Dans deux mois on sera en mars ! Le mois qui verra la conclusion de la période de transition par l’élection d’un Président pour la Mauritanie. Mars marquera aussi le retour des militaires dans les casernes. Pour la grande bataille du troisième mois de l’année 2007, plusieurs candidats se sont déclarés ; du poids mouche au super lourd, en passant par le poids plume, le poids léger et les mi-lourds, toutes les versions du « noble art politique » descendront dans l’arène
Ould Maouloud de l’UFP s’est jeté dans la bagarre des présidentielle ; les deux poids lourds de l’ex-opposition (Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah), ont, à leur tour, brisé leur silence sur leur éventuelle candidature à la magistrature suprême.
Ahmed a annoncé sa candidature le vendredi 12 janvier à Kiffa. Quant à Messoud, il s’apprêtera à cet exercice le 20 janvier à Nouakchott. L’un de ces géants politiques pourrait affronter au deuxième tour Sidi Ould Cheikh Abdallah que l’on surnomme, à tort ou à raison, « le candidat du CMJD ». A l’arrivée, estiment certaines sources, « l’homme du CMJD » pourrait l’emporter difficilement, par l’aliénation du vote du peuple grâce à « la fraude indirecte ».
Comment cette fraude sera-t-elle organisée ? Quelle sera la prestation de l’ex-opposition au régime de Taya ? Comment Messaoud, Ahmed, Ould Maouloud pourront-ils perdre après 15 ans de combat politique au profit d’un arriviste de dernière minute ? Messaoud, le tribun national, d’un verbe direct, resté égal à lui-même, sans doute l’un des hommes les plus populaires des ex-opposants de Taya, pourrait tout de même être victime de l’archaïsme du mode d’emploi de sa machine politique et le criant manque de moyens qui affecte son parti.
Quant à Ahmed, le favori d’une grande partie de la classe intellectuelle et des certains milieux de la bourgeoisie nouakchottoise, pourrait pâtir de l’apport des nouveaux venus au RFD qui risquent de gripper sa machine et produire l’effet inverse en reconduisant les anciennes guéguerres intestines du défunt PRDS… En plus, les candidatures de Ould Maouloud, Hanena, et surtout celle de Ould Haidalla pourraient compliquer l’équation de l’ex-opposition…
Dans deux mois on sera en mars ! Le mois qui verra la conclusion de la période de transition par l’élection d’un Président pour la Mauritanie. Mars marquera aussi le retour des militaires dans les casernes. Pour la grande bataille du troisième mois de l’année 2007, plusieurs candidats se sont déclarés ; du poids mouche au super lourd, en passant par le poids plume, le poids léger et les mi-lourds, toutes les versions du « noble art politique » descendront dans l’arène. Qu’ils soient issus de partis, indépendants ou indépendants-dépendant du CMJD, les électeurs mauritaniens auront sûrement à départager une vingtaine de combattants. Les grands lutteurs ont commencé à se manifester ; des candidats sérieux de nature à pulvériser le choix de la junte au pouvoir à l’issu du combat de la fin de la période de transition.
Ould Maouloud de l’UFP, un candidat intellectuellement apte et issu de la CFCD, n’a pas l’air de peser lourd. L’UFP étant perçue plus pour un parti d’intellos que de masse même si cette formation a connu une certaine percée lors des dernières élections locales. L’équation Ould Maouloud est intellectuellement correcte mais politiquement… hum… Les indépendants semblent écartelés entre Zeine Ould Zeidane, ex-Gouverneur de la Banque Centrale qui se veut candidat des jeunes et Sidi Ould Cheikh Abdellahi le candidat du «panachage». Ce dernier a plus de chance que le premier puisque bien qu’indépendant, on le dit soutenu par le CMJD. Un soutien qui verra l’affirmation de l’action électorale de tous les opportunistes et l’ex-majorité.
Ould Abdellahi peut compter sur ce soutien qui favorisera une fraude indirecte en sa faveur. Fraude qui consistera à mettre à contribution les chefferies traditionnelles et la neutralisation des électeurs dans des zones favorables à l’opposition par la corruption. Mais, difficilement, Sidi pourrait gagner ou sera «imposé». Cependant, les poids lourds de la scène politique se préparent à retrousser bientôt leurs manches pour monter sur le ring. Le phénomène Messaoud qui ne s’est réellement pas manifesté lors des dernières élections est largement attendu.
