Le FPC ex-Flam semble se réjouir de l'annonce de la suppression du Sénat et de la création de Conseils régionaux par le Président de la République qui seraient des formes de reconnaissance de la justesse de leurs thèses fédéralistes. Pourtant, fédéralistes assumés, nos amis fpecistes devraient, sur ces deux projets fumigènes de reforme constitutionnelle, se montrer plus que circonspects.
En effet, l'une des conditions de base, l'un des critères élémentaires du fédéralisme est l'existence non pas d'une, mais d'au moins deux Chambres dans le Parlement national dont l'une (le "Sénat") doit assurer la représentation des entités fédérées ( "Etats" ou "régions" -peu importe la dénomination) disposant chacune, à l'échelon local ( les "régions" par exemple), d'un "exécutif " ( dirigé par un "gouverneur" ou "Président régional"), d'une "assemblée " ( "Conseil régional" par exemple) et d'une instance judiciaire ( Cour de justice régionale par exemple), le tout défini dans des "constitutions locales"...Toutes ces institutions politiques locales sont destinées à garantir l'autonomie des régions concernées et traduisent l'existence d'un véritable pouvoir local autonome. Si donc pour le FPC, il faut supprimer le Sénat ( ce dont personnellement je me réjouis mais pour d'autres motifs que j'exposerai plus tard) parce que "La Mauritanie ne "pèse" (sic) pas encore le Sénat ni économiquement ni démographiquement." et que " du reste, les communautés se feraient très bien représenter , et de manière encore plus équilibrée, au niveau des trois pôles que sont la Présidence, la Primature (?!), l'Assemblée Nationale" comme le dit si bien son Président M. Samba Thiam, alors cela signifie tout bonnement que c'est l'aveu que la Mauritanie ne "pèse pas encore le fédéralisme" et qu'il faut renoncer à cette idée derechef. Très clairement, la renonciation à la 2eme Chambre c'est la renonciation, pure et simple à toute velléité d' idée fédérale. Sans 2ème Chambre, adieu Fédéralisme, vive l'Unitarisme.
La 2eme erreur consiste à se laisser abuser par les mots et par les usages qu'en font trop facilement certains journalistes de la place- forte du raccourci sémantique qu'est devenue Nouakchott. Il en est ainsi, depuis Néma (où il nous fut jeté en pâture par un Président qui nous connaît trop bien sur ce chapitre), du mot " régionalisme " auquel renvoie dans notre subconscient, les termes de "Conseils régionaux". Mais les Halpular disent avec raison que "wonaa ko rannwi fof muuDee" ou si on veut "Tout ce qui est blanc n'est pas farine!".
Ni le "régionalisme administratif ni a fortiori un de ses organes d'expression qu'est le "Conseil régional" ne renvoie, ni de près ni de loin au fédéralisme. Notre pays est presque l'un des rares au monde à n'avoir pas cette instance intermédiaire de simple décentralisation. Pas besoin de renvoyer à l'exemple de la France, l'inventeur du jacobinisme et de son centralisme unitariste que nous avons copié ad nauseam. Le Sénégal dont le modèle politique et administratif nous est très proche et qui est on ne peut plus loin du fédéralisme, connaît depuis longtemps déjà ces "Conseils régionaux", au moins depuis les lois de 1996 au nom du principe dit de "participation responsable". Ainsi, à côté du représentant de l'Etat qu'est le Gouverneur, il existe des autorités régionales représentées par une assemblée (le Conseil Régional) et son exécutif (Le Président du Conseil Régional). Ces autorités régionales sont élues par les populations locales et gèrent des "affaires régionales" avec des compétences administratives et des moyens plus ou moins affirmés.
Annoncer donc la création de "conseils régionaux" dans le contexte de la suppression du Sénat nous rapprocherait bien plus du schéma d'Etat unitaire du Sénégal ( Chambre Unique et Conseils régionaux ) que du fédéralisme à base communautaire ou ethnique éthiopien ou même du régionalisme autonomiste mixte du schéma sud africain ou espagnol.
Une reforme globale de notre système de gouvernance nationale et régionale est impérative. Et un débat franc et sérieux mérite d'être instauré comme j'ai cru le comprendre de la part des FPC. Mais loin des calculs politiciens de reformes constitutionnelles fumigènes comme cherche clairement à les imposer M. Mohamed Ould Abdel Aziz!
