N.I : Quel bilan faites-vous de la transition mauritanienne après six mois ?
LE PRESIDENT DES FLAM : Confusion , hésitation , atermoiements qui conduisent à des demi mesures et aux ratés observés .Tout cela donne l’impression que le CMJD , sous la pression tribale et des milieux mafieux , se cherche encore un difficile équilibre .
Et c’est dommage , car ils sont entrain de rater le coche . C’était une occasion , en or, donnée à Ely de se rattraper , et de fort belle manière . Mais hélas !
N.I : Votre mouvement est le seul groupe qui n’a pas encore pris une décision relative au retour en Mauritanie. Une position qui pousse certains observateurs à se poser des questions sur le pourquoi de cette particularité dans le jeu politique mauritanien. Avez-vous des conditions minimales pour la réalisation de ce retour ou est-ce seulement la peur du jeu démocratique, comme le notent des observateurs intéressés,qui vous pousse à tergiverser ?
LE PRESIDENT DES FLAM : Oui, nous avons des conditions . Nous avons besoin d’être rassurés qu’une volonté existe de rompre avec le passé et de prendre en charge les problèmes de fond , en particulier la question de Cohabitation . Ces problèmes devant être répertoriés dans une plate- forme , publiquement et officiellement annoncée .
Nous avions du reste proposé un schéma en trois phases à l’époque , et qui reste toujours applicable . Il s’agira de décrisper le climat social par un train de mesures destinées à apaiser les coeurs et les esprits , en premier lieu . Il faudra ensuite débattre de la question de cohabitation et de l’esclavage , et enfin seulement passer aux élections .
L’Organisation des Etats généraux de l’Education , de l’Economie , de l’Administration et de la justice , de l’Armée pourrait se faire avant ou après ces élections . C’est selon .
Peur du jeu démocratique ? je dirai oui , peur de la « démocratie mauritanienne » ; au vu des conditions actuelles de notre dépossession totale , dans ce contexte du racisme structurel de l’Etat , où le contrôle de la réalité du pouvoir reste aux mains d’une seule ethnie , il est évident que cette démocratie n’offre pas des chances égales pour tous. Les victimes du déni de citoyenneté ne sauraient être au même niveau que les citoyens à part entière.
Voilà pourquoi nous pensons que dans ce nouvel attelage nous avons mis la charrue avant les boeufs ; les élections devront suivre et non précéder le règlement de ces questions de fond . Les élections , ça n’est pas la priorité ! Notre démocratie se traduira toujours par un vrai faux jeu démocratique tant que la question de cohabitation et de l’esclavage n’aura pas été résolue.
Lorsque les conditions actuelles auront changé ou qu’elles seront devenues un peu plus équilibrées , alors vous verrez de quoi nous sommes capables !
N.I : Le Manifeste du négro-mauritanien opprimé publié par les Forces de Libération des Africains de Mauritanie(FLAM) en 1986 ,décrivait la situation dans notre pays ,comme comparable à celle de l’Apartheid en Afrique du Sud. Des blancs(Beïdanes),opprimant la composante noire de la Mauritanie. Cette description est-elle liée à la période d’un pouvoir donné et ses pratiques ou bien représenterait-elle votre vision permanente et stratégique des relations entre les communautés chez nous ?
LE PRESIDENT DES FLAM : Je pense que vous caricaturez un peu la description de l’apartheid en Afrique du Sud de l’époque. Et je ne crois pas non plus que les Flam l’aient posé de manière aussi simpliste. C’est connu , en Afrique du Sud tous les blancs n’adhéraient pas à l’apartheid. Mieux certains s’y opposèrent et d’autres le combattirent farouchement . Poser, par analogie , que tous les Bidhanes opprimaient la composante noire serait méconnaître et l’histoire du peuplement et le type de relations complexes , tantôt conflictuelles et tantôt conviviales qu’entretenaient certaines tribus avec des provinces du Fuuta et du Waalo, chose que je ne puis , malheureusement , étoffer ici pour des raisons d’espace . Mais de ce type de relations, l’inconscient collectif Négro-africain retient plutôt la dimension conflits et heurts , comme le rappelait Hindou mint Ainina dans son article « L’unité en question».
Ce que par contre nous mettions en exergue et dénoncions c’était les politiques . Entre l’Afrique du Sud et la Mauritanie il y avait , quelque part , similarité. Le résultat de la politique menée ici et là restait identique au plan de la finalité qui était d’exclure, de dominer les Noirs .
Ici cette politique était codifiée, baptisée , là elle est non inscrite mais existe de facto. Dans les deux cas Blancs et Arabo-berbères bénéficiaient , consciemment ou inconsciemment , des retombées du Système . Bien sur que l’usage de la terminologie « Apartheid mauritanien » était , quelque part , provocatrice à dessein , et répondait à des soucis de propagande , pour un slogan fort. Mais c’était de bonne guerre !
Propos recueillis par Cheikhna Ould Nenni… .
