(...)
A la fin de ma conférence, un interlocuteur m’avait posé une question au sujet de la responsabilité directe du président du CMSN.
Je lui avais répondu qu’en ma connaissance Maaouya, n’avait jamais donné des ordres pour tuer qui que ce soit ni pour le torturer, ni encourager un quelconque acharnement contre la communauté négro-mauritanienne.
Aussi avant d’accéder au pouvoir, il n’avait aucun sentiment raciste, au contraire la majeure partie de ses amis dans l’armée nationale étaient des négro-africains. Il faut dire la vérité.
Cette catastrophe humanitaire est provoquée par des officiers, sous-officiers et hommes de troupe zélés, de l’armée nationale et de la garde nationale, auxquels on avait confié des enquêtes de police judiciaire alors qu’ils n’ont aucune compétence dans ce domaine. S’agissant d’un crime ou d’un délit on aurait du informer le procureur territorialement compétent, qui lui aurait désigné des officiers de police judiciaire gendarmes ou policiers pour faire l’enquête préliminaire, ainsi on aurait incontestablement évité ce chaos. Cette négligence est aussi imputable au président du CMSN.
La preuve que Maaouya n’avait rien à se reprocher, c’est cette commission plurielle composée de quatre officiers, parmi les plus honnêtes et les plus compétents issus de toutes les composantes, qu’il avait désigné et qui a fait un travail remarquable. Elle avait fait un rapport qui relate le nombre exact de morts, et de blessés en précisant les circonstances de leurs morts, quand et comment ils ont été exécutés, avec une liste exhaustive des auteurs de ces crimes. Ce sont ceux-là qui sont des criminels.
Cependant Maaouya, est entièrement responsable de cette situation, parce qu’il avait amnistié les génocidaires par cette loi de la honte, comme s’il voulait les encourager, aucun d’eux n’a été inquiété. Il est donc responsable moralement, conformément au hadith du prophète qui dit : Chacun de vous est surveillant, et chacun de vous est responsable de ce qu’il surveille. Il répondra de toutes ces fautes le jour du jugement dernier .>>
Cette commission était présidée par le colonel Sidiye Ould Yehye officier honnête et compétent, chef d’état-major national adjoint , auquel on ne peut rien cacher, il était accompagné du Colonel Ndiaga Dieng officier de police judiciaire, un toucouleur de Boghé, du colonel BABY Housseinou officier rapporteur, un hartani originaire de Rosso qui détiendrait une copie du précieux rapport et un officier directeur du cabinet du chef d’État-major national le commandant Elhafedh ould Elmamy un beidane de reguibatt.
J’avais préconisé a mes interlocuteurs qu’il faut chercher à mettre la main sur ce fameux rapport pour identifier les vrais criminels et porter plainte contre eux devant les juridictions internationales, à défaut de juridictions nationales, en attendant des jours meilleurs, au lieu de continuer à accuser des innocents parce qu’ils étaient haut placés, et parfois toute la communauté beidane, en créant des amalgames. Le mensonge ne peut jamais servir votre cause. Seule la vérité peut triompher.
L’actuel chef de l’état est aujourd’hui au même niveau de responsabilité que Maaouya, parce qu’il avait maintenu pendant dix ans le statuquo. Malgré le fait qu’il n’avait aucune responsabilité dans le génocide. Au contraire il avait en 1987- 90 à jreida, alors qu’il été en service à la sixième région, aidé discrètement certains des prisonniers, et avait même pris en charge la famille de son promotionnaire de MEKNES, SARR Amadou exécuté en décembre 1987.
A l’issue de cette conférence, j’avais été pris en otage par la police politique en dehors des règles de droit en vigueur, sans mandat d’arrêt ni mandat d’amener, uniquement sur ordre de leurs chefs hors la loi. Placé en garde à vue pendant cinq jours, j’avais été présenté au procureur de la république le 3 décembre, avant de passer devant le juge d’instruction qui m’avait placé sous contrôle judiciaire conformément aux articles 123 et suivants du code de procédure pénale, pour une durée de deux mois renouvelables cinq fois.
Le contrôle judiciaire ne devant pas dépassé 12 mois, le juge n’avait jamais renouveler sa décision du contrôle judiciaire. Malgré tout j’avais continuer a venir signer toutes les deux semaines pendant six mois à l’issue desquels, j’avais exigé une décision du juge précisant les délais du contrôle judiciaire faute de quoi je ne viendrai plus signer, car autant je peux accepter une décision judicaire en bonne et due forme, même si elle est injuste, autant je ne suis pas prêt à exécuter des instructions hors la loi.
Et depuis juin 2016, le juge n’ayant pas renouveler sa décision, je ne suis jamais venu signer jusqu’ aujourd’hui. Je suis donc depuis 36 mois sous ce contrôle judiciaire, sans que mes avocats ne puissent comprendre les raisons, et mon dossier est bloqué par le président de la cour suprême qui refuse obstinément de le programmer.
Cet arbitraire quelque soit sa durée ne me fait pas peur, rien ne m’empêchera de dénoncer publiquement le génocide, et je serais toujours solidaire avec les parents des victimes, privés de tous leurs droits y compris de celui de pleurer leurs proches, morts ce jour mémorable, dans des circonstances tragiques et mystérieuses que le pouvoir militaire veut absolument occulter. Nul ne m’empêchera de dénoncer ces injustices, ces vérités insupportables que je ne pouvais pas dire à cause de l’obligation de réserve. Pour moi la journée du 28 novembre sera toujours une journée de deuil et de prières jusqu’à ce que justice soit rendue aux ayants droit.