Gourmo Abdoul Lo
source: Facebook
En effet, l'une des conditions de base, l'un des critères élémentaires du fédéralisme est l'existence non pas d'une, mais d'au moins deux Chambres dans le Parlement national dont l'une (le "Sénat") doit assurer la représentation des entités fédérées ( "Etats" ou "régions" -peu importe la dénomination) disposant chacune, à l'échelon local ( les "régions" par exemple), d'un "exécutif " ( dirigé par un "gouverneur" ou "Président régional"), d'une "assemblée " ( "Conseil régional" par exemple) et d'une instance judiciaire ( Cour de justice régionale par exemple), le tout défini dans des "constitutions locales"...Toutes ces institutions politiques locales sont destinées à garantir l'autonomie des régions concernées et traduisent l'existence d'un véritable pouvoir local autonome. Si donc pour le FPC, il faut supprimer le Sénat ( ce dont personnellement je me réjouis mais pour d'autres motifs que j'exposerai plus tard) parce que "La Mauritanie ne "pèse" (sic) pas encore le Sénat ni économiquement ni démographiquement." et que " du reste, les communautés se feraient très bien représenter , et de manière encore plus équilibrée, au niveau des trois pôles que sont la Présidence, la Primature (?!), l'Assemblée Nationale" comme le dit si bien son Président M. Samba Thiam, alors cela signifie tout bonnement que c'est l'aveu que la Mauritanie ne "pèse pas encore le fédéralisme" et qu'il faut renoncer à cette idée derechef. Très clairement, la renonciation à la 2eme Chambre c'est la renonciation, pure et simple à toute velléité d' idée fédérale. Sans 2ème Chambre, adieu Fédéralisme, vive l'Unitarisme.
La 2eme erreur consiste à se laisser abuser par les mots et par les usages qu'en font trop facilement certains journalistes de la place- forte du raccourci sémantique qu'est devenue Nouakchott. Il en est ainsi, depuis Néma (où il nous fut jeté en pâture par un Président qui nous connaît trop bien sur ce chapitre), du mot " régionalisme " auquel renvoie dans notre subconscient, les termes de "Conseils régionaux". Mais les Halpular disent avec raison que "wonaa ko rannwi fof muuDee" ou si on veut "Tout ce qui est blanc n'est pas farine!".
Ni le "régionalisme administratif ni a fortiori un de ses organes d'expression qu'est le "Conseil régional" ne renvoie, ni de près ni de loin au fédéralisme. Notre pays est presque l'un des rares au monde à n'avoir pas cette instance intermédiaire de simple décentralisation. Pas besoin de renvoyer à l'exemple de la France, l'inventeur du jacobinisme et de son centralisme unitariste que nous avons copié ad nauseam. Le Sénégal dont le modèle politique et administratif nous est très proche et qui est on ne peut plus loin du fédéralisme, connaît depuis longtemps déjà ces "Conseils régionaux", au moins depuis les lois de 1996 au nom du principe dit de "participation responsable". Ainsi, à côté du représentant de l'Etat qu'est le Gouverneur, il existe des autorités régionales représentées par une assemblée (le Conseil Régional) et son exécutif (Le Président du Conseil Régional). Ces autorités régionales sont élues par les populations locales et gèrent des "affaires régionales" avec des compétences administratives et des moyens plus ou moins affirmés.
Annoncer donc la création de "conseils régionaux" dans le contexte de la suppression du Sénat nous rapprocherait bien plus du schéma d'Etat unitaire du Sénégal ( Chambre Unique et Conseils régionaux ) que du fédéralisme à base communautaire ou ethnique éthiopien ou même du régionalisme autonomiste mixte du schéma sud africain ou espagnol.
Une reforme globale de notre système de gouvernance nationale et régionale est impérative. Et un débat franc et sérieux mérite d'être instauré comme j'ai cru le comprendre de la part des FPC. Mais loin des calculs politiciens de reformes constitutionnelles fumigènes comme cherche clairement à les imposer M. Mohamed Ould Abdel Aziz!
Gourmo Abdoul Lo
source: Facebook