Le Niger a annoncé mercredi son intention d'expulser rapidement quelque 100 000 Arabes Mahamides vers le Tchad, pays dont ils sont originaires, en raison des tensions avec les populations nigériennes de la région frontalière désertique de Diffa. Selon une source proche dossier consultée par l'Afp, cette expulsion massive devrait avoir lieu dans les cinq prochains jours. Une source gouvernementale qui a requis l'anonymat a assuré que l'expulsion sera organisée dans le ‘respect de la dignité humaine' et avec un encadrement correct. Après un contrôle systématique des papiers, ceux qui ne sont pas en règle ‘seront invités à marcher' et raccompagnés jusqu'à la frontière du Tchad. ‘Les Arabes Mahamides seront raccompagnés à la frontière par des militaires' mais l'évacuation se fera de façon ‘pacifique', a affirmé le ministre de l'Intérieur, Mounkaila Modi. Selon lui, la communauté Mahamide ‘détient des armes à feu et menace quotidiennement les populations autochtones'. Située à l'extrême sud-est du Niger, à environ 1 400 km de Niamey, la région de Diffa est frontalière du Nigeria au sud et jouxte le Lac Tchad.
Au Niger, la communauté des Arabes Mahamides, originaires de Biltine au nord de la ville tchadienne d'Abéché et pour la plupart éleveurs de chameaux et de bétail, est estimée entre 50 000 et 150 000, faute de recensement précis. Ils sont dans la région pour certains depuis plus de trente ans, depuis la grande sécheresse de 1974. Fuyant également l'insécurité politique au Tchad et au Soudan, ils sont arrivés du Tchad et circulent librement depuis dans cette région qui s'étend sur les trois pays.
Mais dans cette zone désertique (environ 2,2 habitants au km2) et deshéritée, des conflits éclatent souvent entre Arabes, Peuls et Toubous, pour l'utilisation des puits. Le partage des points d'eau et les vols de bétail sont devenus sources permanentes de conflits, amplifiés par l'arrivée des Mahamides à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le ministre de l'Intérieur a souligné la responsabilité de la pression autour des puits et des points d'eau dans les rixes fréquentes dans cette région. ‘Il y a souvent des bagarres avec ces gens qui sortent alors les armes. Le président (nigérien Mamadou) Tandja tient beaucoup à la sécurité dans cette région', a confirmé à l'Afp sous couvert d'anonymat un ministre nigérien, joint par téléphone de Lagos.
La région de Diffa, dont le président Tandja est originaire, avait été le théâtre d'une rébellion des trois garnisons locales en 2002. Le mouvement, qui avait fait tache d'huile jusqu'à Niamey, avait été réprimé par les forces loyalistes. Une myriade de groupuscules touaregs, arabes et toubous sont toujours présents dans le nord et l'est désertique du Niger, origine dans les années 1990 d'un soulèvement pour obtenir une autonomie accrue de la part du pouvoir central. Ces groupes continuent encore aujourd'hui à entretenir une certaine insécurité dans ces régions.
Les neuf députés arabes du Parlement nigérien ont demandé mercredi à l'Onu et à l'Union Africaine (Ua) d'intervenir ‘afin d'éviter un conflit très grave' dans l'est du pays. ‘Nous lançons un appel au chef de l'Etat afin qu'il se ressaisisse et renonce à cette décision, et nous demandons au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) de l'Onu de dépêcher une mission au Niger pour évaluer la situation', déclarent les députés dans un communiqué. Sur les 113 députés que compte le Parlement nigérien, 9 sont d'origine arabe. Ils avaient tous prévu de se réunir mercredi matin au domicile de l'un d'entre eux pour exprimer leur indignation collective.
walf
Au Niger, la communauté des Arabes Mahamides, originaires de Biltine au nord de la ville tchadienne d'Abéché et pour la plupart éleveurs de chameaux et de bétail, est estimée entre 50 000 et 150 000, faute de recensement précis. Ils sont dans la région pour certains depuis plus de trente ans, depuis la grande sécheresse de 1974. Fuyant également l'insécurité politique au Tchad et au Soudan, ils sont arrivés du Tchad et circulent librement depuis dans cette région qui s'étend sur les trois pays.
Mais dans cette zone désertique (environ 2,2 habitants au km2) et deshéritée, des conflits éclatent souvent entre Arabes, Peuls et Toubous, pour l'utilisation des puits. Le partage des points d'eau et les vols de bétail sont devenus sources permanentes de conflits, amplifiés par l'arrivée des Mahamides à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le ministre de l'Intérieur a souligné la responsabilité de la pression autour des puits et des points d'eau dans les rixes fréquentes dans cette région. ‘Il y a souvent des bagarres avec ces gens qui sortent alors les armes. Le président (nigérien Mamadou) Tandja tient beaucoup à la sécurité dans cette région', a confirmé à l'Afp sous couvert d'anonymat un ministre nigérien, joint par téléphone de Lagos.
La région de Diffa, dont le président Tandja est originaire, avait été le théâtre d'une rébellion des trois garnisons locales en 2002. Le mouvement, qui avait fait tache d'huile jusqu'à Niamey, avait été réprimé par les forces loyalistes. Une myriade de groupuscules touaregs, arabes et toubous sont toujours présents dans le nord et l'est désertique du Niger, origine dans les années 1990 d'un soulèvement pour obtenir une autonomie accrue de la part du pouvoir central. Ces groupes continuent encore aujourd'hui à entretenir une certaine insécurité dans ces régions.
Les neuf députés arabes du Parlement nigérien ont demandé mercredi à l'Onu et à l'Union Africaine (Ua) d'intervenir ‘afin d'éviter un conflit très grave' dans l'est du pays. ‘Nous lançons un appel au chef de l'Etat afin qu'il se ressaisisse et renonce à cette décision, et nous demandons au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) de l'Onu de dépêcher une mission au Niger pour évaluer la situation', déclarent les députés dans un communiqué. Sur les 113 députés que compte le Parlement nigérien, 9 sont d'origine arabe. Ils avaient tous prévu de se réunir mercredi matin au domicile de l'un d'entre eux pour exprimer leur indignation collective.
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