Lansana Conté
CONAKRY (Reuters) - La communauté internationale a accentué ses pressions en vue d'un règlement négocié de la crise politique en Guinée, où plus de 120 personnes ont trouvé la mort depuis le début, le 10 janvier, d'une grève générale lancée par les syndicats pour obtenir le départ du président Lansana Conté.
A Cannes, où vient de se terminer le sommet France-Afrique, les participants ont fait part de leur "vive préoccupation" et invité les responsables de l'ordre public "(...) à faire preuve de retenue".
Le calme prévalait toujours à Conakry, la capitale, et dans les villes de province placées sous un contrôle très strict de l'armée en vertu de l'état de siège décrété mardi.
Vendredi, les autorités ont levé le couvre-feu en vigueur dans la principale mine de bauxite à Sangaredi pour permettre une reprise des acheminements de minerai.
La Guinée, jadis l'un des fleurons de l'empire colonial français d'Afrique de l'Ouest, est un pays économiquement exsangue bien qu'il soit le premier exportateur de bauxite, principal minerai d'aluminium.
La Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) a repris l'extraction et les livraisons vers le port de Kamsar, a déclaré un représentant de la firme, selon lequel les autorités ont levé l'état de siège dans la zone de production.
"Le train a été chargé et il est parti pour Kamsar", a-t-il déclaré sous le couvert de l'anonymat, précisant que la levée de l'état de siège autour de la mine de Sangaredi avait permis la reprise d'un "service minimum".
Refusant de céder à l'opposition qui le juge inapte à gouverner, le président Lansana Conté a décrété l'état de siège pour onze jours lundi soir, afin de mettre un terme aux violences qui ont marqué la reprise d'une grève générale, après la nomination contestée d'un de ses proches au poste de Premier ministre.
"Les chefs d'Etat ont exprimé leur vive préoccupation devant la grave crise institutionnelle qui secoue la Guinée, porte atteinte à la sécurité des populations civiles et menace la stabilité régionale", lit-on dans une déclaration publiée à Cannes à l'issue du sommet franco-africain.
Les participants au sommet "ont condamné les violences commises et se sont émus du grand nombre de victimes innocentes".
EMISSAIRE DE LA CEDEAO
"Ils se sont inquiétés de la dégradation de la situation sécuritaire et ont appelé les responsables de l'ordre public à faire preuve de retenue et d'esprit de responsabilité", ajoute-t-on.
Lors de la conférence de presse finale, le président en exercice de l'Union africaine, le Ghanéen John Kufuor, a invité les autorités de Conakry à "utiliser les moyens pacifiques pour tenter de parvenir à une normalisation".
"Nous sommes d'accord pour que l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et les Etats intéressés s'engagent pour régler ce problème qui nous préoccupe beaucoup", a souligné Jacques Chirac.
"La France a pris des dispositions matérielles, à la fois navales et aéronautiques (....) pour, le cas échéant, apporter le concours qui pourrait être nécessaire à ses ressortissants", a précisé le chef de l'Etat français. Environ 2.000 Français vivent en Guinée.
Les Etats-Unis se sont déclarés à leur tour "profondément préoccupés" par la situation en Guinée et ont demandé dans un communiqué "la levée de l'état de siège et le retour de l'armée dans les casernes". Les Américains ont déjà évacué par avion une partie de leurs ressortissants vivant dans ce pays.
La Cedeao va, de son côté, dépêcher ce week-end à Conakry l'ancien président nigérian Ibrahim Babangida pour une mission de médiation.
Peter Takirambudde, directeur pour l'Afrique de l'ONG Human Rights Watchs (HRW), a mis en cause le comportement des forces de l'ordre dans la répression du mouvement. "Les forces de sécurité se servent de la loi martiale comme prétexte pour terroriser les Guinéens de base", a-t-il dit dans un communiqué.
"Sous prétexte de rétablir l'ordre, elles agissent comme des criminels de droit commun, maltraitant, dévalisant et brutalisant la population qu'elles sont censées protéger".
Selon HRW, les forces de sécurité sont responsables de la mort d'au moins 22 personnes ces cinq derniers jours.
Les responsables guinéens cherchent, pour leur part, à repousser les critiques, affirmant que les forces de sécurité sont confrontées à des pillards, des détenus en cavale et des manifestants qui se sont procurés clandestinement des armes à l'étranger.