L’homme politique le plus populaire chez le bas peuple pourrait être aussi le candidat du véritable changement ; selon certaines sources il se déclarera bientôt. A la tête d’un parti de masse mais très démuni, Messaoud le candidat des pauvres a de réelles chances ; mais des chances qui pourraient être biaisées par un manque de moyens criant. Le célèbre et self-made-man haratine est un candidat qui inquiète et la junte au pouvoir et les hommes de l’époque Taya. Messaoud au Palais Ocre est-ce un rêve ?
En tout cas, s’il n’y a pas immixtion grave et flagrante du CMJD au déroulement du choix du peuple, la puissance électorale de ce haratine atypique se manifestera. Mais pour ce faire, l’APP doit se débarrasser de sa carapace de lourdeur décisionnelle dans l’efficience de l’action politique et son mode de communication archaïque.
Messaoud Ould Boulkheir, par son parcours politique, ses prises de position, son verbe, sa franchise est une image politique chère, belle à promouvoir… une candidature politiquement correcte. Pour Ahmed Ould Daddah, le marabout, le pieux, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Va-t-on, encore, vivre l’épilogue de 1992 ? En tout cas, Ahmed est candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême et a choisi Kiffa pour l’annoncer.
Deux fois contre Taya et sa redoutable machine de fraude, et cette fois l’intransigeant marabout affrontera un candidat soutenu par cette même machine même si le moteur ne peut tourner à fond. A la tête d’une formation politique venue première après les élections municipales et législatives de novembre passé, la logique arithmétique veut que cette fois Ahmed puisse vraiment y croire. Mais, comme on l’a dit, tout dépendra de la neutralité d’un CMJD que l’on dit favorable à Sidi Ould Cheikh Abdellahi derrière lequel se rangeraient aussi les indépendants-dépendants et les ex-partis d’une majorité présidentielle devenue virtuelle depuis que son parrain s’est installé au « pays d’Al-Jazeera »...
En tout cas le jeu semble être «ouvert». A l’arrivée, il y aura un gagnant… le mois de mars n’a pas encore révélé tous ses secrets ! Haidalla, les islamistes, surtout l’attitude du CMJD et… Espérons seulement que c’est la Mauritanie qui gagnera. Et que ce semblant d’impartialité qui dans la forme a ponctué les dernières élections de l’ère transition prévaudrait… et en définitive que le choix du peuple triomphe.
Camara Seydi Moussa
source : Points Chauds (Mauritanie)
Ould Maouloud de l’UFP s’est jeté dans la bagarre des présidentielle ; les deux poids lourds de l’ex-opposition (Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah), ont, à leur tour, brisé leur silence sur leur éventuelle candidature à la magistrature suprême.
Ahmed a annoncé sa candidature le vendredi 12 janvier à Kiffa. Quant à Messoud, il s’apprêtera à cet exercice le 20 janvier à Nouakchott. L’un de ces géants politiques pourrait affronter au deuxième tour Sidi Ould Cheikh Abdallah que l’on surnomme, à tort ou à raison, « le candidat du CMJD ». A l’arrivée, estiment certaines sources, « l’homme du CMJD » pourrait l’emporter difficilement, par l’aliénation du vote du peuple grâce à « la fraude indirecte ».
Comment cette fraude sera-t-elle organisée ? Quelle sera la prestation de l’ex-opposition au régime de Taya ? Comment Messaoud, Ahmed, Ould Maouloud pourront-ils perdre après 15 ans de combat politique au profit d’un arriviste de dernière minute ? Messaoud, le tribun national, d’un verbe direct, resté égal à lui-même, sans doute l’un des hommes les plus populaires des ex-opposants de Taya, pourrait tout de même être victime de l’archaïsme du mode d’emploi de sa machine politique et le criant manque de moyens qui affecte son parti.
Quant à Ahmed, le favori d’une grande partie de la classe intellectuelle et des certains milieux de la bourgeoisie nouakchottoise, pourrait pâtir de l’apport des nouveaux venus au RFD qui risquent de gripper sa machine et produire l’effet inverse en reconduisant les anciennes guéguerres intestines du défunt PRDS… En plus, les candidatures de Ould Maouloud, Hanena, et surtout celle de Ould Haidalla pourraient compliquer l’équation de l’ex-opposition…
Dans deux mois on sera en mars ! Le mois qui verra la conclusion de la période de transition par l’élection d’un Président pour la Mauritanie. Mars marquera aussi le retour des militaires dans les casernes. Pour la grande bataille du troisième mois de l’année 2007, plusieurs candidats se sont déclarés ; du poids mouche au super lourd, en passant par le poids plume, le poids léger et les mi-lourds, toutes les versions du « noble art politique » descendront dans l’arène. Qu’ils soient issus de partis, indépendants ou indépendants-dépendant du CMJD, les électeurs mauritaniens auront sûrement à départager une vingtaine de combattants. Les grands lutteurs ont commencé à se manifester ; des candidats sérieux de nature à pulvériser le choix de la junte au pouvoir à l’issu du combat de la fin de la période de transition.
