L'année dernière, au moins 8 500 exilés sont décédés à travers le monde dans leur quête d'une vie meilleure. Un chiffre jamais vu depuis le premier bilan de l'Organisation internationale des migrations (OIM), en 2014.
Un record dramatique. Au moins 8 565 migrants sont morts en 2023 à travers le monde sur les routes de l’exil. Soit une "augmentation tragique" de 20% par rapport à 2022, "ce qui souligne le besoin urgent d'agir pour éviter de nouvelles pertes de vies humaines", exhorte l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué publié mercredi 6 mars.
Ce chiffre est le plus meurtrier recensé par l'ONU depuis le lancement en 2014 de Missing Migrants Project, une base de données publique qui recense les migrants morts et disparus. Le précédent record date de 2016, lorsque 8 084 migrants étaient décédés.
Un peu plus de la moitié des décès l'année dernière sont dus à des noyades, 9% à des accidents de voiture et 7% à des actes de violence.
"Alors que nous commémorons les 10 ans du projet Missing Migrants, nous nous souvenons d'abord de toutes ces vies perdues", a déclaré le directeur général adjoint de l'OIM, Ugochi Daniels. "Chacune d'entre elles est une terrible tragédie humaine qui se répercute sur les familles et les communautés pendant des années".
La Méditerranée, route la plus meurtrière
Parmi les facteurs à l’origine de ces drames figure le manque de "voies migratoires sûres et légales". Pour les migrants originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne désireux de se rendre en Europe par exemple, obtenir un visa est très difficile, voire impossible. Beaucoup s’engagent donc sur des routes migratoires dangereuses, dans le désert ou en mer. La traversée de la Méditerranée reste d'ailleurs la route la plus meurtrière pour les migrants, avec au moins 3 129 décès et disparitions enregistrés l'an dernier. C'est le nombre de décès le plus élevé enregistré sur ce point de passage depuis 2017.
Au niveau régional, un nombre sans précédent de décès de migrants a été recensé en Afrique (1 866) et en Asie (2 138). "En Afrique, la plupart de ces décès se sont produits dans le désert du Sahara et sur la route maritime menant aux îles Canaries", note l'OIM.
L’an dernier, le nombre de morts sur la route qui mène de l’Afrique à l’Espagne a atteint des records. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en cherchant à rallier le sol espagnol en 2023. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022. L’OIM, elle, comptabilise pour sa part plus de 1 200 morts ou disparus sur les routes migratoires vers l'Espagne : 914 vers les Canaries et 333 entre le Maroc ou l'Algérie et l'Espagne.
Cet écart entre l’ONG et l’institution onusienne s’explique par la différence entre les méthodologies employées. Caminando Fronteras s'appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports. L’OIM quant à elle répertorie "tous les naufrages dont on est certains à 100%, nous sommes très strictes à ce sujet", avait expliqué à InfoMigrants Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse, et des témoignages indirects font partie des sources exploitées.
Un bilan sous-estimé
En Asie aussi, "des centaines de décès de réfugiés afghans et rohingyas fuyant leur pays d'origine ont été enregistrés l'année dernière", indique l'organisation.
Deux ans après la chute de Kaboul et la prise de pouvoir des Taliban, de nombreux Afghans continuent de s'engager sur les routes périlleuses qui mènent à l'Europe. Des centaines de milliers d'entre eux ont également fui au Pakistan voisin. Plus de 500 000 ont finalement été contraints de rentrer chez eux en septembre 2023, après l'ultimatum fixé par Islamabad, rendant les exilés d'autant plus vulnérables.
Le bilan de l’OIM, déjà terrible, pourrait cependant être beaucoup plus élevé et impossible à établir avec exactitude. Car les exilés sont forcés d'emprunter des routes parfois très isolées pour échapper aux autorités et la collecte de données fiables est d'autant plus difficile.
"Nous devons réaffirmer notre engagement à agir davantage pour garantir une migration sûre pour tous, afin que dans 10 ans, les gens n'aient pas à risquer leur vie à la recherche d'un meilleur avenir", a martelé le directeur général adjoint de l'OIM. L’institution appelle les gouvernements et la communauté internationale "à continuer de travailler ensemble pour prévenir de nouvelles pertes de vies humaines et défendre la dignité et les droits de tous les individus".
