Le collectif des veuves exige de la clarification sur les pensions de leurs maris
Les membres du collectif des veuves de militaires négro-mauritaniens exécutés dans différentes casernes du pays ont organisé ce mercredi, 25 décembre un sit-in devant le ministère de la défense. Cette sortie avait pour objectif de réclamer la clarification et de la transparence sur leurs pensions, octroyées depuis 1993, après une rude bataille.
Les veuves constatent qu’en plus d’être irrégulières et lentes, leurs pensions subissent chaque fois des amputations inexpliquées et des annulations. Elles affirment que certaines pensionnaires sont purement et simplement rayées et que d’autres en hériteraient à la place des victimes.
«Nous réclamons que ces pensions, contrairement à celles des retraités, soient maintenues à leur taux et payées à terme échu ; ce sont des pensions de personnes tuées et non de retraités normaux », ont précisé Aissata Mamadou Anne et Aissata Diaary Sall, respectivement vice-présidente et secrétaire générale adjointe du collectif.
Après avoir transmis un document au ministère de la défense, rendez-vous leur a été fixé, le jeudi 2 janvier 2020 pour la réponse à leurs revendications, ont annoncé les membres du collectif.
Devant la défense et des passants, les veuves ont également profité de l’occasion pour réitérer leurs revendications : devoir de vérité, devoir de justice, devoir de mémoire et réparations, conditions, selon elles, de toute réconciliation nationale véritable ; elles ont de ce fait demandé au président Ghazwani de faire traduire les tortionnaires devant la justice : « Jugez les assassins, jugez les assassins », ont-elles clamé.
Une revendication qu’elles ont exprimée de vive voix à Akjoujt, devant le président de la République, à l’occasion de la célébration des festivités de l’indépendance. Ce fut l’occasion aussi de formuler une demande d’audience au président de la République dont elles attendent la réponse.
Les veuves ont exprimé leur disponibilité à tout dialogue pour régler définitivement la question du passif humanitaire, faute de quoi, elles vont poursuivre leur combat pour la justice, a indiqué Aissata Diaary Sall.
Contrairement à leurs dernières sorties, celle d’aujourd’hui n’a pas été dispersée par la police, notent les veuves qui espèrent que cela constitue un signe d’ouverture du nouveau président. Sous Ould Abdel Aziz, notent –elles, toutes les portes nous étaient fermées, il avait tout torpillé, après son discours de Kaédi, le 25 mars 2009.
Le sit-in des veuves a été l’occasion d’interpeler un des présumés tortionnaires du nom de Yedaly, un commandant d’escadron de la garde qui a servi à Bababé. L’homme que certaines veuves de Bababé connaissent passait par hasard devant les manifestantes.
Interpelé et prié de s’expliquer, l’ancien garde nie avoir du sang sur les mains, affirmant qu’il n’a été affecté à Bababé qu’en 94, donc après les « évènements ». Une affirmation balayée du revers de la main par Aissata Diaary Sall et Dieynaba Oumar Sy, toutes deux de Bababé.
Selon ces deux dames, Yeddaly servait bien à Bababe et même à M’Bagne, entre 89 et 90, il est tristement célèbre dans la zone, il accompagnait le préfet Ould R’Zeizim et Ould Waida, commandant des fusillés marins installés près de Bababé. Elles ont ajouté qu’il faisait le sale boulot, dénonçant, proférant des menaces, torturant et exécutant les citoyens, confisquant leurs biens.
Il prenait place toujours aux côtés du Hakem, dans sa voiture. Elles ont cité la mort du citoyen Koda N’Diaaga, en sa présence et rapporté le cas d’Oumar Sy revenu de Dakar. Mon père a été cueilli par Yedaly qui lui a arraché tout ce qu’il portait avant de le conduire au bord du fleuve et le contraindre à se jeter dans l’eau pour traverser vers le Sénégal.
Il a eu la vie sauve parce qu’il savait nager. Il reviendra le lendemain à Bababe et se verra confisquer tous ces papiers par Yedaly et conduit au poste ; il aura fallu un grand mouvement de protestation dans la ville pour qu’il soit libéré, a raconté sa fille, Dieynaba Oumar veuve de son état. Son mari, Touré Demba Yero a été tué à Biret (Trarza) par Ely Ould Dah, affirme-t-elle.
Cette rencontre entre les veuves et le présumé tortionnaire des populations de Bababé et de M’Bagne ressemblait fort à un procès qu’elles souhaitent avec tous les responsables de leur malheur.
