photo (cridem.org)
12 MOIS DE ‘TRANSITION’, UN EFFROYABLE DA CAPO
La Mauritanie, pays extrêmement riche et pillé durant 20 ans par le déchu Ould Taya, demeure dans l’impasse des promesses d’un avenir meilleur par de la junte militaire qui c’est emparé du pouvoir dans un coup d’État blanc, le 3 août 2005.
Un an plus tard, le président du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien directeur de la Sûreté d’État du déchu Ould Taya, accompagné de son premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar, réclament durant une sortie médiatisée spécialement inaugurée pour la commémoration du 3 août 2005, boycottée par la presse indépendante, un bilan positif (2005-2006), malgré le pessimisme général de la population, la situation économique désastreuse et les violations flagrantes des droits de l’Homme.
Notre fondation, fidèle à ses engagements et au primat de la liberté d’_expression, attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les faits saillants qui contredisent explicitement les déclarations officielles, les discours prônant la transparence dans la gestion publique et les perspectives floues du CMJD et de sa période effroyable, qualifiée de ‘transitoire’.
ÉCONOMIE
-Chiffres erronés présentés sur la dette intérieure de l’État.
-Augmentation de salaires des employés de l’État (50% pour les fonctionnaires, 15% pour les retraités) suivi d’une augmentation vertigineuse des prix des denrées alimentaires.
- Manipulations des chiffres (recettes fiscales) et fausses écritures comptables dans le Rapport trimestriel sur les opérations financières de l'État (premier trimestre de 2006).
- Signature d’un accord de pêche avec la CEE dont les taux d’intérêts sont plus bas que ceux des pays voisins (Maroc, Sénégal) et sans la légitimité constitutionnelle.
- Manque endémique de transparence dans la gestion des ressources naturelles (pétrole, pêche, mines, etc.).
- Absence de plan ou de stratégie pour sauver les sociétés d’État en faillites (SONIMEX, CSA, SONOLEC, etc.).
Absence de contrôle ou de stratégie au niveau de la Banque Centrale pour la protection de la monnaie et l’économie nationale. Le rapport du bilan arrêté au 31 décembre 2005 par le cabinet d’audit indépendant, ‘Price WaterHouse Coopers’, confirme l’état misérable de la gestion des comptes d’exploitation générale et de pertes et profits. Il pointe :
• Manque de manuel de procédures et de système informatique intégré.
• Manque de détails et calcul d’amortissements des prêts. Le cabinet d’audit n’a pu se prononcer sur les ajustements résultants des comptes actifs et des prêts personnels.
• Par insuffisance de procédures de contrôles internes, le cabinet n’a pu statuer sur les soldes des comptes du Fonds Monétaire Arabe, ni sur l’écart entre les soldes des comptes du FMI et de loin, celle de la Banque Centrale de Libye ou du Koweït
• Le cabinet déduit que la situation de l’impact des capitaux propres débiteurs, résultat de l’assainissement en 2005 des comptes bancaires, conduisant à un résultat net déficitaire, impose un redressement du déséquilibre comptable et financier.
JUSTICE
- Tortures et violations des droits des détenus d’opinions.
- Agression physique de la police sur des citoyens, agressions verbales, insultes au palais de justice, en la présence des procureurs, du bâtonnier des avocats et des autres membres de l’Ordre des avocats.
- Protection des hommes d’affaires et des proches du ministre de la Justice.
- Disparition, du palais de justice, de dossiers judiciaires.
ÉDUCATION
- Le ministère de l’Éducation n’a pas réussi à organiser les examens du ‘Bac’ (2005-2006) et, pour la première fois dans l’histoire du pays, le taux d’admission est de -3%.
- Les étudiants à l’étranger ne reçoivent pas leur bourse et ils continuent à assiéger les ambassades (Dakar, Alger, Rabat, Damas, etc.).
- Manque d’entretien et d’hygiène des établissements scolaires qui sont devenus des ruines, sans professeurs ni surveillants.
- Taux de décrochages scolaires élevés.
SANTÉ
- Les morts sont alignés dans les couloirs des hôpitaux.
- Manque de médicaments et de soins primaires.
-Les médicaments sont vendus par les vendeurs ambulants dans les places publiques.
- L’eau potable n’est distribuée que dans quelques quartiers de la capitale et l’électricité n’est servie que dans les quartiers ‘riches’ de la capitale.
SOCIALE
- L’écart flagrant entre les responsables qui ont détourné les biens publiques et la population.
