Lorsque les instigateurs du coup d'Etat du 3 août 2005 ; en l'occurrence le colonel Ely Ould Mohamed Vall et 17 autres officiers supérieurs ; ont décidé de mettre fin au régime de l'ex président M. Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya - en déplacement en Arabie saoudite pour les funérailles de sa Majesté le Roi Fehd Ben Abdel Aziz-, ils avaient aussi de fortes chances d'avoir acquis à leur cause une certaine aile de l'opposition, mais ils étaient en même temps exposés aux critiques viscérales de ceux qui veulent le maintien de l'ordre constitutionnel ex ante ; en particulier les anciens dignitaires de l'ex Prds et plusieurs partis politiques de l'ex majorité présidentielle. Ceci sans oublier les richissimes hommes d'affaires tirant, leurs propres fortunes du même pouvoir. Mais, la tentative valait la peine car le pays traversait une période de crispation politique sans précèdent, d'impasse totale et la bombe à retardement pouvait exploser à tout moment, jetant le pays dans une guerre civile qui pourrait être plus sanguinaire que celle vécue par des voisins africains. Fort heureusement, le coup d'Etat s'est produit sans effusion de sang ; avec surtout des objectifs ambitieux qui ont conduit toute la classe politique nationale et l'opposition en exil à défendre avec bec et ongles le nouveau régime militaire et à l'arroser d'eau bénite. Pour montrer sa bonne volonté, le Cmjd avait organisé très vite un tête-à-tête avec les dirigeants des partis politiques où son Président avait promis l'organisation d'élections transparentes dans moins de deux ans ; ramenées par .....
la suite à 19 mois. Un coup d'Etat suivi de communiqués précisant que "les Forces armées et de sécurité ont unanimement décidé de mettre fin aux pratiques totalitaires du régime dont notre peuple a tant souffert ces dernières années". Les putschistes s'engagent également à "créer les conditions favorables d'un jeu démocratique ouvert et transparent sur lequel la société civile et les acteurs politiques auront à se prononcer librement". A titre de rappel, notons que très prudente, l'opposition avait apporté son soutien aux putschistes tout en émettant le souhait d'être associée à la suite du processus démocratique. Mais, elle ne savait pas qu'avec le temps, cette main tendue allait lui coûter très cher.
C'est dont pour s'interroger sur l'utilité d'un tel changement et rappeler à ceux qui ont la mémoire courte que nous avons jugé nécessaire de faire cette rétrospective indispensable pour une meilleure lecture des rebondissements de dernière heure mettant en confrontation le Cmjd d'un côté et les partis politiques de l'autre. Mais aussi savoir ce que les militaires mijotent pour notre proche avenir. Le point de marque a commencé par l'organisation de journées nationales de concertation, puis la mise en place de la Commission ElectoraleNationale Indépendante ( Ceni). Mais pourquoi une Ceni ; si ce n'est pas pour donner au processus électoral toute cette crédibilité qui lui a fait défaut ces dernières années? Il n y avait pas nécessité impérieuse de créer la Ceni dés lors que les militaires ont promis d'observer une stricte neutralité. Cependant, cette Ceni était une vieille revendication de l'ex opposition pour s'engager dans la compétition politique au temps de l'ancien régime. Toujours est-il que les observateurs les plus avertis se sont demandés si cette Ceni ferait preuve de neutralité totale ou au contraire serait une corbeille qui, le moment venu, cautionnera tout ce qui pourrait arriver. Dirigé par un officier de la retraite ; bien qu'il soit considéré comme un homme honnête, il demeure un militaire ; et tout militaire, même retraité, est considéré conformément à son statut un réserviste de la République ; c'est-à-dire un homme à la réserve pour les militaires. Voilà où le bas blesse de cette histoire de la Ceni. En revenant aujourd'hui à un point de discorde entre les partis politiques et le pouvoir en place, à savoir celui des candidatures indépendantes ; il faut rappeler que dans le cadre de sa politique à long terme, le Cmjd a toujours refusé de satisfaire les doléances des partis politiques, surtout pour ce point où ils avaient insisté sur l'interdiction des candidatures indépendantes. Pour le Cmjd, les candidatures indépendantes sont un point sur lequel il ne faut pas négocier car permettant la dislocation et l'affaiblissement des partis politiques.