"Nous regrettons les tirs sporadiques émanant d'éléments incontrôlés, parfois en tenue militaire", a reconnu jeudi soir à la radio publique le chef d'état-major de l'armée, le général Kerfala Camara.
Reuters 2007.
A Cannes, où vient de se terminer le sommet France-Afrique, les participants ont fait part de leur "vive préoccupation" et invité les responsables de l'ordre public "(...) à faire preuve de retenue".
Le calme prévalait toujours à Conakry, la capitale, et dans les villes de province placées sous un contrôle très strict de l'armée en vertu de l'état de siège décrété mardi.
Vendredi, les autorités ont levé le couvre-feu en vigueur dans la principale mine de bauxite à Sangaredi pour permettre une reprise des acheminements de minerai.
La Guinée, jadis l'un des fleurons de l'empire colonial français d'Afrique de l'Ouest, est un pays économiquement exsangue bien qu'il soit le premier exportateur de bauxite, principal minerai d'aluminium.
La Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) a repris l'extraction et les livraisons vers le port de Kamsar, a déclaré un représentant de la firme, selon lequel les autorités ont levé l'état de siège dans la zone de production.
"Le train a été chargé et il est parti pour Kamsar", a-t-il déclaré sous le couvert de l'anonymat, précisant que la levée de l'état de siège autour de la mine de Sangaredi avait permis la reprise d'un "service minimum".
Refusant de céder à l'opposition qui le juge inapte à gouverner, le président Lansana Conté a décrété l'état de siège pour onze jours lundi soir, afin de mettre un terme aux violences qui ont marqué la reprise d'une grève générale, après la nomination contestée d'un de ses proches au poste de Premier ministre.
"Les chefs d'Etat ont exprimé leur vive préoccupation devant la grave crise institutionnelle qui secoue la Guinée, porte atteinte à la sécurité des populations civiles et menace la stabilité régionale", lit-on dans une déclaration publiée à Cannes à l'issue du sommet franco-africain.
Les participants au sommet "ont condamné les violences commises et se sont émus du grand nombre de victimes innocentes".
EMISSAIRE DE LA CEDEAO
"Ils se sont inquiétés de la dégradation de la situation sécuritaire et ont appelé les responsables de l'ordre public à faire preuve de retenue et d'esprit de responsabilité", ajoute-t-on.
Lors de la conférence de presse finale, le président en exercice de l'Union africaine, le Ghanéen John Kufuor, a invité les autorités de Conakry à "utiliser les moyens pacifiques pour tenter de parvenir à une normalisation".
"Nous sommes d'accord pour que l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et les Etats intéressés s'engagent pour régler ce problème qui nous préoccupe beaucoup", a souligné Jacques Chirac.
"La France a pris des dispositions matérielles, à la fois navales et aéronautiques (....) pour, le cas échéant, apporter le concours qui pourrait être nécessaire à ses ressortissants", a précisé le chef de l'Etat français. Environ 2.000 Français vivent en Guinée.
Les Etats-Unis se sont déclarés à leur tour "profondément préoccupés" par la situation en Guinée et ont demandé dans un communiqué "la levée de l'état de siège et le retour de l'armée dans les casernes". Les Américains ont déjà évacué par avion une partie de leurs ressortissants vivant dans ce pays.
La Cedeao va, de son côté, dépêcher ce week-end à Conakry l'ancien président nigérian Ibrahim Babangida pour une mission de médiation.
Peter Takirambudde, directeur pour l'Afrique de l'ONG Human Rights Watchs (HRW), a mis en cause le comportement des forces de l'ordre dans la répression du mouvement. "Les forces de sécurité se servent de la loi martiale comme prétexte pour terroriser les Guinéens de base", a-t-il dit dans un communiqué.
"Sous prétexte de rétablir l'ordre, elles agissent comme des criminels de droit commun, maltraitant, dévalisant et brutalisant la population qu'elles sont censées protéger".
Selon HRW, les forces de sécurité sont responsables de la mort d'au moins 22 personnes ces cinq derniers jours.
Les responsables guinéens cherchent, pour leur part, à repousser les critiques, affirmant que les forces de sécurité sont confrontées à des pillards, des détenus en cavale et des manifestants qui se sont procurés clandestinement des armes à l'étranger.
"Nous regrettons les tirs sporadiques émanant d'éléments incontrôlés, parfois en tenue militaire", a reconnu jeudi soir à la radio publique le chef d'état-major de l'armée, le général Kerfala Camara.
Reuters 2007.