En Afrique du Sud, une grande cérémonie a été organisée, ce samedi 11 juin, au stade d’Orlando de Soweto pour commémorer les 40 ans du soulèvement du ghetto noir, en périphérie de Johannesburg.
Le 16 juin 1976, la police tirait sur les étudiants qui manifestaient contre l’enseignement, en langue afrikaans, dans leurs écoles. Un drame qui mettra le feu aux poudres dans de nombreux townships et marquera un tournant dans la lutte contre l'apartheid. La Fondation du 16 juin 1976 et le puissant Conseil sud-africain des églises sont les organisateurs des commémorations de ce samedi ainsi que de la marche qui les a précédées.
Avant l’ouverture des cérémonies, les religieux du Conseil sud-africain des églises ont conduit une marche pour la paix jusqu’au stade d’Orlando. Pour le révérend Frank Chikane, figure de la lutte contre l’apartheid, c’est un symbole fort : « Nous avons voulu commencer cette marche là où les jeunes de 76 ont été arrêtés. Nous ne voulions pas d’une marche où des Noirs viendraient finir ce qu’ont commencé ces enfants noirs, mais d’une marche où les Blancs et les Noirs sont réunis pour penser, ensemble, à une nouvelle société. »
D’anciens conscrits blancs marchaient pour la première fois aux côtés des familles de victimes, comme Jan Malan, président de l’Association des vétérans des forces de défense : « Le 16 juin, c’est le soulèvement des étudiants qui n’était pas prêt à recevoir un enseignement en afrikaans. Moi je parle afrikaans et vous savez, l’afrikaans est une langue qui est né ici, en Afrique du Sud. Nous faisons partie de cette histoire et ça me semble normal de participer aujourd’hui. »
Certaines familles ont critiqué leur présence mais pour Salby qui avait deux ans en 1976, c’est un signe positif : « Ces événements ne nous ont pas directement touchés ; nous étions trop jeunes à l’époque. Ma génération a grandi dans la nouvelle Afrique du Sud, dans la nation arc-en-ciel. Pour nous, il est naturel de nous mélanger. »
Egalement conviés, les vétérans de la police, directement impliqués dans ces événements, n’ont, eux, pas donné suite.
Source: RFI