Après la constitution, le Cmjd a tourné la veste automatiquement comme si la mission est accomplie et le compte à rebours de l'anéantissement des partis politiques a commencé. Une autre histoire s'infiltre dans le programme politique du Cmjd, c'est celle qui a commencé par les agissements de perturbation du vote référendaire sur la constitution organisés par les soi-disant trouble-fête et proches de l'ex président et qui s'est terminée par des accusations judiciaires contre eux pour motif de vouloir renverser le régime. Ce qui a fait de la tribu de l'ex président une partie dans cette affaire. Exactement dans cette affaire, les observateurs ont vu là une pièce maîtresse de négoce entre pouvoir et tribu pour aboutir à une entente politique entre les smacides et les dirigeants. Toujours dans le cadre de point sur le référendum constitutionnel, il faut reconnaître que le Cmjd a usé de toutes ses forces et capacités pour faire passer avec succès le référendum ; d'où cette distribution à grande échelle de l'argent constatés par des témoins régionaux. Ici la Ceni a prouvé son incapacité et s'est contentée uniquement à sélectionner les journaux pour la propagande au détriment de son objectif sacro-saint. Par la suite, les candidatures indépendantes et inattendus se sont déclarés ; imposés ou non ; beaucoup de rumeurs ont circulé par rapport aux relations qui peuvent exister entre eux et les dirigeants. Mais ce sera de la précipitation de se prononcer sur ce point ; comme on risque de porter préjudice pour des personnes incontestablement présentant un profil de présidentiable. Il faut toutefois souligner qu'il n y a pas de fumée sans feu.
Le paradoxe
Le paradoxe dans la stratégie du Cmjd est très explicite dans la mesure où une interdiction formelle et catégorique des partis islamiques- maintes fois répétée par le Président du Cmjd lors de ses points de presse- voilà que cette interdiction est traduite sur le terrain par une autorisation sinon un laissez-aller des activités des réformateurs centristes. La lecture de ces points se drape de deux formes. La première, ou Ely ne veut pas rentrer en confrontation directe avec un mouvement qui constitue une base non négligeable de la population- ce qui ramène à la situation d'avant 3 août 2005- ou cela même constitue une carte à économiser en perspective des candidatures indépendantes ; tout en affaiblissant les partis politiques. En effet, la stratégie même fait en sorte que tout ce qui peut affaiblir les partis politiques est à prendre ; sous prétexte que les partis politiques existants sont très faibles qu'il faut combler le vide laissé par le départ attendu des militaires.. .Tout cela sans compter l'ouverture à la surprise générale de canaux de discussion et de dialogue entre le Cmjd et les personnalités indépendantes.
Dans ce même cadre, le Cmjd a rencontré par main interposée plus de 100 personnalités indépendantes à qui il a proposé de démissionner de leur formation et se porter comme candidats indépendants - une information non démentie jusqu'à cette date par les autorités- (Mais il faut souligner qu'a l'occasion du début du mois de Ramadan Le chef de l'État a adressé un message à la Nation dans lequel il a , réaffirmé l'attachement du CMJD à ses engagements relatifs à la transparence totale, à la neutralité absolue, à l'observation scrupuleuse du calendrier électoral et à son respect des résultats des urnes qui refléteront la volonté libre du peuple mauritanien a-t-il affirmé) ; Toujours et plus grave encore quand on réalise que la coordination des indépendants est essentiellement composée d'anciens barons du Prds ; notamment de la tribu qui était au pouvoir et celle du Président du Cmjd. Sur un autre plan non des moindres, la réforme de l'armée confirme ces faits dans la mesure où dans la perspective d'accorder un salaire de 100.000 Um à tout soldat et de 850.000 um pour le haut gradé des officiers ; en plus de la création de logements au profit des militaires actifs est perçu comme une tactique de se procurer leur vote pour le candidat du Cmjd. Le vote des militaires étant toujours connu pour décisif pour la victoire d'un candidat lors des élections.
La grande surprise, c'est la naissance de cette coordination des indépendants qui a ébranlé le paysage politique, notamment pour ses accointances avec le régime et dont la composition stupéfait en raison essentiellement de la présence de figures de l'ex régime et de la tribut du Président du Cmjd. Mais ce qui est curieux dans cette conjoncture, c'est le recul observé par le Président du Cmjd et son Secrétaire Général qui avaient habitué l'opinion publique nationale et internationale à des points de presse et des déclarations explicatives à tout événement qui mérite d'être éclairci en cette période de transition. Ce qui dénote d'une crise profonde au sommet que le Cmjd n'arrive pas à gérer ; si ce n'est pas par crainte que des mises au point puissent enfoncer le couteau dans la plaie.
Les scénarios possibles
Avec le retournement de la situation politique de notre pays, notamment avant les nouvelles candidatures indépendantes qui font parler d'elles ; plusieurs scénarios sont envisageables.
