Les Mauritaniens iront aux urnes demain, dimanche, pour choisir leur premier président de la République post-transition. Ils sont dix-neuf à nourir l’ambition d’ouvrir une nouvelle page pour la République islamique de la Mauritanie. Et trois d'entre eux semblent être en pole position.
(Envoyé spécial à Nouakchott) - Le processus de transition politique en Mauritanie entamé depuis le 3 août 2005, par le Conseil pour la justice et la démocratie (Cmjd), suite au renversement de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya par Ely Mouhmed Ould Vall du pouvoir, prend fin demain, dimanche, avec l’élection du premier président de la Mauritanie post-transition. Une transition imposée, depuis le 3 août 2005, par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie dirigé par Ely Mouhamed Ould Vall. Après avoir renversé le pouvoir de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, le président du Cmjd s’était fixé pour objectifs de dérouler un processus de transition démocratique. Lequel sera couronné par l’organisation du scrutin de demain, après la tenue d’un référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, l’organisation d’élections législatives et locales, mais aussi de la sénatoriale. Des consultations que la communauté internationale a considérées comme les plus libres et les plus transparentes que la Mauritanie ait jamais connues, d’autant plus qu’aucun des membres du Conseil militaire pour la justice et la démocratie n’y a pas pris part, encore moins affiché son soutien pour l’un ou l’autre des prétendants.
La campagne électorale pour l’élection présidentielle en Mauritanie a pris fin, hier, à minuit, sur toute l’étendue du territoire. Et ils ont été dix-neuf candidats à avoir, deux semaines durant, prêché, partout à travers le pays, la bonne parole pour bénéficier de la confiance de plus d’un million d’électeurs afin de pouvoir présider aux destinées de la Mauritanie. Des dix-neuf candidats, huit sont portés par des partis politiques alors que les autres se présentent sous la bannière indépendante.
Trois des dix-neuf prétendants à la magistrature suprême de la Mauritanie sortent du lot, car étant considérés comme les favoris pour la course à la présidentielle, en attendant la vérité des urnes. Il s’agit de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, candidat indépendant, âgé de 69 ans et soutenu par une coalition de dix-huit partis et des indépendants. Lesquels restent majoritaires à l’Assemblée nationale. S’il est élu, il ne pourra faire qu’un seul mandat puisqu’en 2012, il ne lui restera qu’une seule année pour être frappé pour la limite d’âge qui a été fixée à 75 ans.
L’autre favori est le leader du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd). Agé de 65 ans, Ahmed Ould Daddah est le demi-frère cadet de l’ancien président de la Mauritanie des années 60. Il est un opposant historique et a participé à deux consultations présidentielles dont il a toujours contesté la régularité. Son parti est le plus représenté des partis politiques au niveau de l’Assemblée nationale avec 15 députés. Zeine Ould Zeidane, le plus jeune des candidats, est aussi vu comme quelqu’un qui peut créer la surprise. Agé de 41 ans, il a été l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, avant d’être débarqué, au mois de septembre dernier, par les autorités du Conseil, malgré sa gestion, jugée bonne.
Des autres candidats qui peuvent renverser ces pronostics, l’on cite, entre autres, Mouhamed Ould Maouloud, président de l’Union des forces du progrés (Ufp). L’homme totalise une quarantaine d’années d’expérience politique, mais en est à sa première participation à la présidentielle. Malgré cela, il est vu comme le plus politique des candidats à la magistrature suprême. Ibrahima Moktar Sarr se définissant comme ‘le candidat des opprimés’, constitués, pour la plupart de Négro-Mauritaniens peut, selon les analystes, faire un bon score. Ce candidat indépendant qui a connu les geôles du président Taya, notamment celles de Walata, est soutenu par l’Alliance pour la justice et la démocratie (Ajd), parti radical, composé pour l’essentiel de Négro-Mauritaniens.
Il reste que les Mauritaniens s’attendent, dans leur ensemble, à un second.
Prévu pour le 25 mars prochain, il permettrait de désigner un nouveau président qui ouvrira une nouvelle ère pour la Mauritanie.
Elh Saidou Nourou DIA