Source : Info Migrants (France)
Un record dramatique. Au moins 8 565 migrants sont morts en 2023 à travers le monde sur les routes de l’exil. Soit une "augmentation tragique" de 20% par rapport à 2022, "ce qui souligne le besoin urgent d'agir pour éviter de nouvelles pertes de vies humaines", exhorte l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué publié mercredi 6 mars.
Ce chiffre est le plus meurtrier recensé par l'ONU depuis le lancement en 2014 de Missing Migrants Project, une base de données publique qui recense les migrants morts et disparus. Le précédent record date de 2016, lorsque 8 084 migrants étaient décédés.
Un peu plus de la moitié des décès l'année dernière sont dus à des noyades, 9% à des accidents de voiture et 7% à des actes de violence.
"Alors que nous commémorons les 10 ans du projet Missing Migrants, nous nous souvenons d'abord de toutes ces vies perdues", a déclaré le directeur général adjoint de l'OIM, Ugochi Daniels. "Chacune d'entre elles est une terrible tragédie humaine qui se répercute sur les familles et les communautés pendant des années".
La Méditerranée, route la plus meurtrière
Parmi les facteurs à l’origine de ces drames figure le manque de "voies migratoires sûres et légales". Pour les migrants originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne désireux de se rendre en Europe par exemple, obtenir un visa est très difficile, voire impossible. Beaucoup s’engagent donc sur des routes migratoires dangereuses, dans le désert ou en mer. La traversée de la Méditerranée reste d'ailleurs la route la plus meurtrière pour les migrants, avec au moins 3 129 décès et disparitions enregistrés l'an dernier. C'est le nombre de décès le plus élevé enregistré sur ce point de passage depuis 2017.
Au niveau régional, un nombre sans précédent de décès de migrants a été recensé en Afrique (1 866) et en Asie (2 138). "En Afrique, la plupart de ces décès se sont produits dans le désert du Sahara et sur la route maritime menant aux îles Canaries", note l'OIM.
L’an dernier, le nombre de morts sur la route qui mène de l’Afrique à l’Espagne a atteint des records. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en cherchant à rallier le sol espagnol en 2023. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022. L’OIM, elle, comptabilise pour sa part plus de 1 200 morts ou disparus sur les routes migratoires vers l'Espagne : 914 vers les Canaries et 333 entre le Maroc ou l'Algérie et l'Espagne.
Cet écart entre l’ONG et l’institution onusienne s’explique par la différence entre les méthodologies employées. Caminando Fronteras s'appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports. L’OIM quant à elle répertorie "tous les naufrages dont on est certains à 100%, nous sommes très strictes à ce sujet", avait expliqué à InfoMigrants Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse, et des témoignages indirects font partie des sources exploitées.
Un bilan sous-estimé
En Asie aussi, "des centaines de décès de réfugiés afghans et rohingyas fuyant leur pays d'origine ont été enregistrés l'année dernière", indique l'organisation.
Deux ans après la chute de Kaboul et la prise de pouvoir des Taliban, de nombreux Afghans continuent de s'engager sur les routes périlleuses qui mènent à l'Europe. Des centaines de milliers d'entre eux ont également fui au Pakistan voisin. Plus de 500 000 ont finalement été contraints de rentrer chez eux en septembre 2023, après l'ultimatum fixé par Islamabad, rendant les exilés d'autant plus vulnérables.
Le bilan de l’OIM, déjà terrible, pourrait cependant être beaucoup plus élevé et impossible à établir avec exactitude. Car les exilés sont forcés d'emprunter des routes parfois très isolées pour échapper aux autorités et la collecte de données fiables est d'autant plus difficile.
"Nous devons réaffirmer notre engagement à agir davantage pour garantir une migration sûre pour tous, afin que dans 10 ans, les gens n'aient pas à risquer leur vie à la recherche d'un meilleur avenir", a martelé le directeur général adjoint de l'OIM. L’institution appelle les gouvernements et la communauté internationale "à continuer de travailler ensemble pour prévenir de nouvelles pertes de vies humaines et défendre la dignité et les droits de tous les individus".
Source : Info Migrants (France)