Source : Le Calame
Les membres du collectif des veuves de militaires négro-mauritaniens exécutés dans différentes casernes du pays ont organisé ce mercredi, 25 décembre un sit-in devant le ministère de la défense. Cette sortie avait pour objectif de réclamer la clarification et de la transparence sur leurs pensions, octroyées depuis 1993, après une rude bataille.
Les veuves constatent qu’en plus d’être irrégulières et lentes, leurs pensions subissent chaque fois des amputations inexpliquées et des annulations. Elles affirment que certaines pensionnaires sont purement et simplement rayées et que d’autres en hériteraient à la place des victimes.
«Nous réclamons que ces pensions, contrairement à celles des retraités, soient maintenues à leur taux et payées à terme échu ; ce sont des pensions de personnes tuées et non de retraités normaux », ont précisé Aissata Mamadou Anne et Aissata Diaary Sall, respectivement vice-présidente et secrétaire générale adjointe du collectif.
Après avoir transmis un document au ministère de la défense, rendez-vous leur a été fixé, le jeudi 2 janvier 2020 pour la réponse à leurs revendications, ont annoncé les membres du collectif.
Devant la défense et des passants, les veuves ont également profité de l’occasion pour réitérer leurs revendications : devoir de vérité, devoir de justice, devoir de mémoire et réparations, conditions, selon elles, de toute réconciliation nationale véritable ; elles ont de ce fait demandé au président Ghazwani de faire traduire les tortionnaires devant la justice : « Jugez les assassins, jugez les assassins », ont-elles clamé.
Une revendication qu’elles ont exprimée de vive voix à Akjoujt, devant le président de la République, à l’occasion de la célébration des festivités de l’indépendance. Ce fut l’occasion aussi de formuler une demande d’audience au président de la République dont elles attendent la réponse.
Les veuves ont exprimé leur disponibilité à tout dialogue pour régler définitivement la question du passif humanitaire, faute de quoi, elles vont poursuivre leur combat pour la justice, a indiqué Aissata Diaary Sall.
Contrairement à leurs dernières sorties, celle d’aujourd’hui n’a pas été dispersée par la police, notent les veuves qui espèrent que cela constitue un signe d’ouverture du nouveau président. Sous Ould Abdel Aziz, notent –elles, toutes les portes nous étaient fermées, il avait tout torpillé, après son discours de Kaédi, le 25 mars 2009.
Le sit-in des veuves a été l’occasion d’interpeler un des présumés tortionnaires du nom de Yedaly, un commandant d’escadron de la garde qui a servi à Bababé. L’homme que certaines veuves de Bababé connaissent passait par hasard devant les manifestantes.
Interpelé et prié de s’expliquer, l’ancien garde nie avoir du sang sur les mains, affirmant qu’il n’a été affecté à Bababé qu’en 94, donc après les « évènements ». Une affirmation balayée du revers de la main par Aissata Diaary Sall et Dieynaba Oumar Sy, toutes deux de Bababé.
Selon ces deux dames, Yeddaly servait bien à Bababe et même à M’Bagne, entre 89 et 90, il est tristement célèbre dans la zone, il accompagnait le préfet Ould R’Zeizim et Ould Waida, commandant des fusillés marins installés près de Bababé. Elles ont ajouté qu’il faisait le sale boulot, dénonçant, proférant des menaces, torturant et exécutant les citoyens, confisquant leurs biens.
Il prenait place toujours aux côtés du Hakem, dans sa voiture. Elles ont cité la mort du citoyen Koda N’Diaaga, en sa présence et rapporté le cas d’Oumar Sy revenu de Dakar. Mon père a été cueilli par Yedaly qui lui a arraché tout ce qu’il portait avant de le conduire au bord du fleuve et le contraindre à se jeter dans l’eau pour traverser vers le Sénégal.
Il a eu la vie sauve parce qu’il savait nager. Il reviendra le lendemain à Bababe et se verra confisquer tous ces papiers par Yedaly et conduit au poste ; il aura fallu un grand mouvement de protestation dans la ville pour qu’il soit libéré, a raconté sa fille, Dieynaba Oumar veuve de son état. Son mari, Touré Demba Yero a été tué à Biret (Trarza) par Ely Ould Dah, affirme-t-elle.
Cette rencontre entre les veuves et le présumé tortionnaire des populations de Bababé et de M’Bagne ressemblait fort à un procès qu’elles souhaitent avec tous les responsables de leur malheur.
Source : Le Calame