Mes adieux à CRIDEM.
Je ne sais si de simples mots, courants et ordinaires, peuvent vous exprimer ma reconnaissance, celle de sa veuve Rella Ba et sa famille, celle de la famille Kheloua à Schiltigheim et celle de sa famille d’adoption DIOP, pour tous ces témoignages d’amitié, de solidarité, de compassion lors du décès de Mohamed Nourredine Abdelmagid Kheloua dit Claude K.
Oh, ceux qui l’avaient aussi adopté, depuis ces cinq dernières années de sa vie, sont si nombreux que beaucoup, m’ont fait l’immense honneur de me demander de les représenter aussi.
Claude avait choisi, volontairement, lors d’une rencontre de tous nos frères, Anciens Enfants de Troupe, de m’accompagner dans ce qui était pourtant une aventure trop incertaine, bourrée d’incertitudes, tant en France qu’en Mauritanie.
Il savait non seulement le challenge qui l’attendait mais surtout les difficultés qui allaient l’assaillir et le sortir de sa paisible activité de webmaster du catalogue de ventes « l’Homme Moderne ».
Des amis mauritaniens, en France, m’avaient pourtant bien aidé à le débriefer avant son arrivée et d’autres, ici-même, avaient pris le relais. Tout cela pour l’entourer et le prémunir des inévitables embûches dans un nouveau contexte qui lui était totalement étranger.
Sa naïveté et son caractère grognon, hérité d’une vie antérieure pas toujours clémente, ont réduit l’impact des aimables et désintéressés conseils des « mentors sociaux » dont il avait accepté, au début, l’accompagnement. De nouvelles relations, diverses et compliquées, l’ont assailli et il fit ce qu’il put.
Oui, ce qu’il put au cours de ces presque six années qu’il vécut parmi nous, dans un pays qu’il a aimé malgré les affres de la vie. Mais il comprenait aussi que ces affres, il les partageait avec chacun d’entre nous et qu’il fallait bien s’en accommoder.
Il a vécu parmi nous et il est mort auprès de nous. Auprès surtout d’une nouvelle famille qu’il avait fondée en épousant Rella Houdou Ba. Une épouse qui a, courageusement, été à ses côtés, sachant qu’elle porterait, plus que quiconque, le fardeau de la vie d’un homme devenu public, par le parcours de ses choix professionnels.
Lorsque je m’en fus demander, pour lui, la main de Rella à son père Ba Houdou, je ne pouvais ne pas témoigner autour de moi, de la grandeur dont avait fait preuve cet homme, tout comme la mère de Rella, Diatou DIOP qui, soucieux du choix et du bonheur de leur fille entreprirent de rendre cette union heureuse.
Cela, en intégrant harmonieusement, au sein de leur famille, un homme qui, hier encore, n’était qu’un « étranger » mais dont ils savaient que j’étais le compagnon et le frère depuis près de 45 ans, alors. Cette intégration se fit aisément car Claude apprenait, difficilement il est vrai, les us et coutumes de notre pays, dans sa diversité.
Il avait, surtout, déjà embrassé notre religion lors d’un office célébré par Thierno Seydou Hamidou Mamadou Moussa Ly de Dara Halaybe auprès duquel ma sœur Oumou Kalthoum l’avait conduit, après les enseignements préliminaires.
Auprès de son épouse, il avait repris goût à une vie sentimentale, amoureuse, dont il avait oublié le goût. D’une grande timidité et d’une profonde réserve, Rella, avait très tôt compris la lourde tâche que lui imposait une vie familiale partagée, bien inéquitablement, avec le rythme de travail absorbant, affolant d’un mari mû par un engagement obsessionnel à être au rendez-vous de ses milliers d’anonymes lecteurs quotidiens.
D’où ses incessants coups de colère contre tout ce qui l’y dérangeait et qui accentuait encore nos perpétuelles disputes lorsque ses collaborateurs m’en faisaient cas.
Bien avant leur mariage, elle savait tout des difficultés que vivait son futur mari et n’eut été sa détermination à le soutenir, Claude, je vous le confesse, aurait jeté l’éponge depuis près de trois ans. Oui, jeté l’éponge devant les permanentes menaces d’expulsion proférées par ceux qui, malgré leurs stations aux différents rouages, n’ont pas su, n’ont pas pu, malgré les calomnies, falsifications, commérages, obtenir une fatale décision des autorités compétentes. Que celles-ci soient remerciées.
DIEU Avait jugé et Décidé que non seulement il resterait, mais qu’il mourrait ici et serait enterré dans ce pays.
ALHAMDOULILLAH. Puisse la Balance de La Divine Justice suivre son cours.
Malgré des passages parfois difficiles et même tendus avec certains de ses collègues de la presse, j’ai toujours vu certaines « fâcheries » s’estomper et une franche collaboration se poursuivre lors de « houleuses » rencontres que j’organisais entre lui et des directeurs de publications. Un esprit de dépassement et de considération dont je leur serai redevable.
Aujourd’hui, unis dans la douleur, nous avons accompagné Claude K. à la dernière demeure que le destin lui a érigée à Nouakchott.