Ould Maouloud de l’UFP, un candidat intellectuellement apte et issu de la CFCD, n’a pas l’air de peser lourd. L’UFP étant perçue plus pour un parti d’intellos que de masse même si cette formation a connu une certaine percée lors des dernières élections locales. L’équation Ould Maouloud est intellectuellement correcte mais politiquement… hum… Les indépendants semblent écartelés entre Zeine Ould Zeidane, ex-Gouverneur de la Banque Centrale qui se veut candidat des jeunes et Sidi Ould Cheikh Abdellahi le candidat du «panachage». Ce dernier a plus de chance que le premier puisque bien qu’indépendant, on le dit soutenu par le CMJD. Un soutien qui verra l’affirmation de l’action électorale de tous les opportunistes et l’ex-majorité.
Ould Abdellahi peut compter sur ce soutien qui favorisera une fraude indirecte en sa faveur. Fraude qui consistera à mettre à contribution les chefferies traditionnelles et la neutralisation des électeurs dans des zones favorables à l’opposition par la corruption. Mais, difficilement, Sidi pourrait gagner ou sera «imposé». Cependant, les poids lourds de la scène politique se préparent à retrousser bientôt leurs manches pour monter sur le ring. Le phénomène Messaoud qui ne s’est réellement pas manifesté lors des dernières élections est largement attendu.
L’homme politique le plus populaire chez le bas peuple pourrait être aussi le candidat du véritable changement ; selon certaines sources il se déclarera bientôt. A la tête d’un parti de masse mais très démuni, Messaoud le candidat des pauvres a de réelles chances ; mais des chances qui pourraient être biaisées par un manque de moyens criant. Le célèbre et self-made-man haratine est un candidat qui inquiète et la junte au pouvoir et les hommes de l’époque Taya. Messaoud au Palais Ocre est-ce un rêve ?
En tout cas, s’il n’y a pas immixtion grave et flagrante du CMJD au déroulement du choix du peuple, la puissance électorale de ce haratine atypique se manifestera. Mais pour ce faire, l’APP doit se débarrasser de sa carapace de lourdeur décisionnelle dans l’efficience de l’action politique et son mode de communication archaïque.
Messaoud Ould Boulkheir, par son parcours politique, ses prises de position, son verbe, sa franchise est une image politique chère, belle à promouvoir… une candidature politiquement correcte. Pour Ahmed Ould Daddah, le marabout, le pieux, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Va-t-on, encore, vivre l’épilogue de 1992 ? En tout cas, Ahmed est candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême et a choisi Kiffa pour l’annoncer.
Deux fois contre Taya et sa redoutable machine de fraude, et cette fois l’intransigeant marabout affrontera un candidat soutenu par cette même machine même si le moteur ne peut tourner à fond. A la tête d’une formation politique venue première après les élections municipales et législatives de novembre passé, la logique arithmétique veut que cette fois Ahmed puisse vraiment y croire. Mais, comme on l’a dit, tout dépendra de la neutralité d’un CMJD que l’on dit favorable à Sidi Ould Cheikh Abdellahi derrière lequel se rangeraient aussi les indépendants-dépendants et les ex-partis d’une majorité présidentielle devenue virtuelle depuis que son parrain s’est installé au « pays d’Al-Jazeera »...
En tout cas le jeu semble être «ouvert». A l’arrivée, il y aura un gagnant… le mois de mars n’a pas encore révélé tous ses secrets ! Haidalla, les islamistes, surtout l’attitude du CMJD et… Espérons seulement que c’est la Mauritanie qui gagnera. Et que ce semblant d’impartialité qui dans la forme a ponctué les dernières élections de l’ère transition prévaudrait… et en définitive que le choix du peuple triomphe.
Camara Seydi Moussa
source : Points Chauds (Mauritanie)