- Absence d’action ou de plan d’éradication de la corruption, du népotisme, du tribalisme et du régionalisme.
- Présence de la famine, malgré le refus de sa reconnaissance par le commissaire de la CSA. Ce scandale a obligé le directeur régional du programme PAM des Nations Unis à se déplacer à Nouakchott pour démentir le commissaire de la CSA et appuyer le rapport de ses experts.
- Dossiers des réfugiés (...), qui jadis, qualifiés d’aventuriers par le président du CMJD, ignorés délibérément par les autorités et transférés au prochain pouvoir civil, toujours selon le président du CMJD.
- Erreur monumentale et manque de jugement dans le dossier de l’immigration clandestine et la construction d’un centre de détention/ transit sur le territoire mauritanien, malgré les réserves de l’ONU.
- Les pratiques esclavagistes sont toujours présentes et le pouvoir protége tacitement les malfaiteurs et ne fournit aucun effort pour émanciper la population et éradiquer cette pratique.
LA PRESSE
- Le boycott exprimé par l’ensemble de la presse indépendante à l’encontre de la sortie médiatique du président du CMJD et de son premier ministre, explique clairement la situation désastreuse de la presse et des médias et la main mise du pouvoir sur la liberté d’_expression et la liberté d’opinion.
LA CONSTITUTION
- À l’exception de quelques retouches sur la durée de la présidence et quelques paragraphes insignifiants, la nouvelle constitution n’est qu’une copie adoptée de celle de l’ancien régime déchu de Ould Taya. Elle ne reflète aucunement la réalité mauritanienne et n’est qu’un duplicata de la constitution de la 5e République française, est loin d’être un exemple républicain et est incompatible avec la mosaïque culturelle et sociale de la Mauritanie.
POLITIQUE INTÉRIEURE
- Refus de reconnaissance de certains partis politiques sous des prétextes fallacieux.
- Violation du principe de neutralité élémentaire qui s’impose au CMJD et son gouvernement.
- Manque de concertation et de communication avec les formations politiques (les anciens partis de l’opposition).
 Favoritisme envers certains membres de l’ancien parti du pouvoir ‘PRDS’, qui selon les rapports de la police politique est impliqué dans le coup d’État orchestré par le déchu Ould Taya avec quelques éléments de sa tribu pour récupérer le pouvoir.
- Le soutien moral et financier de la candidature indépendante d’un proche au CMJD, malgré les déclarations et allégations de neutralité.
- La CENI, avec un budget 3 fois plus élevé que celui de l’ancien Sénat et parlement du déchu Ould Taya, n’arrive pas à établir des listes électorales fiables ni un recensement précis.
- Absence de coordination entre la CENI et le ministère de l’Intérieur et manque de communication qui engendre un bras de fer entre son dirigent et le ministre de l’Intérieur.
POLITIQUE EXTÉRIEURE
- Absence de la diplomatie mauritanienne sur la scène internationale.
- Les ambassades, bourrées de personnels incompétents, avec leurs budgets faramineux se livrent aux commerces et trafics illicites au détriment de l’image du pays.
- Refus de participation de la diaspora mauritanienne aux votes.
Ingérence de la représentante du programme PNUD des Nations Unies dans la gestion économique interne du pays en signant des contrats bilatéraux et fixant les modalités et les échéances.
L’essentiel est loin d’être acquis en 12 mois. Certes, nous nous félicitons du départ du dictateur Ould Taya, mais son régime et le legs de son système continuent à diriger le pays. Le détournement des biens publics continu et les voleurs se préparent, avec toute arrogance, à être élus démocratiquement (...). Le spectre de l’élection des membres de son ancienne formation politique (PRDS) est omniprésent. La régression de la croissance économique et l’inflation de 12.01% témoignent de la situation économique, politique et sociale dégradante et met en doute la sincérité des engagements pris par le CMJD et son gouvernement. Le pays, malgré ses richesses et son potentiel, est en état de délabrement, mais le CMJD promet ‘la démocratie’ pour résoudre tous les maux.
Il est important de mentionner la déception de l’ensemble des citoyens qui aspirent rompre avec la passé sombre du déchu Ould Taya et le fantôme des comités militaires. Sans une constitution et des lois qui les protège de ceux qui l’ont pillé, qui permettent la participation à part égale de tous, les 12 mois de transition -vers un futur incertain, reste juste un effroyable da capo.