1-Le premier serait cette volonté très chère au Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie de jeter un pavé dans la mare par l'abondance de candidatures indépendantes de telle sorte que les partis politiques ne pourraient plus refuser une aspiration de l'opinion publique nationale et internationale. Ce qui, s'il arrive, conduirait inéluctablement à l'arrivée d'une troisième force politique indépendante dont l'organisation antérieure a été programmée bien avant pour qu'elle ne bénéficie de la solidarité d'autres forces politiques capables de former une forte entité politique après la tenue des différentes élections qui pointent à l'horizon dont celle portant sur l'élection du Président de la République. Cette troisième force politique qui interviendra après la mise en place des institutions démocratiques et le retrait de l'armée du pouvoir oeuvrera plus tard au retour du Président du Cmjd, comme c'était le cas du Mali ; mais cette fois à la mauritanienne. Mais en attendant le retour, beaucoup d'éléments vont être dégagés. En effet, le Président élu serait une marionnette politique aux mains des militaires qui après l'avoir installé vont centraliser l'administration militaire à la faveur d'une déconcentration de l'armée ' Nord, Sud Ouest et Sud sous formes d'états-majors). Cette manœuvre permet de maîtriser le Président.
Dans ce cas le premier homme se pliera à ses geôliers pour ne pas déroger à la règle et aller au pas le pas des militaires ; tout en sachant que les municipales et les législatives ont été déjà acquises par la stratégie des " indépendants " qui a permis d'avoir une majorité parlementaire ayant un poids sur le levier de décision pris dans cet engrenage il ira à ce rythme jusqu'à la fin de son mandat ; sinon démissionnera sous le poids des pressions pour réorganiser des élections anticipées. Dans ce cas, tout militera donc pour l'arrivée d'un homme du Cmjd, renforcé par un parti politique créé au lendemain de la majorité parlementaire issu des candidats indépendants. Alors l'homme du Cmjd oeuvrera à garder le cap pendant une dizaine d'années. Ce qui fera 15 ans au total. Donc le temps d'avoir de nouvelles générations, de nouvelles préoccupations et des nouvelles réorientations politiques. Le tout pour ne pas céder le pouvoir aux ennemis qui risquent un jour de passer tout le monde devant les tribunaux, bon gré mal gré, les slogans politiques et en raison de la volonté populaire qui est la seule à dire le dernier mot.
2-Le second scénario serait celui qui porte sur refus catégorique des partis politiques à telle enseigne qu'elle se transforme en rupture du processus de transition pour observer un boycott des échéances électorales. Ce qui peut conduire certaines personnalités à demander l'asile politique auprès des européens. Ce qui va constituer une encombre sinon un embarras. Cela conduira les militaires au pouvoir à revoir les voies et moyens les meilleurs de réexaminer leur politique en fonction des nouvelles donnes, notamment par une professionnalisation du corps de l'armée. ; histoire de mettre fin à la pratique des coups d'Etat.
Moulay Najim Ould Moulay Zeine
Note: © Copyright Points Chauds
la suite à 19 mois. Un coup d'Etat suivi de communiqués précisant que "les Forces armées et de sécurité ont unanimement décidé de mettre fin aux pratiques totalitaires du régime dont notre peuple a tant souffert ces dernières années". Les putschistes s'engagent également à "créer les conditions favorables d'un jeu démocratique ouvert et transparent sur lequel la société civile et les acteurs politiques auront à se prononcer librement". A titre de rappel, notons que très prudente, l'opposition avait apporté son soutien aux putschistes tout en émettant le souhait d'être associée à la suite du processus démocratique. Mais, elle ne savait pas qu'avec le temps, cette main tendue allait lui coûter très cher.