NOUAKCHOTT-INFO -Numéro 929 du 17 Février 2005
http://flamnet.fr.fm/
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LE PRESIDENT DES FLAM : Confusion , hésitation , atermoiements qui conduisent à des demi mesures et aux ratés observés .Tout cela donne l’impression que le CMJD , sous la pression tribale et des milieux mafieux , se cherche encore un difficile équilibre .
Et c’est dommage , car ils sont entrain de rater le coche . C’était une occasion , en or, donnée à Ely de se rattraper , et de fort belle manière . Mais hélas !
N.I : Votre mouvement est le seul groupe qui n’a pas encore pris une décision relative au retour en Mauritanie. Une position qui pousse certains observateurs à se poser des questions sur le pourquoi de cette particularité dans le jeu politique mauritanien. Avez-vous des conditions minimales pour la réalisation de ce retour ou est-ce seulement la peur du jeu démocratique, comme le notent des observateurs intéressés,qui vous pousse à tergiverser ?
LE PRESIDENT DES FLAM : Oui, nous avons des conditions . Nous avons besoin d’être rassurés qu’une volonté existe de rompre avec le passé et de prendre en charge les problèmes de fond , en particulier la question de Cohabitation . Ces problèmes devant être répertoriés dans une plate- forme , publiquement et officiellement annoncée .
Nous avions du reste proposé un schéma en trois phases à l’époque , et qui reste toujours applicable . Il s’agira de décrisper le climat social par un train de mesures destinées à apaiser les coeurs et les esprits , en premier lieu . Il faudra ensuite débattre de la question de cohabitation et de l’esclavage , et enfin seulement passer aux élections .
L’Organisation des Etats généraux de l’Education , de l’Economie , de l’Administration et de la justice , de l’Armée pourrait se faire avant ou après ces élections . C’est selon .
Peur du jeu démocratique ? je dirai oui , peur de la « démocratie mauritanienne » ; au vu des conditions actuelles de notre dépossession totale , dans ce contexte du racisme structurel de l’Etat , où le contrôle de la réalité du pouvoir reste aux mains d’une seule ethnie , il est évident que cette démocratie n’offre pas des chances égales pour tous. Les victimes du déni de citoyenneté ne sauraient être au même niveau que les citoyens à part entière.
Voilà pourquoi nous pensons que dans ce nouvel attelage nous avons mis la charrue avant les boeufs ; les élections devront suivre et non précéder le règlement de ces questions de fond . Les élections , ça n’est pas la priorité ! Notre démocratie se traduira toujours par un vrai faux jeu démocratique tant que la question de cohabitation et de l’esclavage n’aura pas été résolue.
Lorsque les conditions actuelles auront changé ou qu’elles seront devenues un peu plus équilibrées , alors vous verrez de quoi nous sommes capables !
N.I : Le Manifeste du négro-mauritanien opprimé publié par les Forces de Libération des Africains de Mauritanie(FLAM) en 1986 ,décrivait la situation dans notre pays ,comme comparable à celle de l’Apartheid en Afrique du Sud. Des blancs(Beïdanes),opprimant la composante noire de la Mauritanie. Cette description est-elle liée à la période d’un pouvoir donné et ses pratiques ou bien représenterait-elle votre vision permanente et stratégique des relations entre les communautés chez nous ?
LE PRESIDENT DES FLAM : Je pense que vous caricaturez un peu la description de l’apartheid en Afrique du Sud de l’époque. Et je ne crois pas non plus que les Flam l’aient posé de manière aussi simpliste. C’est connu , en Afrique du Sud tous les blancs n’adhéraient pas à l’apartheid. Mieux certains s’y opposèrent et d’autres le combattirent farouchement . Poser, par analogie , que tous les Bidhanes opprimaient la composante noire serait méconnaître et l’histoire du peuplement et le type de relations complexes , tantôt conflictuelles et tantôt conviviales qu’entretenaient certaines tribus avec des provinces du Fuuta et du Waalo, chose que je ne puis , malheureusement , étoffer ici pour des raisons d’espace . Mais de ce type de relations, l’inconscient collectif Négro-africain retient plutôt la dimension conflits et heurts , comme le rappelait Hindou mint Ainina dans son article « L’unité en question».
Ce que par contre nous mettions en exergue et dénoncions c’était les politiques . Entre l’Afrique du Sud et la Mauritanie il y avait , quelque part , similarité. Le résultat de la politique menée ici et là restait identique au plan de la finalité qui était d’exclure, de dominer les Noirs .
Ici cette politique était codifiée, baptisée , là elle est non inscrite mais existe de facto. Dans les deux cas Blancs et Arabo-berbères bénéficiaient , consciemment ou inconsciemment , des retombées du Système . Bien sur que l’usage de la terminologie « Apartheid mauritanien » était , quelque part , provocatrice à dessein , et répondait à des soucis de propagande , pour un slogan fort. Mais c’était de bonne guerre !
Propos recueillis par Cheikhna Ould Nenni… .
NOUAKCHOTT-INFO -Numéro 929 du 17 Février 2005
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