, le « général en chef » autoproclamé du mouvement de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor.
Selon diverses informations en provenance de Ziguinchor et du maquis casamançais, les assaillants composés par des hommes de Magne Diémé et de César Badiate sont fortement épaulés par des soldats Bissau guinéens. Ces mêmes sources informent que San Domingo, ville Bissau guinéenne à la lisière de la région de Ziguinchor grouille d’hommes en tenu et fortement armés depuis plus d’une semaine maintenant. Selon ces témoins, « si vous crachez, cela tombera forcément sur un soldat ».
Si l’argument avancé jusqu’ici depuis Ziguinchor pour expliquer ce regain de tension dans le maquis casamançais était que Magne Diémé et César Badiate, tous deux acquis au processus de paix en Casamance, veuillent en finir avec Salif Sadio et ses hommes qui menaceraient celui-ci grâce à leur intransigeance, la vérité semble être tout autre.
En effet, apprend-on depuis Bissau, que le général Tag Na Wé n’a jusqu’ici digéré, sa « déconvenue » en 2001 quand, simple colonel, responsable de la zone de Ngoré et de San Domingo, il s’en était pris aux positions de Salif Sadio sous le magistère du président déchu, Kumba Yalla. Nommé depuis, chef d’état-major général des forces armées de la Guinée-Bissau à la mort du général Vérissimo Ceabra, victime du dernier putsch Bissau guinéen, le général Tag Na Wé paraît n’avoir pour objectif majeur que de se défaire de celui qui lui avait vivement résisté et qu’il avait présenté comme mort après ses coups de boutoirs en 2001, au point que plusieurs confrères et nous-mêmes, l’avaient déclaré décédé. Si, sa conduite n’est pas suscitée depuis Dakar ?
Profitant certainement de la situation ainsi créée avec le rapprochement entre l’homme de Mahmouda et celui de Casselole qui semblent les hommes les plus en vue du maquis casamançais, hormis Salif Sadio et de la bonne disponibilité de Bernado Nino Viera, l’actuel (re) président Bissau guinéen qui ne porte pas également Salif Sadio dans son cœur,-le maquisard casamançais avait pris faits et causes pour son adversaire, feu le général Ansoumana Mané lors de la mutinerie de juin 1998 à janvier 1999 qui lui coûta le pouvoir,- il aurait déclenché ce dernier offensif contre son ennemi irréductible, Salif Sadio. Depuis la Guinée-Bissau, des sources jointes au téléphone, assurent que « c’est parce que Salif Sadio et ses hommes s’en seraient pris à un cantonnement militaire Bissau guinéen qu’ils ont dépouillé après avoir massacré les soldats, que Tag Na Wé aurait juré d’avoir cette fois-ci sa peau ». Une explication battue en brèche par des éléments proches de Salif Sadio qui jurent la main dans le cœur que « ni Salif, ni aucun de ses hommes ne s’en est pris à un cantonnement militaire Bissau guinéen ». Ces derniers ajoutent cependant, que « Salif qui s’attendait depuis longtemps à une telle situation s’était préparé en conséquence. Il n’a aucun problème de ravitaillement, ni de munitions. Et comme en 2001, c’est le général Tag Na Wé qui risque d’en faire les frais ». Pour ces proches du chef d’état-major général autoproclamé d’Atika, « ni Magne Manké, encore moins César Atoute Badiate n’osent s’en prendre à Salif Sadio s’ils ne sont pas épaulés ».
Pour certains observateurs, « cette intervention combinée entre des éléments du maquis et de l’armée Bissau guinéenne contre Salif Sadio et ses hommes, risque de porter un coup au processus de paix jusqu’ici bien engagé. D’autant plus que Salif Sadio avait mis beaucoup d’eau dans son vin et ne voulait pas rater le train. En le radicalisant, il y a danger de devoir recommencer tout le processus surtout avec les dégâts collatéraux que ces engagements dans le maquis ne manqueront pas de susciter, sans compter les rebuffades de certains considérés jusqu’ici comme des colombes ».
Rappelons pour terminer que la recrudescence de la violence au sein du maquis sud, intervient juste quelques heures après la (re)nomination de Jean Marie Biagui au poste de Secrétaire général du Mfdc en remplacement de Ansoumana Badji, limogé par…Bertrand Diamacoune, le frère de l’Abbé et non moins secrétaire à l’organisation du mouvement. Toujours est-il que cette nouvelle flambée de violence dans la partie sud du Sénégal augure des lendemains encore difficiles pour la Casamance et le Sénégal.
Madior FALL
La violence a repris ses droits dans la région méridionale du Sénégal en proie en une sécession armée depuis 1982. Depuis Bourafaye dans la périphérie de Ziguinchor, on attendait hier, mercredi 16 mars les échos des bombes et des tirs à l’arme lourde et légère, témoignent plusieurs observateurs joints au téléphone depuis Dakar.
