L'Homme qui psalmodiait le Coran en marchant vers la potence et qui fut pendu à l'aube d'un jour de fête musulmane, fut un héros.
On exécutait celui qui a reflété des années durant, et nul ne saurait le nier, un espoir de renaissance pour « la dignité d'un monde arabe bafouée » et que l'on acclamait à chaque lancement de ses missiles « scuds » creux sur Israël. A cette époque là les manifestations scandant le nom du disparu secouaient les capitales arabes. Saddam était celui qui, pour la première fois de l'histoire d'un monde arabe asservi, défiait L'Amérique, Israël et l'occident. Sa témérité n'avait d'égal que cette volonté américaine de le détruire après qu'il fut aux confins des frontières irako-iraniennes son bras armé.
Saddam a représenté dans cette guerre contre l'Iran avec la bénédiction des américains et des pays du golfe, craignant la marée chiite, un instrument de guerre et il fut durant toute cette période monté sur le podium du héros. Mais la guerre aux frontières Est cessante, Saddam devint alors dangereux pour Israël c'est alors que la machine politico-militaire américaine s'enclencha pour réduire à néant ce potentiel militaire irakien « aguerri » par tant d'années de guerre et d'accumulation d'armements.
Jusque-là Saddam était encore un héros mais les américains et leurs alliés avaient depuis longtemps décidé de le déposer de ce piedestal. L'occupation du Koweït fut la goutte, distillée par les américains, qui fit déborder le vase.
Aux condamnations internationales à l'intervention américaine, le héros Saddam n'était plus celui du « Jihad » sunnite contre « l'hérésie » chiite, mais celui qui défiait pour la première fois dans l'histoire des régimes arabes les américains. Les slogans se muèrent alors dans les capitales arabes en «vive Saddam contre l'impérialisme américain et son protégé Israël», alors qu'ils furent « vive Saddam contre l'obscurantisme des mollahs ».
Les temps avaient changé mais nul ne saurait nier que les attaques américaines contre Bagdad avaient été fustigées par le monde arabe et que les masses arabes elles-mêmes soutenaient Saddam dans sa lutte contre l'hégémonie américano-sioniste.
Si Saddam a été pendu haut et court, la mémoire arabe est bien courte et pourtant tous ceux dont les larmes coulaient et les cœurs se meurtrissaient devant les scènes hautement médiatisées de la destruction de Bagdad sont toujours là. Pourquoi aujourd'hui que l'on pende celui qui fut pendant des années durant un « héros », le silence plane sur un monde qui l'a porté à bout de bras et qui n'est pourtant pas étranger à l'image qu'il lui a donnée ?
L'image du héros s'écailla sous les frappes chirurgicales, laissant apparaître celle du dictateur. Image que l'on cadra très vite de résolution en résolution, de condamnation en condamnation, d'embargo en embargo et la « communauté internationale » sevrée au « droit international », oublié jusque-là, transforma le « héros » de la guerre irako-iranienne, en « boucher de Bagdad »
Restait à convaincre ceux qui pourraient encore tenir en laisse leurs peuples et les missions politiques et financières occidentales sillonnèrent les pays arabes. Un « silence des agneaux » s'en suivit dont la profondeur n'avait d'égal que le craquèlement des tonnes de bombes sur Bagdad.
L'Homme qui psalmodiait le Coran en marchant vers la potence et qui fut pendu à l'aube d'un jour de fête musulmane, fut un dictateur.
Les milliers de pages des mémoires d'accusation contre Saddam Hussein révélaient une gestion de main de fer. Tant de morts dans des guerres tous azimuts, tant de kurdes gazés par village entier, tant de morts en prison et sous séquestration sans procès, le pouvoir de Saddam avait commis des crimes que les droits nationaux et internationaux condamnaient avec la plus grande rigueur. Mais le véritable crime n'est-il pas d'avoir mis tout cela en sourdine pendant des dizaines d'années pour ne le montrer que le jour où l'on décide de condamner. Et ressort ainsi la fameuse accusation portée aux américains envahissant l'Irak : « deux poids, deux mesures ».
En sommes Saddam a perdu son auréole de héros en entrant dans la disgrâce des américains et dans l'indifférence du monde arabe. Saddam était tombé dans ce piège lui qui croyait que les régimes arabes allaient le soutenir. Eux qui sont depuis longtemps tombés dans la disgrâce de la disgrâce.
L'Homme qui psalmodiait le Coran en marchant vers la potence et qui fut pendu à l'aube d'un jour de fête musulmane, fut donc un héros-dictateur ou un dictateur-héros.
De l'antiquité à nos jours, dans les relations internationales d'un monde dominé on est, quels que soient les actes, ce que les puissants veulent que l'on soit. Un héros ou un vilain. Depuis La Fontaine et Machiavel, fabuleusement, on le sait.
Mais un jour ou l'autre quelle que soit leur puissance les actes rattrapent toujours ceux qui les commettent. Alors, à qui le tour ?
