BESANÇON (AFP) - La star ivoirienne Alpha Blondy a estimé dimanche à Besançon, dans un entretien avec l'AFP, que le concept d'immigration choisie défendu par Nicolas Sarkozy renvoyait "aux temps des esclaves", et fait part de son rêve de construire une "école de l'élite africaine".
"Cette notion d'immigration choisie, cet apartheid migratoire renvoient au temps des esclaves où les marchands choisissaient les plus vigoureux, ceux qui avaient les meilleures dents pour les faire venir en Occident", a déclaré le rastaman ivoirien qui venait de participer à un festival de musique ("L'Herbe en zik").
Actuellement examiné à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur l'immigration du Ministre de l'Intérieur entend substituer une immigration "choisie" à une "immigration subie".
"Monsieur Sarkozy joue les Le Pen", a fustigé Alpha Blondy, qui réside à Abidjan (Côte d'Ivoire) et dont l'épouse et les enfants sont français.
"Tant que les pays africains resteront instables, tant que nos matières premières seront confisquées, il y aura toujours des gens qui n'auront d'autre choix que de courir vers la France. Aucune loi ne pourra les en empêcher", a assuré le chanteur, âgé de 53 ans.
Estimant que seule l'éducation pouvait "enrayer ce flux migratoire", Alpha Blondy a indiqué qu'il rêvait de construire "une école de l'élite africaine" pour former notamment des scientifiques et aider au développement de l'Afrique de l'Ouest.
"J'ai déjà acheté un terrain de 4 hectares à Abidjan pour accueillir cette école qui sera ouverte aux Africains et où les cours seront donnés en français et en anglais. Je veux faire venir des professeurs des grandes universités européennes", a-t-il lancé.
"Si on arrive à former 10.000 cadres, on arrivera peut-être à en garder 5.000 en Afrique. Ce serait un grand pas", a-t-il ajouté, tout en laissant néanmoins entendre que l'instabilité actuelle de la Côte d'Ivoire pouvait mettre à mal son projet.
Nommé en septembre 2005 "messager de la paix" par l'ONU en Côte d'Ivoire, Alpha Blondy a en effet confié son "inquiétude" pour l'avenir de son pays, en crise depuis 2002.
Selon la résolution onusienne 1633, des élections générales "libres, justes et transparentes" doivent se tenir dans le pays d'ici à fin octobre 2006 pour mettre un terme au conflit entre les partisans du chef de l'Etat Laurent Gbagbo et les rebelles des Forces nouvelles qui tiennent le nord du pays.
"Est-ce qu'il y aura un vrai désarmement bilatéral avant ces élections? Ou est-ce que chacun va déposer les canifs et garder les machettes?", s'est interrogé le chanteur. "J'ai vraiment peur, a-t-il encore dit, que les vaincus ne reconnaissent jamais leur défaite".
"Cette notion d'immigration choisie, cet apartheid migratoire renvoient au temps des esclaves où les marchands choisissaient les plus vigoureux, ceux qui avaient les meilleures dents pour les faire venir en Occident", a déclaré le rastaman ivoirien qui venait de participer à un festival de musique ("L'Herbe en zik").
Actuellement examiné à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur l'immigration du Ministre de l'Intérieur entend substituer une immigration "choisie" à une "immigration subie".
"Monsieur Sarkozy joue les Le Pen", a fustigé Alpha Blondy, qui réside à Abidjan (Côte d'Ivoire) et dont l'épouse et les enfants sont français.
"Tant que les pays africains resteront instables, tant que nos matières premières seront confisquées, il y aura toujours des gens qui n'auront d'autre choix que de courir vers la France. Aucune loi ne pourra les en empêcher", a assuré le chanteur, âgé de 53 ans.
Estimant que seule l'éducation pouvait "enrayer ce flux migratoire", Alpha Blondy a indiqué qu'il rêvait de construire "une école de l'élite africaine" pour former notamment des scientifiques et aider au développement de l'Afrique de l'Ouest.
"J'ai déjà acheté un terrain de 4 hectares à Abidjan pour accueillir cette école qui sera ouverte aux Africains et où les cours seront donnés en français et en anglais. Je veux faire venir des professeurs des grandes universités européennes", a-t-il lancé.
"Si on arrive à former 10.000 cadres, on arrivera peut-être à en garder 5.000 en Afrique. Ce serait un grand pas", a-t-il ajouté, tout en laissant néanmoins entendre que l'instabilité actuelle de la Côte d'Ivoire pouvait mettre à mal son projet.
Nommé en septembre 2005 "messager de la paix" par l'ONU en Côte d'Ivoire, Alpha Blondy a en effet confié son "inquiétude" pour l'avenir de son pays, en crise depuis 2002.
Selon la résolution onusienne 1633, des élections générales "libres, justes et transparentes" doivent se tenir dans le pays d'ici à fin octobre 2006 pour mettre un terme au conflit entre les partisans du chef de l'Etat Laurent Gbagbo et les rebelles des Forces nouvelles qui tiennent le nord du pays.
"Est-ce qu'il y aura un vrai désarmement bilatéral avant ces élections? Ou est-ce que chacun va déposer les canifs et garder les machettes?", s'est interrogé le chanteur. "J'ai vraiment peur, a-t-il encore dit, que les vaincus ne reconnaissent jamais leur défaite".