L'assassinat du journaliste, Nobert Zongo, reste impuni. Le juge en charge du dossier a prononcé le non-lieu pour la personne inculpée. Un verdict que Rsf qualifie de scandaleux tout en promettant de continuer la mobilisation pour réclamer justice.
Les assassins du journaliste burkinabè, Nobert Zongo, ne seront jamais connus. C'est comme si ce dernier n'a jamais été assassiné si l'on suit le verdict donné, avant-hier, par le juge Wenceslas Ilboudo, en charge d'instruire ce dossier. M. Ilboudo a prononcé le non-lieu dans cette affaire où un des membres de la garde présidentielle, Marcel Kafando, a été le seul inculpé pour l'assassinat du directeur de Publication de L'Indépendant. D'après un communiqué publié par Reporters sans frontières (Rsf), on explique que le juge d'instruction, Wenceslas Ilboudo, a suivi un réquisitoire du procureur du Faso qui a estimé que «les éléments retenus contre Marcel Kafando n'étaient pas suffisants».
Ce verdict rendu par le juge a ému Rsf qui crie au scandale. «C'est tout simplement scandaleux ! Après huit ans de mobilisation, cette décision consacre le règne de l'impunité au Burkina Faso. C'est une honte et un coup dur porté envers tous les Burkinabè qui n'ont eu de cesse de réclamer la vérité dans cette affaire», se désole-t-on dans le communiqué, convaincu que «le dossier a toujours été hautement politique».
En effet, Rsf clame que «Norbert Zongo a été tué par des membres de la garde présidentielle et le frère du chef de l'Etat, François Compaoré, est impliqué dans cette affaire. Les autorités n'ont eu, de cesse, de protéger les assassins. Blaise Compaoré a obtenu ce qu'il avait toujours souhaité : l'injustice».
Seulement, malgré ce non-lieu prononcé sur l'assassinat du journaliste burkinabè, l'organisation de défense de la liberté de presse ne démord pas dans son combat de situer les responsabilités et de réclamer la justice. Reporters sans frontières prévient : «Malgré cette décision, nous allons continuer à nous mobiliser pour que justice soit rendue. Nous n'oublierons jamais Norbert Zongo et nous poursuivrons, avec ténacité et fermeté, notre mobilisation aux côtés des proches et des amis de Norbert. De même, Rsf continuera de se mobiliser aux côtés de tous ceux qui réclament justice.»
En sus de cette mobilisation annoncée, l'on ne minimise le terrain judiciaire car, Reporters sans frontières estime, dans son communiqué, que l'avocat de la famille de Zongo, Me Bénéwendé Sankara, doit faire appel de cette décision. D'ailleurs, ce dernier a déclaré que «l'affaire est classée et ne sera pas rouverte tant qu'il n'y aura pas d'éléments nouveaux».
Ainsi, huit ans après sa mort, le 13 décembre 1998, le cas de Nobert Zongo reste «un déni de justice honteux et scandaleux». Le directeur de Publication de l'hebdomadaire L'Indépendant a été retrouvé mort, carbonisé dans son véhicule, à cette date. Le journaliste, rappelle Rsf, enquêtait sur les circonstances de la mort de David Ouédraogo, chauffeur personnel de François Compaoré, frère du chef de l'Etat Blaise Compaoré.
David Ouédraogo avait lui-même été torturé à mort par des membres du Régiment de la sécurité présidentielle (Rsp).» L'enquête, alors ouverte, donne ses premiers éléments en août 2000. Trois militaires de la garde présidentielle, dont l'adjudant Marcel Kafando, avaient été reconnus coupables d'«avoir séquestré et torturé à mort» David Ouédraogo. «Ce dernier, chauffeur de François Compaoré, était soupçonné de lui avoir volé de l'argent. Il est mort sous la torture, quelques jours après avoir été arrêté par la garde présidentielle.» C'est en menant une enquête sur cette affaire que le journaliste Zongo a été tué.
