L’accession au pouvoir du président Ould Ghazouani en 2019 n’a rien changé à la difficile cohabitation entre les différentes composantes du pays écornée depuis 1960. Les Mauritaniens continuent de se regarder en chien de faïence. Entre les hommes du désert qui tiennent à leur liberté et les hommes du Fleuve qui tiennent à leurs terres agricoles, Ould Ghazouani fait le choix des tribus pour gouverner.
La difficile cohabitation remonte bien avant l’indépendance avec le congrès d’Aleg en 1958 qui consacre le leadership qui allait devenir le premier président de la Mauritanie Maître Mokhtar Ould Daddah avec la bénédiction de la France. Le père de la nation va ainsi contribuer à déséquilibrer la balance de la cohabitation au profit d’une orientation arabe avec la re personnalisation de l’Homme mauritanien qui passe par l’identité arabe Cette politique culturelle est très tôt rejetée par le chef de la diplomatie à l’époque Mohamed Ould Cheikh, limogé pendant les émeutes de 1966 pour avoir dit en face du chef de l’Etat ce que d’autres pensaient tout bas que « vouloir que ceux qui savent à quoi s’identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l’aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l’arbitraire mais il s’agit d’une politique culturelle imbécile ».
C’est un visionnaire de la question nationale. Une vision partagée par un combattant de la liberté Satiguy Oumar Sy un des rédacteurs du Manifeste du négro-mauritanien opprimé publié en 1986. C’est l’un des dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie qui n’a pas hésité lors d’une audience avec le président Mokhtar Ould Daddah de lui dire en face qu’il n’était pas d’accord avec cette nouvelle aventure arabe en pointant qu’il n’est pas maure et qu’il ne sera jamais maure et encore moins arabe et que les négro-africains sont des Haalpulareen , des soninkés et des ouolofs.
Le premier tournant de l’histoire c’est quand la Mauritanie bascule à partir de 1978 dans la dictature militaire. Une gouvernance militaire qui sera surtout marquée par le génocidaire Ould Taya de 1984 à 2005. Vingt et un an de règne qui prolonge cette aventure arabe en initiant le premier génocide des Noirs en 1989 avec les déportations au Sénégal et au Mali et l’assassinat par l’armée de 28 soldats négro-africains en 1991 à la base militaire d’ Inal. Et également par l’arrêt de l’enseignement des langues nationales (pulaar, soninké et ouolof) en 1999.Vingt et un ans de dictature d’épuration ethnique couronnés par la loi d’amnistie en 1993 de tous les militaires qui ont commis ces graves exactions contre la communauté négro-africaine de la vallée.
Cette grande fracture est exacerbée par le président Ould Aziz à partir de 2008 qui initie à son tour le génocide biométrique poursuivi par Ould Ghazouni depuis 2019. On en arrive à deux Mauritanie qui se regardent en chien de faïence au point de faire place à deux fêtes de l’indépendance.
L’une officielle avec des festivités et l’autre, une journée de deuil national. L’illustration parfaite de cette division est actualisé par le député et président de l’AJD-MR à l’Assemblée nationale qui a demandé à ses collègues de se lever pour la prière des soldats pendus à Inal.L’héritier de Ould Taya et de Ould Aziz initie la politique de discrimination positive avec une ouverture à l’élite harratine en nommant Ould Bilal premier-ministre, Ould Merzoug ministre de l’Intérieur avant de conduire la diplomatie mauritanienne, deux postes stratégiques qui s’ajoutent à un saupoudrage de personnalités négro-africaine avec en première ligne Ousmane Kane patron de l’économie pour promouvoir les secteurs productifs et Adama Bocar Soko éphémère ministre de l’Education nationale et limogé pour permettre au nouveau ministre d’accélérer le processus d’arabisation.
La nouvelle réforme du système éducatif s’inscrit dans le cadre de cette aventure arabe encouragée par des nationalistes extrémistes arabes d’obédience Nasséro-Baathistes qui persistent pour une Mauritanie blanche.
Cherif Kane
Source : Kassataya
La difficile cohabitation remonte bien avant l’indépendance avec le congrès d’Aleg en 1958 qui consacre le leadership qui allait devenir le premier président de la Mauritanie Maître Mokhtar Ould Daddah avec la bénédiction de la France. Le père de la nation va ainsi contribuer à déséquilibrer la balance de la cohabitation au profit d’une orientation arabe avec la re personnalisation de l’Homme mauritanien qui passe par l’identité arabe Cette politique culturelle est très tôt rejetée par le chef de la diplomatie à l’époque Mohamed Ould Cheikh, limogé pendant les émeutes de 1966 pour avoir dit en face du chef de l’Etat ce que d’autres pensaient tout bas que « vouloir que ceux qui savent à quoi s’identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l’aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l’arbitraire mais il s’agit d’une politique culturelle imbécile ».
C’est un visionnaire de la question nationale. Une vision partagée par un combattant de la liberté Satiguy Oumar Sy un des rédacteurs du Manifeste du négro-mauritanien opprimé publié en 1986. C’est l’un des dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie qui n’a pas hésité lors d’une audience avec le président Mokhtar Ould Daddah de lui dire en face qu’il n’était pas d’accord avec cette nouvelle aventure arabe en pointant qu’il n’est pas maure et qu’il ne sera jamais maure et encore moins arabe et que les négro-africains sont des Haalpulareen , des soninkés et des ouolofs.
Le premier tournant de l’histoire c’est quand la Mauritanie bascule à partir de 1978 dans la dictature militaire. Une gouvernance militaire qui sera surtout marquée par le génocidaire Ould Taya de 1984 à 2005. Vingt et un an de règne qui prolonge cette aventure arabe en initiant le premier génocide des Noirs en 1989 avec les déportations au Sénégal et au Mali et l’assassinat par l’armée de 28 soldats négro-africains en 1991 à la base militaire d’ Inal. Et également par l’arrêt de l’enseignement des langues nationales (pulaar, soninké et ouolof) en 1999.Vingt et un ans de dictature d’épuration ethnique couronnés par la loi d’amnistie en 1993 de tous les militaires qui ont commis ces graves exactions contre la communauté négro-africaine de la vallée.
Cette grande fracture est exacerbée par le président Ould Aziz à partir de 2008 qui initie à son tour le génocide biométrique poursuivi par Ould Ghazouni depuis 2019. On en arrive à deux Mauritanie qui se regardent en chien de faïence au point de faire place à deux fêtes de l’indépendance.
L’une officielle avec des festivités et l’autre, une journée de deuil national. L’illustration parfaite de cette division est actualisé par le député et président de l’AJD-MR à l’Assemblée nationale qui a demandé à ses collègues de se lever pour la prière des soldats pendus à Inal.L’héritier de Ould Taya et de Ould Aziz initie la politique de discrimination positive avec une ouverture à l’élite harratine en nommant Ould Bilal premier-ministre, Ould Merzoug ministre de l’Intérieur avant de conduire la diplomatie mauritanienne, deux postes stratégiques qui s’ajoutent à un saupoudrage de personnalités négro-africaine avec en première ligne Ousmane Kane patron de l’économie pour promouvoir les secteurs productifs et Adama Bocar Soko éphémère ministre de l’Education nationale et limogé pour permettre au nouveau ministre d’accélérer le processus d’arabisation.
La nouvelle réforme du système éducatif s’inscrit dans le cadre de cette aventure arabe encouragée par des nationalistes extrémistes arabes d’obédience Nasséro-Baathistes qui persistent pour une Mauritanie blanche.
Cherif Kane
Source : Kassataya