Source: Oumar Ould Beibacar
via le site de ODH
A la fin de ma conférence, un interlocuteur m’avait posé une question au sujet de la responsabilité directe du président du CMSN.
Je lui avais répondu qu’en ma connaissance Maaouya, n’avait jamais donné des ordres pour tuer qui que ce soit ni pour le torturer, ni encourager un quelconque acharnement contre la communauté négro-mauritanienne.
Aussi avant d’accéder au pouvoir, il n’avait aucun sentiment raciste, au contraire la majeure partie de ses amis dans l’armée nationale étaient des négro-africains. Il faut dire la vérité.
Cette catastrophe humanitaire est provoquée par des officiers, sous-officiers et hommes de troupe zélés, de l’armée nationale et de la garde nationale, auxquels on avait confié des enquêtes de police judiciaire alors qu’ils n’ont aucune compétence dans ce domaine. S’agissant d’un crime ou d’un délit on aurait du informer le procureur territorialement compétent, qui lui aurait désigné des officiers de police judiciaire gendarmes ou policiers pour faire l’enquête préliminaire, ainsi on aurait incontestablement évité ce chaos. Cette négligence est aussi imputable au président du CMSN.
La preuve que Maaouya n’avait rien à se reprocher, c’est cette commission plurielle composée de quatre officiers, parmi les plus honnêtes et les plus compétents issus de toutes les composantes, qu’il avait désigné et qui a fait un travail remarquable. Elle avait fait un rapport qui relate le nombre exact de morts, et de blessés en précisant les circonstances de leurs morts, quand et comment ils ont été exécutés, avec une liste exhaustive des auteurs de ces crimes. Ce sont ceux-là qui sont des criminels.
Cependant Maaouya, est entièrement responsable de cette situation, parce qu’il avait amnistié les génocidaires par cette loi de la honte, comme s’il voulait les encourager, aucun d’eux n’a été inquiété. Il est donc responsable moralement, conformément au hadith du prophète qui dit : Chacun de vous est surveillant, et chacun de vous est responsable de ce qu’il surveille. Il répondra de toutes ces fautes le jour du jugement dernier .>>
Cette commission était présidée par le colonel Sidiye Ould Yehye officier honnête et compétent, chef d’état-major national adjoint , auquel on ne peut rien cacher, il était accompagné du Colonel Ndiaga Dieng officier de police judiciaire, un toucouleur de Boghé, du colonel BABY Housseinou officier rapporteur, un hartani originaire de Rosso qui détiendrait une copie du précieux rapport et un officier directeur du cabinet du chef d’État-major national le commandant Elhafedh ould Elmamy un beidane de reguibatt.
J’avais préconisé a mes interlocuteurs qu’il faut chercher à mettre la main sur ce fameux rapport pour identifier les vrais criminels et porter plainte contre eux devant les juridictions internationales, à défaut de juridictions nationales, en attendant des jours meilleurs, au lieu de continuer à accuser des innocents parce qu’ils étaient haut placés, et parfois toute la communauté beidane, en créant des amalgames. Le mensonge ne peut jamais servir votre cause. Seule la vérité peut triompher.
L’actuel chef de l’état est aujourd’hui au même niveau de responsabilité que Maaouya, parce qu’il avait maintenu pendant dix ans le statuquo. Malgré le fait qu’il n’avait aucune responsabilité dans le génocide. Au contraire il avait en 1987- 90 à jreida, alors qu’il été en service à la sixième région, aidé discrètement certains des prisonniers, et avait même pris en charge la famille de son promotionnaire de MEKNES, SARR Amadou exécuté en décembre 1987.
A l’issue de cette conférence, j’avais été pris en otage par la police politique en dehors des règles de droit en vigueur, sans mandat d’arrêt ni mandat d’amener, uniquement sur ordre de leurs chefs hors la loi. Placé en garde à vue pendant cinq jours, j’avais été présenté au procureur de la république le 3 décembre, avant de passer devant le juge d’instruction qui m’avait placé sous contrôle judiciaire conformément aux articles 123 et suivants du code de procédure pénale, pour une durée de deux mois renouvelables cinq fois.
Le contrôle judiciaire ne devant pas dépassé 12 mois, le juge n’avait jamais renouveler sa décision du contrôle judiciaire. Malgré tout j’avais continuer a venir signer toutes les deux semaines pendant six mois à l’issue desquels, j’avais exigé une décision du juge précisant les délais du contrôle judiciaire faute de quoi je ne viendrai plus signer, car autant je peux accepter une décision judicaire en bonne et due forme, même si elle est injuste, autant je ne suis pas prêt à exécuter des instructions hors la loi.
Et depuis juin 2016, le juge n’ayant pas renouveler sa décision, je ne suis jamais venu signer jusqu’ aujourd’hui. Je suis donc depuis 36 mois sous ce contrôle judiciaire, sans que mes avocats ne puissent comprendre les raisons, et mon dossier est bloqué par le président de la cour suprême qui refuse obstinément de le programmer.
Cet arbitraire quelque soit sa durée ne me fait pas peur, rien ne m’empêchera de dénoncer publiquement le génocide, et je serais toujours solidaire avec les parents des victimes, privés de tous leurs droits y compris de celui de pleurer leurs proches, morts ce jour mémorable, dans des circonstances tragiques et mystérieuses que le pouvoir militaire veut absolument occulter. Nul ne m’empêchera de dénoncer ces injustices, ces vérités insupportables que je ne pouvais pas dire à cause de l’obligation de réserve. Pour moi la journée du 28 novembre sera toujours une journée de deuil et de prières jusqu’à ce que justice soit rendue aux ayants droit.
Source: Oumar Ould Beibacar
via le site de ODH