Notre rêve, son rêve surtout, ne s’est pas totalement accompli. Il rêvait d’un CRIDEM en version Arabe et un important volet culturel dans les deux versions, française et arabe. Il en avait conçu les maquettes depuis plus de trois ans. Hélas, il est parti avec un goût d’inachevé. Mais puisque ALLAH, Le Tout-Puissant en a décidé ainsi, nous Le Glorifions de Tracer nos destins selon Sa Divine Volonté.
Notre livre commun, lui et moi, CRIDEM s’est refermé en ce jour du vendredi 26 septembre 2014, 10 ans, 8 mois après que l’idée en fut lancée dans les froidures de cette petite bourgade de Serville, dans le vaste domaine que possédait Claude.
Il fut l’âme de CRIDEM, son identification par les sacrifices de tous ordres qu’il lui a consentis au péril de sa santé. Si CRIDEM a atteint ce niveau qu’on lui reconnait, il en a, SEUL, le mérite.
Je souhaite de tout cœur au personnel de la société CRIDEM, Khalilou Binnet Diagana, Babacar Baye Ndiaye, Samba Camara, Cheikh Tall, Amadou Diagne Niang et leur gardien Ismaël, une bonne continuation.
Pour sa mémoire, je prie pour qu’ils s’emploient à tenir, haut le flambeau.
Quant à moi, le vœu que j’avais formulé en 2004, avec Claude, dans le rêve prétentieux de doter notre espace médiatique d’un nouvel outil de performance, est inachevé car un brutal réveil en a interrompu le cours et l’a dissipé.
Comme pour me rappeler qu’à mon âge on ne rêve plus, on vit les réalités et on y fait face.
Merci à tous et surtout à vous, directeurs de publications, rédacteurs en chef, chroniqueurs, bloggeurs, journalistes sans la confraternelle et amicale collaboration desquels, CRIDEM n’aurait pas atteint ce niveau.
Oui, merci du fond du cœur.
J’ai parlé et parle avec sa mère Maman Hilde ainsi qu’avec ses frère et sœurs. Je leur parle aussi à votre nom, à tous, car ils ont aimé l’affection et l’estime que vous avez eues pour lui car vous étiez des amis de ce fils Kheloua.
Qu’il repose, enfin, en paix notre frère Mohamed Nourredine et qu’Allah l’Accueille au Paradis des Justes.
DIEU vous Garde et vous Bénisse.
Moustapha DIOP
6 octobre 2014
Nouackhott
avomm.com
Je ne sais si de simples mots, courants et ordinaires, peuvent vous exprimer ma reconnaissance, celle de sa veuve Rella Ba et sa famille, celle de la famille Kheloua à Schiltigheim et celle de sa famille d’adoption DIOP, pour tous ces témoignages d’amitié, de solidarité, de compassion lors du décès de Mohamed Nourredine Abdelmagid Kheloua dit Claude K.
Oh, ceux qui l’avaient aussi adopté, depuis ces cinq dernières années de sa vie, sont si nombreux que beaucoup, m’ont fait l’immense honneur de me demander de les représenter aussi.
Claude avait choisi, volontairement, lors d’une rencontre de tous nos frères, Anciens Enfants de Troupe, de m’accompagner dans ce qui était pourtant une aventure trop incertaine, bourrée d’incertitudes, tant en France qu’en Mauritanie.
Il savait non seulement le challenge qui l’attendait mais surtout les difficultés qui allaient l’assaillir et le sortir de sa paisible activité de webmaster du catalogue de ventes « l’Homme Moderne ».
Des amis mauritaniens, en France, m’avaient pourtant bien aidé à le débriefer avant son arrivée et d’autres, ici-même, avaient pris le relais. Tout cela pour l’entourer et le prémunir des inévitables embûches dans un nouveau contexte qui lui était totalement étranger.
Sa naïveté et son caractère grognon, hérité d’une vie antérieure pas toujours clémente, ont réduit l’impact des aimables et désintéressés conseils des « mentors sociaux » dont il avait accepté, au début, l’accompagnement. De nouvelles relations, diverses et compliquées, l’ont assailli et il fit ce qu’il put.
Oui, ce qu’il put au cours de ces presque six années qu’il vécut parmi nous, dans un pays qu’il a aimé malgré les affres de la vie. Mais il comprenait aussi que ces affres, il les partageait avec chacun d’entre nous et qu’il fallait bien s’en accommoder.
Il a vécu parmi nous et il est mort auprès de nous. Auprès surtout d’une nouvelle famille qu’il avait fondée en épousant Rella Houdou Ba. Une épouse qui a, courageusement, été à ses côtés, sachant qu’elle porterait, plus que quiconque, le fardeau de la vie d’un homme devenu public, par le parcours de ses choix professionnels.
Lorsque je m’en fus demander, pour lui, la main de Rella à son père Ba Houdou, je ne pouvais ne pas témoigner autour de moi, de la grandeur dont avait fait preuve cet homme, tout comme la mère de Rella, Diatou DIOP qui, soucieux du choix et du bonheur de leur fille entreprirent de rendre cette union heureuse.
