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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

MAURITANIE: UNE POLICE DANGEREUSE, RAFLE POLICIERE À ROSSO


MAURITANIE: UNE POLICE DANGEREUSE, RAFLE POLICIERE À ROSSO
Durant la nuit du 24 au 25 février, 2006 se sont produits, dans la ville de Rosso, des incidents, de prime abord, très banals sur le territoire de la Mauritanie ; cependant, qu’ils surviennent en pleine période de transition révèle la continuité des pratiques autoritaire du pouvoir déchu, alors servi par la même police.

Les faits se présentent ainsi :

La famille Nor Samba Fall - dite Maguette Fall -qui envisage l’organisation d’une cérémonie de baptême et de mariage, les 24 et 25 février 2006, a demandé et obtenu, le 13 février, une autorisation, dûment signée par les autorités compétentes. Mais, à peine, le dispositif de la fête mis en place, que des agents de la police se présentent, sur les lieux et ordonnent l’arrêt des réjouissances puis l’évacuation de la voie publique.

Forts du titre d’autorisation de manifester, y compris en dehors du domicile, les auteurs de la réunion festive rechignèrent à l’ordre des agents de la police, lesquels se résolurent à en rendre compte au commissaire.

Ce dernier, excédé par le refus d’obtempérer, se rend sur les lieux, pour diriger les opérations, il s’en prit aux populations rassemblées, sans distinction, d’âge ni de sexe. Son attitude insultante provoqua la réplique émotionnelle de l’un des jeunes gens présents, après une gifle, infligée à son père, par un agent de la force publique, alors même qu’il intervenait pour exécuter l’ordre d’enlever les installations.

Dans ces conditions, le commissaire de police de Rosso, agissant sous les ordres du Directeur Régional de la Sûreté, lui-même frère du Chef de l’Etat, fit procéder à une véritable rafle, emportant tout témoin qui se trouvait dans la concession de la famille incriminée ou à l’entour immédiat ; au prétexte de rechercher le jeune homme qui aurait giflé l’un de ses agents, le commissaire procéda à l’arrestation brutale de dizaines d’adultes et de mineurs.

Cette répression arbitraire s’est poursuivie par une vague d’arrestations et de gardes à vue; plusieurs personnes auraient été déférées, pour « rébellion », devant le parquet du tribunal de Rosso, le 27 février 2006. Il s’agit de : Abdou Mbodj , mécanicien, Abdou Ould Lek’hel, chauffeur, Khadi Doudou Fall, N’Deye Asta Doudou Fall, Aminata Dia, Maguette Dia, Astou M’Beingue et Marième Niang.

Selon les nombreux témoignages recueillis et confirmés par nos soins, l’intervention de la police s’est accompagnée de violences physiques inouïes ; les prisonniers, hommes et femmes, furent déshabillés, forcés de se coucher à plat ventre, empêchés de prier, matraqués, insultés ; de tels excès rompent avec l’esprit d’apaisement et le respect des valeurs républicaines, tous voeux revendiqués par les autorités de la transition, dans le souci louable de bannir, dans le rapport de l’Administration aux usagers, la pratique des châtiments corporels, à fortiori de masse.

Le surlendemain, toutes les personnes appréhendées recouvraient la liberté et bénéficiaient de l’abandon des poursuites judiciaires. A notre connaissance, aucune sanction administrative n’est envisagée contre les policiers responsables de voies de fait sur les détenus

Sos Esclaves s’inquiète de cette violence aveugle qui, il importe de le rappeler, frappe, sévèrement, le mode de vie d’une partie de la population, dont l’identité à la fois Arabe et Néro-africaine semble susciter, de la part des pouvoirs publics, un zèle discriminatoire. En effet, il nous semble aujourd’hui difficile d’admettre que de telles brutalités puisent s’exercer, impunément, lors de cérémonies identiques en milieu arabo-berbère.

Enfin, SOS Esclaves rappelle que TOUS les tortionnaires mauritaniens, qu’ils soient de la police ou des forces armées, demeurent au dessus des lois nationales, comme des obligations internationales du pays, notamment les avis impératifs de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Alger 2000 et le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale ( CERD, ONU ) Genève, août 2004.

Le pouvoir de transition doit s’y conformer, en faisant respecter le droit, égal, pour tous les mauritaniens, à une réparation juste et proportionnelle aux préjudice subis, par eux, de la part des agents de l’Etat, durant l’exercice de leurs fonctions.

Au stade présent de sa direction, de sa formation et de ses antécédents jamais sanctionnés, la police de notre pays constitue, un danger grave, actuel et crédible, pour l’intégrité des citoyens. L’appareil judiciaire, en dépit de nominations exemplaires depuis le 3 août 2006, demeure, lui, sous la férule de magistrats véreux auxquels le tribalisme sert, à la fois, d’immunité et de négoce lucratif.

SOS Esclaves invite l’opinion nationale et les partenaires de la Mauritanie à suivre, de près, ces vecteur de frustration populaire et d’instabilité, avec quoi il serait illusoire d’espérer la bonne gouvernance.

Pour le Bureau Exécutif, Boubacar Messaoud, Président de SOS Esclaves Mauritanie

Nouakchott, le 7 mars 2006
Lundi 13 Mars 2006 - 18:58
Lundi 13 Mars 2006 - 19:01
SOS Esclaves
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