Le 8 août 2006
Fondation Mauritanienne pour la Démocratie
www.mfdemocracy.org
La Mauritanie, pays extrêmement riche et pillé durant 20 ans par le déchu Ould Taya, demeure dans l’impasse des promesses d’un avenir meilleur par de la junte militaire qui c’est emparé du pouvoir dans un coup d’État blanc, le 3 août 2005.
Un an plus tard, le président du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie le colonel Ely Ould Mohamed Vall, ancien directeur de la Sûreté d’État du déchu Ould Taya, accompagné de son premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar, réclament durant une sortie médiatisée spécialement inaugurée pour la commémoration du 3 août 2005, boycottée par la presse indépendante, un bilan positif (2005-2006), malgré le pessimisme général de la population, la situation économique désastreuse et les violations flagrantes des droits de l’Homme.
Notre fondation, fidèle à ses engagements et au primat de la liberté d’_expression, attire l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les faits saillants qui contredisent explicitement les déclarations officielles, les discours prônant la transparence dans la gestion publique et les perspectives floues du CMJD et de sa période effroyable, qualifiée de ‘transitoire’.
ÉCONOMIE
-Chiffres erronés présentés sur la dette intérieure de l’État.
-Augmentation de salaires des employés de l’État (50% pour les fonctionnaires, 15% pour les retraités) suivi d’une augmentation vertigineuse des prix des denrées alimentaires.
- Manipulations des chiffres (recettes fiscales) et fausses écritures comptables dans le Rapport trimestriel sur les opérations financières de l'État (premier trimestre de 2006).
- Signature d’un accord de pêche avec la CEE dont les taux d’intérêts sont plus bas que ceux des pays voisins (Maroc, Sénégal) et sans la légitimité constitutionnelle.
- Manque endémique de transparence dans la gestion des ressources naturelles (pétrole, pêche, mines, etc.).
- Absence de plan ou de stratégie pour sauver les sociétés d’État en faillites (SONIMEX, CSA, SONOLEC, etc.).
Absence de contrôle ou de stratégie au niveau de la Banque Centrale pour la protection de la monnaie et l’économie nationale. Le rapport du bilan arrêté au 31 décembre 2005 par le cabinet d’audit indépendant, ‘Price WaterHouse Coopers’, confirme l’état misérable de la gestion des comptes d’exploitation générale et de pertes et profits. Il pointe :
• Manque de manuel de procédures et de système informatique intégré.
• Manque de détails et calcul d’amortissements des prêts. Le cabinet d’audit n’a pu se prononcer sur les ajustements résultants des comptes actifs et des prêts personnels.
• Par insuffisance de procédures de contrôles internes, le cabinet n’a pu statuer sur les soldes des comptes du Fonds Monétaire Arabe, ni sur l’écart entre les soldes des comptes du FMI et de loin, celle de la Banque Centrale de Libye ou du Koweït
• Le cabinet déduit que la situation de l’impact des capitaux propres débiteurs, résultat de l’assainissement en 2005 des comptes bancaires, conduisant à un résultat net déficitaire, impose un redressement du déséquilibre comptable et financier.
JUSTICE
- Tortures et violations des droits des détenus d’opinions.
- Agression physique de la police sur des citoyens, agressions verbales, insultes au palais de justice, en la présence des procureurs, du bâtonnier des avocats et des autres membres de l’Ordre des avocats.
- Protection des hommes d’affaires et des proches du ministre de la Justice.
- Disparition, du palais de justice, de dossiers judiciaires.
ÉDUCATION
- Le ministère de l’Éducation n’a pas réussi à organiser les examens du ‘Bac’ (2005-2006) et, pour la première fois dans l’histoire du pays, le taux d’admission est de -3%.
- Les étudiants à l’étranger ne reçoivent pas leur bourse et ils continuent à assiéger les ambassades (Dakar, Alger, Rabat, Damas, etc.).
- Manque d’entretien et d’hygiène des établissements scolaires qui sont devenus des ruines, sans professeurs ni surveillants.
- Taux de décrochages scolaires élevés.
SANTÉ
- Les morts sont alignés dans les couloirs des hôpitaux.
- Manque de médicaments et de soins primaires.
-Les médicaments sont vendus par les vendeurs ambulants dans les places publiques.
- L’eau potable n’est distribuée que dans quelques quartiers de la capitale et l’électricité n’est servie que dans les quartiers ‘riches’ de la capitale.
SOCIALE
- L’écart flagrant entre les responsables qui ont détourné les biens publiques et la population.
