Finalement, la position du Président du Front Populaire, M. Chbih Cheikh Mélaïnine, par rapport à la Commission interministérielle chargée du processus démocratique, du quota réservé aux femmes, de la politique de deux poids deux mesures en matière d’accès à la télévision nationale, éclipseront la conférence du jour portant sur l’adhésion du maire d’Aïoun.
Le Front Populaire a organisé vendredi 7 juillet 2006, à son siège face à l’Ambassade de France, une conférence de presse au cours de laquelle, le parti annonçait l’adhésion de M. Bah Ould Sid’Ahmed dit Bouna, maire d’Aïoun et président de l’association des maires du Hodh El Gharbi. Il s’agit, selon Chbih d’une adhésion d’importance, venant d’une Wilaya centrale qui préfigure la Mauritanie dans sa conception miniature, eu égard à sa composition sociologique ainsi qu’à sa configuration géographique. On y trouve, soulignera-t-il en substance, des populations arabes, soninkés et peuls, qui sont parvenues à tisser à travers les siècles, le modèle d’une intégration intercommunautaire sans commune mesure.
Prenant la parole, M. Bah Ould Sid’Ahmed, ingénieur environnementaliste de son état et maire d’Aîoun, déclarera que son adhésion au Front Populaire résulte d’une conviction personnelle. La dimension du président du parti n’est cependant pas étrangère à ce choix, bien que selon ses dires, leur relation soit restée durant toutes ces années purement formelles.
Cependant, malgré la critique proférée par Chbih Cheikh Mélaïnine par rapport à ces cérémonies-exhibitions de mauvais augure, érigées en bodybuilding politique par toutes les forces de la place, le Front Populaire y voit quelque part une nécessité et compte s’y adonner chaque fois que des adhésions de taille seront déclarées. Mais ce cérémonial qui n’offrait rien à se mettre sous la dent, sur le plan de l’information première, selon l’aveu de plusieurs journalistes, sera vite éclipsé par la position du Président du Front Populaire par rapport à d’autres questions d’actualité.
Commission interministérielle
Chbih Cheikh Mélaïnine a révélé au cours de la rencontre, le mécontentement de la classe politique par rapport au diktat de la Commission interministérielle qui semble vouloir régler le problème de la transition en dehors des acteurs politiques. Ainsi, dira-t-il, après le Référendum constitutionnel, plusieurs questions cruciales étaient restées en suspens. C’est le cas notamment du mode de scrutin et du code électoral, qui n’ont pas fait, selon lui, l’objet de discussions. Ainsi, la chevauchée solitaire des membres de la Commission interministérielle, était-elle devenue une évidence aux yeux de l’ensemble des acteurs politiques, ceux de la Coalition des Forces du Changement comme au sein du PRDR, en particulier.
Pour Chbih, pour que les retombées positives de la Constitution amendée soient capitalisées, il est impérieux que des procédures claires pour son application soient entreprises et que les règles du jeu soient clairement définies. Il a ainsi dénoncé sans ambages, la suffisance de la Commission interministérielle qui semble occulter dans la confection de ces règles, la classe politique et la société civile, seules actrices dans les partitions à venir. « Il s’agit d’un débat sérieux ! » scandera Chbih. Il critiquera ainsi avec vigueur les conditions dans lesquelles la loi électorale a été concoctée sans l’avis des acteurs concernés et par une commission dont les membres sont OUT du jeu politique.
Pour Chbih, une loi ne doit pas laisser de vide, sauf si on veut introduire le flou et encourager la pagaille. Ainsi, aucune disposition, selon lui, ne condamne le nomadisme politique. N’importe quel élu, choisi par le peuple sous la bannière d’un parti politique donné, peut sans entraves, migrer vers un autre parti de son choix, trahissant la vox populis ainsi que son ancien parti. Il soulignera que la nouvelle loi adoptée durant le conseil des ministres, sans l’aval des partis politiques, ne les protège pas en définitive. Il est même perçu comme un acte de loi imposé d’une manière unilatérale, ce qui viole le principe du consensus qui fonde les rapports entre la classe politique, les organisations de la société civile et le pouvoir de transition.
