Pour célébrer, à leur manière, la Journée des Réfugiés, les élèves et étudiants mauritaniens avaient prévu un sit-in, hier, devant les locaux de leur ambassade à Dakar. Mais, la manifestation n’a pas pu se tenir car, les forces de l’ordre s’y sont opposées. N’empêche que les protestataires ont déversé leur bile sur leur président et son régime.
Les autorités consulaires de la Mauritanie n’ont pas pu voir les messages inscrits sur les banderoles de leurs concitoyens réfugiés au Sénégal. Elles ont été confisquées par les forces de l’ordre qui ont dispersé, hier, le sit-in prévu par l’Association des élèves et étudiants réfugiés mauritaniens au Sénégal (Aeerms). Ce rassemblement, alors prévu dans l’enceinte de la représentation diplomatique pour réclamer la résolution définitive de la question des déportés, ne s’est pas finalement tenu. En effet, la quinzaine de protestataires, redoutant la violence des forces de l’ordre, s’est résolue à rebrousser chemin et à improviser un mini-point de presse dans la rue adjacente à l’ambassade de leur pays à Dakar.
Selon le président de l’association, Abou Diallo, qui reconnaît n’avoir pas déposé d’autorisation de manifester, «il s’agissait seulement de remettre à l’ambassadeur un manifeste adressé au président mauritanien, Ely Ould Mouhamed Vall. Nous pensions qu’il ne fallait pas d’autorisation en ce sens que les locaux de l’ambassade sont notre territoire. Mais, c’est malheureux que les gens n’aient pas compris cela et nous aient interdit l’accès. Mais, cela ne nous détourne pas de notre objectif de mettre le régime de Vall devant ses responsabilités.
Surtout en cette Journée mondiale des Réfugiés». Ainsi, dénonce-t-il les agissements du régime de M. Vall qui, pourtant, avait promis d’apporter des solutions à la question des déportés à la suite des évènements de 1986 et 1989. Mais, M. Diallo constate avec amertume que le «Conseil militaire pour la justice et de la démocratie (Cmjd) a failli à sa mission depuis qu’il est à la tête de l’Etat mauritanien, il y a onze mois». Pire, le président de l’association des élèves et étudiants réfugiés de Mauritanie regrette que, «depuis le début du régime actuel, le chef de l’Etat a tout fait sauf parler de la question des réfugiés et des déportés». «Plus grave que cela, M. Vall a déclaré qu’il n’existe pas de réfugiés. Il explique, sans convaincre, que ceux dont on parle sont des aventuriers et que le problème doit se régler entre Mauritaniens. Sans immixtion d’aucun élément étranger», se plaint Abou Diallo.
Or, pour la résolution de cette équation, l’association considère que «le Cmjd serait digne de reconnaître qu’il existe bel et bien des déportés». A cela, s’ajoute l’organisation du retour des réfugiés et des déportés sous l’égide du Haut commissariat pour les réfugiés, de concert avec les pays d’accueil de ces derniers comme le Sénégal, le Mali entre autres. Autre solution préconisée par l’Aeerms, c’est «l’indemnisation des victimes de ce fléau et de leurs familles suivie de l’organisation d’un débat national. Lequel devrait porter sur la cohabitation entre les Mauritaniens nègres et les berbères. Car, c’est le nœud du problème qui symbolise le racisme d’Etat incarné par le régime actuel». Et de prévenir que «les actions se suivront tant que le problème du racisme et des réfugiés n’est pas réglé».
ndiaga@lequotidien.sn
Ndiaga NDIAYE
Les autorités consulaires de la Mauritanie n’ont pas pu voir les messages inscrits sur les banderoles de leurs concitoyens réfugiés au Sénégal. Elles ont été confisquées par les forces de l’ordre qui ont dispersé, hier, le sit-in prévu par l’Association des élèves et étudiants réfugiés mauritaniens au Sénégal (Aeerms). Ce rassemblement, alors prévu dans l’enceinte de la représentation diplomatique pour réclamer la résolution définitive de la question des déportés, ne s’est pas finalement tenu. En effet, la quinzaine de protestataires, redoutant la violence des forces de l’ordre, s’est résolue à rebrousser chemin et à improviser un mini-point de presse dans la rue adjacente à l’ambassade de leur pays à Dakar.
Selon le président de l’association, Abou Diallo, qui reconnaît n’avoir pas déposé d’autorisation de manifester, «il s’agissait seulement de remettre à l’ambassadeur un manifeste adressé au président mauritanien, Ely Ould Mouhamed Vall. Nous pensions qu’il ne fallait pas d’autorisation en ce sens que les locaux de l’ambassade sont notre territoire. Mais, c’est malheureux que les gens n’aient pas compris cela et nous aient interdit l’accès. Mais, cela ne nous détourne pas de notre objectif de mettre le régime de Vall devant ses responsabilités.
Surtout en cette Journée mondiale des Réfugiés». Ainsi, dénonce-t-il les agissements du régime de M. Vall qui, pourtant, avait promis d’apporter des solutions à la question des déportés à la suite des évènements de 1986 et 1989. Mais, M. Diallo constate avec amertume que le «Conseil militaire pour la justice et de la démocratie (Cmjd) a failli à sa mission depuis qu’il est à la tête de l’Etat mauritanien, il y a onze mois». Pire, le président de l’association des élèves et étudiants réfugiés de Mauritanie regrette que, «depuis le début du régime actuel, le chef de l’Etat a tout fait sauf parler de la question des réfugiés et des déportés». «Plus grave que cela, M. Vall a déclaré qu’il n’existe pas de réfugiés. Il explique, sans convaincre, que ceux dont on parle sont des aventuriers et que le problème doit se régler entre Mauritaniens. Sans immixtion d’aucun élément étranger», se plaint Abou Diallo.
Or, pour la résolution de cette équation, l’association considère que «le Cmjd serait digne de reconnaître qu’il existe bel et bien des déportés». A cela, s’ajoute l’organisation du retour des réfugiés et des déportés sous l’égide du Haut commissariat pour les réfugiés, de concert avec les pays d’accueil de ces derniers comme le Sénégal, le Mali entre autres. Autre solution préconisée par l’Aeerms, c’est «l’indemnisation des victimes de ce fléau et de leurs familles suivie de l’organisation d’un débat national. Lequel devrait porter sur la cohabitation entre les Mauritaniens nègres et les berbères. Car, c’est le nœud du problème qui symbolise le racisme d’Etat incarné par le régime actuel». Et de prévenir que «les actions se suivront tant que le problème du racisme et des réfugiés n’est pas réglé».
ndiaga@lequotidien.sn
Ndiaga NDIAYE