Marche pour la Palestine et rupture avec Israël

Marche pour la Palestine et rupture avec Israël

Pour une première sortie, la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD), un regroupement de dix partis qui vient d’être créé, a réussi à drainer, mardi soir 4 juillet 2006, l’une des marches les plus populaires et les plus spontanées de l’ère démocratique. Pas moins de six milles personnes ont pris part à cette manifestation qui a pris son élan à partir du stade de la capitale pour finir au terrain militaire de Sebkha, sis derrière le ministère du Pétrole.

Le message transmis par la classe politique, organisatrice de la marche, est sans équivoque et s’adresse directement au Conseil militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) au pouvoir. Ce fut un élan de solidarité sans précédent au profit du peuple palestinien mais aussi une demande populaire pour la rupture des relations diplomatiques avec l’entité sioniste. Car, les Mauritaniens qui ont défilé mardi 4 juillet dernier, toute activité cessante, sont venus pour la plupart d’une façon spontanée et apolitique.

Des centaines de mordus du ballon rond on même sacrifié la première mi-temps de la rencontre Allemagne-l’Italie comptant pour les demi-finales de la Coupe du Monde, pour faire chorus et démontrer que l’affaire palestinienne est classée priorité par le peuple mauritanien.



Banderoles au vent, slogans attachés sur les paupières, des milliers de marcheurs ont brandi leurs poings en l’air, au cri de « Que vive le peuple palestinien et que chute les sionistes ! ». Une bande de jeunes en rangs serrés, mouchoirs blancs autour du crâne, s’égosillait « Par notre sang, notre âme, nous nous sacrifierons pour toi, Ya Valestine ! ». La ferveur avait gagné l’extraordinaire échine populaire qui évoluait en ondées le long de l’Avenue Gemal A. Nasser telle une bête blessée. Des dizaines de Toyotas remplies de policiers arborant des tenues noires anti-émeute, kalachnikov et lance-grenade à portée de mains, épiaient avec nervosité la formidable vague humaine qui continuait de déverser son courroux. «Les Allahou Akbar » succédaient comme des rafales à des multitudes de «Youyous » sortis de la poitrine d’une armée d’amazones en voiles multicolores. La marche était certes impressionnante, mais sans heurts ni dérapage.

Les Mauritaniens ont fait preuve, une fois de plus, de leur maturité politique et civique, mais aussi de leur sens de la mesure. Les policiers si prompts à casser du petit peuple, en restèrent ainsi pour leur frais. Conduisant la marche, les leaders des partis, initiateurs de cette fantastique mobilisation, rayonnaient de joie devant la montagne qu’ils avaient soulevée. La particularité de cette marche du 4 juillet réside dans son degré d’organisation. D’habitude toutes les manifestations similaires commencent par un regroupement timide qui grossit au fil de son évolution. Mais pour celle-ci, la masse humaine regroupée au stade de la Capitale était déjà impressionnante. Ainsi, pas moins de six mille personnes avaient assisté au départ de la colonne de fer qui perça le cœur de la Capitale, Nouakchott. Les voitures tout klaxon dehors, fermait la marche.

« Aujourd’hui, le pouvoir en place est interpellé par le peuple mauritanien tout entier qui le somme de rompre sans délai des relations infâmantes avec l’entité sioniste dont le cynisme, l’inimitié et la haine envers les peuples musulmans et arabes deviennent de plus en plus évidents. C’est le message que les Mauritaniens, par delà cette marche de soutien au peuple palestinien, ont tenu à adresser au CMJD et au gouvernement de transition » souligne un cadre de l’UFP.

Il faut rappeler que la marche a été déviée de sa trajectoire par les forces de l’ordre qui empêchèrent ainsi les leaders politiques de mener leur troupe devant le portail du PNUD où ils comptaient certainement remettre à la Représentante résidente des Nations Unies, Mme Cécile Molinier, une lettre de protestation adressée aux instances onusiennes. Finalement, c’est sur cette énorme espace sise au ministère du Pétrole, que les politiques harangueront la foule en extase, pour un dernier bain de transe, avant que les lampions ne s’éteignent sur cette première vraie marche populaire de la transition.

L’Authentique


Note: Info source : L'Authentique (Mauritanie)