Si cette fois-ci, les forces de sécurité sénégalaises, semblent compter les coups, n’étant jusque-là, impliquées, une partie des combattants du Mfdc, notamment les éléments de Magne Dièmé, le patron du camp de Mahmouda et même de Diakaye dans le Bignona depuis qu’il y a chassé Kamougué Diatta, son ancien commandant en chef et de Cesar Badiate, le chef de Cassalole au Sud soutenus par les hommes du général Tag Na Wé, chef d’état-major général des forces armées Bissau guinéennes qui se sont violemment attaqués à l’Etat major d’Atika. Ce camp indépendantiste est dirigé par le chef Salif Sadio, le « général en chef » autoproclamé du mouvement de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor.
Selon diverses informations en provenance de Ziguinchor et du maquis casamançais, les assaillants composés par des hommes de Magne Diémé et de César Badiate sont fortement épaulés par des soldats Bissau guinéens. Ces mêmes sources informent que San Domingo, ville Bissau guinéenne à la lisière de la région de Ziguinchor grouille d’hommes en tenu et fortement armés depuis plus d’une semaine maintenant. Selon ces témoins, « si vous crachez, cela tombera forcément sur un soldat ».
Si l’argument avancé jusqu’ici depuis Ziguinchor pour expliquer ce regain de tension dans le maquis casamançais était que Magne Diémé et César Badiate, tous deux acquis au processus de paix en Casamance, veuillent en finir avec Salif Sadio et ses hommes qui menaceraient celui-ci grâce à leur intransigeance, la vérité semble être tout autre.
En effet, apprend-on depuis Bissau, que le général Tag Na Wé n’a jusqu’ici digéré, sa « déconvenue » en 2001 quand, simple colonel, responsable de la zone de Ngoré et de San Domingo, il s’en était pris aux positions de Salif Sadio sous le magistère du président déchu, Kumba Yalla. Nommé depuis, chef d’état-major général des forces armées de la Guinée-Bissau à la mort du général Vérissimo Ceabra, victime du dernier putsch Bissau guinéen, le général Tag Na Wé paraît n’avoir pour objectif majeur que de se défaire de celui qui lui avait vivement résisté et qu’il avait présenté comme mort après ses coups de boutoirs en 2001, au point que plusieurs confrères et nous-mêmes, l’avaient déclaré décédé. Si, sa conduite n’est pas suscitée depuis Dakar ?
Profitant certainement de la situation ainsi créée avec le rapprochement entre l’homme de Mahmouda et celui de Casselole qui semblent les hommes les plus en vue du maquis casamançais, hormis Salif Sadio et de la bonne disponibilité de Bernado Nino Viera, l’actuel (re) président Bissau guinéen qui ne porte pas également Salif Sadio dans son cœur,-le maquisard casamançais avait pris faits et causes pour son adversaire, feu le général Ansoumana Mané lors de la mutinerie de juin 1998 à janvier 1999 qui lui coûta le pouvoir,- il aurait déclenché ce dernier offensif contre son ennemi irréductible, Salif Sadio. Depuis la Guinée-Bissau, des sources jointes au téléphone, assurent que « c’est parce que Salif Sadio et ses hommes s’en seraient pris à un cantonnement militaire Bissau guinéen qu’ils ont dépouillé après avoir massacré les soldats, que Tag Na Wé aurait juré d’avoir cette fois-ci sa peau ». Une explication battue en brèche par des éléments proches de Salif Sadio qui jurent la main dans le cœur que « ni Salif, ni aucun de ses hommes ne s’en est pris à un cantonnement militaire Bissau guinéen ». Ces derniers ajoutent cependant, que « Salif qui s’attendait depuis longtemps à une telle situation s’était préparé en conséquence. Il n’a aucun problème de ravitaillement, ni de munitions. Et comme en 2001, c’est le général Tag Na Wé qui risque d’en faire les frais ». Pour ces proches du chef d’état-major général autoproclamé d’Atika, « ni Magne Manké, encore moins César Atoute Badiate n’osent s’en prendre à Salif Sadio s’ils ne sont pas épaulés ».
Pour certains observateurs, « cette intervention combinée entre des éléments du maquis et de l’armée Bissau guinéenne contre Salif Sadio et ses hommes, risque de porter un coup au processus de paix jusqu’ici bien engagé. D’autant plus que Salif Sadio avait mis beaucoup d’eau dans son vin et ne voulait pas rater le train. En le radicalisant, il y a danger de devoir recommencer tout le processus surtout avec les dégâts collatéraux que ces engagements dans le maquis ne manqueront pas de susciter, sans compter les rebuffades de certains considérés jusqu’ici comme des colombes ».
Rappelons pour terminer que la recrudescence de la violence au sein du maquis sud, intervient juste quelques heures après la (re)nomination de Jean Marie Biagui au poste de Secrétaire général du Mfdc en remplacement de Ansoumana Badji, limogé par…Bertrand Diamacoune, le frère de l’Abbé et non moins secrétaire à l’organisation du mouvement. Toujours est-il que cette nouvelle flambée de violence dans la partie sud du Sénégal augure des lendemains encore difficiles pour la Casamance et le Sénégal.
Madior FALL