Pour la CFCD, ce devrait être Ahmed Ould Daddah

Il y a quelques semaines, à l’approche du premier tour des élections présidentielles, la CFCD s’agitait autour de la question de la stratégie à adopter : candidature unique ou multiplicité des candidatures ? La deuxième option avait fini par l’emporter par la force des arguments qui la sous-tendent (faire campagne, chacun sur ses thèmes, et apporter ses voix au candidat le mieux placé) mais aussi et surtout à cause de l’impossibilité de choisir l’éventuel candidat unique. Quel critère ? Pourquoi celui là et pas un autre ? En effet, tous les adeptes de la candidature unique ne l’étaient que dans le cas où leur champion allait être choisi par la CFCD!

Le premier tour vient de se terminer. Le RFD a réussi à réunir plus de 20% sur le nom de son candidat alors qu’aucun autre membre de la CFCD n’a atteint la barre des 10%. Les Mauritaniens viennent donc de résoudre le problème du choix du candidat de la CFCD ; ce doit être Ahmed OULD DADDAH.

Il y a cependant un « mais », qui ne devrait pas être rédhibitoire. De sa position de candidat du RFD, Ahmed Ould DADAH se doit de se muer en candidat de la CFCD, avec toutes les conséquences d’un tel statut. Il aurait dû, dès l’annonce des résultats du premier tour, réunir la CFCD et mettre en chantier une plate-forme gouvernementale intégrant les principaux points de convergence des partis et organisations qui la composent. Or on est jeudi et la CFCD n’est toujours pas convoquée et cela malgré les efforts de nombre de ses membres, notamment ceux de l’UFP.

Il serait peut être aussi heureux de corriger certaines déclarations du candidat du RFD qu’était OULD DADDAH, relatives par exemple, aux passifs humanitaire et économique, pour faire de lui le candidat de la CFCD.

En fin, être le candidat de la CFCD pourrait aussi avoir ses servitudes, dont l’interdiction des démarches unilatérales. Ce pourrait, par exemple, ne pas être compatible avec l’engagement dans d’autres alliances avec des groupes aux antipodes du projet du Changement.

Certains membres de la CFCD ont déjà fait leur choix. D’autres hésitent ou réfléchissent et tout cela sans que la CFCD ne se soit réunie. C’est plus que dommage.

Le premier tour a révélé une crispation identitaire jusque là refoulée comme en témoignent l’électorat Halpulaar qui déserte l’UFP et celui des Réformistes Centristes qui boude le candidat de Hatem au Trarza, lui préférant le candidat issu de la Région. En plus de l’exigence du Changement, le Pays a besoin, plus qu’à un autre moment, d’assurer sa stabilité et l’encrage de ses nouvelles institutions dans la démocratie. Le candidat du Changement se doit d’être aussi celui de la véritable transition, celle qui commencera le lendemain du 25 mars et qui sera obligée de résoudre les problèmes que le CMJD n’avait pas eu le courage d’affronter.

Mohamed Baba