QUI ELY A-T-IL DEÇU ?

Le 03Août 2005, au petit matin, Nouakchott était devenu le centre du monde. Ce qui n’était qu’une rumeur devint réalité : le plus sanguinaire des présidents mauritaniens venait d’être destitué par son ami ,son ancien directeur de sûreté nationale, Ely Ould Mohamed Vall, qu’on appellera familièrement « Ely, » par son prénom. Aux yeux de beaucoup de Mauritaniens, il apparaît comme un « héros national », un « libérateur », ayant mis un terme au « régime de corruption antinational ». Aussi, une liesse populaire envahit-elle tout Nouakchott (toutes composantes sociales confondues) : un peuple meurtri par 21ans de dictature exprimait bruyamment sa joie, se dispensant de la retenue, déplacée en cette heureuse circonstance-là ! Au moment où les saoudiens perdaient leur Roi bien aimé, les Mauritaniens étaient débarrassées d’une dictature atroce, d’un un régime sadique qui, pour satisfaire ses pulsions sanguinaires, était allé jusqu’à exécuter 28 militaires « Négros-mauritaniens » un certain 28 novembre 1990 pour commémorer le vingt-huitième anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie !! (lire l’Enfer d’Inal. Mauritanie, l’horreur des camps. De Mahamadou SY, un rescapé du goulag mauritanien).

La communauté internationale condamne sans réserve le coup. Il est vrai que tout coup d’Etat, même sans effusion de sang, est antidémocratique et, donc, condamnable. C’est pourquoi, la RIM, République islamique de Mauritanie, est aussitôt indexée par certaines organisations internationales. Des délégations de ces organisations internationales se succèdent à Nouakchott en vue de restaurer la « légalité constitutionnelle ». Très habile, Ely joue au bon élève attentif et docile pour rassurer la communauté internationale. Il reçoit et écoute tout aussi attentivement les leaders des différents partis de l’opposition. Il multiplie des interventions à la télévion mauritanienne, toujours avec un grand sourire pour rassurer les ses compatriotes. Aussi, l’espoir renaît-il dans les camps des déportés, au Sénégal et au Mali, où on voit en Ely un libérateur envoyé par Dieu pour leur faire traverser le « Jourdan » (le fleuve Sénégal) et les rétablir dans leurs droits: « aucun problème ne sera occulté ! », avait, en effet, martelé Ely.
Grâce à la rencontre de Dakar , Ely réussit même à faire renoncer à la lutte armée l’opposition radicale basée à l’extérieur. A peine l’objectif atteint, Ely accuse Wade, venu à sa rescousse, d’ingérence dans des affaires « mauritano-mauritaniennes ». Inspirant une grande confiance, Ely réussit aussi à envoyer une délégation d’opposants, et non des moindres, à Bruxelles pour plaider la cause de la Mauritanie devant le parlement européen.

Mais, la duplicité d’Ely fut démasquée, lorsqu’ il fit appel à un ancien premier ministre de TAYA pour former le nouveau gouvernement de transition, dont la représentativité des composantes nationales est une copie conforme à l’ancien système, que l’on croyait désuet.

Ely n’hésite pas non plus à envoyer des fonds conséquents au président déchu, à qui il souhaite, selon Jeune Afrique, « une paisible retraite . Si Ely est un homme de cœur,pourquoi n’envoie-t-il pas ouvertement des ressources aux réfugiés en attendant que leurs problèmes soient résolus ?
Ayant étrangement retrouvé une virginité politique grâce au renversement de TAYA dont il fut pourtant le plus fidèle collaborateur, beaucoup de Mauritaniens lui ont fait aveuglement confiance.

Maintenant que son but atteint Ely retrouve son vrai visage de dictateur, de négationniste, se donnant le culot de nier même l’esclavage et le racisme profondément liés au système politique de la Mauritanie.
Il n’y a que les suivistes qui sont déçus par Ely. Il les décevra de discours en discours.

kane alhousseinou depuis la courneuve