Un petit garçon âgé de trois ans a débarqué, seul, à Salerne, avec 172 autres exilés. Tous avaient été secourus en Méditerranée centrale par le navire humanitaire Aita Mari. Quelques jours plus tôt, la mère de l'enfant n'avait pas eu le temps de monter à bord du canot parti précipitamment après l'arrivée sur la plage des garde-côtes libyens.
Le 25 juin, l’Aita Mari amarre à Salerne, dans le sud de l’Italie. Après un jour et demi de navigation, 172 migrants secourus entre Malte et la Tunisie débarquent sur le sol italien. "Tous sont Africains, dont beaucoup originaires du Mali et du Burkina Faso", a fait savoir le préfet de Salerne, Francesco Russo, à l’agence de presse Ansa. Dans le navire humanitaire affrété par Maydayterrano figurent de nombreux enfants : 57 mineurs non accompagnés, quatre enfants âgés de trois à dix ans et deux nourrissons, a précisé l'ONG à InfoMigrants.
Parmi eux, un petit garçon de trois ans, seul. D’après les rescapés, il a été séparé de sa mère, enceinte, sur une plage libyenne.
Le jour du départ, cette dernière est arrivée sur la plage avec ses deux enfants en bas âge. Avant d’embarquer elle-même dans le canot pour la traversée, elle "a tendu son petit garçon à une passagère", déjà à bord, relate le journal Stanieri in Italia.
Mais alors que la mère de famille, enceinte, s’apprêtait à monter à bord elle aussi, les garde-côtes libyens sont arrivés sur la plage. Les passeurs ont alors précipitamment démarré le bateau et pris le large, laissant une partie des candidats à l’exil sur le sable. Dont la mère du petit garçon de trois ans.
L'enfant a donc traversé la Méditerranée sans elle, au milieu d’autres passagers. "Nous comptons organiser [leur accueil] de la meilleure façon possible, a affirmé le préfet de police Giancarlo Conticchio. Il ne suffit pas seulement de les accompagner dans la phase de débarquement, il faut aussi les suivre pour leur garantir un avenir meilleur".
"Il a démarré le moteur et il est parti"
Les embarquements avant les traversées en mer ne se passent pas toujours selon l’organisation prévue par les passeurs. Le 17 octobre 2022, une histoire similaire avait suscité une grande vague d’émotion en Italie. Une fillette tunisienne de quatre ans, Linda, était arrivée en Sicile avec 70 autres exilés, sans ses parents. Le jour du départ, le père de Linda tenait sa fille dans ses bras pour embarquer pendant que son épouse se trouvait derrière lui avec leur fille aînée et des bagages. Craignant de se noyer en rejoignant le bateau, la mère de Linda aurait crié, et son mari lui serait venu en aide, a raconté le député à The Guardian.
"À un moment donné, le père a dû revenir pour aider le reste de la famille et a donc assis temporairement Linda sur le bateau", a expliqué le député. "Pendant ce temps, le conducteur a vu les gros phares d'un camion et a pensé que c'était la police, alors il a démarré le moteur et est parti, laissant la famille de Linda derrière lui." En Italie, les autorités italiennes avaient dans un premier temps refusé de renvoyer la petite fille en Tunisie, avant de se rétracter, un mois plus tard.
À la faveur d’une météo clémente, les tentatives de traversées en Méditerranée - et les opérations de secours menées par les ONG en mer - sont nombreuses. Mardi 27 juin, l'Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, a porté assistance à 86 migrants "dans un canot pneumatique en difficulté" au large de la Libye. Au cours de cette même journée, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) a débarqué à La Spezia, dans le nord de l'Italie, 13 migrants secourus samedi dernier en mer.
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime qu'en 2022, 1 417 migrants y ont disparu. Et depuis janvier, ce sont déjà 1 724 personnes qui ont perdu la vie dans ces eaux, un record depuis 2017.
Source : Info Migrants (Le 28 juin 2023)
Le 25 juin, l’Aita Mari amarre à Salerne, dans le sud de l’Italie. Après un jour et demi de navigation, 172 migrants secourus entre Malte et la Tunisie débarquent sur le sol italien. "Tous sont Africains, dont beaucoup originaires du Mali et du Burkina Faso", a fait savoir le préfet de Salerne, Francesco Russo, à l’agence de presse Ansa. Dans le navire humanitaire affrété par Maydayterrano figurent de nombreux enfants : 57 mineurs non accompagnés, quatre enfants âgés de trois à dix ans et deux nourrissons, a précisé l'ONG à InfoMigrants.
Parmi eux, un petit garçon de trois ans, seul. D’après les rescapés, il a été séparé de sa mère, enceinte, sur une plage libyenne.
Le jour du départ, cette dernière est arrivée sur la plage avec ses deux enfants en bas âge. Avant d’embarquer elle-même dans le canot pour la traversée, elle "a tendu son petit garçon à une passagère", déjà à bord, relate le journal Stanieri in Italia.
Mais alors que la mère de famille, enceinte, s’apprêtait à monter à bord elle aussi, les garde-côtes libyens sont arrivés sur la plage. Les passeurs ont alors précipitamment démarré le bateau et pris le large, laissant une partie des candidats à l’exil sur le sable. Dont la mère du petit garçon de trois ans.
L'enfant a donc traversé la Méditerranée sans elle, au milieu d’autres passagers. "Nous comptons organiser [leur accueil] de la meilleure façon possible, a affirmé le préfet de police Giancarlo Conticchio. Il ne suffit pas seulement de les accompagner dans la phase de débarquement, il faut aussi les suivre pour leur garantir un avenir meilleur".
"Il a démarré le moteur et il est parti"
Les embarquements avant les traversées en mer ne se passent pas toujours selon l’organisation prévue par les passeurs. Le 17 octobre 2022, une histoire similaire avait suscité une grande vague d’émotion en Italie. Une fillette tunisienne de quatre ans, Linda, était arrivée en Sicile avec 70 autres exilés, sans ses parents. Le jour du départ, le père de Linda tenait sa fille dans ses bras pour embarquer pendant que son épouse se trouvait derrière lui avec leur fille aînée et des bagages. Craignant de se noyer en rejoignant le bateau, la mère de Linda aurait crié, et son mari lui serait venu en aide, a raconté le député à The Guardian.
"À un moment donné, le père a dû revenir pour aider le reste de la famille et a donc assis temporairement Linda sur le bateau", a expliqué le député. "Pendant ce temps, le conducteur a vu les gros phares d'un camion et a pensé que c'était la police, alors il a démarré le moteur et est parti, laissant la famille de Linda derrière lui." En Italie, les autorités italiennes avaient dans un premier temps refusé de renvoyer la petite fille en Tunisie, avant de se rétracter, un mois plus tard.
À la faveur d’une météo clémente, les tentatives de traversées en Méditerranée - et les opérations de secours menées par les ONG en mer - sont nombreuses. Mardi 27 juin, l'Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, a porté assistance à 86 migrants "dans un canot pneumatique en difficulté" au large de la Libye. Au cours de cette même journée, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) a débarqué à La Spezia, dans le nord de l'Italie, 13 migrants secourus samedi dernier en mer.
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime qu'en 2022, 1 417 migrants y ont disparu. Et depuis janvier, ce sont déjà 1 724 personnes qui ont perdu la vie dans ces eaux, un record depuis 2017.
Source : Info Migrants (Le 28 juin 2023)