C'est dont pour s'interroger sur l'utilité d'un tel changement et rappeler à ceux qui ont la mémoire courte que nous avons jugé nécessaire de faire cette rétrospective indispensable pour une meilleure lecture des rebondissements de dernière heure mettant en confrontation le Cmjd d'un côté et les partis politiques de l'autre. Mais aussi savoir ce que les militaires mijotent pour notre proche avenir. Le point de marque a commencé par l'organisation de journées nationales de concertation, puis la mise en place de la Commission ElectoraleNationale Indépendante ( Ceni). Mais pourquoi une Ceni ; si ce n'est pas pour donner au processus électoral toute cette crédibilité qui lui a fait défaut ces dernières années? Il n y avait pas nécessité impérieuse de créer la Ceni dés lors que les militaires ont promis d'observer une stricte neutralité. Cependant, cette Ceni était une vieille revendication de l'ex opposition pour s'engager dans la compétition politique au temps de l'ancien régime. Toujours est-il que les observateurs les plus avertis se sont demandés si cette Ceni ferait preuve de neutralité totale ou au contraire serait une corbeille qui, le moment venu, cautionnera tout ce qui pourrait arriver. Dirigé par un officier de la retraite ; bien qu'il soit considéré comme un homme honnête, il demeure un militaire ; et tout militaire, même retraité, est considéré conformément à son statut un réserviste de la République ; c'est-à-dire un homme à la réserve pour les militaires. Voilà où le bas blesse de cette histoire de la Ceni. En revenant aujourd'hui à un point de discorde entre les partis politiques et le pouvoir en place, à savoir celui des candidatures indépendantes ; il faut rappeler que dans le cadre de sa politique à long terme, le Cmjd a toujours refusé de satisfaire les doléances des partis politiques, surtout pour ce point où ils avaient insisté sur l'interdiction des candidatures indépendantes. Pour le Cmjd, les candidatures indépendantes sont un point sur lequel il ne faut pas négocier car permettant la dislocation et l'affaiblissement des partis politiques.
Après la constitution, le Cmjd a tourné la veste automatiquement comme si la mission est accomplie et le compte à rebours de l'anéantissement des partis politiques a commencé. Une autre histoire s'infiltre dans le programme politique du Cmjd, c'est celle qui a commencé par les agissements de perturbation du vote référendaire sur la constitution organisés par les soi-disant trouble-fête et proches de l'ex président et qui s'est terminée par des accusations judiciaires contre eux pour motif de vouloir renverser le régime. Ce qui a fait de la tribu de l'ex président une partie dans cette affaire. Exactement dans cette affaire, les observateurs ont vu là une pièce maîtresse de négoce entre pouvoir et tribu pour aboutir à une entente politique entre les smacides et les dirigeants. Toujours dans le cadre de point sur le référendum constitutionnel, il faut reconnaître que le Cmjd a usé de toutes ses forces et capacités pour faire passer avec succès le référendum ; d'où cette distribution à grande échelle de l'argent constatés par des témoins régionaux. Ici la Ceni a prouvé son incapacité et s'est contentée uniquement à sélectionner les journaux pour la propagande au détriment de son objectif sacro-saint. Par la suite, les candidatures indépendantes et inattendus se sont déclarés ; imposés ou non ; beaucoup de rumeurs ont circulé par rapport aux relations qui peuvent exister entre eux et les dirigeants. Mais ce sera de la précipitation de se prononcer sur ce point ; comme on risque de porter préjudice pour des personnes incontestablement présentant un profil de présidentiable. Il faut toutefois souligner qu'il n y a pas de fumée sans feu.
Le paradoxe
Le paradoxe dans la stratégie du Cmjd est très explicite dans la mesure où une interdiction formelle et catégorique des partis islamiques- maintes fois répétée par le Président du Cmjd lors de ses points de presse- voilà que cette interdiction est traduite sur le terrain par une autorisation sinon un laissez-aller des activités des réformateurs centristes. La lecture de ces points se drape de deux formes. La première, ou Ely ne veut pas rentrer en confrontation directe avec un mouvement qui constitue une base non négligeable de la population- ce qui ramène à la situation d'avant 3 août 2005- ou cela même constitue une carte à économiser en perspective des candidatures indépendantes ; tout en affaiblissant les partis politiques. En effet, la stratégie même fait en sorte que tout ce qui peut affaiblir les partis politiques est à prendre ; sous prétexte que les partis politiques existants sont très faibles qu'il faut combler le vide laissé par le départ attendu des militaires.. .Tout cela sans compter l'ouverture à la surprise générale de canaux de discussion et de dialogue entre le Cmjd et les personnalités indépendantes.
Dans ce même cadre, le Cmjd a rencontré par main interposée plus de 100 personnalités indépendantes à qui il a proposé de démissionner de leur formation et se porter comme candidats indépendants - une information non démentie jusqu'à cette date par les autorités- (Mais il faut souligner qu'a l'occasion du début du mois de Ramadan Le chef de l'État a adressé un message à la Nation dans lequel il a , réaffirmé l'attachement du CMJD à ses engagements relatifs à la transparence totale, à la neutralité absolue, à l'observation scrupuleuse du calendrier électoral et à son respect des résultats des urnes qui refléteront la volonté libre du peuple mauritanien a-t-il affirmé) ; Toujours et plus grave encore quand on réalise que la coordination des indépendants est essentiellement composée d'anciens barons du Prds ; notamment de la tribu qui était au pouvoir et celle du Président du Cmjd. Sur un autre plan non des moindres, la réforme de l'armée confirme ces faits dans la mesure où dans la perspective d'accorder un salaire de 100.000 Um à tout soldat et de 850.000 um pour le haut gradé des officiers ; en plus de la création de logements au profit des militaires actifs est perçu comme une tactique de se procurer leur vote pour le candidat du Cmjd. Le vote des militaires étant toujours connu pour décisif pour la victoire d'un candidat lors des élections.