Pr ELY Mustapha
source : Pr. ELY Mustapha via cridem
On exécutait celui qui a reflété des années durant, et nul ne saurait le nier, un espoir de renaissance pour « la dignité d'un monde arabe bafouée » et que l'on acclamait à chaque lancement de ses missiles « scuds » creux sur Israël. A cette époque là les manifestations scandant le nom du disparu secouaient les capitales arabes. Saddam était celui qui, pour la première fois de l'histoire d'un monde arabe asservi, défiait L'Amérique, Israël et l'occident. Sa témérité n'avait d'égal que cette volonté américaine de le détruire après qu'il fut aux confins des frontières irako-iraniennes son bras armé.
Saddam a représenté dans cette guerre contre l'Iran avec la bénédiction des américains et des pays du golfe, craignant la marée chiite, un instrument de guerre et il fut durant toute cette période monté sur le podium du héros. Mais la guerre aux frontières Est cessante, Saddam devint alors dangereux pour Israël c'est alors que la machine politico-militaire américaine s'enclencha pour réduire à néant ce potentiel militaire irakien « aguerri » par tant d'années de guerre et d'accumulation d'armements.
Jusque-là Saddam était encore un héros mais les américains et leurs alliés avaient depuis longtemps décidé de le déposer de ce piedestal. L'occupation du Koweït fut la goutte, distillée par les américains, qui fit déborder le vase.
Aux condamnations internationales à l'intervention américaine, le héros Saddam n'était plus celui du « Jihad » sunnite contre « l'hérésie » chiite, mais celui qui défiait pour la première fois dans l'histoire des régimes arabes les américains. Les slogans se muèrent alors dans les capitales arabes en «vive Saddam contre l'impérialisme américain et son protégé Israël», alors qu'ils furent « vive Saddam contre l'obscurantisme des mollahs ».
Les temps avaient changé mais nul ne saurait nier que les attaques américaines contre Bagdad avaient été fustigées par le monde arabe et que les masses arabes elles-mêmes soutenaient Saddam dans sa lutte contre l'hégémonie américano-sioniste.
Si Saddam a été pendu haut et court, la mémoire arabe est bien courte et pourtant tous ceux dont les larmes coulaient et les cœurs se meurtrissaient devant les scènes hautement médiatisées de la destruction de Bagdad sont toujours là. Pourquoi aujourd'hui que l'on pende celui qui fut pendant des années durant un « héros », le silence plane sur un monde qui l'a porté à bout de bras et qui n'est pourtant pas étranger à l'image qu'il lui a donnée ?
L'image du héros s'écailla sous les frappes chirurgicales, laissant apparaître celle du dictateur. Image que l'on cadra très vite de résolution en résolution, de condamnation en condamnation, d'embargo en embargo et la « communauté internationale » sevrée au « droit international », oublié jusque-là, transforma le « héros » de la guerre irako-iranienne, en « boucher de Bagdad »
Restait à convaincre ceux qui pourraient encore tenir en laisse leurs peuples et les missions politiques et financières occidentales sillonnèrent les pays arabes. Un « silence des agneaux » s'en suivit dont la profondeur n'avait d'égal que le craquèlement des tonnes de bombes sur Bagdad.
L'Homme qui psalmodiait le Coran en marchant vers la potence et qui fut pendu à l'aube d'un jour de fête musulmane, fut un dictateur.
Les milliers de pages des mémoires d'accusation contre Saddam Hussein révélaient une gestion de main de fer. Tant de morts dans des guerres tous azimuts, tant de kurdes gazés par village entier, tant de morts en prison et sous séquestration sans procès, le pouvoir de Saddam avait commis des crimes que les droits nationaux et internationaux condamnaient avec la plus grande rigueur. Mais le véritable crime n'est-il pas d'avoir mis tout cela en sourdine pendant des dizaines d'années pour ne le montrer que le jour où l'on décide de condamner. Et ressort ainsi la fameuse accusation portée aux américains envahissant l'Irak : « deux poids, deux mesures ».
En sommes Saddam a perdu son auréole de héros en entrant dans la disgrâce des américains et dans l'indifférence du monde arabe. Saddam était tombé dans ce piège lui qui croyait que les régimes arabes allaient le soutenir. Eux qui sont depuis longtemps tombés dans la disgrâce de la disgrâce.
L'Homme qui psalmodiait le Coran en marchant vers la potence et qui fut pendu à l'aube d'un jour de fête musulmane, fut donc un héros-dictateur ou un dictateur-héros.
De l'antiquité à nos jours, dans les relations internationales d'un monde dominé on est, quels que soient les actes, ce que les puissants veulent que l'on soit. Un héros ou un vilain. Depuis La Fontaine et Machiavel, fabuleusement, on le sait.
Mais un jour ou l'autre quelle que soit leur puissance les actes rattrapent toujours ceux qui les commettent. Alors, à qui le tour ?
Pr ELY Mustapha
source : Pr. ELY Mustapha via cridem