Pour Chbih, les journées de concertation d’octobre dernier ne sont nullement une carte blanche délivrée à la Commission interministérielle pour qu’elle agisse à leur place par procuration. « Tous les actes doivent être discutés point par point, soulignera Chbih, car ils nous concernent en premier lieu ».
Participation des femmes
Allant plus loin que la largesse des autorités de transition vis-à-vis de la gent féminine, Chbih se demandera, « pourquoi, pendant qu’on y est, ne pas accorder aux femmes plus de 20% d’élus, de cadres, de sénateurs, de directrices d’entreprises publiques, de ministres… » Pour lui, il n’y a que deux façons d’assurer pour les femmes 20% dans les fonctions électives. Il faudrait que les députés soient élus au scrutin majoritaire avec un système de bonification de sorte que les hommes n’occupent pas plus de 64% dans les listes de 51 députés confectionnées sur la base des 44 circonscriptions électorales existantes.
Deuxième solution, dresser une liste nationale où 25 places seraient réservées aux femmes. Pour lui, ce système de positionnement adopté par la nouvelle loi ne garantit pas à lui seul l’élection de 20% de femmes, même si on leur attribue les tête de liste. Bien évidemment, il trouve que l’encouragement financier des partis politiques qui oeuvrent en faveur de l’élection des femmes, peut donner des résultats, mais dans toutes les manières, Chbih croient que forcer la main des partis politiques en leur imposant une méthode de listing, est antidémocratique.
Télévision
Ce qui est sûr, c’est que la colère de Chbih vis-à-vis de la télévision nationale est largement partagée aussi bien par la classe politique que par quelques membres de la société civile. Sur ce plan, la radio semble bien en avance sur sa consoeur. L’objet d’une telle sortie virulente de la part du Président du Front Populaire, c’est la couverture par la télévision nationale de la gigantesque marche organisée par la Coalition des Forces du Changement en soutien au peuple palestinien. Cet élément qui constitue un élan de ferveur populaire a mérité de la part de la télé-bidon nationale moins d’une minute d’intérêt alors que la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdallahi a beaucoup plus focalisé l’attention des forces rétrogrades encore tapies dans les obscures sphères de cet organe de presse.
Des plaintes ont été particulièrement adressées aux hautes autorités par certains leaders politiques qui s’insurgent contre l’esprit mercanto-clientéliste en cours à la télé.
Cheikh Aïdara
Note: Info source : Cheikh Aïdara via cridem
Le Front Populaire a organisé vendredi 7 juillet 2006, à son siège face à l’Ambassade de France, une conférence de presse au cours de laquelle, le parti annonçait l’adhésion de M. Bah Ould Sid’Ahmed dit Bouna, maire d’Aïoun et président de l’association des maires du Hodh El Gharbi. Il s’agit, selon Chbih d’une adhésion d’importance, venant d’une Wilaya centrale qui préfigure la Mauritanie dans sa conception miniature, eu égard à sa composition sociologique ainsi qu’à sa configuration géographique. On y trouve, soulignera-t-il en substance, des populations arabes, soninkés et peuls, qui sont parvenues à tisser à travers les siècles, le modèle d’une intégration intercommunautaire sans commune mesure.
Prenant la parole, M. Bah Ould Sid’Ahmed, ingénieur environnementaliste de son état et maire d’Aîoun, déclarera que son adhésion au Front Populaire résulte d’une conviction personnelle. La dimension du président du parti n’est cependant pas étrangère à ce choix, bien que selon ses dires, leur relation soit restée durant toutes ces années purement formelles.
Cependant, malgré la critique proférée par Chbih Cheikh Mélaïnine par rapport à ces cérémonies-exhibitions de mauvais augure, érigées en bodybuilding politique par toutes les forces de la place, le Front Populaire y voit quelque part une nécessité et compte s’y adonner chaque fois que des adhésions de taille seront déclarées. Mais ce cérémonial qui n’offrait rien à se mettre sous la dent, sur le plan de l’information première, selon l’aveu de plusieurs journalistes, sera vite éclipsé par la position du Président du Front Populaire par rapport à d’autres questions d’actualité.