La grande surprise, c'est la naissance de cette coordination des indépendants qui a ébranlé le paysage politique, notamment pour ses accointances avec le régime et dont la composition stupéfait en raison essentiellement de la présence de figures de l'ex régime et de la tribut du Président du Cmjd. Mais ce qui est curieux dans cette conjoncture, c'est le recul observé par le Président du Cmjd et son Secrétaire Général qui avaient habitué l'opinion publique nationale et internationale à des points de presse et des déclarations explicatives à tout événement qui mérite d'être éclairci en cette période de transition. Ce qui dénote d'une crise profonde au sommet que le Cmjd n'arrive pas à gérer ; si ce n'est pas par crainte que des mises au point puissent enfoncer le couteau dans la plaie.
Les scénarios possibles
Avec le retournement de la situation politique de notre pays, notamment avant les nouvelles candidatures indépendantes qui font parler d'elles ; plusieurs scénarios sont envisageables.
1-Le premier serait cette volonté très chère au Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie de jeter un pavé dans la mare par l'abondance de candidatures indépendantes de telle sorte que les partis politiques ne pourraient plus refuser une aspiration de l'opinion publique nationale et internationale. Ce qui, s'il arrive, conduirait inéluctablement à l'arrivée d'une troisième force politique indépendante dont l'organisation antérieure a été programmée bien avant pour qu'elle ne bénéficie de la solidarité d'autres forces politiques capables de former une forte entité politique après la tenue des différentes élections qui pointent à l'horizon dont celle portant sur l'élection du Président de la République. Cette troisième force politique qui interviendra après la mise en place des institutions démocratiques et le retrait de l'armée du pouvoir oeuvrera plus tard au retour du Président du Cmjd, comme c'était le cas du Mali ; mais cette fois à la mauritanienne. Mais en attendant le retour, beaucoup d'éléments vont être dégagés. En effet, le Président élu serait une marionnette politique aux mains des militaires qui après l'avoir installé vont centraliser l'administration militaire à la faveur d'une déconcentration de l'armée ' Nord, Sud Ouest et Sud sous formes d'états-majors). Cette manœuvre permet de maîtriser le Président.
Dans ce cas le premier homme se pliera à ses geôliers pour ne pas déroger à la règle et aller au pas le pas des militaires ; tout en sachant que les municipales et les législatives ont été déjà acquises par la stratégie des " indépendants " qui a permis d'avoir une majorité parlementaire ayant un poids sur le levier de décision pris dans cet engrenage il ira à ce rythme jusqu'à la fin de son mandat ; sinon démissionnera sous le poids des pressions pour réorganiser des élections anticipées. Dans ce cas, tout militera donc pour l'arrivée d'un homme du Cmjd, renforcé par un parti politique créé au lendemain de la majorité parlementaire issu des candidats indépendants. Alors l'homme du Cmjd oeuvrera à garder le cap pendant une dizaine d'années. Ce qui fera 15 ans au total. Donc le temps d'avoir de nouvelles générations, de nouvelles préoccupations et des nouvelles réorientations politiques. Le tout pour ne pas céder le pouvoir aux ennemis qui risquent un jour de passer tout le monde devant les tribunaux, bon gré mal gré, les slogans politiques et en raison de la volonté populaire qui est la seule à dire le dernier mot.
2-Le second scénario serait celui qui porte sur refus catégorique des partis politiques à telle enseigne qu'elle se transforme en rupture du processus de transition pour observer un boycott des échéances électorales. Ce qui peut conduire certaines personnalités à demander l'asile politique auprès des européens. Ce qui va constituer une encombre sinon un embarras. Cela conduira les militaires au pouvoir à revoir les voies et moyens les meilleurs de réexaminer leur politique en fonction des nouvelles donnes, notamment par une professionnalisation du corps de l'armée. ; histoire de mettre fin à la pratique des coups d'Etat.
Moulay Najim Ould Moulay Zeine
Note: © Copyright Points Chauds