- Absence d’action ou de plan d’éradication de la corruption, du népotisme, du tribalisme et du régionalisme.
- Présence de la famine, malgré le refus de sa reconnaissance par le commissaire de la CSA. Ce scandale a obligé le directeur régional du programme PAM des Nations Unis à se déplacer à Nouakchott pour démentir le commissaire de la CSA et appuyer le rapport de ses experts.
- Dossiers des réfugiés (...), qui jadis, qualifiés d’aventuriers par le président du CMJD, ignorés délibérément par les autorités et transférés au prochain pouvoir civil, toujours selon le président du CMJD.
- Erreur monumentale et manque de jugement dans le dossier de l’immigration clandestine et la construction d’un centre de détention/ transit sur le territoire mauritanien, malgré les réserves de l’ONU.
- Les pratiques esclavagistes sont toujours présentes et le pouvoir protége tacitement les malfaiteurs et ne fournit aucun effort pour émanciper la population et éradiquer cette pratique.
LA PRESSE
- Le boycott exprimé par l’ensemble de la presse indépendante à l’encontre de la sortie médiatique du président du CMJD et de son premier ministre, explique clairement la situation désastreuse de la presse et des médias et la main mise du pouvoir sur la liberté d’_expression et la liberté d’opinion.
LA CONSTITUTION
- À l’exception de quelques retouches sur la durée de la présidence et quelques paragraphes insignifiants, la nouvelle constitution n’est qu’une copie adoptée de celle de l’ancien régime déchu de Ould Taya. Elle ne reflète aucunement la réalité mauritanienne et n’est qu’un duplicata de la constitution de la 5e République française, est loin d’être un exemple républicain et est incompatible avec la mosaïque culturelle et sociale de la Mauritanie.
POLITIQUE INTÉRIEURE
- Refus de reconnaissance de certains partis politiques sous des prétextes fallacieux.
- Violation du principe de neutralité élémentaire qui s’impose au CMJD et son gouvernement.
- Manque de concertation et de communication avec les formations politiques (les anciens partis de l’opposition).
 Favoritisme envers certains membres de l’ancien parti du pouvoir ‘PRDS’, qui selon les rapports de la police politique est impliqué dans le coup d’État orchestré par le déchu Ould Taya avec quelques éléments de sa tribu pour récupérer le pouvoir.
- Le soutien moral et financier de la candidature indépendante d’un proche au CMJD, malgré les déclarations et allégations de neutralité.
- La CENI, avec un budget 3 fois plus élevé que celui de l’ancien Sénat et parlement du déchu Ould Taya, n’arrive pas à établir des listes électorales fiables ni un recensement précis.
- Absence de coordination entre la CENI et le ministère de l’Intérieur et manque de communication qui engendre un bras de fer entre son dirigent et le ministre de l’Intérieur.
POLITIQUE EXTÉRIEURE
- Absence de la diplomatie mauritanienne sur la scène internationale.
- Les ambassades, bourrées de personnels incompétents, avec leurs budgets faramineux se livrent aux commerces et trafics illicites au détriment de l’image du pays.
- Refus de participation de la diaspora mauritanienne aux votes.
Ingérence de la représentante du programme PNUD des Nations Unies dans la gestion économique interne du pays en signant des contrats bilatéraux et fixant les modalités et les échéances.
L’essentiel est loin d’être acquis en 12 mois. Certes, nous nous félicitons du départ du dictateur Ould Taya, mais son régime et le legs de son système continuent à diriger le pays. Le détournement des biens publics continu et les voleurs se préparent, avec toute arrogance, à être élus démocratiquement (...). Le spectre de l’élection des membres de son ancienne formation politique (PRDS) est omniprésent. La régression de la croissance économique et l’inflation de 12.01% témoignent de la situation économique, politique et sociale dégradante et met en doute la sincérité des engagements pris par le CMJD et son gouvernement. Le pays, malgré ses richesses et son potentiel, est en état de délabrement, mais le CMJD promet ‘la démocratie’ pour résoudre tous les maux.
Il est important de mentionner la déception de l’ensemble des citoyens qui aspirent rompre avec la passé sombre du déchu Ould Taya et le fantôme des comités militaires. Sans une constitution et des lois qui les protège de ceux qui l’ont pillé, qui permettent la participation à part égale de tous, les 12 mois de transition -vers un futur incertain, reste juste un effroyable da capo.
Le 8 août 2006
Fondation Mauritanienne pour la Démocratie
www.mfdemocracy.org