Ils ont beau le dissimuler, Nouakchott et Paris entretiennent des relations détériorées. Parlons plutôt d’un secret de polichinelle qui ne cesse de se dévoiler au grand jour.
Le président français François Hollande ne digère toujours pas le revirement de son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz dans le conflit malien. Paris espérait le déploiement de 3.000 soldats mourabitounes à Gao. Mais Nouakchott n’a offert que 5 officiers faisant la navette entre Gao, Tombouctou et Bamako pour la collecte de renseignements au profit des forces internationales. Et la Mauritanie, aux yeux de la France, s’aligne sur la position algérienne hostile à l’intervention française au nord du Mali.
Cela fait d’ailleurs trois ans que des officiels français sillonnent la sous-région. Mais peu d’entre eux font un crochet en Mauritanie. François Hollande n’a jamais mis les pieds à Nouakchott. Lui qui avait promis au président mauritanien de visiter son pays alors que ce dernier était alité dans un lit d’hôpital français.
Refusant de se rendre en Mauritanie, Hollande a pourtant invité le président Aziz à un sommet restreint à Dakar, la capitale du Sénégal voisin. Invitation considérée comme une tentative d’humiliation par l’homme fort de Nouakchott. La Mauritanie accuse implicitement la France de privilégier ses relations avec le Sénégal et le Maroc, à son détriment.
Dans ce contexte de relations détériorées, Oud Abdel Aziz a boycotté le sommet de la Francophonie à Madagascar. Et sans l’implication du Malien Ibrahim Boubacar Keita, le chef de l’Etat mauritanien aurait également ignoré le 27e sommet Afrique-France à Bamako.
Au-delà des gestes, les déclarations de colère s’enchainent entre la Mauritanie de Aziz et la France de Hollande. La dernière en date a pris forme dans le communiqué de l’armée mauritanienne qui recadre le porte-parole à l’Etat-major des armées françaises, le colonel Patrick Steiger. Selon l’armée mauritanienne, jamais la force française Barkhane n’a mené d’opération en terre mauritanienne, comme le prétend pourtant Patrick Steiger.
Récemment, le directeur de la Sûreté de l’Etat mauritanien est monté au créneau dénonçant un communiqué de l’Ambassade de France à Nouakchott qui interdisait tout un quartier de la capitale mauritanienne à ses ressortissants après l’agression d’une Française. La détérioration des relations entre la Mauritanie et la France se manifeste de plus sur le plan de la coopération sécuritaire. Les experts français qui travaillaient aux côtés des militaires mauritaniens ont plié bagages depuis 2016. Et Nouakchott se tourne désormais vers Washington sur les questions de sécurité et celles liées à la lutte contre le terrorisme. Le chef d’état-major des armées mauritaniennes se déplace souvent aux Etats-Unis.
Reste à savoir si ce refroidissement des relations n’affectera pas la coopération économique entre la Mauritanie et la France, qui reste le premier partenaire économique de Nouakchott. La Mauritanie a plusieurs cartes en main, privilégiant ses relations avec la Chine alors que le président Aziz appelle à la réécriture de la période coloniale, afin, selon lui, de dépasser l’unique vision française de cette histoire partagée.
Source: Alakhbar
Le président français François Hollande ne digère toujours pas le revirement de son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz dans le conflit malien. Paris espérait le déploiement de 3.000 soldats mourabitounes à Gao. Mais Nouakchott n’a offert que 5 officiers faisant la navette entre Gao, Tombouctou et Bamako pour la collecte de renseignements au profit des forces internationales. Et la Mauritanie, aux yeux de la France, s’aligne sur la position algérienne hostile à l’intervention française au nord du Mali.
Cela fait d’ailleurs trois ans que des officiels français sillonnent la sous-région. Mais peu d’entre eux font un crochet en Mauritanie. François Hollande n’a jamais mis les pieds à Nouakchott. Lui qui avait promis au président mauritanien de visiter son pays alors que ce dernier était alité dans un lit d’hôpital français.
Refusant de se rendre en Mauritanie, Hollande a pourtant invité le président Aziz à un sommet restreint à Dakar, la capitale du Sénégal voisin. Invitation considérée comme une tentative d’humiliation par l’homme fort de Nouakchott. La Mauritanie accuse implicitement la France de privilégier ses relations avec le Sénégal et le Maroc, à son détriment.
Dans ce contexte de relations détériorées, Oud Abdel Aziz a boycotté le sommet de la Francophonie à Madagascar. Et sans l’implication du Malien Ibrahim Boubacar Keita, le chef de l’Etat mauritanien aurait également ignoré le 27e sommet Afrique-France à Bamako.
Au-delà des gestes, les déclarations de colère s’enchainent entre la Mauritanie de Aziz et la France de Hollande. La dernière en date a pris forme dans le communiqué de l’armée mauritanienne qui recadre le porte-parole à l’Etat-major des armées françaises, le colonel Patrick Steiger. Selon l’armée mauritanienne, jamais la force française Barkhane n’a mené d’opération en terre mauritanienne, comme le prétend pourtant Patrick Steiger.
Récemment, le directeur de la Sûreté de l’Etat mauritanien est monté au créneau dénonçant un communiqué de l’Ambassade de France à Nouakchott qui interdisait tout un quartier de la capitale mauritanienne à ses ressortissants après l’agression d’une Française. La détérioration des relations entre la Mauritanie et la France se manifeste de plus sur le plan de la coopération sécuritaire. Les experts français qui travaillaient aux côtés des militaires mauritaniens ont plié bagages depuis 2016. Et Nouakchott se tourne désormais vers Washington sur les questions de sécurité et celles liées à la lutte contre le terrorisme. Le chef d’état-major des armées mauritaniennes se déplace souvent aux Etats-Unis.
Reste à savoir si ce refroidissement des relations n’affectera pas la coopération économique entre la Mauritanie et la France, qui reste le premier partenaire économique de Nouakchott. La Mauritanie a plusieurs cartes en main, privilégiant ses relations avec la Chine alors que le président Aziz appelle à la réécriture de la période coloniale, afin, selon lui, de dépasser l’unique vision française de cette histoire partagée.
Source: Alakhbar