Cela, en intégrant harmonieusement, au sein de leur famille, un homme qui, hier encore, n’était qu’un « étranger » mais dont ils savaient que j’étais le compagnon et le frère depuis près de 45 ans, alors. Cette intégration se fit aisément car Claude apprenait, difficilement il est vrai, les us et coutumes de notre pays, dans sa diversité.
Il avait, surtout, déjà embrassé notre religion lors d’un office célébré par Thierno Seydou Hamidou Mamadou Moussa Ly de Dara Halaybe auprès duquel ma sœur Oumou Kalthoum l’avait conduit, après les enseignements préliminaires.
Auprès de son épouse, il avait repris goût à une vie sentimentale, amoureuse, dont il avait oublié le goût. D’une grande timidité et d’une profonde réserve, Rella, avait très tôt compris la lourde tâche que lui imposait une vie familiale partagée, bien inéquitablement, avec le rythme de travail absorbant, affolant d’un mari mû par un engagement obsessionnel à être au rendez-vous de ses milliers d’anonymes lecteurs quotidiens.
D’où ses incessants coups de colère contre tout ce qui l’y dérangeait et qui accentuait encore nos perpétuelles disputes lorsque ses collaborateurs m’en faisaient cas.
Bien avant leur mariage, elle savait tout des difficultés que vivait son futur mari et n’eut été sa détermination à le soutenir, Claude, je vous le confesse, aurait jeté l’éponge depuis près de trois ans. Oui, jeté l’éponge devant les permanentes menaces d’expulsion proférées par ceux qui, malgré leurs stations aux différents rouages, n’ont pas su, n’ont pas pu, malgré les calomnies, falsifications, commérages, obtenir une fatale décision des autorités compétentes. Que celles-ci soient remerciées.
DIEU Avait jugé et Décidé que non seulement il resterait, mais qu’il mourrait ici et serait enterré dans ce pays.
ALHAMDOULILLAH. Puisse la Balance de La Divine Justice suivre son cours.
Malgré des passages parfois difficiles et même tendus avec certains de ses collègues de la presse, j’ai toujours vu certaines « fâcheries » s’estomper et une franche collaboration se poursuivre lors de « houleuses » rencontres que j’organisais entre lui et des directeurs de publications. Un esprit de dépassement et de considération dont je leur serai redevable.
Aujourd’hui, unis dans la douleur, nous avons accompagné Claude K. à la dernière demeure que le destin lui a érigée à Nouakchott.
Notre rêve, son rêve surtout, ne s’est pas totalement accompli. Il rêvait d’un CRIDEM en version Arabe et un important volet culturel dans les deux versions, française et arabe. Il en avait conçu les maquettes depuis plus de trois ans. Hélas, il est parti avec un goût d’inachevé. Mais puisque ALLAH, Le Tout-Puissant en a décidé ainsi, nous Le Glorifions de Tracer nos destins selon Sa Divine Volonté.
Notre livre commun, lui et moi, CRIDEM s’est refermé en ce jour du vendredi 26 septembre 2014, 10 ans, 8 mois après que l’idée en fut lancée dans les froidures de cette petite bourgade de Serville, dans le vaste domaine que possédait Claude.
Il fut l’âme de CRIDEM, son identification par les sacrifices de tous ordres qu’il lui a consentis au péril de sa santé. Si CRIDEM a atteint ce niveau qu’on lui reconnait, il en a, SEUL, le mérite.
Je souhaite de tout cœur au personnel de la société CRIDEM, Khalilou Binnet Diagana, Babacar Baye Ndiaye, Samba Camara, Cheikh Tall, Amadou Diagne Niang et leur gardien Ismaël, une bonne continuation.
Pour sa mémoire, je prie pour qu’ils s’emploient à tenir, haut le flambeau.
Quant à moi, le vœu que j’avais formulé en 2004, avec Claude, dans le rêve prétentieux de doter notre espace médiatique d’un nouvel outil de performance, est inachevé car un brutal réveil en a interrompu le cours et l’a dissipé.
Comme pour me rappeler qu’à mon âge on ne rêve plus, on vit les réalités et on y fait face.
Merci à tous et surtout à vous, directeurs de publications, rédacteurs en chef, chroniqueurs, bloggeurs, journalistes sans la confraternelle et amicale collaboration desquels, CRIDEM n’aurait pas atteint ce niveau.
Oui, merci du fond du cœur.
J’ai parlé et parle avec sa mère Maman Hilde ainsi qu’avec ses frère et sœurs. Je leur parle aussi à votre nom, à tous, car ils ont aimé l’affection et l’estime que vous avez eues pour lui car vous étiez des amis de ce fils Kheloua.
Qu’il repose, enfin, en paix notre frère Mohamed Nourredine et qu’Allah l’Accueille au Paradis des Justes.
DIEU vous Garde et vous Bénisse.
Moustapha DIOP
6 octobre 2014
Nouackhott
avomm.com