Le dossier connut une nouvelle tournure en février 2002, date à laquelle Marcel Kafando a été inculpé d'«assassinat» et «d'incendie volontaire» par le procureur général dans le cadre du dossier Norbert Zongo. «Or, malgré une inculpation aussi grave, Marcel Kafando coulait des jours tranquilles en liberté, à son domicile», s'étonne Reporters sans frontières.
ndiaga@lequotidien.sn
Ndiaga NDIAYE
Les assassins du journaliste burkinabè, Nobert Zongo, ne seront jamais connus. C'est comme si ce dernier n'a jamais été assassiné si l'on suit le verdict donné, avant-hier, par le juge Wenceslas Ilboudo, en charge d'instruire ce dossier. M. Ilboudo a prononcé le non-lieu dans cette affaire où un des membres de la garde présidentielle, Marcel Kafando, a été le seul inculpé pour l'assassinat du directeur de Publication de L'Indépendant. D'après un communiqué publié par Reporters sans frontières (Rsf), on explique que le juge d'instruction, Wenceslas Ilboudo, a suivi un réquisitoire du procureur du Faso qui a estimé que «les éléments retenus contre Marcel Kafando n'étaient pas suffisants».
Ce verdict rendu par le juge a ému Rsf qui crie au scandale. «C'est tout simplement scandaleux ! Après huit ans de mobilisation, cette décision consacre le règne de l'impunité au Burkina Faso. C'est une honte et un coup dur porté envers tous les Burkinabè qui n'ont eu de cesse de réclamer la vérité dans cette affaire», se désole-t-on dans le communiqué, convaincu que «le dossier a toujours été hautement politique».
En effet, Rsf clame que «Norbert Zongo a été tué par des membres de la garde présidentielle et le frère du chef de l'Etat, François Compaoré, est impliqué dans cette affaire. Les autorités n'ont eu, de cesse, de protéger les assassins. Blaise Compaoré a obtenu ce qu'il avait toujours souhaité : l'injustice».
Seulement, malgré ce non-lieu prononcé sur l'assassinat du journaliste burkinabè, l'organisation de défense de la liberté de presse ne démord pas dans son combat de situer les responsabilités et de réclamer la justice. Reporters sans frontières prévient : «Malgré cette décision, nous allons continuer à nous mobiliser pour que justice soit rendue. Nous n'oublierons jamais Norbert Zongo et nous poursuivrons, avec ténacité et fermeté, notre mobilisation aux côtés des proches et des amis de Norbert. De même, Rsf continuera de se mobiliser aux côtés de tous ceux qui réclament justice.»
En sus de cette mobilisation annoncée, l'on ne minimise le terrain judiciaire car, Reporters sans frontières estime, dans son communiqué, que l'avocat de la famille de Zongo, Me Bénéwendé Sankara, doit faire appel de cette décision. D'ailleurs, ce dernier a déclaré que «l'affaire est classée et ne sera pas rouverte tant qu'il n'y aura pas d'éléments nouveaux».
Ainsi, huit ans après sa mort, le 13 décembre 1998, le cas de Nobert Zongo reste «un déni de justice honteux et scandaleux». Le directeur de Publication de l'hebdomadaire L'Indépendant a été retrouvé mort, carbonisé dans son véhicule, à cette date. Le journaliste, rappelle Rsf, enquêtait sur les circonstances de la mort de David Ouédraogo, chauffeur personnel de François Compaoré, frère du chef de l'Etat Blaise Compaoré.
David Ouédraogo avait lui-même été torturé à mort par des membres du Régiment de la sécurité présidentielle (Rsp).» L'enquête, alors ouverte, donne ses premiers éléments en août 2000. Trois militaires de la garde présidentielle, dont l'adjudant Marcel Kafando, avaient été reconnus coupables d'«avoir séquestré et torturé à mort» David Ouédraogo. «Ce dernier, chauffeur de François Compaoré, était soupçonné de lui avoir volé de l'argent. Il est mort sous la torture, quelques jours après avoir été arrêté par la garde présidentielle.» C'est en menant une enquête sur cette affaire que le journaliste Zongo a été tué.
Le dossier connut une nouvelle tournure en février 2002, date à laquelle Marcel Kafando a été inculpé d'«assassinat» et «d'incendie volontaire» par le procureur général dans le cadre du dossier Norbert Zongo. «Or, malgré une inculpation aussi grave, Marcel Kafando coulait des jours tranquilles en liberté, à son domicile», s'étonne Reporters sans frontières.
ndiaga@lequotidien.sn
Ndiaga NDIAYE