Commission interministérielle
Chbih Cheikh Mélaïnine a révélé au cours de la rencontre, le mécontentement de la classe politique par rapport au diktat de la Commission interministérielle qui semble vouloir régler le problème de la transition en dehors des acteurs politiques. Ainsi, dira-t-il, après le Référendum constitutionnel, plusieurs questions cruciales étaient restées en suspens. C’est le cas notamment du mode de scrutin et du code électoral, qui n’ont pas fait, selon lui, l’objet de discussions. Ainsi, la chevauchée solitaire des membres de la Commission interministérielle, était-elle devenue une évidence aux yeux de l’ensemble des acteurs politiques, ceux de la Coalition des Forces du Changement comme au sein du PRDR, en particulier.
Pour Chbih, pour que les retombées positives de la Constitution amendée soient capitalisées, il est impérieux que des procédures claires pour son application soient entreprises et que les règles du jeu soient clairement définies. Il a ainsi dénoncé sans ambages, la suffisance de la Commission interministérielle qui semble occulter dans la confection de ces règles, la classe politique et la société civile, seules actrices dans les partitions à venir. « Il s’agit d’un débat sérieux ! » scandera Chbih. Il critiquera ainsi avec vigueur les conditions dans lesquelles la loi électorale a été concoctée sans l’avis des acteurs concernés et par une commission dont les membres sont OUT du jeu politique.
Pour Chbih, une loi ne doit pas laisser de vide, sauf si on veut introduire le flou et encourager la pagaille. Ainsi, aucune disposition, selon lui, ne condamne le nomadisme politique. N’importe quel élu, choisi par le peuple sous la bannière d’un parti politique donné, peut sans entraves, migrer vers un autre parti de son choix, trahissant la vox populis ainsi que son ancien parti. Il soulignera que la nouvelle loi adoptée durant le conseil des ministres, sans l’aval des partis politiques, ne les protège pas en définitive. Il est même perçu comme un acte de loi imposé d’une manière unilatérale, ce qui viole le principe du consensus qui fonde les rapports entre la classe politique, les organisations de la société civile et le pouvoir de transition.
Pour Chbih, les journées de concertation d’octobre dernier ne sont nullement une carte blanche délivrée à la Commission interministérielle pour qu’elle agisse à leur place par procuration. « Tous les actes doivent être discutés point par point, soulignera Chbih, car ils nous concernent en premier lieu ».
Participation des femmes
Allant plus loin que la largesse des autorités de transition vis-à-vis de la gent féminine, Chbih se demandera, « pourquoi, pendant qu’on y est, ne pas accorder aux femmes plus de 20% d’élus, de cadres, de sénateurs, de directrices d’entreprises publiques, de ministres… » Pour lui, il n’y a que deux façons d’assurer pour les femmes 20% dans les fonctions électives. Il faudrait que les députés soient élus au scrutin majoritaire avec un système de bonification de sorte que les hommes n’occupent pas plus de 64% dans les listes de 51 députés confectionnées sur la base des 44 circonscriptions électorales existantes.
Deuxième solution, dresser une liste nationale où 25 places seraient réservées aux femmes. Pour lui, ce système de positionnement adopté par la nouvelle loi ne garantit pas à lui seul l’élection de 20% de femmes, même si on leur attribue les tête de liste. Bien évidemment, il trouve que l’encouragement financier des partis politiques qui oeuvrent en faveur de l’élection des femmes, peut donner des résultats, mais dans toutes les manières, Chbih croient que forcer la main des partis politiques en leur imposant une méthode de listing, est antidémocratique.
Télévision
Ce qui est sûr, c’est que la colère de Chbih vis-à-vis de la télévision nationale est largement partagée aussi bien par la classe politique que par quelques membres de la société civile. Sur ce plan, la radio semble bien en avance sur sa consoeur. L’objet d’une telle sortie virulente de la part du Président du Front Populaire, c’est la couverture par la télévision nationale de la gigantesque marche organisée par la Coalition des Forces du Changement en soutien au peuple palestinien. Cet élément qui constitue un élan de ferveur populaire a mérité de la part de la télé-bidon nationale moins d’une minute d’intérêt alors que la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdallahi a beaucoup plus focalisé l’attention des forces rétrogrades encore tapies dans les obscures sphères de cet organe de presse.
Des plaintes ont été particulièrement adressées aux hautes autorités par certains leaders politiques qui s’insurgent contre l’esprit mercanto-clientéliste en cours à la télé.
Cheikh Aïdara
Note: Info source : Cheikh Aïdara via cridem