Mali: défi du terrorisme en Afrique. Ce n’est que le titre d’un ouvrage. Mais autant que le terrorisme qu’il évoque, le livre écrit par le colonel Alpha Yaya Sangaré fait beaucoup parler de lui au Mali du colonel Assimi Goïta. Les premières déflagrations de la bombe ont déjà fait leur première victime qui n’est autre que l’auteur de l’œuvre.
Le public à qui il a présenté l’ouvrage, n’a même pas eu le temps de bien le lire que le colonel-écrivain a été mis aux arrêts. Son crime? Avoir repris des passages de l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch. Même l’utilisation du conditionnel, ce temps que les journalistes prudents, ou vicieux, c’est selon, manient avec dextérité, pour donner certaines informations jugées sensibles, n’a pas épargné à Alpha Yaya Sangaré, les foudres de ses camarades d’arme. Bien que le livre ne soit, en grande partie, que le résumé de sa thèse de doctorat, comme tentent de l’expliquer ceux qui essaient de sortir le colonel-écrivain de cet exercice d’expression devenu pour lui un véritable cauchemar, il ne fallait pas remuer la plume dans la plaie.
Le colonel-écrivain voudrait passer pour un téméraire qu’il n’aurait pas agi autrement, dans un pays où parler de la Grande muette, si ce n’est pour exalter ses prouesses au front, ne peut plaire à tout le monde. C’est comme toucher au secret-défense. Et le gradé en a pris pour son…grade. Même la présence aux premières loges, à la séance de dédicace, de celui qui est présenté comme son «ami de promotion», et colonel comme lui, n’a pu le sauver.
En effet, le ministre d’Etat Abdoulaye Maïga, qui a rehaussé de sa présence la cérémonie de dédicace du livre ne se reconnaît plus dans cette affaire. Nul ne peut lui donner tort d’ailleurs, car assister à une cérémonie ne fait pas de lui le complice d’un auteur qui cite des organisations droit-de-l’hommistes qui pointent du doigt des éléments des Forces de défense et de sécurité du Mali comme ayant commis des exactions contre des personnes accusées de faire partie de groupes terroristes. Des griefs que l’armée malienne a toujours rejetés par le biais de déclarations pondues aussitôt après chaque accusation. La hiérarchie de l’armée a donc sévi au plus vite, car elle ne saurait accepter que la contradiction, vraie ou fausse, vienne de ses propres rangs.
Questions: personne n’a donc pris connaissance du contenu de ce livre dont la sortie remonterait, selon certains, à mi-décembre 2023? Pourquoi le couperet ne tombe-t-il qu’avec la dédicace de l’œuvre ce week-end? La vague houleuse va-t-elle se contenter du seul auteur ou emportera-t-elle, au passage, quelques autres «colonels», moins gradés ou civils, qui «en sauraient» un peu plus sur l’ouvrage? En tout cas, selon un communiqué officiel du gouvernement, ce n’est que dans la salle de la cérémonie que les ministres et autres personnalités ont découvert le contenu de l’ouvrage. Sic! Il y a certainement quelque chose qui n’a pas marché, comme le dirait l’autre, pour que le contenu de l‘«ouvrage phare» du colonel Alpha Yaya Sangaré, soit resté «secret défense» jusqu’à la dédicace!
Mali: défi du terrorisme en Afrique n’a peut-être pas fini de parler de lui!
Par Wakat Séra
Source : Wakat Séra (Burkina)
Le public à qui il a présenté l’ouvrage, n’a même pas eu le temps de bien le lire que le colonel-écrivain a été mis aux arrêts. Son crime? Avoir repris des passages de l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch. Même l’utilisation du conditionnel, ce temps que les journalistes prudents, ou vicieux, c’est selon, manient avec dextérité, pour donner certaines informations jugées sensibles, n’a pas épargné à Alpha Yaya Sangaré, les foudres de ses camarades d’arme. Bien que le livre ne soit, en grande partie, que le résumé de sa thèse de doctorat, comme tentent de l’expliquer ceux qui essaient de sortir le colonel-écrivain de cet exercice d’expression devenu pour lui un véritable cauchemar, il ne fallait pas remuer la plume dans la plaie.
Le colonel-écrivain voudrait passer pour un téméraire qu’il n’aurait pas agi autrement, dans un pays où parler de la Grande muette, si ce n’est pour exalter ses prouesses au front, ne peut plaire à tout le monde. C’est comme toucher au secret-défense. Et le gradé en a pris pour son…grade. Même la présence aux premières loges, à la séance de dédicace, de celui qui est présenté comme son «ami de promotion», et colonel comme lui, n’a pu le sauver.
En effet, le ministre d’Etat Abdoulaye Maïga, qui a rehaussé de sa présence la cérémonie de dédicace du livre ne se reconnaît plus dans cette affaire. Nul ne peut lui donner tort d’ailleurs, car assister à une cérémonie ne fait pas de lui le complice d’un auteur qui cite des organisations droit-de-l’hommistes qui pointent du doigt des éléments des Forces de défense et de sécurité du Mali comme ayant commis des exactions contre des personnes accusées de faire partie de groupes terroristes. Des griefs que l’armée malienne a toujours rejetés par le biais de déclarations pondues aussitôt après chaque accusation. La hiérarchie de l’armée a donc sévi au plus vite, car elle ne saurait accepter que la contradiction, vraie ou fausse, vienne de ses propres rangs.
Questions: personne n’a donc pris connaissance du contenu de ce livre dont la sortie remonterait, selon certains, à mi-décembre 2023? Pourquoi le couperet ne tombe-t-il qu’avec la dédicace de l’œuvre ce week-end? La vague houleuse va-t-elle se contenter du seul auteur ou emportera-t-elle, au passage, quelques autres «colonels», moins gradés ou civils, qui «en sauraient» un peu plus sur l’ouvrage? En tout cas, selon un communiqué officiel du gouvernement, ce n’est que dans la salle de la cérémonie que les ministres et autres personnalités ont découvert le contenu de l’ouvrage. Sic! Il y a certainement quelque chose qui n’a pas marché, comme le dirait l’autre, pour que le contenu de l‘«ouvrage phare» du colonel Alpha Yaya Sangaré, soit resté «secret défense» jusqu’à la dédicace!
Mali: défi du terrorisme en Afrique n’a peut-être pas fini de parler de lui!
Par Wakat Séra
Source : Wakat Séra (Burkina)